Santé

Insuffisance cardiaque droite: causes, symptômes et traitements

De plus en plus fréquentes ces dernières décennies, les insuffisances cardiaques sont une des causes de mortalité avec le plus grand taux. Selon des études récentes, la France compte à elle seule, plus d’un million d’insuffisants cardiaques. Ce nombre élevé est favorisé par la très grande diversité des insuffisances cardiaques qui se déclinent en plusieurs types. Parmi ceux-ci, on distingue l’insuffisance cardiaque droite. Qu’est-ce qu’une insuffisance cardiaque droite ? Quels sont ses symptômes et les moyens de traitement possibles ?

Définition de l’insuffisance cardiaque droite

De façon générale, l’insuffisance cardiaque est définie comme une incapacité du cœur à pomper, des quantités suffisantes de sang pouvant répondre aux besoins des divers organes. L’insuffisance cardiaque se traduit très souvent par un essoufflement, une fatigue chronique disproportionnée. Les individus dont la santé est fragilisée par des troubles cardiaques ou respiratoires sont les plus exposés à l’insuffisance cardiaque.

On parle d’insuffisance cardiaque droite, lorsque le ventricule droit n’arrive plus à réaliser un débit sanguin suffisant. Cette baisse du flux sanguin conduit à une accumulation de liquides dans les chevilles ou dans les jambes. Cela peut s’expliquer par une anomalie au niveau de la pompe, ou par la présence d’un obstacle dans l’artère pulmonaire. Dans la population mondiale, l’insuffisance cardiaque droite devient de plus en plus fréquente. On estime à plus de 17 millions, le nombre de personnes atteintes d’une insuffisance cardiaque droite à travers le monde. Son origine la plus courante est une aggravation de l’insuffisance ventriculaire gauche.

Le mécanisme de l’insuffisance cardiaque droite

L’insuffisance cardiaque droite correspond à un ensemble de symptômes, conséquents à une diminution du débit cardiaque nécessaire au bon fonctionnement de l’organisme. Ces symptômes apparaissent lorsque le ventricule droit n’arrive plus à assurer sa fonction d’éjection du sang à partir du corps.

En effet, le sang circule en circuit fermé à l’intérieur des vaisseaux sanguins. Ces derniers sont disposés en deux boucles vasculaires, dont la plus grande va se charger de distribuer le sang aux organes et tissus de l’organisme. Quant à la petite circulation, elle assure l’irrigation exclusive des poumons. Le cœur, au centre de ces deux boucles, sert de moteur à l’appareil circulatoire. Il y parvient notamment en se divisant en deux parties : le cœur gauche et celui droit.

La partie gauche du cœur est celle qui reçoit le sang oxygéné de la petite circulation. Il le propulse ensuite dans la plus grande artère de l’organisme : l’aorte.

L’aorte représente le point de départ de la grande circulation, puisqu’elle assure l’acheminement du sang vers les organes, au travers de ses nombreuses ramifications. Ensuite, c’est au tour des artérioles de distribuer le sang aux diverses cellules de l’organisme.

Une fois que le sang a assuré ses fonctions dans les tissus et dans les organes, il rebrousse chemin. Mais, cette fois, il est chargé de toxines et emprunte des canaux plus importants tels que les veinules, les veines, les troncs veineux puis la veine cave supérieure et inférieure. Ces canaux ont des formes ovales, sont souples et permettent donc au sang chargé de toxines de circuler assez facilement. C’est ainsi que ce sang atteint le cœur droit et entame la petite circulation, en direction des poumons. Il emprunte notamment les artères, les artérioles avant de finir dans les capillaires sanguins.

Une fois dans les poumons, le sang est déchargé de ses toxines et peut ensuite repartir vers le cœur gauche. Et c’est justement à ce niveau que l’insuffisance cardiaque droite peut se produire. En effet, il se peut que le sang ne puisse pas repartir dans la grande circulation à cause d’une anomalie au niveau des poumons ou des alvéoles pulmonaires. Le sang reste alors bloqué et les organes ne peuvent plus fonctionner, faute de débit sanguin suffisant.

Les causes de l’insuffisance cardiaque droite

Avant tout, il est important de rappeler que l’insuffisance cardiaque droite est généralement consécutive à une insuffisance cardiaque gauche. Quant aux causes les plus fréquentes de cette insuffisance, elles sont consignées dans la liste suivante :

  • Une hypertension artérielle pulmonaire : elle se produit à l’intérieur des poumons. Dans la plupart des cas, cette hypertension est causée par une infection pulmonaire comme la bronchite chronique ou alors par la formation d’un caillot sanguin dans la circulation pulmonaire (embolie pulmonaire) ;
  • Une cardiomyopathie congénitale : c’est un groupe de maladies du cœur qui ont une origine congénitale. Ces maladies se manifestent essentiellement par des difficultés de communication entre les deux ventricules ou les deux oreillettes, ou alors par un rétrécissement pulmonaire ;
  • Les fibroses pulmonaires dont la polyarthrite rhumatoïde ;
  • La silicose et les pneumoconioses ;
  • Quelques séquelles de la tuberculose.

D’une façon générale, toutes les affections pulmonaires restrictives conduisent, à court ou à long terme, à une insuffisance cardiaque droite. La maladie peut mettre un certain temps à se manifester, mais le pronostic est très souvent défavorable.

Les symptômes de l’insuffisance cardiaque droite

Les manifestations les plus évocatrices d’une insuffisance cardiaque droite sont essentiellement :

  • Des diarrhées, des nausées et des vomissements ;
  • Des gaz intestinaux très fréquents ;
  • Une fatigue d’intensité variable (ou asthénie) ;
  • La pesanteur abdominale ;
  • Certaines douleurs au niveau de l’hypocondre droit : elles sont plus fréquentes chez les personnes qui sont atteintes d’une affection hépatique.

La plupart de ces symptômes surviennent après un effort physique. Mais, dans certains cas, leur apparition peut être spontanée.

Chez les patients de sexe féminin, on note particulièrement les troubles menstruels, les règles douloureuses, les fausses couches ou encore un important risque de stérilité.

Indépendamment du sexe, les patients présentent également une cyanose ; c’est à dire une coloration grise ou bleue de la peau et des muqueuses. On peut aussi remarquer un ictère (ou jaunisse).

Lorsqu’on palpe les veines jugulaires de chaque côté du cou d’une personne atteinte d’insuffisance cardiaque droite, on remarque que ces veines sont toutes engorgées. Les médecins mettent assez facilement en évidence un reflux hépatojugulaire, en appuyant sur le foie des patients. Ce reflux correspond à une augmentation du volume de la veine jugulaire. Il est dû à la compression du foie ou de l’abdomen. Les autres manifestations de la maladie sont relatives à des douleurs au niveau du foie, qui prend du volume.

L’insuffisance cardiaque droite peut aussi se manifester par des œdèmes et des épanchements. On parle notamment d’anasarque, lorsque les œdèmes sont généralisés. Quant aux épanchements, ils peuvent être unilatéraux ou bilatéraux. Il peut également arriver qu’un liquide s’accumule dans la cavité du péritoine.

Comment différencier l’insuffisance cardiaque droite de celle gauche ?

S’il est vrai que l’insuffisance cardiaque droite survient juste après une insuffisance cardiaque gauche, il est aussi vrai que ces deux types d’insuffisance cardiaque présentent des difficultés fondamentales.

Dans une insuffisance cardiaque droite, on assiste à une stagnation et à un ralentissement de la circulation sanguine, qui entraînent un gonflement des veines jugulaires et du foie. Par contre, ce sont les poumons qui sont affectés dans le cas d’une insuffisance cardiaque gauche. Le patient est dans ce cas, atteint de certaines gênes respiratoires à l’effort ou en position couchée.

Par ailleurs, la formation d’œdèmes au niveau des membres inférieurs, les problèmes digestifs et les essoufflements, sont les symptômes les plus marquants d’une insuffisance cardiaque droite. Quant à l’insuffisance cardiaque gauche, elle se manifeste principalement par une hypertension artérielle consécutive à un renforcement des capillaires pulmonaires.

Le diagnostic de l’insuffisance cardiaque droite

L’insuffisance cardiaque est une maladie particulièrement difficile à diagnostiquer, en raison des nombreux symptômes qu’il partage avec d’autres types d’insuffisance cardiaque. Les simples examens cliniques ne sont généralement pas suffisants pour détecter cette anomalie.

Ce sont donc des examens avancés, notamment de radiologie, qui sont réalisés pour mettre en évidence l’insuffisance cardiaque droite. Ces examens permettent entre autres de détecter une éventuelle atteinte pulmonaire chronique, une augmentation de la taille du ventricule ou de l’oreillette droit, et même un élargissement du médiastin.

En dehors des examens de radiologie, il est possible de recourir à un électrocardiogramme dans le diagnostic d’une insuffisance cardiaque droite. L’électrocardiogramme permet de visualiser la fibrillation des oreillettes, en vue de détecter les signes d’augmentation de volume du ventricule droit. Il peut aussi révéler des signes caractéristiques d’une insuffisance cardiaque gauche.

Par ailleurs, il est très courant de réaliser une échographie pour faire la différence entre l’insuffisance cardiaque droite et la péricardite constructive.

Quels traitements contre l’insuffisance cardiaque droite ?

Bien heureusement, il existe de nombreuses manières de traiter une insuffisance cardiaque droite. Dans la plupart des cas, le traitement est essentiellement causal. Si, par exemple, la maladie est provoquée par un trouble pulmonaire ou cardiaque, le traitement doit commencer par la prise en charge de ces troubles. Ensuite, on pourra travailler à limiter la progression et les effets de la maladie elle-même.

Certains médicaments sont aussi efficaces dans le traitement de l’insuffisance cardiaque droite. Il s’agit notamment des antihypertenseurs, des tonicardiaques ou encore des diurétiques.

Le meilleur moyen de traiter ou de se préserver d’une insuffisance cardiaque est d’avoir une bonne hygiène de vie. Cela consiste à adopter un régime alimentaire pauvre en sel, afin d’éviter les problèmes de rétention d’eau. Il peut aussi être avantageux de pratiquer une activité sportive, mais également de se reposer régulièrement. Ces actions permettent d’entretenir le cœur.

Dans les cas graves de la maladie, on peut recourir à la pose d’un défibrillateur implantable automatique pour une surveillance constante du rythme cardiaque. Le défibrillateur assure aussi une restauration du rythme cardiaque et limite de façon considérable les risques d’arrêt cardiaque.

La solution ultime pour les cas irréversibles est la transplantation cardiaque, qui est bien souvent conditionnée par la disponibilité de greffons.

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