Santé

FISSURE ANALE: comment traiter la déchirure de l’anus?

La fissure anale est l’une des affections les plus fréquentes qui affectent les jeunes adultes. Environ 15 % des femmes qui viennent d’accoucher en souffrent. Cette fissure se manifeste principalement par des gênes importantes dans la vie quotidienne. Qu’est-ce que la fissure anale ? Quels sont ses causes et symptômes ? Quels sont les traitements disponibles pour y remédier ?

La fissure anale : que faut-il savoir ?

La fissure anale correspond principalement à une plaie qui est induite par une déchirure de la peau servant d’enveloppe à la partie basse de l’anus. Généralement, cette fissure ressemble à une coupure dont la taille varie entre 1 et 2 cm. On la retrouve le plus souvent à la face arrière de l’anus. Elle provoque de légers saignements et des douleurs vives.

Généralement, les douleurs sont associées à des brûlures qui surviennent à la selle et peuvent persister jusqu’à plusieurs heures après la défécation. Aussi, ces douleurs, parfois discrètes, peuvent être intenses en position assise prolongée. Lorsque les douleurs surviennent, elles donnent lieu à des envies d’aller aux toilettes qui peuvent devenir invalidantes au fil du temps.

Par ailleurs, la fissure anale se présente sur plusieurs aspects. On remarque que la plaie est rosée et superficielle lorsque la fissure s’est produite très récemment. Mais lorsqu’elle a duré et devient chronique, la plaie se creuse avec un fond fibreux de couleur blanchâtre. Dans cette circonstance, on peut aussi remarquer que la peau devient épaisse et commence à former des sortes de replis appelés marisques.

Ce mal, bien qu’il soit fréquent chez l’adulte, est également observé chez les bébés de 6 mois à 2 ans. Cependant, il apparaît rarement chez les enfants plus âgés.

La fissure anale : quelles en sont les principales causes ?

Lorsqu’une fissure anale apparaît, cela peut avoir plusieurs origines. Elle peut, être le signe d’un infarctus anal qui se traduit essentiellement par des vascularisations dans la zone anale. En effet, de moins en moins de sang arrive à l’arrière de l’anus lorsque la fissure anale se produit. Aussi, une forte concentration permanente du sphincter de l’anus peut être la cause d’une fissure anale, induisant ainsi une mauvaise circulation sanguine. Par ailleurs, l’émission de selles dures et volumineuses (traumatisme de l’anus) peut être l’une des causes d’une fissure anale.

Il faut préciser que les cas de selles dures et volumineuses sont observés, lorsqu’il s’est préalablement produit une crise de constipation ou une évacuation brutale d’une selle liquide.

D’un autre côté, la fissure anale peut aussi être induite par d’autres causes notamment la sodomie ou encore les maladies inflammatoires chroniques.

Quelques symptômes de la fissure anale ?

La fissure anale peut se manifester de bien des manières. Elle peut se traduire par une douleur anale caractérisée par des brûlures atroces lors de l’émission de selles. L’intensité de cette douleur varie d’un patient à un autre. Chez certains patients, l’apparition de cette fissure légère associée à la douleur leur donne l’impression d’une large déchirure au moment du passage à la selle.  Une fois les selles passées, cette douleur, aussi chronique qu’elle soit, s’atténue puis réapparaît quelques heures après.

Une fissure anale peut également se manifester par des saignements légers. Le sujet atteint peut retrouver du sang à la surface de ses selles, ou encore sur son papier toilettes.

Par ailleurs, il est observable chez un sujet atteint d’une fissure anale, des démangeaisons au niveau de l’anus hormis les séries de douleurs. Cela peut entraîner des lésions de grattage intense.

D’un autre côté, il peut arriver que la fissure anale conduise à une contracture anale. Cette dernière est généralement causée par des spasmes musculaires du sphincter anal.

Comment se fait le diagnostic de la fissure anale ?

Généralement, il n’est pas nécessaire d’examiner l’intérieur de l’anus pour découvrir la présence d’une quelconque fissure. Très souvent, il se forme une plaie (sous forme de déchirure) qu’on peut découvrir en écartant les deux plis de l’anus.  Cependant, il est difficile de la mettre en évidence, du fait des douleurs et de la difficulté à écarter ces plis.

Très souvent, la fissure anale est associée à une fermeture excessive de l’anus qui serait provoquée par un spasme. Très douloureux, ce spasme rend l’examen (toucher) de l’intérieur de l’anus très difficile. Attention à ne pas confondre à d’autres maladies de l’anus liées aux infections virales, eczéma ou maladies de la peau.

Lorsqu’il s’agit d’une diarrhée chronique qui est accompagnée de légers saignements, il est préférable de réaliser une analyse des selles. Les éventuelles causes de saignement seront alors déterminées par rectoscopie ou par coloscopie.

La fissure anale : quels sont les traitements possibles ?

Le premier objectif des traitements de la fissure anale est d’apaiser ou de faire disparaître les douleurs et les spasmes. Il existe ainsi trois différentes manières de procéder au traitement de la fissure anale. Voyons ici les détails de chacune de ces options.

Les traitements médicamenteux classiques

Généralement, les malades victimes de douleurs anales dues à la fissure anale chronique doivent essayer un traitement simple. Ce traitement consiste à associer certains médicaments (antalgiques ou anti-inflammatoires) de constipation. L’effet de ces médicaments permet ainsi d’atténuer la douleur et de régulariser le transit intestinal (laxatifs). Une telle application pendant quelques semaines permet de faire disparaitre les douleurs dans la moitié des cas.

On peut également appliquer d’une part, certains suppositoires et crèmes appelés agents locaux cicatrisants. Ces derniers servent de protection à la paroi du canal anal. D’autre part, certains dérivés nitrés comme le trinitrate de glycéryle ou le Rectogesic, sont très efficaces contre les douleurs. Ils permettent également d’améliorer la cicatrisation à une dose d’application matin et soir pendant 6 semaines. Cependant, lorsque ce médicament est systématiquement absorbé, il s’en suit des céphalées.

Les traitements locaux originaux

Parallèlement aux traitements classiques, lorsque la cause du mal est due à une hypertonicité du sphincter anal, les médecins peuvent prescrire des traitements spécifiques. Avec pour but d’obtenir une levée de la concentration sphinctérienne, on applique de façon locale des médicaments à effet de relâchement musculaire. Il en existe deux sortes :

  • Les médicaments dont l’utilisation est associée à une application régulière de pommade ;
  • Et les médicaments qui agissent après leur injection dans le muscle.

Par ailleurs, les toxines botuliques telles que le Botox, Vistabel, Dysport, Xeomin ou Neurobloc, peuvent être directement injectées dans le sphincter pour un relâchement des muscles atteints par la contracture.

Certains inhibiteurs calciques et dérivés nitrés permettraient de cicatriser plus facilement la fissure. Cependant, plusieurs écueils limitent leurs utilisations, du fait de leurs effets secondaires et de leur efficacité limitée. Néanmoins, il existe des traitements thérapeutiques efficaces et soulageants (essais contrôlés randomisés). Grâce à ces traitements, recourir à une chirurgie n’est plus obligatoire.

Par ailleurs, des spécialistes peuvent effectuer une piqûre sous la fissure afin d’y injecter une petite quantité de produit irritant (injection sclérosante). Cela permettra une cicatrisation plus ou moins partielle de la fissure.

La chirurgie

La chirurgie quant à elle, est recommandée en cas de fissure chronique ou compliquée, ou en cas de persistance des douleurs après les traitements médicamenteux. Plusieurs techniques chirurgicales sont envisageables à cet effet. Il peut s’agir de la fissurectomie, de la sphincterotomie latérale ou de la dilatation anale. La personne malade et l’expérience du médecin sont des facteurs qui entrent en jeu dans le choix de la technique chirurgicale appropriée.

De manière plus précise, la fissurectomie se réalise sous anesthésie générale. Elle permet de retirer au fur et à mesure les petites anomalies associées à la fissure (pseudo marisque). L’inconvénient de cette méthode est qu’une petite plaie est remplacée par une grande. C’est pour cette raison que certains chirurgiens réalisent la plastie au moyen d’un recouvrement de la plaie avec une de revêtement du rectum. Environ 8 semaines peuvent être nécessaires avant que la plaie ne cicatrise complètement. Mais, il n’est plus question de couper le sphincter.

En ce qui concerne la sphincterotomie latérale, elle est surtout réalisée pour lever le spasme des muscles de la continence. Il s’agit d’une opération réalisée notamment pour les patients ayant un anus hypertonique. Elle consiste en effet à sectionner une partie des muscles du sphincter dans le but d’enrayer les spasmes et favoriser la guérison. Plus de 90 % des malades opérés par cette méthode ont obtenu satisfaction et le risque de voir paraitre les signes d’incontinence est minime.

La dilatation de l’anus par contre, est simple à effectuer sans plaie opératoire. Elle consiste à étirer de manière progressive l’anus, pour augmenter son diamètre. Cependant, il est nécessaire de réaliser une anesthésie générale avant de l’appliquer. Des complications telles que les déchirures multiples du sphincter de l’anus peuvent également survenir. Cependant, le plus grand risque reste la perte incontrôlée de selles ou de gaz.

Après l’intervention, le patient doit être mis au repos pendant au moins deux semaines. Aussi, les voyages et l’avion sont déconseillés. Il faut alors préconiser l’achat d’un coussin adapté à la position assise.

Comment prévenir une fissure anale ?

Il s’agit de suivre certaines règles d’hygiène de vie pour éviter que les selles soient dures. Pour cela, Il faut donc :

  • Boire suffisamment de l’eau ;
  • Faire de façon régulière une activité physique ;
  • Se diriger vers les toilettes une fois que le besoin se fait sentir ;
  • Privilégier une alimentation riche en fibres (légumes secs, fruits, céréales complètes…) ;
  • Ne pas forcer les selles.

Le respect strict de ces règles d’hygiène de vie permet également de réduire le risque d’une éventuelle constipation.

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