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Les antivitamines K : indications, risques, précautions

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Les anti­vi­ta­mines K sont des médi­ca­ments par­ti­cu­liers qui per­mettent de flui­di­fier cor­rec­te­ment le sang. Ce type de médi­ca­ment est sou­vent pres­crit en cas de troubles du rythme car­diaque, d’embolie pul­mo­naire et autres. Bien qu’ils soient effi­caces dans le trai­te­ment de plu­sieurs maux, il faut recon­naitre que ces médi­ca­ments pré­sentent aus­si des contre-indi­ca­tions. Que faut-il réel­le­ment savoir à leur pro­pos ? Focus !

Les antivitamines K : présentation

Les anti­vi­ta­mines K sont des médi­ca­ments anti­coa­gu­lants à voie orale. Leur prin­ci­pale action est de rendre flui­di­fier le sang et de stop­per la for­ma­tion de caillots de sang ou de throm­bus. Ils sont dans la majo­ri­té des cas pres­crits pour des patho­lo­gies par­ti­cu­lières comme la phlé­bite. Entre autres, les anti­vi­ta­mines K agissent par oppo­si­tion à l’action de la vita­mine K, d’où le terme anti­vi­ta­mine K. C’est cette oppo­si­tion qui favo­rise et par­ti­cipe à la coa­gu­la­tion san­guine.

Ce médi­ca­ment par­ti­cu­lier se prend nor­ma­le­ment par voie orale sur une période rela­ti­ve­ment longue. Pour cer­taines mala­dies, il est pres­crit à vie. L’effet est visible entre deux à quatre jours après le début du trai­te­ment et dis­pa­rait quelques jours après l’arrêt du traitement.

Antivitamines K : indications

Un anti vita­mine K est sou­vent pres­crit pour arrê­ter l’extension ou la rechute d’une embo­lie ou d’une throm­bose. La throm­bose en ques­tion cor­res­pond à la sur­ve­nue ou la for­ma­tion d’un throm­bus au niveau du cœur ou encore du vais­seau san­guin. Les autres prin­ci­paux cas qui demandent la pres­crip­tion d’un anti­vi­ta­mine K sont :

  • Les risques de phlébite,
  • Les embo­lies ou les risques d’embolies pul­mo­naires,
  • Les fibril­la­tions auriculaires,
  • Les ano­ma­lies des valves cardiaques,
  • Les cas d’infarctus du myo­carde.

L’embolie quant à elle cor­res­pond au déta­che­ment du caillot de l’endroit pré­cis où il a été for­mé. Le caillot en ques­tion migre par le biais de la cir­cu­la­tion san­guine dans le vais­seau san­guin situé au niveau du pou­mon. Quant à la fibril­la­tion auri­cu­laire, elle se tra­duit par un mau­vais pom­page du sang dans le corps.

En ce qui concerne les ano­ma­lies des valves car­diaques, elles peuvent se pré­sen­ter de plu­sieurs façons. Il peut s’agir d’anomalies sur le côté gauche, le côté droit, la valve mitrale ou encore sur la valve aortique.

Antivitamines K : risques

En pre­nant des anti­vi­ta­mines K, vous êtes poten­tiel­le­ment sujet à des effets secon­daires rela­tives aux prises de médi­ca­ments anti coa­gu­lants. L’un des prin­ci­paux risques asso­ciés à ce type de trai­te­ment, c’est le risque non négli­geable d’hémorragie.

Avec les anti coa­gu­lants, l’accident hémor­ra­gique peut avoir lieu à tout moment. La pos­si­bi­li­té est encore plus accrue et fré­quente en cas de sur­do­sage. C’est la rai­son pour laquelle les per­sonnes sous anti coa­gu­lant doivent être sui­vies de près par leurs méde­cins trai­tants.

Quand une per­sonne qui prend de l’antivitamine K, ses constantes doivent être sur­veillées par la prise de sang. Il s’agit de la mesure de l’INR. Son méde­cin est cen­sé ajus­ter cor­rec­te­ment le trai­te­ment qui cor­res­pond en fonc­tion du résul­tat obte­nu après les ana­lyses de la prise de sang.

En cas de sur­do­sage, ceci se tra­duit par une aug­men­ta­tion de L’INR. Tout per­son­nel soi­gnant qui doit prendre en charge un indi­vi­du sous anti­vi­ta­mine K doit être pré­ve­nu à l’avance pour évi­ter toute décon­ve­nue. A titre d’exemple, le patient qui prend de l’antivitamine K ne peut pas subir une injec­tion intra mus­cu­laire.

Antivitamines K : signaux d’alarmes

Il est recom­man­dé d’être par­ti­cu­liè­re­ment atten­tif à cer­taines choses. Il s’agit principalement :

  • des cas de sai­gne­ments,
  • des cas de dou­leurs dans la poitrine,
  • des cas de dou­leurs au mollet,
  • des dif­fi­cul­tés par­ti­cu­lières à respirer.

En cas de sai­gne­ment, il y a pos­si­bi­li­té que sur­vienne une com­pli­ca­tion au trai­te­ment. Cer­taines mani­fes­ta­tions sont donc à sur­veiller de près. Il s’agit dans le cas d’espèce des héma­tomes se tra­dui­sant par l’apparition de bleus impor­tants.

Il peut éga­le­ment s’agir de sai­gne­ments fré­quents et répé­tés au niveau du nez et des gen­cives. Il peut éga­le­ment y avoir une pré­sence de sang dans les selles ou encore dans les urines de la per­sonne concernée.

Ceci se remarque au niveau des selles par la cou­leur noire de celles-ci. En ce qui concerne les femmes spé­ci­fi­que­ment, il est pos­sible d’observer des règles anor­ma­le­ment abon­dantes ou trop pro­lon­gées. Lorsque l’un ou l’autre de ces signes est consta­té, la per­sonne concer­née doit contac­ter de toute urgence son méde­cin traitant.

Antivitamine K : règles à suivre

Une per­sonne sous un anti­coa­gu­lant doit être infor­mé de cer­taines spé­ci­fi­ci­tés concer­nant son trai­te­ment. En pre­mier lieu, elle doit suivre l’alimentation recom­man­dée par son méde­cin afin d’éviter toutes inter­fé­rences pos­sibles avec le médi­ca­ment.

En deuxième lieu, toute auto­mé­di­ca­tion est pros­crite. La pres­crip­tion du méde­cin doit être sui­vie à la lettre pour qu’elle puisse obte­nir les résul­tats escomp­tés. Le fait d’ingérer d’autres médi­ca­ments sans l’avis préa­lable du méde­cin peut entrai­ner d’éventuelles com­pli­ca­tions.

Par ailleurs, aucun trai­te­ment de ce type ne peut être arrê­té sans avis du méde­cin trai­tant. En ce qui concerne les inter­ac­tions médi­ca­men­teuses, avant de choi­sir par exemple, son contra­cep­tif, la per­sonne concer­née doit en dis­cu­ter avec son gyné­co­logue. Elle pour­ra de ce fait être conseillée quant aux moyens de contra­cep­tions pos­sibles dans son cas par­ti­cu­lier. En cas d’un retard de règles, le méde­cin trai­tant ou le gyné­co­logue doit être infor­mé le plus tôt possible.

En outre, si la per­sonne concer­née a des pro­jets de gros­sesse dans l’immédiat, elle doit savoir que les antis coa­gu­lants peuvent être dan­ge­reux pour le fœtus et l’embryon. Elle doit donc au préa­lable en dis­cu­ter avec son méde­cin pour que celui-ci réadapte son trai­te­ment. La dose à prendre dépend en effet de l’organisme de chaque patient. Au fil du temps, en fonc­tion de la manière dont la per­sonne réagit, le méde­cin peut modi­fier le trai­te­ment afin d’éviter des risques de sous dosage ou de sur dosage.

Antivitamine K : rapport avec l’INR

L’INR se défi­nit sous l’expression Inter­na­tio­nal Nor­ma­li­zed Ratio. Il s’agit en réa­li­té d’un exa­men de labo­ra­toire qui est réa­li­sé sur la base d’un pré­lè­ve­ment de sang. Cet exa­men per­met d’avoir un aper­çu de l’activité du trai­te­ment anti­vi­ta­mine K.

L’INR mesure avec pré­ci­sion le temps de coa­gu­la­tion du patient concer­né et le com­pare à un patient qui ne reçoit pas d’antivitamine K. Chez le sujet qui ne reçoit aucun trai­te­ment, l’INR est égale à 1. Par contre chez le sujet sous trai­te­ment, plus le sang ana­ly­sé est fluide, plus l’INR est éle­vée et plus le temps de coa­gu­la­tion est éle­vé. Les résul­tats de l’INR per­mettent de rééva­luer la situa­tion et de défi­nir un trai­te­ment assez équilibré.

Analyser des valeurs de l’INR

L’interprétation de l’INR est fonc­tion de la mala­die pour laquelle le trai­te­ment de l’antivitamine K est pres­crit. Sou­vent, la valeur de l’INR sou­hai­té du sujet sous trai­te­ment se situe entre 2,0 et 3,0. Ces valeurs sont adé­quates dans les situa­tions suivantes :

  • Fibril­la­tion auriculaire,
  • Throm­bose vei­neuse profonde,
  • Pro­thèses val­vu­laires méca­niques de l’aorte.

Ces chiffres veulent sim­ple­ment dire que l’INR met­tra deux ou trois fois plus de temps à coa­gu­ler que le sang d’un sujet qui ne reçoit pas de trai­te­ments d’antivitamine K.

Quand l’IRN est infé­rieur à 2, cela signi­fie que la dose d’antivitamine K est insuf­fi­sante. Le trai­te­ment est donc sous dosé. Lorsque l’IRN se situe entre 2 et 3, la valeur cible est atteinte. A ce stade, le trai­te­ment est donc équilibré.

Quand l’IRN est supé­rieur à 3, cela signi­fie qu’il a un poten­tiel risque d’hémorragie ou de sai­gne­ment. Avec ce chiffre, le patient doit consul­ter son méde­cin afin d’être mis au cou­rant des mesures à res­pec­ter dans ces cas de figure.

En outre, lorsque la valeur de l’IRN est entre 3 et 4,5, le trai­te­ment avec l’antivitamine K est beau­coup plus facile. Quand l’IRN est supé­rieur à 5, c’est un signe annon­cia­teur d’un risque impor­tant d’hémor­ra­gie.

Par rap­port à cer­taines indi­ca­tions, la four­chette peut être défi­nie par le méde­cin trai­tant de l’individu. Pour une IRN entre 2,5 et 3,5, cela peut concer­ner une pro­thèse val­vu­laire méca­nique mitrale. Pour 1,5 et 2,0, cela peut être pour limi­ter ou évi­ter les rechutes de thrombose.

Quel est le moment adéquat pour contrôler son IRN ?

Au début d’un trai­te­ment, le méde­cin se charge de mesu­rer fré­quem­ment l’IRN de son patient afin de déter­mi­ner la dose adé­quate d’antivitamine K dont l’individu a besoin. Ce contrôle doit être fait jusqu’à ce que l’IRN cible, soit obtenu.

Une fois la dose cible fixée, les contrôles devien­dront de moins en moins fré­quents. Le contrôle peut ensuite pas­ser à une fois par mois. Cer­taines situa­tions par­ti­cu­lières peuvent être la cause d’un dés­équi­libre dans le trai­te­ment. L’on peut assis­ter dans ces cas une aug­men­ta­tion ou encore à une dimi­nu­tion de l’effet coa­gu­lant

Antivitamines K : contre-indications

Les anti­vi­ta­mines K

Les AVK contre indi­qués dans cer­tains cas par­ti­cu­liers. Il est pré­fé­rable d’éviter ce genre de trai­te­ment en cas d’allaitement, de gros­sesse ou encore en cas d’insuffisance hépa­tique. De plus, le fait d’associer des antal­giques, des anti-inflam­ma­toires ou encore de l’aspirine à des anti vita­mines K est contre indiquée.

S’agissant par contre de l’alimentation d’une per­sonne sous trai­te­ment AVK, elle doit être équi­li­brée. Elle doit boire moins d’alcool. Voi­ci un réca­pi­tu­la­tif des ali­ments aux­quels les per­sonnes sous trai­te­ment d’antivitamine K doivent faire attention.

 

 

 

 

 

Ali­ments très riches en vita­mine K

 

Teneur éle­vée

Valeur située entre

100‑1000 µg/100 g

 

·         HUILE :

‣           soja

 

·         HERBES AROMATIQUES :

‣           thym,

‣           cibou­lette

‣           per­sil

‣           basi­lic

 

·         LÉGUMES :

‣           épi­nards

‣           endives

‣           bettes

‣           chi­co­rée

‣           chou de Bruxelles

‣           lai­tue

‣           cres­son

‣           pis­sen­lit

‣           chou vert

‣           bro­co­li

Teneur moins élevée :

Valeur située entre 10 et 100 µ g/100 g

·         HUILES :

‣         col­za,

‣         mayon­naise

‣         olive

 

·         LÉGUMES :

‣         chou

‣         carottes,

‣         poi­reaux

‣         pomme de terre

‣         hari­cots verts,

‣         asperges,

‣         céle­ri

‣         petits pois

 

·         FRUITS :

‣         kiwi,

‣         rhu­barbe

‣         pru­neaux,

 

·         ABATS :

‣         foie de génisse

‣         foie de veau

Ali­ments moins riches en vita­mine K Teneur équi­va­lente à une valeur de 5–10 µ g/100 g ·         HUILES :

‣         beurre

‣         fro­mages

‣         tour­ne­sol

 

·         LEGUMES :

‣         poi­vron

‣         concombres

 

·         FRUITS :

‣         fram­boises

‣         tomates

‣         mûres

 

·         VIANDE :

‣         veau

 

·         CHOCOLAT :

‣         cho­co­lat noir

‣         cho­co­lat au lait

 

 

Cer­tains ali­ments en par­ti­cu­lier, à cause de leur richesse en vita­mine K doivent être consom­més avec modé­ra­tion. Cette recom­man­da­tion est faite sous peine de réduire l’effet de l’anti vita­mine K. Ces dif­fé­rents ali­ments ne sont pas pros­crits. Il suf­fit de les répar­tir conve­na­ble­ment dans l’alimentation quo­ti­dienne et de les consom­mer sans exagérer.

Antivitamine K : précaution

Le trai­te­ment anti­vi­ta­mine K doit être pris chaque fois à la même heure. Il est conseillé de le prendre les soirs à votre conve­nance. Ceci peut se faire avant ou après les repas. Lorsque la per­sonne concer­née oublie de prendre son trai­te­ment, elle doit le prendre dans les huit heures qui suivent la prise quo­ti­dienne.

Pas­sé ces huit heures, elle doit attendre le len­de­main pour pour­suivre son trai­te­ment de façon nor­male. Il est impé­ra­tif de ne pas dou­bler la dose. Au besoin, le sujet est prié de contac­ter son méde­cin pour que ce der­nier réadapte le traitement.

Tout oubli de cet ordre doit être noté sur un car­net avec la date pré­cise. Les constantes doivent être sur­veillées de près par un contrôle régu­lier de l’INR. En ce qui concerne les loi­sirs, une per­sonne sous trai­te­ment anti­vi­ta­mine K doit évi­ter tous les sports violents. 

Ain­si, tous les sports où il y a des risques de chute ou des pos­si­bi­li­tés de trau­ma­tisme sont à pros­crire. La per­sonne concer­née doit se faire accom­pa­gner pour les balades ou pour les ran­don­nées. Avant d’effectuer un voyage, une per­sonne sous anti­vi­ta­mine K doit consul­ter son méde­cin ou faire son contrôle de l’INR.

Il doit prendre le soin de véri­fier s’il a sur lui la dose de médi­ca­ments néces­saire pour le périple. S’il s’avère que le voyage doit durer, le contrôle de l’INR doit être fait sur le lieu de vacances. En l’occurrence, les mesures pré­vues à cet effet doivent être prises à l’avance.

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