Parapharmacie

Antalgie par la codéine : indications, posologie, effets secondaires

La codéine est désignée comme l’un des médicaments essentiels des soins palliatifs pour des symptômes tels que la douleur, la toux et la diarrhée. Aujourd’hui, elle est disponible sous forme de produits combinés ou d’opioïdes autonomes. Transformé dans le foie en métabolites inactifs et en morphine, ce principe est de plus en plus utilisé. Ainsi, il est nécessaire de comprendre son mécanisme, ses indications, sa posologie, ses effets secondaires, ses associations analgésiques possibles et les précautions à prendre lors de son utilisation. Voici à cet effet quelques explications !

CODÉINE : PRÉSENTATION

La codéine est un alcaloïde naturel, extrait du pavot à opium. D’un point de vue chimique, elle peut être considérée comme un dérivé de la morphine, un alcaloïde naturel également présent dans cette espèce de plante (pavot à opium).

Malgré le fait qu’elle soit disponible dans la nature, la codéine est principalement produite de façon synthétique. Elle appartient alors à la classe des médicaments appelés les antalgiques opioïdes de niveau 2 (palier 2) et antitussifs (dihydrocodéine).

Par ailleurs, la codéine est commercialisée sous plusieurs formes pharmaceutiques à savoir :

  • Comprimés ;
  • Granulés effervescents ;
  • Solutions buvables en gouttes ;
  • Sirop ;

Il convient de mentionner qu’on ne peut pas se procurer ce médicament en vente libre. Il faudra une prescription médicale (ordonnance).

CODÉINE : LISTE DES MÉDICAMENTS COMPRENANT LA CODÉINE

La liste des médicaments comprenant la codéine n’est pas exhaustive. Par conséquent, on ne saurait tous les mentionner. Néanmoins, parmi ceux les plus populaires, on peut retrouver :

  • AMBENYL
  • BITEX
  • BROMOTUSS
  • AMBOFEN
  • ANTITUSS AC
  • BROVEX CB
  • CALCIDRINE
  • CODAFEN
  • DEX-TUSS
  • DIABETIC TUSSIN C
  • EXECLEAR-C
  • GILTUSS PED-C
  • KLIPAL
  • CLARADOL CODEINE.
  • CODOLIPRANE
  • DAFALGAN CODEINE
  • ORALGAN CODEINE
  • MYTUSSIN AC
  • NALEX AC
  • BRUFEN CODEINE
  • CODAMOL
  • PLAN HEDERIX

Les combinaisons possibles qui forment ces médicaments sont entre autres : codéine-paracétamol, ibuprofène-codéine et codéine-extrait de lierre.

CODÉINE : INDICATIONS

Possédant des propriétés antalgiques, la codéine est utilisée dans le traitement des douleurs modérées à sévères chez les personnes de plus de 12 ans. Celles-ci ne répondent donc à aucun autre traitement antalgique par des non-opioïdes ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), notamment le paracétamol et l’ibuprofène. Comme douleurs, on peut citer :

  • Les névralgies ;
  • Les myalgies et arthralgies ;
  • Les maux de dents et douleurs consécutives après extractions dentaires ;
  • Les dysménorrhées ;
  • Les céphalées de toutes sortes ;
  • Les otalgies ;
  • Les douleurs postopératoires.

De plus, cet opioïde de palier 2 est principalement indiqué pour soulager les douleurs physiques dans le cadre des soins palliatifs. On rappelle aussi que comme médicament antitussif, la codéine est indiquée dans le traitement de la toux sèche.

CODÉINE : MÉCANISME D’ACTION

CODÉINE

Une fois prise, la codéine subit un métabolisme hépatique et est alors convertie en morphine et autres métabolites. En effet, la codéine et la morphine sont considérées comme des agonistes sélectifs des récepteurs opioïdes mu. Ces derniers sont en général impliqués dans la régulation de la neurotransmission de la douleur. De plus, leur activation induit une analgésie (suppression de cette douleur). En tant qu’agoniste des récepteurs susmentionnés, les substances (codéine et morphine dérivée) sont ainsi capables d’exercer une action antidouleur.

Concernant l’effet antitussif, la codéine permet de calmer la toux en agissant spécifiquement sur le centre bulbaire de la toux, situé dans le tronc cérébral. Elle exerce dans le même temps une action dépressive minimale sur le centre respiratoire. Par ailleurs, les récepteurs impliqués dans cet effet antitussif semblent être distincts de ceux impliqués dans l’action antidouleur des opioïdes.

En raison de la complexité du mécanisme de la toux, on n’a pas encore définitivement élucidé l’action antitussive des opioïdes.

CODÉINE : CONTRE-INDICATIONS

L’utilisation de la codéine et des médicaments contenant cette substance n’est pas recommandée dans les cas suivants :

  • Les victimes sont hypersensibles à la codéine et/ou à un ou plusieurs des autres composants (excipients et autres principes actifs).
  • Les patients souffrent d’une insuffisance hépatocellulaire sévère ou d’une insuffisance respiratoire ;
  • Les personnes à traiter souffrent d’une constipation chronique ;
  • Les victimes sont sous un autre traitement comprenant d’autres analgésiques opioïdes, des inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO) et des antagonistes de la morphine.

Outre ces cas, la codéine est contre-indiquée chez toute personne saine dont l’organisme effectue un mécanisme rapide de la codéine en morphine. Les experts déconseillent également sa prise chez les enfants de moins de 12 ans. On rappelle qu’à ces contre-indications s’ajoutent les cas de troubles compulsifs et l’épilepsie.

CODÉINE : GROSSESSE ET ALLAITEMENT

La codéine est capable de traverser les membranes du placenta, elle pourrait donc être nocive pour le fœtus. Plus précisément, elle pourrait provoquer une dépression respiratoire néonatale. Pour cette raison, les experts déconseillent l’utilisation de ce médicament chez les femmes enceintes. Toutefois, il peut être recommandé sauf en cas de nécessité absolue et uniquement sous la stricte surveillance du médecin.

De plus, la codéine est susceptible de passer dans le lait maternel, par conséquent, les femmes qui allaitent ne doivent pas l’utiliser.

CODÉINE : POSOLOGIE ET MODE D’EMPLOI

Généralement, une dose de 15 mg de codéine est suffisante pour obtenir un bon effet thérapeutique. Toutefois, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la dose administrée par voie orale peut être de 30 mg en 4 heures. Par conséquent, on obtient une dose journalière d’au moins 180 mg. En France, la dose quotidienne maximale retenue est 240 mg et 400 mg.

Administration par voie orale

Administrée par voie orale, la codéine a une efficacité d’environ 60 % de celle qu’on peut obtenir par voie parentérale. On appelle voie parentérale (en opposition à la voie entérale) toute voie qui ne conduit pas à une absorption intestinale du principe actif. Par exemple, on distingue la voie intraveineuse, intramusculaire et sous-cutanée). Il faut préciser que cette efficacité concerne le traitement des douleurs et de la toux.

Ainsi, les victimes doivent dissoudre les granulés effervescents de codéine dans un verre d’eau, selon les instructions. En revanche, les comprimés pelliculés sont à avaler en entier avec un verre d’eau idéalement. Il est déconseillé de les casser ou de les mâcher. Quant à la solution buvable en gouttes de codéine, il faudra la prendre avec un peu d’eau ou un morceau de sucre ou du jus de fruits.

Dosage et durée du traitement

On rappelle néanmoins que la posologie et la durée du traitement doivent toujours être convenues avec le médecin. Celui-ci devra se baser sur les critères suivants :

  • Le poids du patient (principalement lorsqu’il s’agit des enfants) ;
  • Le besoin réel en fonction de la pathologie à traiter (douleur ou toux sèche) ;
  • L’âge avancé (diminution de la dose chez les patients âgés).

Si après deux à trois jours de traitement, on n’observe aucun résultat, il faudra demander l’avis d’un praticien.

CODÉINE : EFFETS SECONDAIRES

La codéine peut provoquer plusieurs types d’effets secondaires, bien que toutes les victimes ne les présentent pas. Cela dépend de leur sensibilité à ce médicament. Il n’est donc pas certain que ces effets surviennent tous et avec la même intensité chez chacune d’elles.

La liste ci-dessous regroupe certains effets secondaires pouvant survenir pendant le traitement par la codéine. Cependant, il est important de comprendre qu’ils peuvent varier selon la combinaison utilisée, la voie d’administration et la dose en principe actif.

Les effets indésirables observés comprennent alors :

  • Des démangeaisons ;
  • De l’urticaire ;
  • Une éruption cutanée ;
  • Un érythème (ou érythème polymorphe) ;
  • Le syndrome de Stevens-Johnson ;
  • Une nécrolyse épidermique toxique ;
  • Une pustulose exanthématique aiguë généralisée ;
  • Une incapacité à être en érection ;
  • Une irrégularité des menstrues ;
  • Une respiration bruyante ;
  • Une perte de la libido ;
  • Des réactions allergiques (anigoedème, hypotension, choc anaphylactique, gonflement de la gorge, dépression respiratoire, confusion, troubles du rythme cardiaque, convulsions, etc.).

Parmi les autres effets éventuels lors de la prise de codéine, on distingue les nausées, les vomissements, la constipation. Certaines victimes présentent une pancréatite aiguë, une sédation, une somnolence, le vertige, les maux de tête, une asthénie, un myosis (rétrécissement de la pupille) et des crampes abdominales.

On peut noter dans quelques cas des difficultés respiratoires, des changements d’humeur, de l’agitation et une rétention urinaire. Pour mieux comprendre ces effets, il est souhaitable de s’adresser à un professionnel de santé. La lecture de la notice de tout médicament est également très recommandée.

CODÉINE : SURDOSAGE

CODÉINE

En cas de surdosage, les signes avant-coureurs d’une intoxication aux opioïdes rapportés sont un myosis, un coma profond, une baisse de la tension artérielle, une baisse de la fréquence respiratoire, de la température corporelle et un œdème pulmonaire. Lorsqu’ils apparaissent, la victime doit immédiatement recevoir un traitement d’urgence. Ensuite, il faudra procéder à une restauration de la fonction respiratoire.

Le médicament de choix dans ce cas est la naloxone, vendue sous le nom de NARCAN qui est un antagoniste des récepteurs opioïdes. On doit l’administrer par voie intraveineuse à une dose de 0,4 mg. Cette dose peut être renouvelée après 2 à 3 minutes.

Dans tous les cas, si les victimes soupçonnent un surdosage de codéine, elles doivent contacter le médecin et se rendre immédiatement dans l’hôpital le plus proche.

CODÉINE : INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES

L’administration concomitante de codéine et d’autres médicaments peut avoir des effets sur le métabolisme de cet ingrédient actif. Ainsi, les patients qui reçoivent des traitements comprenant les médicaments ci-après doivent en informer le médecin :

  • Autres antalgiques opioïdes ;
  • Antidépresseurs tricycliques (imipramine, clomipramine, l’amitriptyline, etc.) ;
  • Inhibiteurs de la monoamine-oxydase (médicaments utilisés dans le traitement de la dépression et de la maladie de Parkinson) ;
  • Médicaments susceptibles de provoquer une dépression du système nerveux central comme les sédatifs (hypnotiques, antihistaminiques et anxiolytiques) ;
  • Médicaments qui subissent un métabolisme avec le cytochrome P2D6 ou inhibiteurs du CYP2D6 (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, neuroleptiques, clomipramine, dexaméthasone et rifampicine). Ils peuvent réduire l’effet analgésique de la codéine.

Par ailleurs, des interactions médicamenteuses peuvent être observées avec des principes actifs associés à la codéine. Pour cette raison, il est recommandé de lire attentivement la notice du médicament à utiliser.

En outre, le praticien doit être la première personne à informer si l’on a pris ou prend tout médicament avant la codéine. Évidemment, cela inclut les médicaments en vente libre, les produits à base de plantes, les produits homéopathiques, etc.

CODÉINE : PRÉCAUTIONS ET MISE EN GARDE

La codéine peut provoquer une dépendance pendant le traitement à long terme. Alors, il est absolument nécessaire de suivre les instructions fournies par le médecin. Cela est valable aussi bien en ce qui concerne les doses à prendre que la fréquence d’administration et la durée du traitement.

Cas spéciaux

On doit utiliser ce produit avec une grande prudence chez les personnes âgées. En réalité, dans cette population, il pourrait aggraver des troubles existants (comme, des difficultés à uriner, des troubles cérébraux, etc.).

De plus, les patients âgés toxicomanes, principalement ceux qui ont une dépendance aux opioïdes sont à surveiller de près. Il faudra envisager d’autres thérapies pour le soulagement de la douleur dans ce cas.

Par ailleurs, avant de commencer un traitement par la codéine, il est nécessaire de dire ou non au médecin si l’on souffre d’emphysème pulmonaire ou d’asthme. Tel déjà énoncé, cette substance provoque des difficultés respiratoires, et donc celles qui caractérisent ces affections peuvent s’aggraver.

L’utilisation de tout médicament sans nécessité thérapeutique constitue un dopage et peut dans tous les cas faire l’objet de contrôles antidopage positifs. Pendant un traitement à base de ce principe actif qu’est la codéine, il est nécessaire d’éviter la consommation d’alcool.

Cas de la conduite et d’usage de machines

La codéine peut provoquer des effets secondaires tels que la somnolence et la sédation. Par conséquent, il n’est pas recommandé de conduire des véhicules ou de se servir de machines après l’avoir prise.

De plus, une personne sous traitement n’est pas en mesure de prendre part à des opérations nécessitant une vigilance irréprochable. Les autres acteurs doivent donc en être avertis.

Cas d’oubli d’une dose

En cas d’oubli de la dose habituelle, il faudra le prendre dès qu’on s’en souvient. Néanmoins, s’il est presque l’heure de la dose suivante, il serait judicieux de ne pas prendre la dose oubliée, mais de continuer la prise habituelle. On déconseille de prendre une double dose de codéine pour compenser une dose qu’on a oublié de prendre.

Conservation du médicament

La codéine, sous toutes ses formes thérapeutiques, doit être conservée dans son emballage d’origine et gardée hors de la vue et de la portée des enfants. De plus, on doit la conserver à température ambiante. Autrement dit, elle ne doit pas être gardée dans un lieu chaud ou humide (salle de bain par exemple).

D’un autre côté, il faudra se débarrasser de tous les médicaments inutilisés ou usés, y compris la codéine. Ainsi, on a la certitude que ni les animaux ni les enfants auront accès. Toutefois, il est interdit de les jeter dans les toilettes. Au lieu de cela, la meilleure façon de s’en débarrasser est d’employer un programme de récupération des médicaments.

Pour en apprendre davantage, on recommande de se rapprocher d’un pharmacien idéalement. Il est en revanche tout à fait possible de collaborer avec un service local des déchets ménagers. Le personnel sera en mesure d’apporter quelques éclaircissements.

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