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Splénectomie : quand et comment faire l’opération de la rate?

La chirurgie moderne a permis de résoudre plusieurs problèmes de santé grâce à différents types d’ablation d’organes, dont la splénectomie. Cette dernière est une technique très utilisée aujourd’hui notamment dans les cas de tumeurs, de blessures et même d’accidents. Retrouvez ici, cette méthode chirurgicale sous ses différents aspects, l’importance de sa réalisation, ses risques et ses conséquences éventuelles.

Définition de la splénectomie

La splénectomie est une méthode chirurgicale qui consiste à procéder à une ablation de la rate. De plus, elle consiste aussi à retirer la section des attaches de la rate qui la relie aux autres organes.

En effet, la rate est un organe profond mou situé dans l’hypocondre gauche en regard de la côte splénique (10e côte). Elle est près de la face latérale gauche de l’estomac au niveau de la grande courbure. Elle a une longueur de 12 cm sur une largeur de 6 cm et a 4 cm d’épaisseur. Le poids moyen de la rate chez un individu normal est de 200 grammes.

Par ailleurs, la rate comporte trois différentes zones que sont :

  • La pulpe rouge ;
  • La pulpe blanche ;
  • La zone marginale qui sépare les deux précédentes parties.

Quelle est l’importance de la rate dans l’organisme humain ?

La rate est un organe permettant de stocker les globules rouges, les monocytes et les lymphocytes. Sa fonction principale est de procéder au recyclage de ces globules lorsque leur cycle de vie prend fin. En effet, elle contribue également au maintien de l’immunité. La rate possède la capacité de filtrer le sang de l’artère splénique favorisant ainsi la destruction d’agents pathogènes dans l’organisme.

De plus, certains des lymphocytes de la rate permettent de produire des anticorps spécifiques. Bien que cet organe soit proche de la cavité abdominale, elle est extérieure à l’appareil digestif. En effet, la rate possède uniquement des fonctions hématologiques et immunitaires.

Dans quels cas peut-on procéder à une splénectomie ?

Bien que la rate possède plusieurs fonctions importantes, l’individu peut survivre sans la rate lorsqu’un traitement adéquat est effectué. Ainsi, la rate peut donc être supprimée en cas de nécessité.

En effet, le recours à la splénectomie se fait généralement dans les cas de blessures, d’infections, de tumeurs. Les trois cas les plus fréquents nécessitant le recours à la splénectomie sont les suivants :

  • Une présence d’une maladie ;
  • Un choc violent ;
  • Un accident.

Lorsqu’un individu fait un accident de circulation ou un choc violent touchant l’abdomen, la rate peut être gravement touchée. En effet, ce genre de chocs conduit à un éclatement ou une lésion grave de la rate. Ce type de ruptures peut aussi se produire lors d’une activité sportive intense.

Par ailleurs, il faut préciser que les lésions ou les ruptures de la rate sont généralement invisibles à vue d’œil. Il est souvent recommandé de faire une échographie ou une tomodensitométrie (TDM) de l’abdomen. Dans les cas d’extrêmes urgences, le patient peut subir une splénectomie d’hémostase visant à stopper une hémorragie interne.

En outre, il existe plusieurs affections pouvant agir négativement sur la rate et pouvant conduire à la splénectomie. Entre autres, il y a :

  • Les troubles sanguins tels que la thalassémie ou une forme d’anémie ;
  • Les affections auto-immunes de la rate ;
  • Les maladies génétiques, dont la maladie de Minkowski-Chauffard ou une autre maladie héréditaire agissant négativement sur les globules rouges ;
  • L’hypertrophie de la rate ;
  • Le purpura thrombopénique idiopathique (PTI) ;
  • Les cas de lymphome comme la maladie de Hodgkin ;
  • Les tumeurs, notamment la tumeur bénigne de la rate ;
  • La présence de kystes spléniques au niveau de la rate ;
  • Les leucémies affectant la rate.

Ainsi, une personne souffrant de l’une de ces pathologies possède une rate défectueuse. Cela peut par conséquent conduire à une splénectomie si elle s’avère nécessaire et lorsque le médecin le recommande.

Comment réaliser une splénectomie ?

La splénectomie peut être partielle ou complète. Ce choix dépend des dommages causés à la rate et de leur gravité. Quel que soit le type de splénectomie choisie, il existe plusieurs précautions à prendre pour réduire les risques de complications.

Les précautions importantes à prendre avant une splénectomie

D’abord, dans le cas où le patient est atteint d’un cancer, il est nécessaire de lui administrer une immuno-nutrition. Cette technique consiste à apporter au patient un mélange nutritif   hyper protéiné enrichi en micronutriments. Ce mélange est souvent sous la forme de briquettes à ingérer par le patient.

Ainsi, l’organisme du patient est mieux préparé aux insuffisances nutritionnelles pouvant être entraînées par l’intervention. La posologie à adopter est prescrite par le médecin en fonction des besoins et de l’état du patient.

De plus, il est également important que le patient possède les vaccinations nécessaires. En effet, il doit être vacciné contre le pneumocoque, le méningocoque, la grippe et l’Haemophilus influenzae de type B. Chacun de ces vaccins doit être effectué au minimum trois semaines avant l’opération chirurgicale.

Par ailleurs, il peut arriver que l’intervention chirurgicale soit réalisée en urgence. Dans ce cas, les vaccins précédemment cités doivent être faits un mois après l’opération chirurgicale. En général, un mois après la splénectomie, l’organisme du patient est aussi bien réceptif aux vaccins.

Le déroulement d’une splénectomie

Quel que soit le type de splénectomie choisie par le médecin, il faut commencer par une anesthésie générale. Dans le cas d’une opération par voie ouverte, il est nécessaire de faire une anesthésie péridurale complémentaire. Ensuite, il faut procéder à l’opération proprement dite. Il existe deux moyens de réaliser une splénectomie. Il s’agit de :

  • La cœlioscopie qui consiste à faire plusieurs petites incisions de 5 à 10 mm ;
  • La laparotomie qui requiert l’ouverture de l’abdomen.

La première manière qui est la cœlioscopie requit la présence d’un chirurgien qualifié. La cœlioscopie permet d’opérer le patient sans avoir besoin de faire une grande ouverture sur le patient.

En effet, elle est une endoscopie médicale employée pour les opérations chirurgicales ayant lieu au niveau de la cavité abdominale. Elle est réalisée grâce à un instrument chirurgical appelé l’endoscope. L’endoscope comporte un tube optique possédant un système d’éclairage et une caméra vidéo permettant de retransmettre l’intervention sur un écran. L’opération nécessite donc une grande délicatesse de la part du médecin, car il doit se référer à l’image de l’endoscope.

Quant à la laparotomie, elle consiste à opérer avec un abdomen ouvert. Dans ce cas, le médecin se contente d’écarter le côlon gauche puis de relier les vaisseaux courts et ceux spléniques. Ces deux types de vaisseaux se situent entre la rate et l’estomac. Il est donc plus facile au médecin d’enlever les ligaments reliant la rate au diaphragme.

À la fin, le médecin retire la rate ou la sectionne selon le type de splénectomie choisie. Lorsque l’opération se termine, il peut arriver qu’il y ait des complications. Dans le cas échéant, il est recommandé de mettre le patient sous hospitalisation pendant environ une semaine.

Quels sont les complications et les risques possibles après une splénectomie ?

Tout d’abord, suite à une splénectomie, il est possible que le patient soit sujet à une infection ou un thrombus. Ces risques sont dus à l’absence de la rate et plus précisément à son incapacité à assurer ses fonctions.

En fait, l’infection la plus fréquente dans les cas de splénectomie est le syndrome septique post-splénectomie. Il y a aussi le risque des infections dues à des bactéries encapsulées comme Neisseria meningitidis et Streptoccocus pneumoniae.

En effet, pour réduire les risques de contracter ces infections, l’idéal est de mettre le patient sous un traitement antibiotique. Ce traitement peut durer plusieurs années, des fois jusqu’aux derniers jours du patient. Ce type de traitement est capital après une splénectomie, car l’organisme est très exposé aux infections. De plus, le patient peut présenter de fortes fièvres pouvant être dues à une infection. Dans ce cas, il est important de consulter un médecin.

Quant au thrombus, il est évident que la splénectomie peut en accroître le risque. Le lien entre le thrombus et la splénectomie reste toujours inconnu. Toutefois, il est possible de penser à un lien entre le thrombus et le type de splénectomie appliqué.

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