Santé

Adénopathie : types, causes et traitements

L’agression de l’organisme humain peut se manifester par l’apparition d’une adénopathie. En effet, l’adénopathie est une anomalie des ganglions lymphatiques qui neutralisent les agents pathogènes. Elle revêt différentes formes et demeure un phénomène très peu connu de la majorité, malgré qu’elle soit bien répandue. De plus, son apparition peut impliquer des infections bénignes, graves ou cancéreuses. Voici les différents aspects de cette maladie notamment ses types, ses causes et les traitements possibles.

Qu’est-ce que l’adénopathie ?

Définition

L’adénopathie est un terme médical habituellement utilisé pour indiquer un gonflement des ganglions lymphatiques. En effet, le gonflement des ganglions renvoie à un signe d’agression de l’organisme et plus précisément du système immunitaire. Il est perçu comme un signe d’alerte, impliquant des infections passagères ou graves.

En outre, le terme adénopathie indique une anomalie au niveau de la taille des ganglions lymphatiques. Encore appelé adénomégalie, ce phénomène peut surgir à tout âge de la vie, dans l’enfance comme à l’âge adulte.

Caractéristiques de l’adénopathie

L’adénopathie est un phénomène anormal, caractérisé par l’inflammation ou l’augmentation de la taille des ganglions lymphatiques. En effet, il y a adénopathie lorsque la taille des ganglions lymphatiques augmente et est supérieure à un centimètre de diamètre.

Par ailleurs, l’augmentation de ces ganglions indique que l’organisme est affecté, puisqu’ils interviennent dans le renforcement du système immunitaire. En effet, lorsqu’il y a agression de l’organisme, les ganglions ou tissus lymphatiques sont tout d’abord fortement stimulés. Ensuite, ils commencent à neutraliser l’agent pathogène par une production suffisante de lymphocytes. Par conséquent, les ganglions lymphatiques prennent de volume.

En outre, l’adénopathie peut se remarquer à toute partie du corps, car les ganglions sont positionnés le long des vaisseaux. Ainsi, l’adénopathie peut se repérer dans les zones suivantes :

  • Les axillaires, plus précisément au niveau des bras ou des seins ;
  • La jugolo carotidienne moyenne et basse, notamment au niveau de l’oropharynx ou de la thyroïde ;
  • Le sous-claviculaire gauche près de la cavité abdominale ;
  • Les sous-maxillaires et les jugolo-carotidiennes ;
  • La crurale au niveau du périnée ;
  • Les sus claviculaires droites ;

Elle est aussi repérable au niveau de l’inguinale, plus précisément au niveau des organes génitaux externes et des membres inférieurs.

Quels sont les différents types d’adénopathie ?

L’adénopathie se présente sous diverses formes. L’ensemble de ses formes peut être regroupé en une catégorie. Cette catégorie correspond au nombre de ganglions que touche cette anomalie. Ainsi, lorsqu’elle touche un seul ganglion lymphatique, elle est appelée adénopathie localisée. Par contre, lorsqu’elle touche deux ou plusieurs zones, il s’agit d’adénopathie généralisée, encore nommée poly-adénopathie.

Adénopathies localisées

Ces types d’adénopathies localisées regroupent sept variétés d’adénopathie. Il s’agit de :

  • L’adénopathie satellite ;
  • L’adénopathie hilaire ;
  • L’adénopathie inguinale ;
  • L’adénopathie de l’occiput ou occipitale ;
  • L’adénopathie axillaire ;
  • L’adénopathie médiastinale ;

On retrouve également l’adénopathie cervicale et l’adénopathie de Troisier.

Adénopathie satellite

Cette forme d’adénopathie désigne le gonflement des ganglions lymphatiques qui se remarque à l’endroit proche de la partie infectée. Il s’agit du territoire de drainage de l’adénopathie.

Adénopathie hilaire

À ce niveau, il est question d’une augmentation de la taille des ganglions au niveau des grosses bronches du poumon. Cette forme d’adénopathie implique une infection pulmonaire, une sarcoïdose ou encore un cancer des poumons.

Adénopathie inguinale

Ce type d’adénopathie correspond à l’augmentation du volume des ganglions lymphatiques situés au niveau de l’aine. Il s’agit habituellement d’une infection située précisément au niveau des organes génitaux, de l’anus ou des membres inférieurs.

Adénopathie occipitale

L’adénopathie occipitale renvoie à un gonflement du volume ganglionnaire à la partie de l’occiput de la nuque. Dans ces cas, il est souvent question d’une infection soit du cuir chevelu soit de toute la sphère ORL.

Adénopathie axillaire

En ce qui concerne cette forme d’adénopathie, elle désigne une inflammation des tissus lymphatiques localisés dans les aisselles.

Adénopathie médiastinale

À ce niveau, l’anomalie touche les ganglions situés au niveau du médiastin. Il s’agit précisément de la région de la cage thoracique contenant les poumons, la trachée, le cœur et l’œsophage. Il contient également les deux bronches souches.

Adénopathie cervicale

L’adénopathie cervicale touche principalement les tissus lymphatiques localisés dans le cou. Cette forme d’adénopathie implique souvent une infection de la sphère ORL que sont :

  • L’angine ;
  • L’otite ;
  • L’infection dentaire.

Adénopathie de Troisier

L’adénopathie de Troisier est un gonflement anormal des ganglions qui se trouvent au-dessus de la clavicule gauche. Ce type d’adénopathie peut impliquer un cancer digestif, testiculaire, rénal ou pelvien. Il est recommandé d’effectuer des analyses médicales pour confirmer ce type d’adénopathie.

Adénopathies généralisées ou polyadénopathie

Elles concernent plusieurs ganglions et se traduisent par une maladie générale. Entre autres, il y a : une maladie inflammatoire, tumorale, une leucémie et d’autres maladies générales.

Par ailleurs, elle correspond aussi à la sévérité de l’adénopathie. Ainsi, il existe les adénopathies bénignes et les adénopathies graves ou cancéreuses.

Adénopathies bénignes

Chacune de ces formes d’adénopathies bénignes correspond à une inflammation ou à une infection. Il s’agit généralement de ganglions souples, mous et qui s’accompagnent parfois de douleurs. Ces formes d’adénopathies renvoient souvent à des ganglions superficiels. Par conséquent, les adénopathies bénignes sont des adénopathies superficielles.

Ces types d’adénopathies sont palpables et se remarquent généralement au niveau de certaines parties du corps. Les adénopathies superficielles regroupent l’adénopathie cervicale, axillaire, occipitale et inguinale.

La première forme concerne les ganglions du cou et la deuxième ceux des aisselles. En ce qui concerne les deux dernières adénopathies, les ganglions sont localisés respectivement derrière la nuque et au niveau de l’aine.

Adénopathies graves ou cancéreuses

Ces formes d’adénopathie concernent les ganglions lymphatiques profonds. Autrement dit, ce sont des ganglions pas palpables et qui se remarquent uniquement par imagerie médicale. Ces adénopathies se remarquent souvent au niveau du thorax, de l’abdomen, du médiastin.

De plus, les adénopathies graves ou cancéreuses sont très souvent dures et indolores.

Quelles sont les causes de l’adénopathie ?

Tout d’abord, il faut préciser que les formes de l’adénopathie sont liées à différentes causes spécifiques. Ainsi, les adénopathies peuvent être liées à des causes infectieuses, tumorales ou bactériennes.

Causes infectieuses

Les causes infectieuses des adénopathies sont multiples et sont entre autres :

  • Une maladie des griffes du chat ;
  • Une infection à staphylocoque ou streptocoque ;
  • Une toxoplasmose ;
  • Une maladie sexuellement transmissible comme la syphilis ou un herpès simple ;
  • Une tularémie ;
  • Une tuberculose ;
  • Une mononucléose infectieuse ;
  • Une néoplasie pulmonaire ;
  • Une infection des voies respiratoires supérieures ;

On noté aussi un syndrome de Kawasaki, une maladie de Lyme et une infection par le VIH.

Causes tumorales

L’augmentation anormale des ganglions lymphatiques peut être causée par plusieurs pathologies tumorales. Il s’agit notamment :

  • D’un cancer du système lymphatique appelé lymphome ;
  • Des métastases ganglionnaires qui sont des tumeurs secondaires issues des cancers de la langue, de la thyroïde et du pelvis,
  • Des tumeurs mammaires ;
  • D’une tumeur solide comme un cancer du sein, du col de l’utérus ou du tube digestif ;
  • D’une leucémie aiguë précisément d’un lymphome de Hodgkin ;
  • D’un cancer du canal anal, de la peau ou des organes génitaux externes ;

Il peut également être question d’un cancer abdominal, d’une sarcoïdose et d’un cancer ORL.

Causes bactériennes et auto-immunes

Les causes bactériennes des adénopathies sont multiples et sont les suivantes :

  • Une otite ;
  • Une pharyngite ;
  • Une infection de la glande salivaire ;
  • Un abcès dentaire ;
  • Une infection de la face ;
  • Une angine ;
  • Une sinusite ;
  • Une pathologie auto-immune inflammatoire comme le lupus érythémateux, la polyarthrite rhumatoïde ou la dermatomyosite ;
  • Une bronchite.

Par ailleurs, il faut préciser que la rougeole ou la rubéole chez les enfants peuvent aussi causer l’adénopathie. Aussi, faut-il noter que certains médicaments antiépileptiques, dont l’allopurinol, peuvent également causer l’adénopathie ou la polyadénopathie.

De plus, les causes des adénopathies évoquées peuvent être bénignes ou graves. Il est remarqué que les plus fréquentes sont habituellement les bénignes, qui présentent moins de complications.

Quelles sont les personnes à risque de l’adénopathie ?

L’adénopathie est une anomalie qui peut toucher tout le monde et peut surgir plusieurs fois dans la vie d’un individu. Cependant, elle apparaît spécifiquement chez certaines personnes. Il s’agit :

  • Des personnes ayant un système immunitaire déficient ;
  • Des personnes âgées ;
  • Des nourrissons ;
  • Des diabétiques ;
  • Des personnes infectées par le VIH ;
  • Des personnes souffrant des maladies auto-immunes, dont la maladie de Gaucher.

Quels sont les symptômes de l’adénopathie ?

Les symptômes de l’adénopathie peuvent varier en fonction d’un élément majeur. Il s’agit du type d’adénopathie dont il s’agit et plus précisément de sa localisation. Ainsi, chez des personnes souffrant de l’adénopathie, les symptômes présentés diffèrent de ce qu’il s’agit d’une adénopathie superficielle ou profonde.

Symptômes de l’adénopathie superficielle

Les signes présentés par certains patients en cas d’adénopathie superficielle sont les suivantes :

  • Une apparition d’un ganglion gonflé mou ou dur ;
  • Une montée de fièvre qui survient souvent en soirée ;
  • Une apparition de sueurs nocturnes ;
  • Une perte de poids ;
  • Une sensation de douleurs au niveau des ganglions lors du toucher.

Certains patients présentent également une faiblesse musculaire et une éruption cutanée.

Symptômes de l’adénopathie profonde

Habituellement, les personnes souffrant d’une forme d’adénopathie profonde ne présentent pas de signes spécifiques. Toutefois, ils peuvent présenter quelques rares signes que sont :

  • Les douleurs thoraciques ;
  • Les quintes de toux ;
  • Les écoulements nasaux ;
  • La dyspnée ;
  • L’appendicite ;

On note également les éternuements, les douleurs de gorge et la fatigue générale.

Comment s’effectue le diagnostic de l’adénopathie ?

Généralement, le diagnostic de cette anomalie se fait après un examen clinique. Il est basé sur un interrogatoire et sur des analyses médicales.

Interrogatoire

Pour établir un bon diagnostic, le médecin observe et interroge le patient afin de réunir un certain nombre de données. Ses remarques lui permettent de poser le diagnostic de l’adénopathie.

Les remarques sont les suivantes :

  • L’apparition de symptômes liés à l’adénopathie ;
  • La présence d’un facteur de risque à l’adénopathie ;
  • La présence d’antécédents médicaux ;
  • L’âge du patient ;
  • La présence des causes liées à l’adénopathie ;
  • L’aspect du ganglion incluant leur localisation et leur taille.

Analyses médicales complémentaires

Vu l’existence de différents types d’adénopathie, le médecin recommande d’autres analyses médicales pour mieux diagnostiquer le type dont il s’agit. Cela lui permet d’administrer le traitement adéquat au patient. En ce qui concerne les examens complémentaires, il y a le bilan sanguin, les examens d’imagerie et la biopsie ganglionnaire.

Bilan sanguin

Cet examen permet de vérifier l’état des lymphocytes grâce à la vitesse de sédimentation, afin d’établir que l’organisme est agressé. Il permet aussi de détecter plusieurs sérologies virales comme la syphilis, la toxoplasmose et d’autres pathologies auto-immunes. Ces examens sanguins peuvent être la numération formule sanguine ou la formule leucocytaire.

Examens d’imagerie

Ces examens sont constitués du scanner, de l’échographie abdominale, de la radiographie thoracique et de l’IRM. Ces examens permettent de repérer s’il y a présence d’adénopathies profondes.

Biopsie ganglionnaire

La biopsie ganglionnaire implique le prélèvement d’un échantillon des tissus des ganglions puis de procéder à leur analyse. Elle engendre la cytoponction ganglionnaire, un prélèvement effectué pour analyse sous examen radiologique. Ce prélèvement est réalisé à l’aide d’une aiguille introduite directement dans le ganglion. Il est recommandé que le patient évite tout médicament à base de corticostéroïdes avant la biopsie.

Par ailleurs, ces examens complémentaires peuvent demander l’intervention d’un médecin Oto-Rhino-Laryngite. De plus, en fonction des résultats cliniques, le médecin peut établir la présence d’adénopathie et le type dont il s’agit. Ainsi, le médecin prescrit efficacement le traitement pour soigner l’anomalie.

Quels sont les traitements de l’adénopathie ?

L’efficacité du traitement pour soigner l’adénopathie implique le traitement de l’origine ayant engendré l’anomalie. Les causes de l’anomalie étant d’origine bactérienne, virale ou tumorale, le traitement repose sur trois types de causes. Par conséquent, il existe différents types de traitements en cas d’origine bactérienne, virale et tumorale.

Traitement de l’adénopathie d’origine bactérienne

Le traitement de l’adénopathie dans ces cas repose sur une antibiothérapie qui suppose la prise des antibiotiques. En effet, la prise d’antibiotiques est fortement recommandée en cas d’adénopathie d’origine infectieuse.

Par ailleurs, il faut préciser que seul le médecin est apte à prescrire les antibiotiques adéquats selon l’agent pathogène. Ce traitement antibiothérapie permet aux ganglions de redevenir normaux. En outre, des médicaments anti-inflammatoires peuvent être associés pour réduire l’inflammation des ganglions.

Traitement de l’adénopathie d’origine virale

En cas d’adénopathie d’une origine virale, le traitement recommandé par le médecin est principalement fait d’antiviraux. Ce traitement antiviral permet de neutraliser le virus lié à cette anomalie.

Traitement de l’adénopathie d’origine tumorale

Le traitement de l’adénopathie provoquée par une tumeur est effectué en fonction du type de cancer dont il est question. Dans les cas de tumeurs bénignes, plusieurs thérapies anticancéreuses sont recommandées. Elles sont rigoureusement administrées par le médecin traitant avec l’appui d’un oncologue.

Dans les cas de tumeurs graves, les mesures recommandées sont les suivantes :

  • La chimiothérapie ;
  • La radiothérapie ;
  • L’immunothérapie qui est un traitement médicamenteux permettant de stimuler les défenses immunitaires de l’organisme ;
  • La lymphadénectomie qui est un curage ganglionnaire ou une ablation consistant à retirer les ganglions cancéreux. Elle permet de limiter la propagation des cellules cancéreuses.

Par ailleurs, certains cas d’adénopathie peuvent disparaître sans aucun traitement. Dans ces cas, il s’agit généralement des adénopathies idiopathiques qui se dissipent après quelques semaines sans aucun traitement. De plus, il est important d’éviter rigoureusement la prise de médicaments à base de corticoïdes sans l’avis d’un médecin.

Comment prévenir l’adénopathie ?

Étant donné que l’adénopathie est liée à des pathologies, les mesures relatives à sa prévention sont restreintes. Elles concernent surtout le mode de vie adopté par chaque personne. Entre autres, il faut :

  • Rester hydraté, car l’eau permet d’éliminer suffisamment de toxines ;
  • Adopter une alimentation saine et équilibrée ;
  • Contrôler son poids ;
  • Éviter l’obésité ;
  • Effectuer régulièrement une activité physique ;
  • Pratiquer l’abstinence ou avoir des rapports sexuels protégés ;

Il faut aussi pratiquer la fidélité sexuelle, en ayant des rapports sexuels qu’avec un(e) seul(e) partenaire et éviter des comportements à risque pour cette pathologie.

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