Santé

BALANITES ET BALANO-POSTHITES : CAUSES, CLASSIFICATION, SYMPTÔMES, DIAGNOSTIC, TRAITEMENTS ET PRÉVENTIONS

La balanite est une pathologie à caractère infectieux ou inflammatoire qui affecte le gland (bout du pénis). On parle alors de la balano-posthite lorsqu’elle provoque une inflammation à la fois du gland et du prépuce (la fine peau qui recouvre le gland du pénis). Cette affection se manifeste généralement chez les hommes non circoncis, car lors de la circoncision, on retire le prépuce.

Toutefois, elle peut survenir chez des personnes circoncises en raison de causes multiples. Quelles sont ces causes ? Quelle est la classification des balanites suivant ces facteurs ? Quels sont les symptômes et traitements ? Comment prévenir cette affection ?

Balanites et balano-posthite : généralités

Le terme « balanite » vient du latin « balanus » qui signifie « gland » (tête du pénis) et du suffixe « itis » qui veut dire « inflammation ». La traduction littérale donne alors inflammation du gland du pénis. Cette condition peut s’étendre au prépuce (balano-posthite).

En ce qui concerne la fréquence des balanites, selon une étude menée sur plusieurs personnes souffrant de maladies dermatologiques, cette pathologie a un taux d’incidence assez élevé chez les diabétiques non circoncis (environ 35 %). Elle est plus fréquente chez les personnes non circoncises.

Chez certains adultes circoncis, la balanite est asymptomatique. Autrement dit, ils ne présentent aucun symptôme bien qu’ils soient peut-être porteurs de la maladie. De nombreuses théories selon lesquelles, la balanite est transmissible demeurent à ce jour sans preuve. En outre, on a noté que la possibilité de contracter cette pathologie augmente chez les diabétiques.

Balanites et balano-posthites : étiologie

Les causes de la balanite et de la balanoposthite sont multiples alors il n’est pas si aisé d’en déterminer celle spécialement profonde.

Manque d’hygiène

Le manque d’hygiène est la principale cause des balanites et des balano-posthites. En effet, dans de nombreux cas, ces maladies sont favorisées par des microorganismes pathogènes. Cela résulte d’une absence d’hygiène personnelle. Pour preuve, plusieurs petits garçons sont affectés. La zone balano-préputiale étant très sensible, un manque d’entretien pourrait entraîner une accumulation de substances irritantes, notamment le smegma (substance issue de la desquamation des cellules mortes de la peau du sexe). Elles sont susceptibles de favoriser l’inflammation.

Diabète

Le diabète est l’une des causes les plus connues des balanites et des balano-posthites surtout lorsque le suivi n’est pas adéquat. Plus précisément, cette pathologie favorise la glycosurie rénale (excrétion du glucose dans l’urine). Le sucre se dépose alors sur la face dorsale du pénis (apex), zone où se trouve la sortie de l’urètre. Cela favorise évidemment la croissance des bactéries.

Substances chimiques exogènes

Les produits chimiques exogènes, notamment les savons et gels hydratants, peuvent provoquer de simples irritations. Celles-ci sont susceptibles d’entraîner des réactions allergiques de contact. De même, certains médicaments, comme les tétracyclines, peuvent augmenter le risque d’avoir des irritations et donc une inflammation de la zone balano-préputiale.

Maladies infectieuses

Les maladies infectieuses comme celles sexuellement transmissibles sont aussi des causes fréquentes de balanites et de balano-posthites. Parmi elles figurent :

  • la gonorrhée
  • la syphilis
  • le trichomonas
  • la candidose
  • le streptocoque
  • les infections liées aux germes anaérobies
  • la chlamydia

Quelques-unes de ces infections ne sont pas vénériennes.

Pathologies auto-immunes et œdèmes

Les pathologies liées au dysfonctionnement du système immunitaire peuvent, selon plusieurs études, favoriser le développement des balano-posthites et des balanites. On peut entre autres citer la polyarthrite pulmonaire ou la sclérose en plaques.

Enfin, il convient de rappeler que toutes les affections susceptibles de provoquer l’apparition d’œdèmes peuvent augmenter le risque de développer une inflammation ou une surinfection. Il s’agit notamment des troubles rénaux et des dysfonctionnements cardiaques. Ces pathologies entraînent également des microtraumatismes chroniques.

Autres facteurs

Il faut noter que les réactions nocives pour préservatifs en latex et à certains médicaments peuvent également entraîner les balanites. Aussi, les activités quotidiennes jouent un rôle important dans leur manifestation. Par exemple, l’exposition au chlore dans une piscine peut provoquer une irritation et une inflammation du pénis.

Balanites et balano-posthites : classification

BALANITES ET BALANO-POSTHITES

Il existe plusieurs formes de balanites aussi bien selon la région touchée que selon les causes.

Balanite de Zoon

La balanite de Zoon est une affection dont la cause demeure à ce jour inconnue. Elle touche principalement les personnes âgées. L’un des facteurs de risque est l’altération de la flore résidente normale. De plus, elle provoque la formation de taches rouges sur le gland et le prépuce.

Balanite xérotique oblitérante

Elle est liée à une pathologie sous-jacente du lichen scléroatrophique et se caractérise par une inflammation chronique et une oblitération importante de l’orifice préputial. Cette forme de balanite nécessite généralement une intervention chirurgicale à ses stades tardifs.

Balanite circinée

Cette forme de balanite se développe à la suite d’une arthrite réactive déclenchée par une infection. Elle est caractérisée par une inflammation qui s’accompagne de petites plaies sur le gland du pénis.

Balanite kératosique et micacée pseudo-épithéliomateuse

Encore appelée balanite immunologique de Lortat-Jacob et Civatte, elle représente la forme de balanite la plus rare. Elle affecte principalement les hommes âgés de 60 ans et provoque des squames ressemblant à des verrues sur le gland.

Balanite à candida ou fongique

C’est l’une des formes possibles d’infections du gland. Le candida est un champignon qui n’est donc ni une bactérie ni un virus. L’espèce la plus courante est certainement l’albican. Elle peut être liée à un rapport sexuel non protégé récent. Une balanite à candida récurrente est le plus souvent le signe d’un diabète ou d’une éventuelle immunosuppression locale ou systémique.

Balanite allergique

Elle résulte d’une dermatite de contact causée par l’utilisation des piercings, des préservatifs en latex et des produits cosmétiques ou pharmaceutiques sur les organes génitaux. Les produits cosmétiques topiques du partenaire sexuel de l’homme peuvent sembler trop agressifs. Par conséquent, ils provoquent une balanite allergique.

Balanite ou balano-posthite irritante

La balanite de forme irritante représente une conséquence possible de l’utilisation :

  • de détergents agressifs ;
  • de substances pharmacologiques topiques ;
  • de contraceptifs appliqués par le partenaire féminin dans le vagin.

Les rapports sexuels fréquents pourraient également entraîner des microtraumatismes chez les hommes sensibles. Lorsqu’ils sont également fréquents, ils peuvent provoquer une inflammation du gland et du prépuce. Celle-ci pourrait s’accompagner de brûlures, des érythèmes (rougeurs de la peau), des démangeaisons, et des exsudats (liquides suintants).

Balanite synéchiante

Il s’agit d’une forme de balanite qui fait coller le feuillet balano-préputial au gland du pénis. Elle peut être à évolution kératosique.

Balanite infectieuse

Cette forme particulière de balanite est liée à la plupart des maladies sexuellement transmissibles et est classée en deux sous-catégories à savoir :

  • Balanite bactérienne : elle est principalement causée par des staphylocoques, des streptocoques, des entérocoques, des gonocoques et des Chlamydiae trachomatis.
  • Balanite virale: elle se développe suite à une infection par un virus. Les virus les plus impliqués sont le virus Herpès Simplex de type I (HSV-1) ou de type II (HSV-2).

Il convient aussi de noter qu’il existe des formes de balanites liées à des infections parasitaires (protozoaires).

Balanites et balano-posthites : sémiologie

Les balanites ou balano-posthites se manifestent par les signes d’une inflammation considérable du gland. Celle-ci s’accompagne :

  • d’érythèmes (peau rouge chaude et gonflée) ;
  • de démangeaisons ;
  • de saignements
  • de brûlure ;
  • d’une gêne lors de la miction (dysurie) ou lors des rapports sexuels ;
  • de sécrétions de pus parfois malodorantes (cet écoulement purulent est le signe d’une infection bactérienne) ;
  • du gonflement des ganglions lymphatiques inguinaux (douloureux au toucher) ;
  • de lésions vésiculo-pustuleuses ;
  • de fièvre ;
  • de fatigue ;
  • des macérations ;
  • de faiblesse musculaire.

Dans le cas des formes de balanites à candida, des taches érythémateuses peuvent apparaître. On assiste également à la formation de véritables fissures sur le pénis.

Balanites et balano-posthites : complications

BALANITES ET BALANO-POSTHITES

Au fil du temps et surtout lorsqu’elles ne sont pas prises en charge, les balanites peuvent entraîner des complications. On pourrait alors observer les signes suivants :

  • Phimosis : il s’agit du rétrécissement de l’orifice préputial ou du prépuce lui-même. Ce dernier tend à resserrer l’apex du pénis et à devenir fibreux, empêchant sa rétraction.
  • Propagation de l’inflammation ou de l’infection dans l’urètre provoquant une obstruction des voies excrétrices.
  • Formation d’ulcères ou de plaques à la surface du gland (généralement très douloureuses). Les plaies ouvertes ouvrent des voies à une variété de bactéries et de virus dans le corps.
  • Cicatrices : à long terme la pathologie laisse des cicatrices autour du gland et rend le prépuce trop serré empêchant sa rétraction sur le gland (phimosis).
  • Risque de cancer: une balanite chronique augmente le risque de développer plusieurs types de cancer du pénis (mélanome, carcinome basocellulaire ou sarcome).
  • Lichen scléreux : il est caractérisé par l’apparition de plaques blanches sur la peau. Cette complication peut avoir une grande influence sur le flux d’urine et de sperme dans l’urètre.

Il convient de noter que la prise en charge rapide des balanites et de toutes les causes sous-jacentes peut réduire considérablement le risque de développer des complications. Cela permet ainsi d’améliorer les perspectives.

Balanites et balano-posthites : diagnostic

Le diagnostic des balanites repose essentiellement sur l’état clinique de la victime, c’est-à-dire sur l’observation de la zone atteinte par l’infection. Toutefois, le professionnel de santé (dermatologue ou vénérologue) peut effectuer un écouvillonnage du pénis. Cet examen, grâce à une analyse microscopique et une culture ultérieure, peut exclure ou confirmer le processus de développement d’une infection bactérienne en cours.

Dans le cas où cette infection est évidente et que les complications s’observent, le spécialiste peut recommander des analyses de laboratoire. Celles-ci permettent de vérifier les signes d’inflammations et la réaction par le système immunitaire. Éventuellement, elles peuvent aider à détecter une insuffisance rénale systémique généralisée. Le médecin recueille dans certains cas un échantillon de grattage de la peau dans le but d’examiner les acariens au microscope.

En plus de ces analyses, il peut être utile d’effectuer un test d’urine pour déterminer ou non la présence de bactéries ou de sucre dans les voies urinaires inférieures. Parfois, une biopsie après anesthésie locale peut être nécessaire. Cela permet de diagnostiquer les maladies sous-jacentes d’une forme de balanite. Aussi, il serait plus facile d’exclure des pathologies apparentées aux balanites ou balano-posthites, mais d’une autre origine (formes d’irritation dermatologique par exemple).

Balanites et balano-posthites : traitements

Pour le traitement des balanites, le médecin doit avant tout identifier la cause principale de la manifestation des symptômes. Il pourra alors recommander les traitements ci-dessous.

Amélioration de l’hygiène

La cause la plus courante des balanites étant le manque d’hygiène intime, il serait convenable de commencer le traitement par cet aspect. Les spécialistes recommandent de laver proprement le prépuce et le gland (à l’eau tiède ou au sérum physiologique) puis de les sécher. Il faudrait également éviter l’utilisation de produits d’hygiène personnelle qui contiennent des irritants, notamment les savons parfumés.

Limitation des allergènes

Dans le cas où l’inflammation du gland ou du prépuce est la conséquence d’une réaction allergique, le médecin suggère à la personne atteinte de mettre fin à l’utilisation des allergènes responsables (spermicides, latex). Il peut également trouver des alternatives

Médicaments

Le professionnel de santé peut prescrire des médicaments spécifiques anti-inflammatoires, antibactériens et antimicrobiens. Ils visent à soulager l’inflammation et les douleurs. Les antibiotiques sont généralement employés pour traiter l’infection sexuellement transmissible sous-jacente. Il peut également recommander des corticostéroïdes topiques (à appliquer sur la peau).

Par ailleurs, les crèmes antifongiques (clotrimazole ou miconazole) sont généralement recommandées lorsque l’inflammation est due à une infection à levures (candida albicans). La victime peut également avoir recours aux crèmes anti-démangeaisons aussi bien sur ordonnance qu’en vente libre. Elles aident à soulager les érythèmes et les démangeaisons.

Contrôle de l’alimentation

Lorsque le diabète est impliqué dans l’inflammation du gland ou du prépuce, le médecin établit un plan de traitement pour gérer cette pathologie. Par conséquent, il recommande une combinaison de médicaments qui aideraient à réduire le taux de glucose dans le sang. Aussi, il pourrait suggérer un changement d’habitudes alimentaires visant à contrôler le taux de glycémie. Cela implique la réduction de tout aliment à indice glycémique élevé.

Chirurgie

Dans les formes avancées qui incluent des complications sévères, il peut être nécessaire de procéder à une intervention chirurgicale. Cette dernière permet de restaurer l’anatomie et la fonction péniennes normales.

Circoncision

Si la personne atteinte de balanites présente des symptômes récurrents de phimosis, le médecin peut alors effectuer une circoncision pour retirer le prépuce. En outre, cela aide à prévenir les prochaines manifestations et complications.

Balanites et balano-posthites : préventions

Adopter une bonne hygiène personnelle est certainement la meilleure des mesures à prendre pour prévenir les inflammations de l’organe génital mâle. Cela permet d’éviter l’accumulation de toutes substances étrangères (bactéries, parasites) ainsi que de l’humidité (champignons). Dans le même temps, effectuer un lavage régulier plusieurs fois par jour pourrait altérer la flore résidente ainsi que les diverses barrières physiologiques et cutanées. Après le lavage, il est important de bien sécher la région balano-préputiale, sans toutefois l’irriter.

Cette hygiène doit évidemment être associée à un bon contrôle métabolique surtout pour les personnes diabétiques. Il faudra également éviter l’utilisation à long terme de médicaments susceptibles de déclencher une balanite ou une balano-posthite.

De même, on doit limiter l’utilisation des spermicides et des préservatifs en latex. On peut alors opter pour des moyens de prévention alternatifs. De nombreux spécialistes recommandent de faire des tests de dépistage réguliers d’infections sexuellement transmissibles.

L’utilisation des produits cosmétiques irritants sur les organes génitaux est déconseillée. Par ailleurs, il faudra limiter l’emploi de détergents, de savons, de gels de douche et de lotions qui contiennent des parfums.

 

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