Bien-être

AMIBIASE HÉPATIQUE : Causes, Symptômes, Diagnostic, Traitement

Derrière le paludisme et la bilharziose, l’amibiase constitue la troisième affection de type parasitaire causant le plus de morts dans le monde. En effet, cette pathologie occasionne chaque année près de 100 000 décès. Il faut dire que le taux de morbidité le plus élevé est dû à la forme maladie de l’affection, car celle-ci peut très vite évoluer vers des affections plus graves si elle n’est pas rapidement traitée. Pris sous cet angle symptomatique, l’amibiase peut posséder divers aspects. Celui de type hépatique est l’un des plus fréquents. Voici ses particularités.

AMIBIASE HÉPATIQUE : Causes

Comme toutes les autres formes d’amibiase, l’amibiase hépatique est une maladie causée par l’Entamoeba histolytica. Il s’agit d’une amibe faisant partie de la famille des protozoaires. Dans cette catégorie de parasites, il s’agit de l’unique bactérie susceptible de migrer hors de la muqueuse et de la paroi de l’intestin.

Cela en fait donc la forme la plus pathogène au sein de ce genre d’Entamoeba. Il faut ajouter que l’Entamoeba histolytica vit uniquement dans l’eau. Cependant, l’amibe est également susceptible de se développer dans les régions à forte humidité ou pauvres. C’est pour cela que les cas les plus élevés de l’affection sont décelés dans des pays en voie de développement, en particulier ceux de :

  • L’Amérique du Sud ;
  • L’ouest et le sud-est de l’Afrique ;
  • L’Amérique centrale ;
  • L’Asie du Sud-est ;
  • L’Inde.

Cela signifie donc que la pathologie est presque inexistante dans les pays développés. Les quelques cas enregistrés sont ceux de sujets ayant passé un séjour dans l’une des régions endémiques.

Les différents types d’aspects du parasite responsable

L’Entamoeba histolytica, l’amibe causant l’amibiase hépatique existe sous trois formes. Il y a celles qualifiées de trophozoïtes ou végétatives qui sont capables de se multiplier et de se mouvoir. Elles sont au nombre de deux. L’une est appelée Entamoeba histolytica minuta. Elle provoque l’amibiase-infection et est de type non pathogène.

C’est une forme d’agent infectieux qui s’identifie par sa petite taille allant de 10 à 15 µm. Sa présence dans l’organisme d’un individu ne se traduit pas par des symptômes. De plus, il s’agit d’un type de bactérie qui préfère rester au sein du côlon en se nourrissant de matières organiques en décomposition ou mortes à l’image d’un saprophyte.

En ce qui concerne l’autre trophozoïte, il faut dire qu’il est de type pathogène. Cette forme de parasite est responsable de l’amibiase-maladie et porte le nom d’Entamoeba histolytica histolytica. Comparativement à son homologue, elle est beaucoup plus volumineuse, car sa taille peut atteindre 40 µm.

De plus, elle possède la particularité d’être invasive et peut de ce fait effectuer une migration vers d’autres organes. À côté de ces deux aspects de trophozoïtes se trouve l’Entamoeba histolytica kystique. Il s’agit dans ce cas d’un kyste susceptible de résister aux produits chimiques et dont la taille varie entre 10 et 16 µm. Cet agent infectieux constitue également la forme de dissémination du parasite, car il se retrouve dans les selles.

AMIBIASE HÉPATIQUE : Modes de transmission

AMIBIASE HÉPATIQUE

Avant tout, il faut comprendre qu’étant donné que l’amibiase hépatique est une amibiase de type maladie, l’Entamoeba histolytica qui est responsable de son existence est celui sous forme de kyste. Cet agent infectieux vit dans le milieu extérieur. Il est particulièrement présent dans les matières fécales.

C’est le contact direct avec ces dernières, le contact avec des individus atteints (maladie des mains sales) ou la consommation d’aliments ou d’eau souillés par ces excréments qui favorise l’entrée du kyste amibien au sein de l’organisme. Une fois que la bactérie se retrouve à l’intérieur de son hôte qui est l’homme, elle subit une transformation et devient un trophozoïte.

Ce dernier va ensuite se déplacer et aller se loger dans le côlon, un organe où il va se multiplier. Ce qui permettra ainsi d’infecter toute la cavité colique. Il faut dire qu’à ce niveau, le parasite se trouve dans sa forme pathogène. De plus, il peut évoluer ou non vers d’autres organes.

Dans 5 % des cas, d’autres parties de l’organisme comme le cerveau et les poumons sont touchées. Lorsque l’agent infectieux migre vers le foie, on parle alors d’amibiase hépatique. Toutefois, même lorsque le trophozoïte n’affecte pas d’autres organes, il évolue vers sa forme kystique.

Le kyste en question sera évacué dans le milieu extérieur à travers les selles, ouvrant ainsi la voie à de nouveaux cas de contamination.

AMIBIASE HÉPATIQUE : Symptômes

Les amibiases sont généralement asymptomatiques. Une fois que le parasite a traversé la paroi de l’intestin, des signes manifestant apparaissent et c’est ce qui se produit dans le cas de l’amibiase hépatique. En réalité, lorsqu’un individu est atteint de cette maladie, il présente :

  • Des frissons ;
  • Un amaigrissement ;
  • Une fièvre ;
  • Une fatigue générale ;
  • Des vomissements ou nausées ;
  • Plus rarement des difficultés respiratoires et l’ictère.

Dans les situations les plus courantes, le foie du patient héberge un abcès qui provoque le gonflement de l’organe et qui est source de douleurs. Il faut préciser qu’un tel symptôme se constate plus souvent chez les sujets de sexe masculin que chez ceux de sexe féminin.

AMIBIASE HÉPATIQUE : Diagnostic

Le médecin se base sur les symptômes du patient, les conditions et le cadre de survenue de la maladie puis sur un examen de palpation de l’abdomen pour suspecter la présence de l’amibiase hépatique. Pour confirmer le diagnostic d’une pathologie de la catégorie des amibiases, c’est une analyse des selles fraîches du malade qui est généralement effectuée.

Dans le cas de l’amibiase hépatique, il est inutile d’envisager de faire un tel test, car celui-ci ne mettra pas en évidence le type d’Entamoeba histolytica en cause. Il faut donc réaliser des examens qui possèdent plus d’intérêts et la sérologie amibienne constitue celui qui est le plus souvent mis en œuvre.

C’est un test sanguin qui consiste à identifier la présence d’anticorps anti-amibiens au sein de l’organisme. Diverses techniques sont mises en œuvre dans le cadre de cet examen à savoir :

  • L’hémagglutination passive ;
  • L’immunoélectrophorèse ;
  • L’immunofluorescence indirecte.

Quelle que soit la pratique adoptée, le test sérologique reste une valeur sure pour déceler l’amibiase hépatique, car il donne un résultat positif dans près de 95 % des cas. C’est pour cela qu’il est assez préconisé, surtout qu’il permet d’avoir plus d’indications sur l’origine de la pathologie.

Les examens complémentaires

Bien que le test sérologique soit fiable, le médecin peut décider d’effectuer des examens complémentaires afin d’écarter l’existence d’autres types d’affections.

L’échographie abdominale

Lors de la réalisation de ce type d’examen, l’objectif est de rechercher au niveau de la cavité hépatique la présence d’abcès. Ainsi, une fois les résultats disponibles, le médecin traitant a en sa possession trois différentes images caractéristiques de la présence de la pathologie.

L’une est qualifiée d’hypoéchogène où on constate une paroi hépatique sans renforcement postérieur et fine. L’autre est désignée de liquidienne pure. Elle montre une paroi dotée d’un renforcement postérieur, exempte de netteté et anéchogène. En ce qui concerne la dernière image, elle est caractérisée de mixte.

Elle met en évidence des échos hétérogènes et internes. Outre ces différentes caractéristiques, il est également révélé sur chacune des imageries, la taille, le nombre et l’emplacement de l’abcès. Par ailleurs, il est possible que l’échographie abdominale soit normale.

Cela se remarque le plus souvent lorsque l’examen est réalisé de manière précoce, c’est-à-dire à un stade peu évolué de la pathologie. Présenté ainsi, le test lorsqu’il est repris des jours ou à minima des heures plus tard, il met en évidence les éléments sus-évoqués.

Les autres examens parasitologues

L’échographie abdominale est efficace, possède une bonne innocuité et en plus facile à faire. C’est pour cela qu’elle constitue une solution de choix dans le rang de ces examens complémentaires. Cependant, si pour une quelconque raison, ce test ne peut être réalisé, le médecin traitant a la possibilité de faire un scanner.

Ici, l’examen devra révéler un gonflement périlésionnel et plusieurs collections hypodenses. À défaut de cela, le professionnel peut réaliser une biologie. Dans ce cas de figure, la VSH doit à la première heure aller au-delà de 50 voire 100 mm. De plus, la concentration en hyperleucocytose à polynucléaires devra dépasser 12 000 par mm³ à la NFS.

AMIBIASE HÉPATIQUE : Traitements

AMIBIASE HÉPATIQUE

Pour soigner l’amibiase hépatique, un amoebicide de contact est prescrit afin de mettre le patient à l’abri des situations de récidive de la maladie. Ce traitement est précédé par la prise d’antiparasitaires imidazolés. Dans ce rang d’amoebicides diffusibles, diverses propositions comme le tinidazole ou l’ornidazole peuvent être faites.

Généralement, le choix des professionnels de santé se porte sur le métronidazole. Il s’agit d’un produit administré per os durant une période de 7 à 10 jours. Le dosage varie selon le type d’individu. Ainsi, chez les enfants, la dose est de 20 à 40 mg/kg/jour.

Toutefois, le dosage journalier ne devra pas excéder 250 mg/jour. En revanche, la dose à respecter chez les patients adultes est de 0,5 à 1,5 g par jour.

Les autres options de traitement

Le métronidazole est également disponible sous forme de comprimés. Si c’est ce format qui est préféré pour le produit, ce dernier doit être consommé par voie orale. Dans ce cas, le dosage est de 500 mg/jour susceptibles d’être échelonné en plusieurs prises. Il faut noter que cette posologie est uniquement valable pour les enfants de plus de 6 ans. Quant aux adultes, le dosage journalier est de 750 mg à 2 g. Par ailleurs, il est utile de préciser que dans certaines régions, des plantes aux propriétés antiparasitaires sont employées pour favoriser la guérison. C’est le cas de :

  • Ruta Chalepensis ;
  • Punica Granatum ;
  • Annona Cherimola ;
  • Castela Texana.

Outre cela, une antibiothérapie ou une chirurgie pourrait être envisagée dans certains cas de la pathologie. Toutefois, la démarche à adopter pour éviter les récidives et optimiser l’efficacité du traitement d’avoir une bonne hygiène de vie.

 

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