Grossesse

Grossesse et insomnie : quelles explications ?

Pendant la grossesse, la femme peut être exposée à de nombreux maux. L’insomnie est l’un de ces derniers. Elle est fréquemment associée à des modifications hormonales, morphologiques, voire psychologiques. L’intensité et la gravité de l’insomnie augmentent au fur et à mesure que la grossesse évolue, empêchant la future maman de se reposer et de mener à bien sa grossesse. Quelles sont les diverses manifestations de l’insomnie pendant les différentes périodes de la grossesse ? Quelles sont les causes de l’insomnie pendant la grossesse ? Quels sont les traitements efficaces pour une correction de l’insomnie pendant la grossesse ?

L’évolution des insomnies au cours de la grossesse

Généralement, les troubles du sommeil deviennent de plus en plus importants, au fur et à mesure que la grossesse évolue. Découvrons ici les principales manifestations des insomnies pendant les différentes périodes de la grossesse.

Le premier trimestre de la grossesse

Dans les premiers stades de la grossesse, le corps s’adapte à son état altéré, qui demande une quantité importante d’énergie. Cela fait que la future maman s’endort souvent vers 7 h 30 du soir. De plus, la progestérone est sécrétée en très grande quantité durant les premières semaines de la grossesse et agit comme un somnifère. Ainsi, la durée estimée du sommeil nocturne pour ce premier trimestre est de 9 heures. Lorsqu’une grossesse est découverte, cependant, l’anxiété et l’inquiétude peuvent parfois survenir et rendre de plus en plus difficile l’endormissement de la future maman.

Le deuxième trimestre de la grossesse

Semblable à la façon dont le deuxième trimestre est souvent considéré comme le plus agréable de la grossesse, la qualité du sommeil est généralement meilleure à ce stade de la grossesse. Même si durant ce deuxième trimestre, le bébé dispose d’un important espace pour faire des mouvements, la future maman arrive tout de même à s’endormir, d’autant plus que le bébé profite de ces moments pour bouger à son aise. Par ailleurs, certains maux liés à la grossesse tels que les remontées acides et le mal de dos peuvent nuire au sommeil paisible de la future maman.

Les problèmes de sommeil sont plus importants vers la fin de la grossesse. À l’approche de la fin de cette période, environ 82 % des femmes enceintes éprouvent des difficultés à s’endormir. En plus de rendre difficile la recherche d’une position confortable, le gros ventre de la femme augmente la sévérité des différents symptômes de la grossesse, tels que les envies fréquentes d’uriner, les reflux acides, les difficultés respiratoires, les nausées matinales, les crampes et le syndrome des épaules raides.

On peut aussi évoquer l’anxiété qui augmente à l’approche de la date d’accouchement ainsi que les cauchemars qui deviennent de plus en plus fréquents durant les dernières nuits de grossesse et qui empêchent la future maman de dormir. De plus, on remarque une modification de la composition du sommeil, avec une plus grande proportion de phases de sommeil léger et de réveils ainsi qu’une diminution du sommeil profond.

Les causes de l’insomnie durant la grossesse

Pendant la grossesse, il existe un nombre important, mais surtout varié de facteurs qui peuvent conduire à une insomnie. Les plus fréquents de ces facteurs sont notamment :

  • Une augmentation du volume de l’utérus entraînant des difficultés à trouver une position confortable pour le sommeil ;
  • Les remontées acides (ou reflux gastro-œsophagien) qui sont très fréquentes durant les deux premiers trimestres de la grossesse ;
  • La sécrétion importante d’œstrogènes et de progestérone qui impacte négativement le ratio cortisol/mélatonine ;
  • La sécrétion de prolactine conduisant à une fragmentation du sommeil ;
  • L’action d’appui de l’utérus sur la vessie qui donne des envies fréquentes d’uriner ;
  • Les crampes pendant la nuit ;
  • Le mal de dos, surtout pendant la nuit ;
  • La compression du diaphragme par l’utérus et les sensations étouffement.

En dehors de ces facteurs, on peut aussi évoquer les situations de stress, d’angoisse, d’inquiétude. Le syndrome du canal carpien qui se manifeste essentiellement par des douleurs et des fourmillements peut également être responsable de l’insomnie pendant la grossesse.

Les traitements contre l’insomnie pendant la grossesse

Il existe de nombreuses manières de lutter contre les insomnies durant la grossesse. Tout dépend de l’état de santé général de la future maman et de sa tolérance aux divers traitements.

La première chose à faire est avant tout de consulter une sage-femme ou un gynécologue. Ces derniers mèneront alors un interrogatoire pour essayer d’identifier clairement les causes des insomnies ainsi que le traitement le plus adapté. Faisons ici le point des techniques les plus couramment utilisées.

La relaxation

La relaxation est un des meilleurs traitements contre les insomnies durant la grossesse, surtout lorsque ce sont les angoisses qui sont en cause. Cependant, tous les types de relaxation ne permettent pas de résoudre le problème. Il est recommandé de privilégier la relaxation de Jacobson. Il s’agit d’une technique basée sur la recherche physiologique des tensions qui provoquent les troubles du sommeil. La détente mentale, la détente musculaire et l’apaisement des émotions sont les principaux vecteurs de la relaxation de Jacobson.

Par ailleurs, les autres méthodes de relaxation telles que le yoga et la sophrologie pour les femmes enceintes ne sont pas à exclure totalement. Elles peuvent être source de détente lorsqu’on les pratique dans les bonnes postures. Toujours est-il qu’il n’existe pas de preuves scientifiques prouvant leur efficacité pour lutter contre les insomnies durant la grossesse.

La psychothérapie comportementale

La psychothérapie comportementale est une forme de relaxation utilisée pour traiter les insomnies lorsque ces dernières sont dues à des cauchemars.

Il est important de préciser que les cauchemars durant la grossesse ne sont pas toujours physiologiques, mais peuvent être le signe d’une détresse psychologique. Tout dépend de la fréquence à laquelle ils surviennent.

Grâce à une psychothérapie comportementale, les causes de ces cauchemars sont identifiées et des techniques sont proposées à la femme enceinte pour les surmonter.

L’acupuncture

Lorsque les insomnies pendant la grossesse sont provoquées par des douleurs persistantes, l’acupuncture est très indiquée pour un apaisement. En effet, ce traitement peut permettre à la femme enceinte de soulager les douleurs et de retrouver un meilleur niveau de tranquillité. Toutefois, aucune étude ne confirme les effets positifs de l’acupuncture sur les insomnies durant la grossesse. Aussi, l’utilisation des aiguilles peut exposer la future maman à d’importants risques d’infection. Ces risques d’infections sont minimisés si la femme enceinte a déjà une certaine expérience dans l’acupuncture.

Par ailleurs, il est possible que les insomnies durant la grossesse soient dues à des crampes ou à des douleurs intenses au niveau des jambes. Dans ces cas, les solutions médicales sont recommandées. La plus efficace de ces solutions est le dosage du fer et de la ferritine. Ce dosage peut aussi être accompagné par un traitement à base de vitamine D. Il entraine un allègement des douleurs permettant ainsi à la future maman de retrouver repos et tranquillité.

Les traitements médicamenteux

La grossesse est un état particulièrement complexe pour de nombreuses femmes. Il n’est donc pas rare de voir certaines d’entre elles développer une dépression qui augmente implicitement le risque des insomnies. Face à la dépression, les traitements médicamenteux sont très efficaces, même s’ils ne sont utilisés qu’en dernier recours. En effet, les médicaments prescrits contre les insomnies peuvent avoir des effets secondaires, autant pour la mère que pour l’enfant. C’est pourquoi les médecins ne recommandent que des anxiolytiques doux aux femmes enceintes, et cela seulement lorsque les autres traitements ne peuvent pas régler le problème.

L’homéopathie et la phytothérapie

Ce sont des traitements extrêmement appréciés par de nombreuses femmes enceintes, puisqu’elles les considèrent comme des solutions naturelles, pour venir à bout des insomnies durant la grossesse. L’homéopathie et la phytothérapie ne présentent aucune contre-indication et sont parfaitement adaptées à toutes les femmes enceintes.

Quelques autres remèdes contre les insomnies pendant la grossesse

Pour éviter l’insomnie durant la grossesse, certaines règles d’hygiène du bon sommeil doivent être respectées.

Pour commencer, il faut avoir des heures de coucher et de réveil régulières, puis il faut se coucher immédiatement quand on ressent les signaux du sommeil. Ensuite, il est très important de faire une brève sieste d’au moins 20 minutes en début d’après-midi. Il peut aussi être bénéfique de mettre en place dans sa chambre, des conditions propices au sommeil (une bonne literie, une limitation des sources de bruit et de lumière).

Les boissons excitantes telles que le soda, la caféine et le thé doivent être évitées durant la grossesse. Pour finir, il vaut mieux éviter d’utiliser les écrans de smartphone, de tablette ou d’ordinateur en soirée. Cela permet d’éviter le ralentissement de la sécrétion de mélatonine, hormone du sommeil.

Quelle position pour mieux dormir pendant la grossesse ?

Plus la grossesse évolue, plus il devient difficile de dormir sur le ventre. La position la plus confortable est donc sur le côté. Pour soulager les nombreux points de tension autour du corps, il est conseillé d’essayer de glisser un coussin sous un bras et sous le ventre. Un coussin d’allaitement d’au moins 1,70 m peut aussi s’avérer efficace.

Mais un autre paramètre est essentiel à prendre en compte pour le confort de la femme enceinte pendant son sommeil. Il s’agit de l’effet poseiro, également connu sous le nom de syndrome de la veine cave. Après la 24e semaine de grossesse, lorsque l’utérus est sur le dos, la compression de la cavité veineuse inférieure par l’utérus peut réduire le retour du sang, entraînant ainsi une baisse de la tension maternelle et une réduction de la perfusion utéroplacentaire. Cela peut entraîner un ralentissement du rythme cardiaque fœtal. Généralement, il est donc recommandé aux femmes enceintes de dormir sur le côté gauche à partir du 6e mois de la grossesse pour prévenir ces risques.

 

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