Santé

HYPONATRÉMIE : causes, symptômes et traitements

L’hyponatrémie est un trouble hydro-électrolytique qui affecte plus fréquemment les personnes âgées. Elle est caractérisée par une diminution de la concentration plasmatique de sodium. Il s’agit donc d’une carence dont la survenue est favorisée par plusieurs causes d’origines pathologiques ou médicamenteuses.

Les manifestations de l’hyponatrémie laissent entrevoir la présence de pathologies graves, pouvant même occasionner le décès des malades. Cependant, plusieurs options thérapeutiques sont disponibles, et permettent de limiter les complications graves.

Hyponatrémie : Présentation

L’hyponatrémie est un trouble électrolytique dont l’une des conséquences immédiates est une élévation anormale de l’hydratation de l’organisme. En effet, ce trouble est caractérisé par une baisse de la concentration du sodium dans le sang, en dessous de 136 mmol/L. Cette concentration du sodium dans le sang, ou plutôt dans le plasma sanguin, est dénommée natrémie. Elle est déterminée par le volume d’eau dans lequel évolue le sodium, et non pas par la quantité du sodium lui-même.

La natrémie sert donc de marqueur de l’hydratation intracellulaire, ce qui fait du sodium l’un des facteurs essentiels de l’osmolalité plasmatique. Ainsi, il assure la régulation de la circulation de l’eau à l’intérieur puis à l’extérieur des cellules. À travers cette fonction régulatrice, le sodium favorise le maintien de l’égalité de l’osmolalité efficace. Cette dernière notion est mesurée par le calcul de l’osmolarité, qui permet par ailleurs d’identifier les différentes catégories d’hyponatrémie, qui constituent l’étiologie de la maladie.

Hyponatrémie : quelles en sont les causes ?

Le déficit de sodium dans le sang peut avoir diverses origines. D’abord, elle peut découler d’une perte excessive de sodium qui dépasse la perte d’eau. Cette perte excessive de sodium crée un déficit qui entraîne une diminution du volume sanguin efficace, d’où une hypovolémie. Ensuite, l’hyponatrémie peut découler d’une augmentation de l’eau totale corporelle sans changement anormal dans le secteur extracellulaire. On parle dans ce cas d’Euvolémie.

Enfin, l’augmentation simultanée de la quantité d’eau totale corporelle et de la quantité de sodium dans l’organisme peut également être à l’origine d’une hyponatrémie. On parle dans ce cas d’hyponatrémie hypovolémique. Ces trois catégories d’hyponatrémie possèdent une étiologie spécifique.

L’hyponatrémie d’origine hypovolémique

Dans cette catégorie d’hyponatrémie, on note une baisse de la volémie et de l’osmolalité. Le maintien de la circulation sanguine se poursuit grâce à la sécrétion de vasopressine. Cependant, il en résulte une rétention d’eau qui dilue le sodium présent dans le plasma, et accentue ainsi l’hyponatrémie. Celle-ci se produit essentiellement en cas de perte liquidienne de sodium induite par des troubles digestifs tels que :

  • Le vomissement ;
  • La diarrhée sévère ;
  • La séquestration liquidienne, etc.

En sus de ces causes digestives de pertes liquidiennes de sodium, des causes rénales viennent compléter la liste. En effet, des pertes rénales comportant du sodium surviennent, et sont dues à plusieurs raisons. D’abord, elles peuvent être causées par un déficit en minéralocorticoïdes, ou par la présence d’une néphropathie entraînant une perte de sel.

Ensuite, les traitements par diurétiques sont susceptibles d’être à l’origine d’une hyponatrémie d’origine hypovolémique. Ces médicaments ont des effets nocifs sur la faculté de dilution des reins, alors même qu’ils augmentent l’excrétion rénale de sodium. Les diurétiques thiazidiques sont particulièrement réputés pour cet effet indésirable. Les personnes âgées prenant des diurétiques thiazidiques sont particulièrement exposées à la survenue d’une hyponatrémie.

L’hyponatrémie d’origine euvolémique

Ce type d’hyponatrémie est également connu sous l’appellation d’hyponatrémie de dilution. Il se caractérise par une quantité normale du sodium présent dans l’organisme. Cependant, la quantité corporelle d’eau est anormalement élevée. Dans ce cas de figure plusieurs hypothèses étiologiques sont possibles.

En premier lieu, l’hyponatrémie euvolémique peut résulter de la polydipsie primitive, qui est une pathologie caractérisée par un volume de liquide ingéré, qui est supérieur à trois litres par jour. Cependant, cette hypothèse ne peut être validée que si le volume d’eau ingérée en une journée dépasse les capacités excrétrices des reins sur la même période. L’hyponatrémie due à la polydipsie apparaît donc en cas de disproportionnalité entre l’ingestion quotidienne d’eau et l’élimination correcte et régulière de cette eau.

En second lieu, la baisse du taux de sodium dans le sang peut également être le fait d’une consommation excessive d’eau durant certaines maladies. Il s’agit notamment de la maladie d’Addison et de l’hypothyroïdie. L’hyponatrémie peut également être consécutive à une période postopératoire. Dans ce cas de figure, le déficit de sodium dans le sang est dû aux effets cumulatifs des sécrétions non osmotiques de vasopressine et de perfusions exagérée de liquides hypersoniques.

En dernier lieu, l’implication de certains médicaments est également reconnue dans la survenue de l’hyponatrémie euvolémique. Il s’agit notamment des anti-inflammatoires non stéroïdiens, de la cyclophosphamide et de la chlorpropamide.

L’hyponatrémie d’origine hypervolémique

Cette catégorie d’hyponatrémie s’identifie par l’augmentation simultanée du sodium corporel et de la quantité d’eau corporelle. Diverses pathologies sont susceptibles d’être à l’origine de cette anomalie. Il s’agit principalement de l’insuffisance cardiaque et de la cirrhose. Bien qu’ils soient rares, certains patients présentant une hyponatrémie étaient atteints d’un syndrome néphrotique.

Les autres causes de l’hyponatrémie

En dehors des trois catégories de causes sus citées, d’autres pathologies sont souvent associées à l’hyponatrémie. D’abord, le syndrome de sécrétion inappropriée de l’hormone antidiabétique. Ce syndrome résulte d’une sécrétion anormale de la vasopressine. En outre, il se caractérise par une capacité d’émission de l’urine de dilution inférieure à la normale, malgré l’absence de tout élément susceptible de provoquer la sécrétion de vasopressine.

Ensuite, le VIH/SIDA est considéré comme une maladie pouvant provoquer un déficit de sodium dans le sang. Cela s’explique d’abord par la prise de certains médicaments ayant un effet d’altération sur les capacités excrétrices des reins. Par la suite, l’administration de liquides hypotoniques vient compléter la liste des causes de l’hyponatrémie chez les patients atteints de VIH. L’insuffisance rénale quant à elle constitue un facteur de risque de l’hyponatrémie chez ces patients.

Enfin, les pathologies cérébrales sont également indexées comme étant susceptibles d’être à l’origine d’une hyponatrémie. Le cancer du cerveau, la méningite, la commotion cérébrale ou encore l’hémorragie intracrânienne sont les principales maladies concernées. Leur implication dans la survenue de l’hyponatrémie se caractérise par les pertes de sel d’origine cérébrale. Ces pertes de sel sont elles-mêmes dues à un affaiblissement des fonctions du système nerveux.

Hyponatrémie : quels en sont les symptômes ?

La symptomatologie de l’hyponatrémie varie en fonction de l’âge ou de la situation clinique d’un patient. Les personnes âgées développent plus de symptômes, et sont plus exposées à la forme grave de cette pathologie que les plus jeunes. Parmi les symptômes les plus fréquemment observés, on note une altération des fonctions du système nerveux central. Chez les patients ayant comme manifestations associées une anomalie liée à la quantité de sodium présente dans l’organisme, une déplétion est à signaler.

Par ailleurs, des symptômes particulièrement sévères sont notés chez les patients ayant connu une évolution fulgurante de leur hyponatrémie. On observe notamment des troubles psychiques, des troubles neurologiques et neuromusculaires, dont une léthargie, des crises d’épilepsie et un état de stupéfaction. Dans les cas les plus graves, on assiste au coma ou au décès du patient.

Hyponatrémie : comment faire le diagnostic ?

Le diagnostic de l’hyponatrémie nécessite la réalisation de plusieurs examens qui visent deux types d’objectifs. D’une part, analyser l’équilibre des électrolytes et l’osmolalité sérique. D’autre part, le diagnostic a pour but d’examiner les fonctions rénales, cardiaques, hépatiques et thyroïdiennes afin d’identifier les causes de la pathologie.

Le premier objectif intervient dans le cadre d’un diagnostic éliminatoire. Ce diagnostic permet de différencier une pseudohyponatrémie, d’une hyponatrémie aiguë ou sévère. Les examens réalisés dans le cadre du second objectif convergent vers la recherche des causes de l’hyponatrémie ou des pathologies qui y sont associées.

À ce titre, la consultation est ouverte par un interrogatoire (l’anamnèse). Il permet de recueillir des informations sur les antécédents familiaux et médicaux du malade. Il permet surtout d’obtenir des informations utiles sur les diverses manifestations qui sont associées au mal. Ainsi, le médecin examinateur pourra noter des signes tels qu’une perte significative de liquide à travers les vomissements, la diarrhée, une sécrétion excessive de la vasopressine.

À la suite de l’anamnèse, une volémie est réalisée afin d’évaluer le volume de sodium prenant dans le sang, et d’identifier le type d’hyponatrémie en cause. Dans le cas où ces examens ne suffiraient pas à atteindre les objectifs du diagnostic, des examens biologiques sont alors recommandés. Ils consistent notamment à effectuer le dosage des ions sanguins et urinaires.

Hyponatrémie : quels sont les traitements possibles ?

Les options thérapeutiques permettant de corriger le déficit de sodium dans le sang varient en fonction du type d’hyponatrémie et des éventuelles pathologies associées. Ainsi, dans le cas d’une hyponatrémie d’origine hypovolémique, il est recommandé d’administrer au patient un sérum physiologique à 0,9%. Ce traitement permet de corriger l’hyponatrémie et de rétablit la volémie. Des mesures restrictives de l’ingestion d’eau à un maximum de 1.0000 mL peuvent s’avérer nécessaires.

Par contre, lorsqu’il s’agit d’un cas d’hypovolémie, une restriction de l’ingestion hydrique peut également être prescrite. Cependant, elle doit être associée à un traitement spécifique mis en route pour soigner la pathologie associée à l’hyponatrémie. En cas d’inefficacité de ce procédé, un traitement au diurétique de l’anse est recommandé. Ce traitement doit être pris de façon progressive. Il peut être associé à l’administration par voie intraveineuse d’un sérum physiologique à 0,9%.

Les patients ayant une insuffisance cardiaque couplée à une hyponatrémie doivent bénéficier d’un traitement spécifique avec inhibiteur de L’ÉCART. Il doit être également associé à un diurétique. Chez les patients atteints d’hyponatrémie euvolémique, le traitement est axé sur les causes. Ainsi, en fonction de la pathologie sous-jacente, diagnostiqué, un traitement spécifique sera mis en route.

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