Parapharmacie

Levemir® Flexpen dans le diabète de type 2

Le diabète de type 2 est une maladie chronique grave qui se caractérise par une hausse de la glycémie sanguine. Il touche préférentiellement les adultes de plus de 50 ans et affecte aussi bien les hommes que les femmes. Il entraine d’importantes modifications physiologiques et peut engager le pronostic vital si on n’arrive pas à le contrôler.

En milieu clinique, les moyens thérapeutiques utilisés pour la prise en charge du diabète 2 sont multiples. Parmi eux, figure la thérapie à base d’insuline qui est conduite principalement avec le Levemir® Flexpen. Conçu pour une application par voie sous-cutanée, il s’agit d’un médicament efficace ayant démontré une faible variabilité de réponse.

Levemir® Flexpen : présentation

Le Levemir Flexpen est un produit pharmaceutique appartenant à la classe thérapeutique des « insulines et analogues de l’insuline ». Il se décline sous la forme d’une solution injectable dosée à 100 unités/ml. D’aspect limpide, aqueux et incolore, il est conditionné dans des Penfill, c’est-à-dire des cartouches en verre de 3 ml.

Dans les officines pharmaceutiques, on retrouve le Levemir Flexpen dans des boîtes en carton. Chaque boîte de Levemir Flexpen coûte en moyenne 49,26 EUR et contient généralement 5 cartouches jetables pré-remplies du médicament. À l’instar de tous les produits pharmaceutiques de liste II, le Levemir Flexpen est commercialisé uniquement sous ordonnance médicale. De même, il est soumis à un taux de remboursement de 65 %.

Le Levemir Flexpen n’existe ni sous forme de comprimés ni sous forme de crèmes pour application cutanée. Il est réservé exclusivement pour une administration par voie sous-cutanée et sa principale indication est le diabète. Par ailleurs, il présente plusieurs effets secondaires et son utilisation est contre-indiquée dans un certain nombre de circonstances.

Levemir® Flexpen : composition

Le principe actif du Levemir Flexpen est « l’Insuline Détémir ». Il représente le principal ingrédient entrant dans la composition du médicament. Il est produit dans les « Saccharomyces cerevisiae » en recourant aux techniques de l’ADN recombinant. Dans une cartouche de Levemir Flexpen, il y a environ 100 unités, soit 14,2 g d’Insuline Détémir.

Outre l’insuline, le Levemir Flexpen contient de nombreux autres ingrédients non médicinaux et excipients. Il s’agit, principalement :

  • Du glycérol ;
  • Du phénol ;
  • Du métacrésol ;
  • De l’acétate de zinc ;
  • Du phosphate disodique dihydraté ;
  • Du chlorure de sodium ;
  • De l’acide chlorhydrique.

Le médicament se compose également des traces d’ajusteurs de pH comme l’hydroxyde de sodium. Il est exempt du lactose et d’un autre de ses dérivés.

Levemir® Flexpen : quand l’utiliser dans le traitement du diabète de type 2 ?

Dans le diabète de type 2, on recommande d’utiliser le Levemir Flexpen uniquement en cas d’échec de la trithérapie orale. Il s’agit d’un traitement médicamenteux reposant sur différents médicaments et intervenant en cas d’échec de la bithérapie. Voir plus d’informations à son propos dans les sections ci-après.

Trithérapie orale du diabète de type 2 : définition

La trithérapie orale du diabète de type 2 correspond à une approche thérapeutique utilisée pour la correction de la glycémie sanguine. Comme l’indique son nom, elle repose sur l’association de médicaments appartenant à trois classes thérapeutiques distinctes. On l’utilise lorsque l’HbA1c dépasse 7 % après environ 6 mois de bithérapie. Dans le cadre de la trithérapie du diabète de type 2, l’administration des médicaments se fait seulement par voie orale.

Trithérapie orale du diabète de type 2 : composition

Dans la trithérapie orale du diabète de type 2, on associe les médicaments suivants :

  • La metformine ;
  • Les insulinosécréteurs ;
  • Les glitazones.

La metformine (Metformine Chlorhydrate) est une molécule biguanide possédant des propriétés hypoglycémiantes. On la retrouve sous différents noms commerciaux (glucophage, stagid) et elle permet de contrôler la glycémie. Elle agit en diminuant la quantité de sucre dans le sang et ne présente aucun effet sur la sécrétion d’insuline.

Dans une trithérapie orale pour le diabète de type 2, la posologie de la metformine est variable. En général, elle est de deux à trois comprimés par jour. Le médecin traitant se chargera le plus souvent de la définir en considérant les spécificités du patient.

Les insulinosécréteurs sont une classe thérapeutique composée de médicaments tels que les sulfamides hypoglycémiants et les glinides. On les retrouve sous plusieurs dénominations commerciales, notamment, le Glucidoral, le Daonil et le Glutril. Ils possèdent d’importantes propriétés hypoglycémiantes et contribuent à un contrôle optimal de la glycémie.

À l’opposé de la metformine, ils agissent sur la sécrétion de l’insuline. En effet, ils vont entrainer par stimulation du pancréas, une surproduction d’insuline. La posologie usuelle des insulinosécréteurs varie selon le médicament considéré. C’est généralement le médecin traitant qui se chargera de définir cela.

Les glitazones qu’on appelle aussi « thiazolidinediones » sont des médicaments de principes actifs variés commercialisés sous différents noms. Par exemple, Actos et Avandia. Ils présentent comme la metformine et les insulinosécréteurs des effets hypoglycémiants. Leur activité repose principalement sur une augmentation de la sensibilité des tissus adipeux et des muscles à l’insuline.

Dans la trithérapie du diabète 2, on les administre à de très faibles posologies, car ils présentent beaucoup d’effets secondaires.

Trithérapie orale du diabète de type 2 : critères d’échecs

Dans le diabète de type 2, l’objectif de la trithérapie orale est de réduire la glycémie. On dira qu’il a échoué lorsqu’au bout de 6 mois de traitement maximal bien conduit la valeur de HbA1c est supérieure 8 %. Le HbA1c correspond à la concentration d’hémoglobine dans le sang. On l’utilise dans le cadre de la surveillance de la glycémie chez le patient diabétique.

Il est plus précis que la glycémie à jeun et indique la glycémie moyenne d’une personne pendant une longue durée. On ne peut mettre un patient sous Levemir Flexpen que lorsqu’il dépasse le seuil de 8 %. Dans le cas contraire, on procède simplement à un ajustement du traitement oral.

Levemir® Flexpen : mode d’administration

Dans le diabète de type 2, on administre généralement le Levemir Flexpen par voie cutanée et les injections se font à des points spécifiques, à savoir :

  • La paroi abdominale ;
  • La cuisse ;
  • Le haut du bras ;
  • La région fessière ;
  • La région deltoïde.

Il est conseillé d’effectuer une rotation des points d’injection pour prévenir la survenue d’une amyloïdose cutanée ou d’une lipodystrophie.

L’administration du Levemir Flexpen ne doit pas se faire par voie intraveineuse, car il existe un risque accru d’hypoglycémie sévère. De même, autant que possible on recommande d’éviter d’injecter le médicament par voie intramusculaire ou à travers les pompes à perfusion d’insuline.

Les injections de Levemir Flexpen peuvent se faire à n’importe quel moment de la journée. Cependant, il est important de veiller à ce que les heures d’injection ne varient pas d’un jour de traitement à l’autre. Chez les patients recevant plusieurs injections de Levemir par jour, on préconise d’injecter la dernière dose au coucher. Cela permet un contrôle plus optimal de la glycémie.

Le Levemir Flexpen peut être administré en monothérapie ou en association avec d’autres médicaments. Dans les circonstances où il n’est pas administré en monothérapie, il est possible de l’accompagner de différents médicaments. Le plus souvent, il s’agit de metformines et d’insulinosécréteurs. On déconseille d’associer le Levemir Flexpen aux glitazones à cause du risque accru d’interactions.

Levemir® Flexpen : posologie

Au départ, pour le traitement du diabète de type 2, la posologie usuelle du Levemir Flexpen est de 0,1-0,2 U/kg. Elle va par la suite connaître des ajustements. En général, les ajustements de posologie commencent après trois jours de traitement. Ils dépendent tout de même de la glycémie moyenne du patient sur au moins 72 heures.

Le tableau ci-après précise, en fonction de la glycémie, les ajustements à faire sur la posologie initiale de Levemir Flexpen.

Glycémie moyenne sur au moins 72 heures Ajustements
1,09 – 144 gl/l + 2 U
1,45 – 1,62 g/l + 4 U
1,62 – 1,80 g/l + 6 U
Supérieur à 1,80 g/l + 8 U
0,56 – 0,72 g/l – 2 U
Inférieur à 0,56 g/l – 4 U

Le médecin peut, toutefois, décider de faire d’autres ajustements de dose en considérant d’autres paramètres. Par exemple, le tableau clinique du patient et les traitements associés.

Levemir® Flexpen : critères de surveillance du traitement

Le patient diabétique mis sous Levemir Flexpen doit impérativement être surveillé. Les principaux critères de surveillance utilisés sont la glycémie à jeun et l’HbA1C. Après un moment de traitement, le patient doit présenter une glycémie à jeun située entre 0,8 g/l et 1,2 g/l. De même, la valeur du HbA1C doit être inférieure à 7 %.

Levemir® Flexpen : mises en garde et précautions d’emploi

Levemir® Flexpen

Les principales mises en garde et précautions d’emploi afférentes à l’utilisation du Levemir Flexpen sont disponibles ci-dessous.

Hyperglycémie

Un arrêt de traitement ou encore l’administration de posologie inadaptée du Levemir Flexpen peut induire une hyperglycémie et parfois une acidocétose. Habituellement, les manifestations de l’hyperglycémie apparaissent graduellement. Elles comprennent principalement une forte sensation de soif, les nausées, des envies fréquentes d’uriner et la somnolence.

On peut observer, dans certains cas, des symptômes moins évocateurs comme la sécheresse de la bouche, les rougeurs cutanées et la perte d’appétit. En présence de plusieurs signes d’hyperglycémie, le patient doit impérativement informer son médecin traitant.

Hypoglycémie

Le saut de repas, les dépenses énergétiques importantes et une dose importante de Levemir Flexpen peuvent causer une hypoglycémie. Les symptômes évocateurs d’une hypoglycémie comprennent :

  • La transpiration excessive ;
  • La fatigue physique et les étourdissements ;
  • Les vertiges et la faiblesse musculaire ;
  • La pâleur ;
  • Les sensations brusques de faims ;
  • L’intensification de la fréquence cardiaque ;
  • Les troubles de la vision.

Parfois, l’hypoglycémie provoque des symptômes plus graves comme la confusion, l’irritabilité et la nervosité.

En présence de signes d’hypoglycémie, la conduite à tenir pour commencer est de stopper les injections de Levemir. Ensuite, il faut informer le médecin traitant qui se chargera d’ajuster la dose du médicament. Les ajustements ne sont possibles que lorsque la glycémie redevient stable.

Réactions au point d’injection

Le Levemir Flexpen comme toute insuline injectable peut causer des réactions au point d’injection. Le plus souvent, ces dernières se manifestent par la rougeur, les urticaires, les ecchymoses, les tuméfactions et les démangeaisons. Généralement, ces différents symptômes régressent spontanément au bout de quelques jours.

Il n’est donc pas nécessaire pour le patient de prendre un avis médical. Cependant, dans les cas où ils paraissent sévères il devra envisager d’informer son médecin traitant. Celui-ci peut selon les circonstances ordonner l’arrêt du Levemir Flexpen. Pour prévenir les réactions cutanées au point d’injection, on recommande de faire des rotations continues.

Grossesse, allaitement et fertilité

L’utilisation de Levemir Flexpen n’a démontré aucune augmentation conséquente du risque de malformation fœtale. Par conséquent, les femmes enceintes peuvent l’utiliser en toute quiétude. Pour leur sécurité, cependant, on prévoit une intensification du contrôle de la glycémie et de la surveillance de la grossesse.

Chez les femmes allaitantes, on ne sait pas si le Levemir Flexpen peut passer dans le lait maternel. On sait, toutefois, qu’il n’est associé à aucune maladie en particulier chez le nourrisson. Pour cela, on autorise son utilisation pendant l’allaitement. En général, on revoit dans ce cas, les doses pour la sécurité de la mère et de l’enfant.

Pour finir, les recherches réalisées sur les animaux n’ont pas prouvé une altération de la fertilité par le Levemir. Les personnes désireuses de se reproduire peuvent donc l’utiliser.

Levemir® Flexpen : effets secondaires

À l’instar de tout produit pharmaceutique, le Levemir Flexpen présente quelques effets secondaires. Ces derniers sont non systématiques et ne concernent pas tous les patients. On peut les répartir dans deux groupes suivant leur récurrence. Ainsi, on distingue les effets secondaires courants et les effets secondaires rares.

Effets secondaires courants

Les effets secondaires courants du Levemir Flexpen comprennent essentiellement :

  • Une aggravation des manifestations de la rétinopathie diabétique ;
  • Le développement d’éruptions cutanées allergiques ;
  • Des anomalies de la réfraction ;
  • L’apparition d’une neuropathie périphérique ;
  • Les démangeaisons cutanées ;
  • La formation d’œdèmes ;
  • La sudation excessive.

Ces effets secondaires sont de gravité variable. Même s’ils ne peuvent conditionner le pronostic vital, on recommande de prendre un avis médical s’ils persistent.

Effets secondaires rares

Les effets secondaires rares du Levemir Flexpen regroupent :

  • L’apparition de troubles gastro-intestinaux ;
  • La formation d’œdèmes angioneurotiques ;
  • Les difficultés respiratoires ;
  • Les palpitations ;
  • La pâleur, les tremblements et la fatigue généralisée ;
  • La nervosité, l’anxiété et la confusion.

Ces effets secondaires sont un peu plus sévères que les précédents. On recommande de prendre un avis médical dès qu’ils apparaissent. S’ils perdurent longtemps, ils peuvent conditionner le pronostic vital.

 

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