Santé

L’hypnose en médecine praticienne :que savoir ?

Contrairement à l’image que donnent les reportages et shows télévisés, l’hypnose est une technique thérapeutique qui contribue à apaiser certains problèmes physiques ou psychologiques. Elle a depuis longtemps sa place dans la médecine praticienne, et a des bienfaits avérés sur la santé. Elle est de plus en plus pratiquée sur les malades présentant des douleurs chroniques ou aiguës, des phobies, etc. Quelles sont les indications de l’hypnose médicale ? Pourquoi l’hypnose est-elle plébiscitée par les malades ? Comment pratiquer l’hypnose sur un patient ? Découvrez les réponses à ces questions dans cet article.

L’hypnose médicale : qu’est-ce que c’est ?

L’hypnose médicale est un exercice qui conduit le patient dans un état d’inconscience modérée (entre le sommeil et la veille) encore appelé état hypnotique. Cette technique fait intervenir le praticien, afin d’apaiser les troubles et les douleurs. Grâce à l’association, des idées ou des suggestions, le spécialiste de l’hypnose aide le malade à comprendre, accepter et mieux gérer les problèmes qui le torturent et le font souffrir.

Pour l’académie nationale de médecine, l’état hypnotique est considéré comme « une technique comportant des vertus réparatrices. Il est destiné à faciliter secondairement, spontanément ou par recommandation, un meilleur réaménagement de l’organisme avec l’environnement ou une meilleure homéostasie. »

L’hypnose médicale n’a donc rien de surnaturel et le patient hypnotisé est toujours responsable de ses actes. Le but principal de cette thérapie est d’apporter un soulagement et non une guérison totale à un trouble. D’ailleurs, le docteur Jean-Marc Benhaiem, créateur du premier diplôme universitaire d’hypnose médicale dit que : « L’hypnose médicale doit être pratiquée à chaque fois qu’une personne passe par des moments difficiles et n’arrive pas à accepter sa situation. Elle peut aider à surmonter un mal. D’ailleurs, Erickson précise que l’hypnose ne soigne pas la maladie, mais plutôt la personne ».

Autrement dit, la pratique de l’hypnose ne guérit pas la maladie, mais plutôt la perception que le patient a de sa maladie. Par exemple, les douleurs relevant d’une pathologie sont souvent plus accentuées selon la manière dont le patient perçoit la maladie. Le stress et le comportement du patient peuvent provoquer une production excessive d’adrénaline qui est l’hormone responsable du ressenti de la douleur.

Il faut noter que le mental du sujet est le chemin du succès des séances d’hypnose. Le patient doit au préalable avoir la volonté de participer. Il doit être en mesure de voir les choses différemment et surtout éviter d’être dur avec lui-même. Le malade parfait est celui qui a préservé son âme d’enfant et qui accepte d’être aidé, pendant des séances salvatrices.

Quelles sont les indications de l’hypnose médicale ?

Le Dr Benhaiem affirme que <>. Cette technique est très utilisée dans le traitement de la douleur aiguë, comme celle provenant de la pose d’une perfusion, la piqûre ou même l’accouchement. Elle est utilisée pour apaiser les douleurs chroniques, mais aussi comme un anesthésiant en dentisterie ou en chirurgie.

Selon certaines études, l’hypnose médicale se révèle comme le traitement idéal contre la douleur due aux traitements invasifs chez l’enfant et l’adolescent ou pour atténuer les effets secondaires des chimiothérapies. L’hypnose est également utilisée en soins palliatifs.

L’hypnose est enfin utilisée comme complément des indications médicamenteuses. D’ailleurs, son efficacité est prouvée dans la réduction du stress et dans les traitements de la dépression.

Pourquoi l’hypnose est-elle plébiscitée par les praticiens et les patients ?

Bien que certains résultats cliniques soient encore attendus pour attester scientifiquement de son efficacité, l’hypnose est de plus en plus exploitée, lors des thérapies de :

  • Sevrage du tabac ou de l’alcool ;
  • Troubles anxieux ;
  • Troubles psychosomatiques ;
  • Comportement alimentaire inapproprié.

Actuellement, les effets de l’hypnose médicale semblent être très intéressants, car les hôpitaux l’adoptent de plus en plus dans leur liste de soins. Ainsi, elle connaît une croissance exponentielle, chez les praticiens comme chez les médecins. Au début de la formation universitaire en hypnose en 2001, il n’y avait qu’une vingtaine d’étudiants. Aujourd’hui, on compte plus de 250 inscrits chaque année, comme le confirme le Dr Benhaiem.

Lors de cette formation, plusieurs applications de l’hypnose sont abordées. Parmi celles-ci, on peut citer :

  • Les pathologies psychosomatiques ;
  • Les pathologies chroniques de l’organisme ;
  • Les phobies ;
  • La dépression ;
  • L’impact de l’hypnose sur la douleur aiguë ou chronique.

À l’issue de cette formation, chaque apprenant est capable de pratiquer l’hypnose sur un patient, pour améliorer son état de santé ou sa situation.

Comment est pratiquée l’hypnose médicale ?

Une séance d’hypnose médicale dure en principe 20 à 45 minutes et se déroule en différentes étapes.

Le déroulement de la première séance

Au cours de la première séance, l’hypnothérapeute et le patient discutent, afin d’établir une connexion, qui sera indispensable pour la bonne conduite des soins hypnotiques. Durant ce premier contact, le thérapeute explique les principes de l’hypnose et le déroulement des séances. Par ailleurs, les deux parties établissent l’objectif de la thérapie.

Les différentes phases d’une séance d’hypnose

Les séances d’hypnose se déroulent selon le schéma suivant : induction – travail hypnotique – retour.

Durant la phase inductive (induction), le praticien plonge le patient dans un état de conscience modifié. Pour cela, il joue avec des mots, des idées ou des perceptions sensorielles. Lorsque le patient n’est pas réceptif, il peut être agité durant cette phase. Les praticiens sont préparés à faire face à chaque situation et à toutes les séances.

Au cours du travail hypnotique, le thérapeute active l’imaginaire du patient, en utilisant des suggestions variées. Elles sont choisies, ajustées et adaptées en fonction de l’objectif fixé en début de traitement. C’est à ce niveau que le praticien insiste sur les changements de perception. Il faut noter que les modifications persistent au-delà de la séance de travail.

Enfin durant la phase de retour, le patient est ramené à un état de conscience critique. Le patient se réveille dans le présent et garde en tête tout ce qu’il a vécu au cours de la séance.

Les résultats peuvent être très rapides, dans les cas où le patient est réceptif. L’objectif principal est de conduire le patient à l’autonomie. Ainsi, chez certains patients, une seule séance est largement suffisante, pour un résultat concluant.

Le choix du praticien

Il est très important de faire recours aux spécialistes de la santé, afin de ne pas se faire duper par les imposteurs. Autant que possible, il faut toujours poser des questions au praticien, afin de se rassurer sur sa formation. Il est toujours préférable de faire recours à un psychologue-hypnothérapeute, pour les problèmes psychologiques.

D’ailleurs, plusieurs associations telles que l’association française d’hypnose ou encore l’association française pour l’étude de l’hypnose médicale mettent sur leurs sites les noms des praticiens qui ont fait une formation en hypnose médicale. Par ailleurs, la sécurité sociale peut rembourser les frais de ces séances, en fonction du praticien choisi et de son mode de fonctionnement. Il est donc important de savoir si ce dernier établit les fiches de remboursement ou pas et connaître ses différents tarifs.

Les patients qui souhaitent essayer l’hypnose médicale comme complément à leur traitement peuvent en parler avec d’autres praticiens ou avec les spécialistes des hôpitaux de leur localité. Ainsi, toutes les informations concernant cette technique leur seront transmises, ainsi que les hypnothérapeutes disponibles dans leur région.

L’hypnose, est-elle dangereuse pour la santé des individus ?

L’hypnose est une pratique complémentaire et ne doit pas être employée en lieu et place d’un traitement médical. Il ne faut surtout pas arrêter un traitement médicamenteux ou tout autre type de traitement, parce que l’on souhaite essayer une séance d’hypnose.

Aussi, dans ce domaine, la précipitation n’est pas très conseillée. Bien que l’envie de changer rapidement soit forte, ce qui est d’ailleurs une bonne chose, il est important d’y aller doucement. Le changement peut aller jusqu’à créer un bouleversement dans le cerveau. C’est pourquoi il est important de laisser le temps au système central du corps, afin qu’il puisse assimiler les suggestions.

Quels sont les effets secondaires de l’hypnose ?

L’hypnose présente plusieurs effets indésirables chez les patients. Cela varie d’un individu à un autre. On peut citer entre autres :

  • La fatigue ;
  • La crise d’identité ;
  • L’insomnie ;
  • La destruction du soi ;
  • L’état de transe inhabituel ;
  • La peur, etc.

En général, on peut diviser en plusieurs catégories les effets secondaires de l’état hypnotique. Il s’agit :

  • Des difficultés ressortant de suggestions involontaires ;
  • Des difficultés de la santé publique ;
  • De la dépression suicidaire ;
  • Des attaques de panique ;
  • De la répétition des symptômes.

Les effets indésirables de l’hypnose ainsi que les complications de l’état hypnotique peuvent se traduire par des sentiments, des pensées ou même des comportements inattendus. Tout ceci apparaît souvent après ou pendant la séance hypnotique.

Cependant, il faut noter qu’il y a plus de bénéfices que d’effets secondaires à tirer d’une séance hypnotique. En effet, lors d’une séance hypnotique, l’on peut arriver à arrêter de fumer et avoir plus confiance en soi. La pratique de l’hypnose aide également le patient dans les problèmes de stress, d’anxiété et de douleur. En outre, elle aide dans la réduction de la consommation des médicaments. De même, l’hypnose médicale peut être également pratiquée sur les enfants, afin de résoudre les problèmes émotionnels tels que la peur, la phobie, etc.

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