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Syndrome d’Alcoolisation Fœtale (SAF) : Définition, Symptômes et Traitements

Pendant la grossesse, tout ce consomme la mère est transmis au fœtus à travers le placenta et le cordon ombilical. La consommation d’alcool étant enceinte pourrait avoir de lourdes conséquences sur la santé du futur bébé. En effet, ce dernier sera exposé à de nombreux troubles sévères, dont le syndrome d’alcoolisation fœtale. Cette pathologie en lien avec la consommation d’alcool chez la femme enceinte peut être à l’origine d’un sévère handicap chez l’enfant. Qu’appelle-t-on syndrome d’alcoolisation fœtale ? Quelles sont les causes de cette affection et comment peut-on la prévenir ?

Définition du syndrome d’alcoolisation fœtale

Le SAF (syndrome d’alcoolisation fœtale) est une malformation congénitale, en lien avec la consommation d’alcool de la femme, durant sa période de grossesse. En effet, l’alcool consommé par la femme enceinte arrive à être absorbé par le fœtus après avoir traversé le placenta.

Le syndrome d’alcoolisation fœtale est à l’origine d’anomalies comportementales, physiques et mentales chez l’enfant. Dans certains pays européens comme la France, cette maladie est la première cause d’inadaptation sociale et de déficience mentale.

Par ailleurs, lorsque le syndrome d’alcoolisation fœtale peut être associé à des troubles de la croissance, des troubles cognitifs et une exposition prénatale confirmée à l’alcool. On parle alors de syndrome d’alcoolisation fœtale partiel.

Les manifestations de cette maladie infantile varient d’un enfant à un autre. Par conséquent, il peut arriver que certains patients soient moins touchés et que d’autres le soient sévèrement.

Généralement, les mères d’enfant souffrant de syndrome d’alcoolisation fœtale ont une consommation journalière de quatre à six verres d’alcool durant le premier trimestre de la grossesse. En effet, cette phase est particulièrement marquée par la formation des organes chez le fœtus. C’est d’ailleurs pour cela que durant cette période, les répercussions dues à une consommation d’alcool sont majeures. Au-delà de dix verres, les répercussions deviennent de plus en plus importantes.

Entre le deuxième et le troisième trimestre de grossesse, la consommation d’alcool peut occasionner de nombreux dommages. On note un accouchement prématuré, le décès du bébé peu après sa naissance et une fausse couche.

Symptômes du syndrome d’alcoolisation fœtale

Les symptômes du SAF dépendent de plusieurs facteurs, notamment :

  • La quantité d’alcool consommée par la mère ;
  • Le moment d’absorption de l’alcool;
  • Le régime alimentaire de la mère ;
  • L’âge de la mère ;
  • Les antécédents de la mère en termes de consommation d’alcool.

D’après les médecins, l’on doit parler de syndrome d’alcoolisation fœtale chez un enfant lorsqu’il présente certains paramètres. On note un retard de croissance, diverses malformations, un faciès particulier et des anomalies neurologiques. Certains patients peuvent présenter tous ces paramètres. Cela arrive, le plus souvent, lorsque la consommation d’alcool est importante durant la période de grossesse. D’autres patients peuvent souffrir uniquement d’une seule atteinte.

Le retard de croissance concerne, le plus souvent, le périmètre crânien, la taille et le poids du bébé. En effet, lorsqu’un bébé est atteint du syndrome d’alcoolisation fœtale, on constate qu’il a un petit périmètre crânien, une petite taille et un petit poids. Ce qui n’est pas en adéquation avec son âge. Ce retard de croissance peut être constaté pendant la gestation ou en période postnatale.

La consommation d’alcool d’une femme durant sa grossesse peut être à l’origine d’une dysmorphie faciale, chez sa descendance. Celle-ci se caractérise par divers symptômes :

  • Une finesse des lèvres supérieures,
  • Un rétrécissement des fentes palpébrales,
  • Des yeux bridés,
  • Un aplatissement du milieu du visage,
  • Un sillon naso-labial allongé et plat,
  • Un petit menton, etc.

Les enfants atteints du syndrome d’alcoolisation fœtale peuvent présenter des malformations rénales, cardiaques (communication inter-atriale ou communication interventriculaire) ou osseuses (synostose radio-cubitale). À celles-ci peuvent s’ajouter des malformations cérébrales telles que l’agénésie du corps calleux. Cette dernière se traduit par une absence de formation du corps calleux, durant le développement du fœtus. Pour information, c’est le corps calleux qui favorise une communication inter-hémisphérique au niveau du cerveau.

Le syndrome d’alcoolisation fœtale peut aussi engendrer des anomalies neurologiques, lesquelles se traduisent par une faiblesse intellectuelle. Cette déficience neurologique est en lien avec la faible croissance du cerveau et de la boîte crânienne du bébé.

L’alcool est à l’origine de la destruction des cellules et des connexions. C’est ce qui explique qu’avec l’âge, l’enfant devient chétif, développe des déficiences auditives et visuelles, des troubles du comportement social, du langage et de la compréhension.

Prévalence du syndrome d’alcoolisation fœtale

En 2017, en France, une enquête a été menée pour déterminer le taux de mères ayant ingéré de l’alcool durant leur période de grossesse. Cette enquête concernait particulièrement les femmes dont les enfants ont moins de 5 ans. Celle-ci a révélé que 11,7% de mères d’enfant ayant moins de 5 ans, ont absorbé de l’alcool durant leur période de grossesse. Certaines reconnaissent l’avoir fait plus d’une fois par semaine, tandis que d’autres estiment qu’elles ont eu recours à cette pratique uniquement lors des grandes occasions.

Diagnostic du syndrome d’alcoolisation fœtale

Le diagnostic du SAF repose en grande partie sur un examen clinique. Les signes caractéristiques de la maladie peuvent donc orienter le médecin dans l’établissement du diagnostic.

Tous les symptômes de la maladie sont visibles durant l’échographie. Toutefois, ils ne sont pas spécifiques au SAF. Pour être sûr qu’il s’agit effectivement de ce dernier, le médecin pose une série de questions à la mère, en rapport avec sa consommation d’alcool. En effet, il doit chercher à savoir si celle-ci a ingéré de l’alcool durant sa période de grossesse. Ainsi, cela lui permettra d’imputer la maladie à la consommation d’alcool. La mère doit être « coopérative », car ce sont ses réponses qui permettront de valider le diagnostic.

Il est important de notifier que lorsque la quantité d’alcool absorbée par la mère est faible, les symptômes du syndrome d’alcoolisation fœtale sont légers chez l’enfant. L’établissement du diagnostic devient complexe dans ce cas. L’apparition effective et complète des symptômes est donc liée à la quantité d’alcool consommée par la mère.

Traitement et prévention du syndrome d’alcoolisation fœtale

Malheureusement, il n’existe aucun traitement en mesure de réparer les dégâts engendrés par le syndrome d’alcoolisation fœtale. En d’autres termes, il est incurable. Néanmoins, une prise en charge adéquate et rapide peut être instaurée, en fonction du degré de gravité des manifestations. Celle-ci permettra de soulager les symptômes de la pathologie.

Le « jeune patient » doit être installé dans un milieu stimulant et approprié à son handicap. Il doit bénéficier d’une bonne alimentation pouvant lui garantir une certaine croissance. Un soutien d’apprentissage scolaire peut être mis en place.

Aussi, détecter précocement les difficultés scolaires que peut rencontrer l’enfant pourra être utile. Des mesures de rééducation seront mises en place pour limiter les répercussions neurocomportementales à l’âge adulte. En cas de formes sévères de la maladie, l’enfant doit être conduit dans un centre spécialisé.

Par ailleurs, la prévention demeure l’un des meilleurs traitements. Étant donné que l’on ne connaît pas la quantité exacte d’alcool à ne pas dépasser durant la grossesse, il serait préférable de ne pas en consommer. C’est la meilleure manière de préserver la santé de votre descendance.

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