Parapharmacie

Acomplia® : composition, mode d’action, sécurité d’emploi

Acomplia est un médicament inventé en 2006 et réservé aux personnes obèses ou en surpoids. On le répertorie parmi les médicaments d’exceptions et sa commercialisation est hautement contrôlée. En raison de ses effets secondaires, il fait l’objet de mesures de sécurité d’emploi spécifiques et est contre-indiqué dans plusieurs cas.

De même, quelques années après son invention, plusieurs pays ont suspendu son autorisation de mise sur le marché. La principale raison avancée est qu’il présente beaucoup de répercussions négatives sur la santé des utilisateurs.

Acomplia® : présentation

Acomplia est un produit thérapeutique fabriqué par Sanofi Aventis, un laboratoire pharmaceutique français créé en 1973. Mis sur le marché pour la première fois le 19 juin 2006, il présente un mode d’action assez singulier. Il agit, en effet, au niveau du système endocannabinoïde sur lequel peu de médicaments ont une activité.

Les principales indications de ce médicament considéré comme un remède miracle par plus d’un, comprennent le surpoids et l’obésité. Il a démontré une grande efficacité et dans le monde près de 700 000 personnes l’avaient utilisé en moins de deux ans. Cependant, en 2008, les autorités européennes de régulation pharmaceutique vont le retirer du marché européen. En effet, il présenterait un rapport « bénéfice/risque » faible.

Même dans les pays où on le commercialise encore, son utilisation est soumise à des règles spécifiques. Pour cause, il présente d’importants effets secondaires et peut entraîner de sévères complications en cas d’usage excessif. En pharmacie, on ne peut le vendre qu’à un patient présentant une ordonnance respectant les exigences d’une ordonnance de médicaments d’exceptions. Par ailleurs, il est sujet à un certain nombre de contre-indications dont les soignants doivent nécessairement avoir connaissance.

Acomplia® : forme commerciale

Le médicament Acomplia se décline sous la forme de comprimés pelliculés dosés à 20 mg. Dans les officines pharmaceutiques, on le retrouve conditionné dans des plaquettes ou des flacons spécifiques. Les plaquettes de comprimés Acomplia sont thermoformées et fabriquées en PVC-Aluminium. Elles peuvent contenir soit 14, 28,30, 56, 84, 90 ou 98 comprimés pelliculés. En revanche, les flacons d’Acomplia sont blancs, opaques et peuvent contenir jusqu’à 500 comprimés pelliculés. Généralement, ils sont plus onéreux que les plaquettes d’Acomplia et sont particulièrement indiqués pour un usage chronique.

Acomplia® : composition

Le rimonabant est le principal ingrédient entrant dans la composition du médicament Acomplia. Il s’agit de son principe actif. Outre lui, d’autres excipients interviennent dans la formulation du noyau des comprimés d’Acomplia, leur pelliculage ainsi que leur vernissage.

Noyau

Les excipients retrouvés dans le noyau des comprimés d’Acomplia sont :

  • L’amidon de maïs ;
  • Le lactose monohydraté ;
  • Le povidone K 30 (E1201) ;
  • La croscarmellose sodique (E468) ;
  • Le laurylsulfate de sodium (E487) ;
  • La cellulose microcristalline (E460).

On y retrouve également des traces parfois indétectables de stéarate de magnésium.

Pelliculage

Les excipients ayant permis de réaliser le pelliculage des comprimés d’Acomplia sont :

  • Le lactose monohydraté ;
  • L’hypromellose (E464) ;
  • Le dioxyde de titane (E171).

De faibles quantités de macrogol 3000 sont aussi utilisées au moment du pelliculage du noyau des comprimés d’Acomplia.

Vernissage

Pour le vernissage des comprimés d’Accomplir, le laboratoire Sanofi Aventis a fait recours à un seul excipient. Il s’agit de la cire de carnauba (E903).

Acomplia® : indications thérapeutiques

Le médicament Acomplia est réservé aux patients présentant une condition de surpoids ou d’obésité avec des facteurs de risque associés (dyslipidémies, diabète sucré). On l’utilise généralement en association à l’activité sportive ou à un régime alimentaire. Voir plus d’informations sur le surpoids et l’obésité dans les sections suivantes.

Surpoids et obésité : définition

Le surpoids et l’obésité correspondent tous deux à une condition pathologique caractérisée par l’accumulation excessive de graisse dans l’organisme. Ils évoluent généralement sur plusieurs années et concernent aussi bien les hommes que les femmes. Ils peuvent survenir à tout âge. Cependant, on retrouve les principaux cas de surpoids et d’obésité dans les populations de personnes âgées.

Surpoids et obésité : clinique

Le surpoids et l’obésité se manifestent principalement par un poids corporel important par rapport à la moyenne. Cependant, ils peuvent entraîner de nombreuses autres manifestations. Il y a essentiellement :

  • Les troubles du sommeil ;
  • L’apnée de sommeil ;
  • Les varices ;
  • Les calculs biliaires ;
  • Les arthroses des articulations portantes (genoux).

Plus rarement, le surpoids et l’obésité peuvent se manifester par des problèmes cutanés. Ces derniers surviennent généralement à cause de l’accumulation d’humidité dans les plis.

Surpoids et obésité : diagnostic

Le diagnostic du surpoids et de l’obésité ne nécessite aucun test de laboratoire ou d’imagerie. Il repose sur un indice simple : l’indice de masse corporelle (IMC). Il s’agit d’un indicateur de l’état nutritionnel utilisé pour préciser la corpulence d’un adulte. Il repose sur deux mesures anthropométriques, à savoir le poids et la taille. Pour calculer l’IMC, on utilise la formule suivante : [Poids (P)/Taille (T)²], avec le Poids en kilogramme et la Taille en mètre. La formule de calcul de l’IMC est invariable. Elle ne change ni en fonction du sexe ni en fonction de l’âge.

La valeur normale de l’IMC est comprise entre 18,5 et 24,9 kg/m². Lorsque l’IMC est situé entre 25 et 29,9 kg/m², on parle de surpoids. En revanche, lorsqu’il est supérieur ou égal à 30 kg/m², on parle d’obésité. On peut distinguer plusieurs grades d’obésité en fonction de la valeur de l’IMC. L’Acomplia est indiqué pour tous les grades d’obésité du moment où le patient présente un facteur de risque associé.

Surpoids et obésité : causes

Les causes de surpoids et d’obésité sont multiples. Elles comprennent principalement :

  • Les antécédents familiaux de surpoids et d’obésité ;
  • Une mauvaise alimentation ;
  • La sédentarité ;
  • L’utilisation prolongée de certains médicaments.

La survenue de ces maladies est favorisée par les influences physiologiques et d’autres facteurs de risque. Il y a par exemple la grossesse, le manque de sommeil et le sevrage tabagique.

Antécédents familiaux de surpoids et d’obésité

D’après plusieurs études scientifiques, les antécédents familiaux constituent des déterminants majeurs du surpoids et de l’obésité. Ils contribuent à l’installation de ces affections dans plus de 50 % des cas. Par conséquent, les personnes ayant un parent en surpoids ou obèse devraient faire plus attention à leur poids. De même, elles doivent s’efforcer d’avoir un mode de vie plus ou moins sain. Autrement, il est très probable qu’elles se retrouvent avec des problèmes de surpoids et d’obésité à l’âge adulte.

Mauvaise alimentation

L’alimentation est responsable à près de 70 % des cas de surpoids et d’obésité. En effet, une alimentation à forte densité calorique riche en gras exacerbe le risque d’accumulation de graisses. Il s’ensuit alors une augmentation du risque de survenue de l’obésité et du surpoids.

Sédentarité

D’après une panoplie d’études concordantes, la sédentarité augmente le risque de survenue du surpoids et de l’obésité. On dit d’une personne qu’elle est sédentaire lorsqu’elle ne fait presque pas d’activité physique. La sédentarité favorise le surpoids et l’obésité en accentuant l’accumulation de gras dans l’organisme. En effet, l’activité physique pratiquée régulièrement est un moyen efficace pour brûler le surplus gras dans le corps.

Utilisation prolongée de certains médicaments

Certains médicaments sont susceptibles de provoquer un gain de poids excessif. Il s’agit, par exemple, des hormones stéroïdes et des médicaments réservés au traitement des troubles psychiatriques. Un usage prolongé de ces médicaments est susceptible d’induire un surpoids ou une condition d’obésité.

Surpoids et obésité : complications

Le surpoids et l’obésité font le lit à plusieurs affections chroniques et non transmissibles. S’ils ne sont pas traités rapidement, ils peuvent causer au bout d’un certain temps les maladies suivantes :

  • Le diabète sucré (diabète de type 2) ;
  • L’hypertension artérielle ;
  • Les maladies cardiovasculaires ;
  • Les arthroses et les arthrites ;
  • La maladie du foie gras ;
  • Les dyslipidémies.

Le surpoids et l’obésité sont aussi favorables à la survenue de certains cancers. Il s’agit principalement du cancer du sein, du cancer du côlon et du cancer de l’endomètre.

Acomplia® : mode d’action

Le médicament Acomplia agit sur le système endocannabinoïde qui intervient dans la régulation de la glycémie, du poids et de la balance énergétique. D’après plusieurs recherches scientifiques, ce système présente une hyperactivité en présence de quantité excessive de gras dans l’abdomen. L’objectif principal d’Acomplia est de le réguler.

Pour cela, il provoque une inhibition sélective des récepteurs cannabinoïdes de type 1 (CB1) qui sont indispensables à son activité. On les retrouve principalement au niveau :

  • Du foie ;
  • Du cerveau ;
  • Du tube digestif ;
  • Des cellules adipeuses de l’abdomen ;
  • Des muscles.

Une fois, l’activité du système endocannabinoïde régulé, le gras connaît une diminution remarquable dans l’organisme. Cela a un effet positif sur la régression du surpoids et de l’obésité.

Acomplia® : posologie et mode d’emploi

Acomplia®

Acomplia s’administre uniquement par voie orale et suivant une posologie fixe. La dose est d’un comprimé de 20 mg par jour. Seul un médecin peut décider en considérant les spécificités du patient de la révision de la posologie du produit. Idéalement, on recommande de prendre Acomplia le matin et précisément avant le petit déjeuner. Par ailleurs, pour optimiser l’efficacité du traitement, il est important que le patient adopte un régime hypocalorique.

Acomplia® : effets secondaires

À l’instar de tout produit pharmaceutique, Acomplia présente quelques effets secondaires. Ces derniers sont multiples et concernent de nombreux organes. On les répartit en fonction des fréquences attendues en quatre groupes. Il y a entre autres :

  • Les effets secondaires très fréquents ;
  • Les effets secondaires fréquents ;
  • Les effets secondaires peu fréquents ;
  • Les effets secondaires rares.

Hormis ces groupes d’effets secondaires, il existe aussi des effets secondaires de fréquence indéterminée.

Effets secondaires très fréquents

Les effets secondaires très fréquents de l’Acomplia surviennent chez plus de 10 % des patients. Ils regroupent principalement une infection des voies aériennes hautes et la nausée. En dépit de leurs caractères bénins, on recommande d’informer un soignant quand ils surviennent.

Effets secondaires fréquents

Les effets secondaires fréquents de l’Acomplia concernent entre 1 et 10 % des patients. Ils comprennent, généralement :

  • Les affections psychiatriques comme les troubles dépressifs, les troubles de l’humeur, l’anxiété, l’irritabilité et la nervosité ;
  • Les affections du système nerveux comme les pertes de mémoire, les sensations vertigineuses, l’hypoesthésie, la sciatique et la paresthésie ;
  • Les affections gastro-intestinales comme les vomissements et la diarrhée ;
  • Les affections musculo-squelettiques et systémiques comme la tendinite, les spasmes et les crampes musculaires ;
  • Les infestations et infections de type de gastro-entérite ;
  • Les affections vasculaires comme les bouffées de chaleur ;
  • Les troubles généraux tels que l’asthénie, le rhume et la fatigue.

Les autres effets secondaires de cette catégorie de fréquence regroupent les entorses, la chute et les contusions. On les associe aux procédures de formulation du médicament et non aux ingrédients entrant dans sa composition.

Effets secondaires peu fréquents

Les effets secondaires peu fréquents de l’Acomplia affectent entre 0,1 % et 0,9 % des patients. Ils sont principalement d’ordre psychiatrique et regroupent les manifestations suivantes :

  • Les attaques de panique ;
  • La colère ;
  • La dysphorie ;
  • Les idées suicidaires ;
  • Les troubles émotionnels ;
  • L’agressivité et les comportements agressifs.

Outre ses manifestations, dans la même catégorie, on peut observer d’autres effets d’ordre métabolique, nerveux et cutané. Il y a par exemple le hoquet, l’hypoglycémie, la léthargie, les tremblements et les sueurs nocturnes.

Effets secondaires rares

Les effets secondaires rares de l’Acomplia concernent moins de 0,1 % des patients. Ils sont essentiellement représentés par les hallucinations, dont l’intensité et la sévérité peuvent varier d’un patient à l’autre.

Effets secondaires de fréquence indéterminée

Ces effets secondaires correspondent à ceux dont on n’a pas pu évaluer la fréquence de survenue grâce aux données disponibles. Il y a principalement :

  • Les affections psychiatriques comme les troubles psychotiques associant à la fois hallucinations, délires et paranoïa ;
  • Les affections des tissus sous-cutanés et de la peau comme les éruptions cutanées ;
  • Les affections du système nerveux comme les convulsions, les troubles de l’attention et les céphalées.

Dans cette catégorie d’effets indésirables, on retrouve aussi les douleurs abdominales et les infections comme la sinusite.

Acomplia® : informations afférentes à la sécurité d’emploi

Pour assurer la sécurité d’emploi et le bon usage d’Acomplia, on l’a accompagné au moment de sa mise sur le marché d’un plan de gestion de risque (PGR). Celui-ci comprend au prime abord la conduite d’études épidémiologiques permettant l’évaluation des signaux de pharmacovigilance. Ensuite, il prévoit des mesures de promotion et d’évaluation du bon usage du produit dans les circonstances réelles de prescription. Pour finir, il présente également des solutions visant à détecter les éventuels mésusages.

Pour compléter le plan de gestion de risque d’Acomplia, l’Afssaps prévoit d’autres mesures spécifiques. Il y a principalement :

  • Le renforcement de la surveillance de la sécurité d’emploi du produit, en collaboration avec différents réseaux. Par exemple, les réseaux de pharmacodépendance, de pharmacovigilance et de toxicovigilance.
  • L’obligation pour le laboratoire Sanofi Aventis de mettre à disposition des patients et des professionnels de santé des documents et fiches spécifiques. Ces derniers doivent préciser les modalités de bon usage du médicament ainsi que ses effets secondaires.
  • La diffusion en collaboration avec l’HAS d’une mise au point portant sur le bon usage d’Acomplia®.

Par ailleurs, l’Afssaps rappelle également aux professionnels de santé qu’ils ont le devoir de déclarer tout effet secondaire inattendu ou grave susceptible qui découle de la prise d’Acomplia.

Acomplia® : précautions d’emploi et mise en garde spécifique

Les précautions d’emploi et les mises en garde spécifiques afférentes au médicament Acomplia concernent des circonstances précises. Retrouvez-les dans les sections ci-après.

Antécédents de troubles dépressifs

Près de 10 patients sur 100 traités avec l’Acomplia sont susceptibles de présenter des troubles de l’humeur et des troubles dépressifs. Pour cela, on déconseille l’utilisation de ce médicament chez les patients présentant des antécédents de troubles dépressifs. Il en est de même pour les patients présentant des antécédents d’idées suicidaires. Chez ces patients, la seule situation pouvant justifier la prise d’Acomplia est que les bénéfices attendus l’emportent sur les risques. Seul un professionnel de santé habilité peut évaluer les bénéfices attendus et les confronter aux risques afin de tirer une conclusion.

Affections psychiatriques non contrôlées

Le traitement par Acomplia est déconseillé aux patients souffrant d’une affection psychiatrique non contrôlée par un traitement. De même, lorsque durant le traitement, survient une maladie psychiatrique, on recommande de stopper immédiatement la prise d’Acomplia.

Épilepsie

Des études corrélant l’usage d’Acomplia aux maladies convulsives comme l’épilepsie n’existent pas. Cependant, dans les différents essais réalisés, on n’a noté aucune différence entre les incidences des convulsions chez les patients du placebo et ceux utilisant l’Acomplia. Cela suppose que ce médicament peut s’utiliser sans risque chez les patients souffrant d’épilepsie. Toujours est-il que dans ces populations, il faut faire preuve de prudence pour la sécurité des patients.

Insuffisance hépatique

Le foie est l’organe chargé du métabolisme de l’Acomplia. De ce fait, on recommande de l’utiliser avec prudence en présence d’une insuffisance hépatique modérée. Chez les patients présentant une insuffisance hépatique grave, la pharmacocinétique et la tolérance du médicament restent à étudier.

On déconseille donc son utilisation pour la sécurité du patient. Néanmoins, dans les cas extrêmes, un soignant peut décider de le prescrire s’il juge que les bénéfices attendus sont largement supérieurs aux risques.

Insuffisance rénale

Les données étudiant les rapports entre l’insuffisance rénale modérée et l’utilisation d’Acomplia sont limitées. Ensuite, il n’existe aucune donnée sur l’insuffisance rénale sévère et l’usage d’Acomplia. Pour cela, on recommande d’éviter dans la mesure du possible l’utilisation de ce médicament chez les patients présentant une insuffisance rénale, surtout s’il s’agit de la forme sévère.

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