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Comment faire le dosage du PSA?

Le PSA (Prostatic Specific Antigen) est une des protéines les plus sécrétées par la prostate. Cette protéine est aujourd’hui très utile pour le diagnostic du cancer de la prostate. Présente dans le sang, cette hormone donne notamment des informations sur le risque pour une personne de développer un cancer de la prostate. Son taux augmente fortement en cas d’adénome ou de cancer. Mais, le dosage de cette seule hormone ne permet pas de détecter la présence ou non du cancer de la prostate. Quelle est l’origine et la fonction de l’hormone PSA ? Pourquoi mesurer son taux dans le sang ? Comment réalise-t-on le dosage ? Comment interpréter les résultats de ce dosage ?

Définition de l’hormone PSA

Le PSA (ou APS en français pour Antigène Spécifique de la Prostate) est une hormone sécrétée par la prostate et donc uniquement chez les hommes. Cette hormone est notamment impliquée dans la liquéfaction du sperme, après l’éjaculation. Le PSA est présent en majorité dans le sperme, mais une bonne partie se retrouve aussi dans le sang.

Par ailleurs, la prostate est la glande masculine se retrouvant à la base de la vessie. Sa principale fonction est la production d’un liquide essentiel dans la composition du sperme.

C’est en 1980 que l’américain Richard Ablin, a découvert pour la première fois l’hormone PSA. Ce dernier a défini l’hormone comme une glycoprotéine appartenant à la famille des kallikréines issues des glandes prostatiques.

Un dosage du PSA permet notamment de détecter et de suivre l’évolution de certaines pathologies de la prostate. La demi-vie de l’hormone est estimée à environ trois jours : c’est le temps qu’il faut pour que la petite partie présente dans le sang disparaisse. Généralement, environ trois semaines sont nécessaires pour que le taux de PSA revienne à la normale.

Pourquoi procéder au dosage du PSA ?

De nombreuses études ont démontré que des modifications des taux de PSA par rapport aux valeurs normales sont liées à des anomalies au niveau de la prostate. Il ne s’agit pas forcément du cancer, mais de toute autre pathologie pouvant compromettre la santé.

Mais, la plupart du temps, le dosage de cette hormone est réalisé pour dépister le cancer de la prostate. En effet, le PSA est une hormone qui permet de suivre et d’apprécier les effets d’un traitement contre le cancer de la prostate.

En résumé, le dosage de PSA a deux principaux objectifs : le diagnostic du cancer de la prostate et la surveillance de l’évolution de ce dernier.

Il est important de préciser que le dosage du PSA pour diagnostiquer le cancer de la prostate à partir d’un certain âge, fait l’objet de plusieurs controverses chez les scientifiques. Cela est en partie dû, au fait que l’évolution de la plupart des cancers de la prostate soit assez lente. Ces cancers ne se révèlent généralement pas au cours de la vie.

Le dosage du PSA est donc mis en cause dans le diagnostic de ces maladies. En France par exemple, la Haute Autorité de la Santé ne recommande plus le dosage de cette hormone pour la détection du cancer de la prostate, que cela soit dans la population générale ou chez les personnes à haut risque.

Quand réaliser le dosage du PSA ?

En ce qui concerne le moment propice pour réaliser un dosage de PSA, il est recommandé de discuter avec un médecin. Celui-ci pourra alors renseigner le patient sur l’âge auquel le dosage a plus de chances de réussir ainsi que les conditions dans lesquelles il doit être réalisé.

Généralement, c’est à partir de 45 ans que ce dosage est recommandé. Entre 45 et 54 ans, le dosage est indiqué pour les personnes à haut risque présentant des antécédents familiaux ou ayant des origines africaine et antillaise.

De 55 à 69 ans, le dépistage doit se faire de façon annuelle si le taux de PSA dans le sang est supérieur à 1 ng/ml. Si ce taux est inférieur à 1 ng/ml, le dépistage se fait tous les trois ans.

À partir de 70 ans, le dosage du PSA est proposé de façon spécifique au patient avec un maximum d’informations possibles sur le cancer de la prostate. Après 75 ans, le test n’est plus recommandé.

Quelles préparations pour le dosage du PSA ?

Généralement, c’est lors d’une consultation que le médecin prescrit un dosage du PSA. Contrairement à de nombreux examens, il n’est pas nécessaire de rester à jeun.

Par ailleurs, le patient doit au préalable vérifier que le laboratoire d’analyses est bien capable de réaliser ce type d’examen. Lors du rendez-vous, ce dernier doit se présenter avec son ordonnance de prescription.

Le dosage de PSA : comment ça se passe ?

Le dosage de l’hormone PSA est un examen relativement simple, qui ne présente aucune complication. Il se réalise notamment par un prélèvement sanguin, après mise en place d’un garrot.

Pour que les résultats de l’examen soient comparés sans problème à ceux d’une autre fois, il est recommandé de réaliser le dosage dans un même laboratoire, à la même heure et dans les mêmes conditions.

Le prélèvement sanguin peut être un tout petit peu douloureux. Ensuite, il faudra appuyer sur le point de ponction en évitant de plier le coude. Ceci permettra de minimiser les risques d’hématome. Il faut préciser que même si des hématomes apparaissent, ils sont généralement bénins et se résorbent au bout de quelques jours.

Dans la plupart des cas, les résultats d’un dosage de PSA sont disponibles en 72 heures. Ces derniers seront alors transmis à votre médecin traitant.

Tout de suite après la prise de sang, il est conseillé de manger quelque chose pour reprendre des forces.

Quels sont les résultats d’un dosage de PSA ?

Deux principales formes de PSA sont dosées lors de l’examen : le PSA libre et celui lié à des protéines de transport. En général, le dosage prend en compte le PSA total, c’est-à-dire le PSA lié ajouté au PSA libre.

Le taux de PSA dans le sang est estimé normal, lorsqu’il est inférieur à 4 nanogrammes par millilitres. Cependant, un taux de PSA supérieur à cette valeur ne veut pas directement dire que le patient est atteint d’un cancer de la prostate. Le toucher rectal, la biopsie de la prostate et même les rapports sexuels, sont susceptibles de faire augmenter le taux de cette hormone. Aussi, ce taux augmente au fur et à mesure que l’âge augmente. Le taux normal de PSA est donc relatif et dépend de plusieurs facteurs.

Lorsque le dosage révèle une valeur inférieure ou supérieure à la normale, le médecin prescrit une série d’autres examens afin de poser un diagnostic clair. Au nombre de ces examens, on peut citer, les examens d’imagerie et le toucher rectal grâce auquel, on palpe la taille de la prostate pour détecter une éventuelle croissance. Dans les cas où le taux de PSA est supérieur à 10 ng/ml, une biopsie de la prostate par voie endorectale est nécessaire.

Dans le cas précis où le taux de PSA est anormalement élevé, la prise de certains médicaments est indiquée pour une correction de la situation. Il s’agit par exemple du Duastérise ou de la Finastéride, qui sont des inhibiteurs de la 5-alpha-réductase. Après six mois de traitement, ces médicaments font baisser de moitié le taux de PSA dans le sang. Avant toute prise de décision, il est important de demander l’avis d’un urologue, lorsque le taux de PSA est supérieur à 4 nanogrammes par millilitres.

Zoom sur le PSA libre

La majeure partie de l’hormone PSA présente dans l’organisme, circule dans le sang sous une forme liée à des protéines du sang. Le PSA libre par définition, n’est lié à aucune protéine du sang. Moyennement, ce PSA représente environ 30% du taux total de PSA. Son taux augmente significativement en cas de cancer de la prostate ou de prostatite aiguë.

Les résultats du dosage de PSA sont plus fiables, lorsqu’on réalise au préalable une mesure du ratio PSA/PSA libre. Cette mesure aide à la prise de décision, quant à la réalisation de biopsies ciblées pour une détection du cancer de la prostate.

Le dosage de PSA : quels avantages et inconvénients ?

Les avantages du dosage de PSA sont innombrables. Premièrement, le patient est rassuré lorsque les taux de cette hormone sont normaux chez lui. Ensuite, la réalisation de ce dosage permet de détecter le cancer de la prostate, avant que les symptômes de ce dernier ne commencent à se manifester.

Pour finir, la détection précoce du cancer de la prostate que permet ce dosage, favorise le démarrage d’un traitement assez tôt. Les chances de réussite sont alors augmentées.

Cependant, comme pour tout examen médical, le dosage du PSA présente un certain nombre d’inconvénients qu’il convient d’évoquer.

D’abord, il peut arriver que le test soit faussement négatif. Le patient est donc à tort rassuré. Par ailleurs, cet examen peut provoquer de l’anxiété et du stress, chez le patient qui se lance alors dans une série d’examens inutiles. En plus, il y a un risque de détecter des cancers qui évoluent très lentement et contre lesquels aucun traitement n’existe. Le patient se retrouve alors à vivre avec cette information pour le reste de sa vie.

Pour ces diverses raisons, il est très important de demander l’avis d’un médecin ou d’un urologue avant de réaliser cet examen.

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