Santé

L’énurésie : causes, symptômes et traitements

Le phénomène du « pipi au lit » atteint en moyenne 10 % des enfants dont l’âge est situé entre 5 et 10 ans. L’enfant atteint urine inconsciemment pendant son sommeil. Dans les milieux où l’énurésie est mal connue, le problème est pris à l’envers par les parents, qui se moquent de l’enfant au lieu de l’aider. Cela provoque des conséquences sur le plan psychologique et les dommages sont parfois irréversibles sur sa personnalité. Il importe donc d’en savoir davantage sur l’énurésie. Quels sont les causes et symptômes de ce phénomène ? Comment en arriver à bout ?

Définition de l’énurésie

L’énurésie s’explique par le fait d’uriner de manière active, inconsciente, complète et surtout involontaire généralement dans le sommeil. Ce phénomène touche beaucoup plus les garçons que les filles. Évidemment, tous les bébés urinent de cette manière pendant le sommeil. Mais on ne parle d’énurésie qu’après l’âge de 5 ans. En effet, c’est à cet âge que l’on acquiert le contrôle physiologique du sphincter vésical et par conséquent, de la vessie. L’énurésie peut s’arrêter dans l’enfance. Mais, il peut lui arriver d’évoluer et de perdurer jusqu’à l’âge adulte. D’ailleurs, 0,5 % des adultes en souffrent.

On distingue deux types d’énurésie à savoir : l’énurésie primaire et l’énurésie secondaire.

On parle d’énurésie primaire lorsque l’enfant a toujours fait « pipi au lit » jusqu’après ses 5 ans. Ce type touche environ 10 ou 15 % des enfants de 5 ans et entre 6 et 8 % de ceux qui ont 8 ans et plus.

Un enfant souffre d’énurésie secondaire, lorsqu’il a déjà eu une période de 6 mois au minimum sans faire « pipi au lit » et qu’il recommence. On dit qu’il a eu 6 mois de propreté avant de « replonger ». Dans ce cas, il est conseillé de réaliser un bilan pour diagnostiquer une potentielle infection urinaire ou encore une parasitose intestinale.

La grande majorité des énurésies se produit la nuit : on parle d’énurésie nocturne isolée. Mais on distingue par ailleurs, des énurésies du jour, des énurésies diurnes.

Classées en fonction de la fréquence des mictions involontaires, on distingue 4 formes d’énurésie. La première est l’énurésie totale qui arrive lorsque l’enfant urine toutes les nuits. Dans le cadre d’une énurésie clairsemée, les nuits humides sont en relation avec les événements de la journée. Il se remarque plus après l’âge de 8 ans. Pour une énurésie intermittente par contre, les mictions involontaires se produisent seulement pendant certaines périodes. Enfin, lorsqu’un enfant souffre d’une énurésie épisodique, les accidents surviennent seulement lorsque l’enfant est marqué par un événement exceptionnel. On peut citer : les maladies, les événements familiaux importants, les retrouvailles, les séparations, etc.

Toutefois, il convient de faire la différence entre l’énurésie et les polyuries. Ces derniers sont en fait des mictions abondantes liées à une ou plusieurs pathologies comme les néphropathies, les diabètes, etc. Il faut aussi différencier l’énurésie des mictions anormales ou incontinence urinaire par rétention d’urine ou encore par implantation anormale des urètres. Il existe également des pertes d’urine liées à une crise d’épilepsie.

Quelles sont les potentielles causes de l’énurésie ?

Les causes d’une telle anomalie sont multiples. La toute première dans le cadre d’une énurésie est l’hérédité. En effet, lorsque l’un des parents a déjà été énurétique (traité ou non), les enfants ont environ 30 % de chance d’en souffrir. Pire, lorsque les deux parents ont déjà souffert d’énurésie, le risque chez les enfants est de 70 %.

La cause la plus pointée dans le cadre d’une énurésie primaire est l’immaturité de la vessie. En effet, l’immaturité vésicale est associée à un retard des réflexes neuromusculaires qui contrôlent la vessie. On peut également soupçonner un trouble hormonal de l’hormone antidiurétique ou ADH qui est chargé de la production de l’urine. Il peut aussi s’agir d’une petite incapacité vésicale ou encore d’un seuil d’éveil particulièrement très élevé (sommeil profond). Autrement dit, l’enfant ne se réveille pas malgré les différents signaux que la vessie envoie au cerveau.

L’énurésie primaire peut encore être imputée au fait de trop boire en soirée avant le coucher ou à un apprentissage inachevé de la propreté.

Quant à elle, l’énurésie secondaire est le plus souvent causée par une infection urinaire. Elle peut également être provoquée par un diabète de type 1, lorsque ce dernier est associé à une polyurie.

Toujours dans le cadre de l’énurésie secondaire, on note la participation du facteur psychologique, quoi qu’il reste moins fréquent.

Plus généralement, on note deux autres causes de l’énurésie. L’une concerne les habitudes de miction de l’enfant. Un enfant qui a pour habitude de réprimer ses envies de miction n’arrive souvent pas à établir une bonne coordination entre son sphincter et sa vessie. L’autre est liée à la constipation. Cet état ne permet pas à l’enfant de vider complètement sa vessie avant le coucher.

Quels sont les symptômes de l’énurésie ?

La manifestation de l’énurésie est simple. Qu’elle soit primaire ou secondaire, l’énurésie amène l’enfant à mouiller le lit chaque nuit ou périodiquement.

Lorsqu’il s’agit d’une immaturité vésicale, il arrive que l’enfant ait une très forte envie d’uriner impossible à contrôler. On note aussi une élévation de la fréquence des mictions au cours de la journée et très souvent des fuites urinaires.

Dans le cadre d’une infection urinaire (énurésie secondaire), l’enfant ressent une sensation de brûlure et d’inconfort lors de ses mictions qui sont troubles et odorantes. Ce symptôme peut s’accompagner de fièvre et d’une augmentation des mictions au cours de la journée.

Lorsqu’un enfant souffre de diabète, ses mictions se montrent très fréquentes et il a très souvent soif. De plus, il présente une fatigue générale et une perte de poids visible.

Comment s’établit le diagnostic de l’énurésie ?

Lorsqu’un enfant, présente l’un ou l’autre de ces symptômes et signes cités plus haut, il est recommandé de l’emmener en consultation. Le médecin devra effectuer une bactérie d’examens médicaux (Bilan urodynamique) pour rechercher la présence d’une infection urinaire, une maladie rénale, ou un diabète. Après ses analyses, il pourra envisager le traitement indiqué.

Quels sont les traitements disponibles contre l’énurésie ?

On n’a pas besoin de traiter l’énurésie. Elle finit par guérir d’elle-même. Toutefois, il faut s’inquiéter si elle ne disparaît pas, jusqu’au-delà de l’âge de 6 ans. D’ailleurs, plus une énurésie perdure, plus elle est difficile à traiter. Dans ce cadre, le traitement médicamenteux n’est pas toujours nécessaire, ni toujours efficace. C’est pourquoi, les spécialistes ont pensé à une panoplie de traitements pour venir à bout de ce phénomène le plus tôt possible.

Les nouvelles mesures hygiéniques

Le problème de l’énurésie n’est pas souvent facile à aborder, tant pour l’enfant que pour les parents. Les parents doivent comprendre que leur enfant ne mouille pas son lit de manière intentionnelle. C’est pourquoi, au lieu de le blâmer ou de l’humilier, ils devraient l’aider à surmonter le problème en l’aidant à prendre confiance en lui-même. Ces quelques mesures peuvent aider l’enfant à vaincre son mal :

  • Éviter de trop boire avant le coucher ;
  • Ne jamais retenir son urine ;
  • Apprendre à reconnaître les signaux de la vessie ;
  • Uriner régulièrement au cours de la journée.
  • Discuter souvent avec l’enfant pour le déculpabiliser (utiliser les livres éducatifs au besoin) ;
  • Munir la chambre de l’enfant d’une veilleuse pour lui permettre d’aller aux toilettes facilement en pleine nuit.

Ces dispositions devraient aider l’enfant à faire le plus de nuits sèches possibles.

Les traitements médicamenteux

Pour traiter l’énurésie, le traitement médicamenteux n’est pas systématique. Il faut d’abord passer des mesures hygiéniques et éducatives. Ce n’est qu’en cas d’échec qu’il faut penser à l’usage des médicaments.

Contre l’énurésie, les médecins prescrivent souvent la desmopressine sous la forme de comprimés. Elle est beaucoup plus utilisée lorsque l’énurésie est associée à la polyurie nocturne, et rebelle aux mesures éducatives et hygiéniques. On combine ce médicament à des antidépresseurs, même si leur usage est controversé à cause de leurs effets secondaires.

Malgré ce traitement, le médecin se doit de discuter avec l’enfant pour lui apporter des informations anatomiques et physiologiques simples et compréhensibles. Cette discussion lui permet de démystifier le phénomène et l’amener à accepter que sa guérison soit possible. Aussi, peut-il lui octroyer un carnet ludique d’auto-surveillance. Cet outil lui permettra de noter le caractère sec ou humide de chacune de ses nuits durant une période de trois mois de traitement.

Il est tout de même important d’offrir à l’enfant une prise en charge psychologique.

Le suivi psychologique de l’enfant

Le médecin doit chercher à savoir comment l’enfant considère le problème. En est-il indifférent ? Essaie-t-il de le dissimuler ? Est-il mal à l’aise ? La réponse à cette problématique permettra au médecin de trouver l’angle qu’il faut pour discuter avec l’enfant.

Lors de ce suivi, le médecin doit amener les parents à ne plus intervenir. Ils ne doivent plus en faire mention, ou se moquer de lui. Ils ne doivent pas non plus exposer les draps mouillés, l’obliger à laver ses saletés, le punir, ni le récompenser à ce sujet, etc. En bref, ils doivent jouer l’indifférence et laisser l’enfant tranquille.

S’il le faut, on peut faire suivre l’enfant par un psychologue ou un pédopsychiatre pour rendre son traitement plus efficace. À l’aide d’images, de jeux et d’autres activités ludiques, le spécialiste amène l’enfant à exprimer son ressenti. Ensuite, il prodigue méthodiquement des conseils à l’enfant et à ses parents.

Le « Pipi stop »

L’alarme sonore appelée « Pipi stop » est une sorte d’appareil électronique qui déclenche une sonnerie dès les premières gouttes d’urine. En effet, on pose une couche dans le slip de l’enfant ou une alèse sur le matelas. Ces deux éléments servent de capteurs et sont connectés à l’appareil. Dès qu’ils captent une humidité, l’appareil fait retentir la sonnerie et réveille l’enfant qui dort. Ainsi, il peut aller aux toilettes pour continuer sa miction.

De nombreux parents n’apprécient pas cette solution et les enfants non plus d’ailleurs. La raison est simple : elle oblige l’enfant à se réveiller plusieurs fois dans la nuit.

L’aromathérapie contre l’énurésie

À partir de l’âge de 5 ans, les parents peuvent faire recours aux huiles essentielles pour aider l’enfant à lutte contre l’énurésie. Elles ont maintes fois prouvé leur efficacité.

La toute première est l’huile essentielle de cyprès. On peut aussi la prendre sous forme de teinture-mère après l’avoir diluée dans un verre d’eau.

On peut également citer les huiles essentielles de marjolaine à coquille, de lavande vraie ou officinale (lavanda angustifolia) ou encore celle de la camomille noble.

Quelle que soit l’huile essentielle choisie, on conseille d’en diluer deux gouttes dans de l’huile végétale. Il faut ensuite appliquer le mélange dans la zone du plexus solaire ou encore dans la plante des pieds.

Pour plus d’informations, les parents peuvent demander l’avis d’un médecin-aromathérapeute, un naturopathe ou encore un pharmacien formé à l’aromathérapie. Ils peuvent également s’inspirer des ouvrages sur l’aromathérapie appliquée aux enfants.

L’homéopathie pour vaincre l’énurésie

Cette méthode n’a pas encore prouvé son efficacité contre l’énurésie sur le plan scientifique. Néanmoins, de nombreuses personnes en témoignent. Il consiste en un traitement à long terme qui s’étend sur plusieurs mois. Les produits les plus utilisés sont : Causticum 9 à 15 CH, Equisetum hiemale 6 CH, Benzoïcum acidum 9 CH ou encore Sepia 9 CH.

On conseille de consulter un médecin homéopathe. Ce dernier saura prescrire un traitement plus adapté à l’enfant en question et à ses symptômes.

L’usage de l’hypnose ou de l’auto-hypnose contre l’énurésie

Le recours à l’hypnose ou l’apprentissage de l’auto-hypnose pour lutter contre l’énurésie se justifie par le fait que ce soit aussi un problème psychologique. D’ailleurs, les enfants y sont plus réceptifs que la majorité des adultes. Toutefois, il faut avoir vérifié qu’aucune cause organique n’est impliquée et que le mal est seulement lié à la psychologie.

Des remèdes naturels de grand-mère contre l’énurésie

Il est fréquent de trouver des astuces naturelles sur certains sites internet. Ces astuces sont souvent minimisées, mais elles marchent vraiment.

La plus connue est la prise d’une cuillerée de miel d’acacia juste avant le coucher. En effet, ce miel est connu pour retenir l’eau sans solliciter les reins et sans fatiguer l’enfant.

D’autres, encore plus drôles, consistent en un bain d’eau très salée dont la température varie entre 30 et 35 °C ou à mettre une bassine pleine d’eau sous le lit de l’enfant qui souffre d’énurésie.

En gros, pour contrer l’énurésie chez l’enfant, les parents doivent comprendre que ce n’est pas de sa faute. Ils doivent l’aider plutôt que de le punir ou l’humilier. De nos jours, il existe de nombreux moyens pour en venir à bout. Ils devraient y faire recours tout en mettant leur enfant en confiance.

Articles Liés

Bouton retour en haut de la page