Sciences

Diabète non insulino-dépendant: les nouveautés thérapeutiques en 2001

Bien que découverte depuis de nombreuses années, le diabète non insulino-dépendant demeure une maladie dont la prise en charge reste problématique. Il est vrai que de nombreux traitements ont été mis en place au fil du temps pour faciliter la vie des personnes qui souffrent de cette maladie. Mais, les résultats ne sont toujours pas satisfaisants et les patients espèrent toujours de meilleures options pour une meilleure qualité de vie. Durant les deux dernières décennies, de nombreuses innovations ont vu le jour dans la prise en charge du diabète non insulino-dépendant, de quoi redonner de l’espoir à toutes ces personnes qui rêvent d’une longue vie saine avec cette maladie ? Qu’est-ce que le DNID ? Quelles sont les nouvelles solutions thérapeutiques mises en place pour traiter cette maladie ? Focus.

Le DNID : qu’est-ce que c’est ?

L’acronyme DNID désigne le Diabète Non Insulino-Dépendant. Le DNID est également appelé diabète de type 2, et correspond à une augmentation anormale du taux de sucre dans le sang (hyperglycémie). Comme le nom l’indique clairement, le DNID n’est pas dû à un défaut de sécrétion d’insuline. Cette maladie est donc directement opposée au diabète insulino-dépendant, dont la principale cause est un manque de sécrétion d’insuline par le pancréas.

Le diabète non insulino-dépendant survient généralement chez les personnes de plus de 40 ans. Ces dernières sont soit en surpoids ou ont un antécédent de la maladie. En effet, durant les 30 ou 40 premières années de la vie, la sécrétion d’insuline est tout à fait normale. Mais, plus les cellules de l’organisme vieillissent, plus elles sont insensibles à l’insuline. L’organisme met alors en place des mécanismes, pour rester dans un état d’insulinorésistance. Ceci, afin de maintenir le taux de sucre à une valeur constante.

Le diabète de type 2 est généralement lié à des facteurs tels que la génétique, l’hérédité, la sédentarité, l’hypertension artérielle, la consommation de tabac et l’obésité. Les personnes qui en souffrent ressentent des fatigues chroniques, des envies fréquentes d’uriner, une soif importante, et sont sujettes à un amaigrissement.

Les nouveautés thérapeutiques pour la prise en charge du diabète non insulino-dépendant

Les deux dernières décennies ont vu naître de nombreuses innovations thérapeutiques, pour un meilleur traitement du diabète de type 2. Cette maladie qui touche actuellement plus de 5 % de la population mondiale. Ces nouveautés thérapeutiques visent essentiellement à améliorer les traitements, à apporter une meilleure gestion des malades et à offrir une bonne qualité de vie aux patients. Faisons ici le point des plus prometteuses de ces solutions thérapeutiques.

La sécrétion d’insuline grâce à la greffe de cellules

Lorsqu’on souffre de diabète, les effets de l’hypoglycémie se ressentent de moins en moins. Il devient alors difficile de rééquilibrer la glycémie, et cela peut conduire à de graves complications telles que l’insuffisance rénale.

Pour pallier à cette situation, on procède à une greffe des cellules sécrétrices d’insuline. Cette greffe inclut souvent le pancréas, les reins ainsi que les cellules insulino-sécrétrices. Il s’agit d’une solution utilisée pour le diabète de type 1. Cependant, de nouvelles études ont révélé que ce procédé pourrait fonctionner dans le cas du diabète non insulino-dépendant. En effet, l’injection des îlots de Langerhans (contenant les cellules sécrétrices d’insuline) permet aux patients de retrouver une sécrétion d’insuline normale.

Par ailleurs, une étude a été réalisée sur une trentaine de personnes atteintes de la maladie, et les résultats sont plutôt satisfaisants. Une décennie après les expériences, 25 % des patients sont bien portants et arrivent à se passer des injections d’insuline. Le seul point négatif que présente cette solution est, la nécessité de prendre un traitement immunosuppresseur. Cela permet d’éviter les rejets de cellules.

Le pancréas artificiel

La solution du pancréas artificiel est très certainement une des plus révolutionnaires dans la prise en charge du diabète non insulino-dépendant. Elle vise essentiellement une stabilisation de la glycémie. Le mécanisme est simple : on réalise une connexion entre une pompe à insuline et un système de mesure du glucose. Grâce à un algorithme, les doses d’insuline nécessaire sont calculées.

Par ailleurs, le nom de « pancréas artificiel » est un peu exagéré, puisque le système n’est pas totalement automatisé. En effet, avec ce système, doit encore indiquer les repas qu’il consomme ainsi que les activités physiques qu’il pratique. Toutefois, les avantages d’un tel système sont innombrables, le premier étant un parfait équilibre de la glycémie la plupart du temps. Les risques d’hypoglycémie sont également réduits et le patient a moins de décisions à prendre.

Les premiers dispositifs réalisés et validés par la Haute Commission de la Santé seront mis sur le marché à partir de l’année prochaine. Les patients qui pourront en bénéficier sont notamment ceux dont le taux d’hémoglobine glyquée est supérieur à 8 %. Par ailleurs, le pancréas artificiel ne sera définitivement autonome qu’avec de nouveaux capteurs et des progrès encore plus intenses de l’intelligence artificielle.

L’intelligence artificielle et ses solutions sur mesure pour la prise en charge du DNID

De nombreuses solutions existantes et à venir pour le traitement du diabète non insulino-dépendant reposent essentiellement sur des algorithmes. L’intelligence artificielle se place donc au centre de ces innovations, et s’est notamment déjà illustrée dans le dépistage de la rétinopathie diabétique. Par exemple, Hillo, une société française, a développé une application qui accompagne les patients dans leur prise de décision. Cette application s’avère vraiment utile, puisque le risque d’hypoglycémie ou d’hyperglycémie chez chaque patient est différent.

Sur la base donc des variations de la glycémie qu’elle détecte avec un capteur connecté, l’intelligence artificielle arrive à prédire la glycémie dans les deux heures suivantes, avec une précision inespérée. De cette façon, le patient peut anticiper et éviter un pic ou une chute par une injection d’insuline ou en mangeant une nourriture appropriée. Pour ses prochaines versions, Hillo envisage de fournir à chaque patient des conseils personnalisés et d’étendre ses fonctionnalités vers le pancréas artificiel.

La modification du microbiote pour une meilleure efficacité des médicaments

Comme dans plusieurs domaines de la santé, le microbiote est une piste sérieuse. En effet, le diabète est fréquemment associé à une dysbiose et à une quantité importante de bactéries intestinales. La causalité n’est pas encore formellement établie, mais, les impacts sur les hormones contrôlant la production d’insuline sont réels. La piste de la modification du microbiote a donc pour objectifs principaux, de détecter les souches à impact positif sur l’évolution du diabète, puis de les administrer aux patients. Ces souches pourraient être administrées sous la forme de gélules ou de yaourt.

Dans cette optique de modification de microbiote, il a été mis au point une technique de criblage pour la sélection de souches de bactéries chez les drosophiles et les souris diabétiques. Des tests ont alors été réalisés avec ces souches sur des patients en 2021. Les résultats n’ont pas encore été rendus publics. Cependant, les initiateurs de cette expérience restent persuadés que ce procédé pourra ralentir l’évolution du diabète, à défaut de le soigner.

D’autres études démontrent qu’une utilisation des probiotiques pourrait favoriser une meilleure action de la métformine. Il s’agit de l’un des traitements oraux les plus courants chez les diabétiques. D’ailleurs, cette piste permettrait aussi de réduire les troubles digestifs causés par ce médicament.

De nouveaux médicaments pour traiter le DNID

Pendant longtemps, l’injection d’insuline a été la seule solution pour venir à bout du diabète. Mais, les progrès scientifiques ont permis de comprendre que le pancréas n’était qu’un intermédiaire dans le processus de régulation de la glycémie. Ce sont des hormones qui, transférés à cet organe, lui permettent de jouer son rôle.

Il existe aujourd’hui de nombreux médicaments qui remplacent ces hormones et réduisent la progression du diabète. Il s’agit par exemple de la liraglutide qui réduit de près de 40 % le risque de mortalité cardiovasculaire.

Articles Liés

Vérifiez également
Fermer
Bouton retour en haut de la page