Parapharmacie

Indications et surveillance des AVK

La majorité des patients prennent les AVK sans autorisation médicale et sans suivi. Or que les AVK sont des produits de santé qui requièrent et nécessitent beaucoup de suivi médical. Ce sont des médicaments qui engendrent beaucoup de dégâts lorsque le dosage adéquat est négligé. Ils peuvent même conduire à la mort. Ainsi, l’idéal est de connaître les indications et de maîtriser tous les aspects liés à l’utilisation des AVK.

Description des Antivitamines K (AVK)

Définition des AVK

Les antivitamines K sont des médicaments administrés par voie orale et qui sont très efficaces en tant qu’anticoagulants. En effet, ils permettent d’éliminer ou de réduire les facteurs et les hormones qui favorisent la coagulation sanguine. Ils rendent de ce fait fluide le sang et empêchent donc les formations de caillots de sang dans les vaisseaux.

Encore appelés antivitamines K, les AVK sont des médicaments utilisés pour empêcher la formation des caillots dans le sang. Ils tiennent leur nom du fait que ces médicaments contiennent des substances actives qui sont dépourvues de vitamines K. Les AVK sont dépourvus des vitamines K, car ces dernières interviennent énormément dans la coagulation sanguine. Il s’agit généralement des vitamines K1, K2 et K3. Ainsi, les AVK sont également des médicaments qui diminuent l’effet des vitamines K dans le sang.

Par ailleurs, il est important de préciser que l’efficacité des AVK varie d’une personne à une autre. De plus, le temps du traitement par des antivitamines K peut varier en fonction de l’évolution de l’état du patient. Par conséquent, des consultations médicales régulières sont conseillées. Cela permet d’anticiper sur les complications.

Types des AVK

Les antivitamines K font partie de la famille des anticoagulants oraux. En effet, ils sont composés de deux classes que sont les dérivés coumariniques et les dérivés de l’idanedione. Les principaux médicaments AVK prescrits par ces deux dérivés sont :

  • L’acénocoumarol ;
  • La warfarine ;
  • La fluindione.

La warfarine reste le médicament antivitamine K le plus prescrit dans le monde entier. Toutefois, en France la fluindione est la plus prescrite. Il est remarqué une prescription de fluindione dans plus de 7O % des cas nécessitant la fluidité du sang.

Dans quels cas peut-on utiliser les AVK ?

Les médicaments antivitamines K sont prescrits spécialement aux patients dans certains cas. Ils sont recommandés en cas de :

  • Embolie pulmonaire ;
  • Phlébite ;
  • Trouble cardiaque ;
  • Risque de phlébite ;
  • Fibrillation auriculaire ;
  • Risque d’embolie pulmonaire ;
  • Infarctus du myocarde ;
  • Prothèse de valves cardiaques ;
  • Valvulopathie mitrale ;
  • Prothèse mécanique mitrale.

De plus, les AVK peuvent être prescrits dans un cas de prévention de la thrombose veineuse. En cas de syndrome des antiphospholipides, les médecins recommandent les médicaments antivitamines K. Aussi, est-il recommandé ces médicaments quand le sujet présente des antécédents thrombo-emboliques.

Par ailleurs, le dosage de ces médicaments est effectué compte tenu de chaque cas et de l’IRN de chaque patient. En effet, l’IRN permet au médecin d’évaluer le dosage des AVK qu’il faut prescrire au patient. Ainsi, une consultation est effectuée pour vérifier si l’IRN du patient est normal avant la posologie des médicaments antivitamines K.

L’IRN est considéré comme normal lorsqu’il est situé entre 2 et 3. À cet effet, il est anormalement inférieur lorsqu’il est en dessous de 2. Il est anormalement supérieur lorsqu’il est situé entre 4 et 5 ou plus. Compte tenu de ces valeurs, le médecin évalue la dose des médicaments anticoagulants à administrer au patient selon son cas.

Les contre-indications des AVK

Les médicaments antivitamines K sont interdits d’utilisation dans certaines circonstances. Il s’agit des cas :

  • De grossesse ;
  • D’allaitement ;
  • De certaines chirurgies ;
  • De médicaments incompatibles avec les AVK ;
  • D’autres circonstances.

Grossesse

Les médicaments antivitamines sont contre-indiqués en période de grossesse, car ils engendrent beaucoup de dégâts. Ces répercussions se remarquent tant sur la vie de la mère que sur celle du bébé.

Ainsi, les AVK peuvent engendrer des malformations des os et du nez chez le futur bébé. Ils provoquent aussi des anomalies au niveau du cerveau et des yeux. Il est remarqué 4 à 7 % de bébés souffrant de ces anomalies après leur naissance. Et ceci se remarque quand des AVK ont été ingérés durant leur grossesse.

De plus, une perte du fœtus ou des hémorragies néonatales peuvent être remarquées lorsque la mère prend des AVK. Par conséquent, ces médicaments anticoagulants sont moins administrés aux femmes enceintes compte tenu des risques que cela comporte.

Toutefois, un traitement aux AVK peut être envisagé par le médecin. Dans ce cas, il informe ensuite la femme enceinte des risques encourus lors du traitement par AVK. Enfin, ce traitement doit intervenir dans le troisième trimestre de grossesse afin de réduire les risques de complications.

Allaitement

Le traitement aux médicaments antivitamines K sont interdits en cas d’allaitement de la femme. Compte tenu des répercussions de ces médicaments sur la santé du bébé, les AVK sont contre-indiqués en cas d’allaitement. Cette interdiction est faite, car par l’allaitement le bébé reçoit tous les nutriments ingérés par la mère.

Cependant, un traitement par la warfarine ou l’acénocoumarol peut être recommandé pendant l’allaitement. Ces types d’AVK sont recommandés, car ils sont des molécules qui entrent difficilement dans le lait maternel.

Par contre, la fluindione traverse rapidement le lait maternel. Par conséquent, un traitement à la fluindione est contre-indiqué quand la femme allaite.

Certaines chirurgies

Plusieurs interventions chirurgicales sont interdites lorsque le sujet est sous un traitement antivitamine K. Il est question :

  • De la chirurgie cutanée ;
  • De la chirurgie des yeux plus précisément de la cataracte ;
  • De la chirurgie dentaire ;
  • De la chirurgie abdominale ;
  • De la biopsie cutanée ;
  • De la chirurgie orthopédique ;
  • D’une intervention de rhumatologie à faible risque hémorragique ;
  • D’une intervention d’endoscopie digestive.

Ces actes médicaux doivent être rigoureusement évités au cours d’un traitement par AVK. Toutefois, au cas où la chirurgie doit être urgemment effectuée, le médecin recommande l’arrêt des AVK une semaine environ avant l’intervention.

Médicaments incompatibles avec les AVK

Plusieurs autres médicaments sont contre-indiqués pendant la prise des médicaments antivitamines K. En effet, l’association de ces médicaments et des AVK reste très dangereuse. Elle peut conduire à des hémorragies ou encore à des risques de thromboses.

Ces répercussions peuvent être remarquées en cas d’association des AVK avec des anti-inflammatoires, des antidépresseurs, des antalgiques ou des antipyrétiques. De plus, l’association de l’acide acétylsalicylique, du chloramphénicol, du miconazole, du millepertuis, du bosentan avec les AVK est déconseillée.

Aussi, est-il déconseillé l’association de l’allopurinol, l’amiodarone, le diflunisal, la cimétidine, le cisapride, le fluconazole avec les AVK.

Par ailleurs l’utilisation d’autres produits de santé en combinaison avec les antivitamines doit être rigoureusement suivie par un médecin. Il s’agit des produits tels que :

  • L’aminoglutéthimide,
  • La benzbromarone ;
  • La carbamazépine ;
  • La cholestyramine ;
  • L’éconazole ;
  • La vitamine E ;
  • La névirapine ;
  • Les cyclines ;
  • Le voriconazole ;
  • La phénytoïne ;
  • L’orlistat ;
  • Le torémifène ;
  • La tibolone ;
  • La viloxazine ;
  • La propafénone.

Autres circonstances

Dans les situations de fort risque d’hémorragie, la prise des médicaments antivitamines K est interdite. De plus, en cas d’insuffisance rénale sévère et d’insuffisance hépatique grave, le médecin déconseille la prise de ces médicaments anticoagulants. À ces cas s’ajoutent des situations d’altération des fonctions supérieures.

Par ailleurs, il est important que le patient évite l’adoption d’une alimentation riche en vitamine K. Il doit également éviter la consommation abondante et régulière d’alcool pendant un traitement par AVK. Afin de garantir l’efficacité du traitement par AVK, le médecin doit veiller à la surveillance des patients pendant leur traitement.

Surveillance durant le traitement des antivitamines K

La surveillance pendant le traitement des AVK est primordiale, car elle empêche d’autres éventuelles complications. Cette surveillance s’effectue en trois étapes. Elle doit être surtout renforcée chez les personnes âgées, chez les personnes présentant un risque accru d’insuffisance rénale et hépatique. Aussi, doit-elle-être renforcée en cas d’hypoprotidémie et d’élément pathologique infectieux.

Etape 1

La première étape consiste à vérifier si le choix du médicament antivitamine K a été bien effectué. Le choix s’effectue après la prise en compte de bon nombre d’éléments.

Ici, le médecin vérifie si le médicament a été choisi compte tenu de l’âge et du poids du patient. Le choix du type d’AVK doit également prendre en considération le risque hémorragique présenté par le patient. De plus, il faut considérer la capacité de l’organisme du patient à prendre les AVK et prendre aussi son avis.

Etape 2

À ce niveau, le médecin s’assure du bon dosage du médicament à prescrire au patient. En effet, le dosage se fait suite à la vérification de l’IRN. La vérification de l’IRN permet de connaître la sévérité de la maladie. Ainsi, le médecin prend en compte les valeurs de l’IRN du patient pour lui administrer la posologie du AVK.

Par ailleurs, au cours du traitement, il est rigoureusement recommandé d’effectuer des consultations régulières pour la vérification de l’IRN. Elles permettent d’évaluer au fur et à mesure l’IRN et de voir s’il est normal ou anormal. Cela permet également d’adapter au fur et à mesure le dosage des AVK et d’éviter des complications.

Etape 3

La troisième étape consiste à fournir un carnet de suivi au patient. Ce carnet retrace toutes les informations sur les valeurs de l’IRN du patient à chaque vérification. Il retrace également les résultats de prise de sang du patient puis l’évolution du traitement.

De plus, ce carnet permet au patient de consulter les médicaments, les conseils et autres indications mentionnés par le médecin. Il est le document de référence à consulter avant toute autre prescription de traitement.

Les effets engendrés en cas d’absence de surveillance des AVK

En cas d’absence de surveillance au cours du traitement aux AVK, des dégâts peuvent être remarqués. Les patients peuvent présenter des signes, dont les hémorragies, la fatigue, les règles abondantes, les épistaxis et les gingivorragies.

Dans certains cas, les patients peuvent présenter des signes plus graves que sont : des hématuries, une pâleur persistante et des rectorragies. À ceux-là s’ajoutent l’hématémèse, l’hémoptysie, la dyspnée, les céphalées, les malaises et l’apparition de couleur anormale de l’urine. En cas d’apparition de ces symptômes, le patient doit se faire consulter le plus tôt possible.

Les précautions à prendre en cas lors d’un traitement par AVK

Afin de garantir l’efficacité du traitement par AVK, le patient se doit de suivre des règles bien précises. La première consiste à suivre les instructions et les indications du médecin concernant la prise du médicament antivitamine K. Lorsque le patient oublie la prise du médicament, il informe son médecin avant d’agir. Cette réaction lui permet d’éviter le surdosage pouvant conduire à de graves répercussions.

La deuxième règle est d’éviter l’automédication. Au cours du traitement par AVK, il est strictement déconseillé de prendre un médicament quelconque sans l’avis du médecin traitant. Même s’il s’agit d’un médicament banal pour de simple céphalée, l’avis du médecin compte avant sa prise.

Troisièmement, le patient doit communiquer au médecin traitant de tous les signes qu’il ressent au cours du traitement. Ainsi, le médecin décide du médicament à lui administrer pour calmer les symptômes. De plus, les rendez-vous de consultations doivent être respectés par le patient pour permettre la vérification de l’évolution du traitement.

La quatrième règle concerne l’alimentation du patient. Elle doit être planifiée afin de permettre l’équilibre du traitement par antivitamine K. Ainsi, la consommation des aliments riches en vitamine K doit être faite modérément.

En effet, les aliments qui possèdent la vitamine K sont les laitues, les concombres, les choux et les épinards. À ces aliments s’ajoutent, le brocoli, le cresson, les asperges, le poireau, les pois, la choucroute et le foie.

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