Bien-êtreSanté

Phyto-œstrogènes : catégories, effets sur la santé

Les phyto-œstrogènes (PE) correspondent à des composés non stéroïdiens ayant une structure proche de celle des œstrogènes. Ils sont de différents types et on les retrouve principalement dans les plantes comestibles. Dans l’industrie agroalimentaire, ils constituent les principes actifs de nombreux compléments alimentaires.

À l’état brut et sous leurs formes commerciales, les phyto-œstrogènes ont la capacité d’entraîner d’importants effets œstrogéniques et anti-œstrogéniques. Ils présentent, de ce fait, de nombreux bienfaits pour la santé. Chez la femme ménopausée, en particulier, ils pourraient représenter un parfait substitut au TSH (Traitement Hormonal de substitution).

Phyto-œstrogènes : présentation

Les phyto-œstrogènes sont des polyphénols dont la structure chimique et moléculaire se rapproche de celle du 17 — œstradiol. Ils regroupent des molécules organiques non stéroïdiennes issues du règne végétal et ayant la capacité d’influencer l’activité œstrogénique de l’organisme. Ils peuvent, en effet, se lier aux récepteurs cellulaires REα et REβ des œstrogènes, de sorte à modifier leurs effets.

Dans la plupart des cas, ils induisent des effets œstrogéniques responsables de l’optimisation de l’activité des œstrogènes. Cependant, il peut également arriver qu’ils provoquent des effets anti-œstrogéniques susceptibles d’entraîner une modération de l’activité des œstrogènes. En général, les effets des phyto-œstrogènes dépendent du taux d’œstrogènes présent dans l’organisme.

Sur le plan nutritionnel, les phyto-œstrogènes n’ont démontré aucun intérêt. En effet, ils n’apportent aucun nutriment spécifique à l’organisme. Cependant, d’un point de vue thérapeutique, ils présentent d’énormes bienfaits. Ils permettraient de réduire la mortalité et la morbidité liées à plusieurs maladies du fait de leurs vertus thérapeutiques.

Les catégories de phyto-œstrogènes qui existent sont nombreuses. On distingue, selon la structure chimique, différents phyto-œstrogènes dont les plus communs sont les isoflavones. De la même manière, on retrouve sur le marché des phyto-œstrogènes industrialisés. Il s’agit de phyto-œstrogènes isolés ayant servi de principe actif pour un produit thérapeutique, comme un complément alimentaire. Ils sont très utiles et permettent d’apporter des quantités de phyto-œstrogènes plus importantes qu’avec l’alimentation. Cependant, ils connaissent parfois des dénaturations pouvant impacter leurs effets sur l’activité des œstrogènes.

Phyto-œstrogènes : différentes catégories

Il existe quatre principales catégories de phyto-œstrogènes. Il y a :

  • Les isoflavones ;
  • Les lignanes ;
  • Les coumestanes ;
  • Les stilbènes.

Voir dans les sections suivantes, les principaux représentants de chacune de ces catégories de phyto-œstrogènes.

 Isoflavones

Les isoflavones représentent la catégorie de phyto-œstrogènes la plus documentée. Ils présentent une forte variabilité intra et interindividuelle et leur biodisponibilité dans l’organisme dépend de plusieurs facteurs. Notamment l’exposition à certains médicaments (antibiotiques, laxatifs), l’alcool, le tabac et l’existence de maladies modifiant la flore intestinale.

Les phytoestrogènes appartenant à la famille des isoflavones sont au nombre de douze. Cependant, trois de ces molécules sont largement documentées. Il y a :

  • La génistéine ;
  • La glycitéine ;
  • La daidzéine.

Ils existent sous deux formes, notamment une forme conjuguée et une forme libre. C’est généralement des formes conjuguées de ces molécules que naissent les autres isoflavones. Il convient également de préciser qu’on retrouve les isoflavones en quantité importante dans les Fabacées. Il s’agit par exemple des graines de soja, des lentilles, des sommités fleuries de trèfle rouge, de l’alfalfa et du kudzu.

Génistéine

La génistéine est le principal phyto-œstrogène représentant la famille des isoflavones. Newbury et Perkin l’ont découvert et isolé dans les années 1899. En revanche, ce n’est que dans les années 1982 qu’elle sera synthétisée pour la première fois par Robinson et Baker. Elle présente une forte activité antioxydante et lutte fortement contre les radicaux libres dans l’organisme. Cependant, sur le plan biochimique elle a démontré à des doses importantes une forte toxicité.

Glycitéine

La glycitéine est une molécule méthylée dont la formule est C16H12O. On l’a découvert quelques années après la génistéine. Elle possède d’importantes propriétés antioxydantes susceptibles de favoriser la prévention de plusieurs maladies. À l’opposé des autres isoflavones, cependant, elle présente une faible activité œstrogénique. Ce qui la rend moins toxique et donc plus adaptée aux cibles vulnérables.

Daidzéine

La daidzéine est une molécule isomère découverte récemment. Elle représente un précurseur majoritaire du S-equol, une molécule possédant plusieurs vertus préventives. Par conséquent, outre ses propriétés antioxydantes, elle permet de prévenir différentes maladies. De même, elle présente une importante activité œstrogénique ce qui la rend efficace même à de très faibles doses.

Autres isoflavones

Outre la génistéine, la glycitéine et la daidzéine, les autres isoflavones disponibles sont :

  • La daidzine qui représente la forme glucoside conjuguée de la daidzéine ;
  • La glycitine qui représente la forme glucoside conjuguée de la glycitéine ;
  • La génistine qui représente la forme glucoside conjuguée de la génistéine ;
  • L’acétyl-daidzine qui représente la forme conjuguée à l’acétyl de la daidzéine ;
  • L’acétyl-glycitéine qui représente la forme conjuguée à l’acétyl de la glycitéine ;
  • L’acétyl-génistéine qui représente la forme conjuguée à l’acétyl de la génistéine ;
  • Le malonyl-daidzéine qui représente la forme conjuguée au malonyl de la daidzéine ;
  • Le malonyl-glycitéine qui représente la forme conjuguée au malonyl de la glycitéine.

Pour finir, il y aussi le malonyl-génistéine qui représente la forme conjuguée du malonyl de la génistéine. Ces isoflavones sont, certes, moins documentées que les autres, mais présentent également beaucoup de bienfaits pour la santé.

Lignanes

Les lignanes sont des molécules issues de la condensation de composés phénylpropanoïques. Elles existent sous forme de dimères et d’oligomères, en plus de cela elles possèdent une activité métabolique similaire à celle des isoflavones. A priori, elles ne présentent aucune propriété œstrogénique propre. En effet, ce ne sont pas les lignanes, mais les « entérolignanes » issus du métabolisme des lignanes qui possèdent une activité œstrogénique.

Les principaux phyto-œstrogènes de la catégorie des lignanes sont le sécoisolaricirésinol et la matairésinol. On les retrouve principalement dans les oléagineuses comme l’arachide, les graines de tournesol, les courges et certaines céréales. Par exemple le lin, le seigle et le millet. Les représentants des lignanes offrent comme ceux des isoflavones des bienfaits immenses pour la santé.

Sécoisolaricirésinol

La sécoisolaricirésinol est un phénylpropanoïde de formule chimique C20H26O6. Elle existe sous deux formes : la forme glycosylée et la forme diglucoside. On lui connaît différents métabolites. Cependant, deux métabolites en particulier, notamment l’entérodiol et l’entérolactone présentent une structure similaire à celle du 17 — œstradiol. Dans l’organisme, elles présentent une activité œstrogénique importante. De ce fait, même utilisées à de faibles doses, elles provoquent d’importants effets œstrogéniques et anti-œstrogéniques. Elles présentent une activité antioxydante relativement faible ce qui rend la sécoisolaricirésinol moins efficace contre les radicaux libres.

Matairésinol

La matairésinol est un phénylpropanoïde ressemblant à la sécoisolaricirésinol d’un point de vue structurel. Sa formule chimique est C20H22O6 et il existe en une forme unique. Elle possède une activité œstrogénique relativement inférieure à celle de la sécoisolaricirésinol. Ce qui la rend un peu moins efficace à de faibles doses. Cependant, elle présente une forte activité antioxydante. Par conséquent, elle peut lutter efficacement contre les radicaux libres et contribuer à la prévention de plusieurs maladies.

Coumestanes

Les coumestanes figurent parmi les phyto-œstrogènes les moins étudiés. Elles présentent un métabolisme non entièrement élucidé et existent sous plusieurs formes. Leur principal représentant est le coumestrol.

Coumestrol

Le Coumestrol est une molécule de formule chimique C15H8O5 découverte dans les années 1957 par M. Bickoff. On la retrouve principalement dans les choux de Bruxelles, les pois chiches, les pousses de luzerne et certaines légumineuses. Il a pour réputation d’être le phyto-œstrogène le plus puissant de tous en raison de son affinité pour les récepteurs œstrogéniques. En effet, pour les récepteurs β des œstrogènes il présente une affinité largement supérieure à celle des œstradiols. Ainsi, il a la capacité d’induire d’importants effets œstrogéniques et anti-œstrogéniques, même à de faibles doses.

De même, du fait de sa richesse en antioxydants, il constitue un phyto-œstrogène de choix pour pallier les maladies chroniques. Toutefois, afin qu’il puisse servir de traitement pour des affections courantes, il est important qu’on la documente davantage. Il convient de préciser, par ailleurs, que le coumestrol existe sous une forme conjuguée : le 4 — methoxy coumestrol.

Stilbènes

Les stilbènes sont des hydrocarbures aromatiques possédant une activité œstrogénique. Ils existent sous deux formes principales : les formes trans (trans-1,2 — diphényléthylène) et les formes cis (cis-1,2 — diphénylethylène). Au total, on dénombre jusqu’à une dizaine de stilbènes. Cependant, les principaux représentants de cette catégorie de phyto-œstrogènes sont le trans-resvératrol et le pinosylvine. On les retrouve majoritairement dans le raisin, le pterocarpus, les mûres, les cacahuètes et certaines légumineuses.

Trans-resvératrol

Le trans-resvératrol est le stilbène le plus populaire. Il s’agit de la forme bioactive du resvératrol qui à l’inverse du cis-resvératrol présente beaucoup d’effets thérapeutiques. Dans l’intestin grêle, son absorption se fait à plus de 70 % et il est éliminé par les urines. Outre ses propriétés œstrogéniques, il possède une forte activité antioxydante. Il est, de ce fait, très utile pour la prévention de nombreuses maladies.

De même, à l’opposé de nombre de phyto-œstrogènes, le trans-resvératrol présente une activité anti-inflammatoire. Il lutte contre l’inflammation et soulage les principaux signes cliniques qu’on lui associe. Pour finir, il présente une activité anti-tumorale prouvée. Il se peut donc qu’il puisse inhiber les processus de cancérisation dans l’organisme.

Pinosylvine

Le pinosylvine est une stilbénoïde peu connue. Il présente un métabolisme proche de celui du resvératrol. Cependant, on lui associe uniquement des propriétés œstrogéniques et antioxydantes. Il ne présente ni une activité inflammatoire ni une activité anti-tumorale. Il est, toutefois, un des phyto-œstrogènes les plus puissants.

Autres stilbenes

Les autres phyto-œstrogènes de la famille des stilbènes sont :

  • Le piceatannol ;
  • Le trans-ptérostilbène ;
  • Le rhapontine ;
  • La ponticine ;
  • Le trans-picéide.

Dans la même catégorie, il y a aussi l’astringine qui n’est que peu documenté.

Phyto-œstrogènes : effets sur la santé

Phyto-œstrogènes

Les effets sur la santé des phyto-œstrogènes concernent quelques conditions physiologiques et pathologiques. Il y a principalement :

  • La ménopause ;
  • L’ostéoporose ;
  • Les cancers de sein ;
  • Les maladies cardiovasculaires.

Les phyto-œstrogènes ont également démontré un effet bénéfique sur la prévention du cancer de la prostate.

Ménopause

La ménopause est une situation physiologique qui se caractérise par l’arrêt des règles. Elle concerne exclusivement la gent féminine et entraîne une baisse des taux sanguins d’œstrogènes. Elle se manifeste par une panoplie de symptômes cliniques. Notamment, les bouffées de chaleur, la sécheresse vaginale, l’irritabilité et la prise de poids.

Les phyto-œstrogènes n’ont aucun impact sur la plupart des symptômes de la ménopause.   Cependant, d’après de nombreuses études, ils induraient un soulagement des bouffées de chaleur améliorant ainsi la qualité de vie du patient.

Ostéoporose

L’ostéoporose est une maladie caractérisée par une baisse de la densité osseuse. Elle entraîne une altération de la qualité des os conduisant à une fragilisation du squelette et à un risque élevé de fracture. À proprement dit, il n’existe aucune corrélation statistiquement significative entre l’ostéoporose et les phyto-œstrogènes.

Néanmoins, d’après plusieurs études, le risque d’ostéoporose est réduit par une consommation importante de phyto-œstrogènes. On déduit, en conséquence, que les phyto-œstrogènes offrent une protection osseuse importante. Pour cela, on recommande de les consommer pour prévenir la survenue des maladies osseuses.

Cancers de sein

Le cancer du sein est l’un des cancers les plus fréquents. Il concerne principalement la gent féminine et on lui associe une mortalité importante. Certains phyto-œstrogènes, notamment, les isoflavones ont démontré une activité protectrice contre le cancer du sein. Ils permettent principalement de prévenir sa survenue. Cependant, ils ralentissent également la propagation de la tumeur dans le cas où le cancer est déjà survenu.

Maladies cardiovasculaires

Les maladies cardiovasculaires regroupent des pathologies ayant trait au cœur et aux vaisseaux. Elles constituent des causes majeures de décès et de paralysie. Les phyto-œstrogènes peuvent d’après plusieurs études contribuer à les prévenir et à les traiter. En effet, ils entraînent une réduction de cholestérol LDL et de la pression artérielle. Or, l’hypertension artérielle et l’hypercholestérolémie LDL constituent des facteurs de risque majeur des maladies cardiovasculaires.

Phyto-œstrogènes : compléments alimentaires dérivés

Beaucoup de compléments alimentaires à base de phyto-œstrogènes sont mis sur le marché. Il y a principalement :

  • Le complément alimentaire EVESTREL ;
  • Le complément alimentaire PHYTO FAST ;
  • Le complément alimentaire SOJYAM ;
  • Le complément alimentaire NINON LAGON.

Les compléments alimentaires à base de phyto-œstrogènes assurent des apports optimaux en phyto-œstrogènes naturels. On recommande de les utiliser, surtout lorsqu’on se trouve en situation de ménopause ou qu’on présente des maladies chroniques. Cependant, il est important d’opter pour des compléments bio. À l’opposé des compléments non bio, ils sont exempts de produits chimiques. Ce qui est un point positif pour la prévention de diverses maladies.

 

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