L’adalate est un médicament appartenant à la classe des antagonistes calciques dont le principe actif est la nifédipine. Il inhibe le transport du calcium vers certaines cellules de l’organisme et constitue un traitement de référence pour les maladies dont les symptômes comprennent une vasoconstriction. Il est disponible sous des formes variées et fait bonne presse en raison de son efficacité.
Cependant, à l’instar de tout médicament, il ne peut être utilisé en absence d’une ordonnance médicale. En effet, il est contre-indiqué dans de nombreuses circonstances et présente plusieurs effets secondaires. Voici ce qu’il faut savoir avant de s’adonner à l’utilisation de l’adalate.
Adalate : présentation
L’adalate est un antagoniste calcique sélectif à effets vasculaires, de couleur vieux rose présentée dans une capsule molle. Il est décliné selon les doses de nifédipine qu’il contient sous quatre principaux formats. Il s’agit de « l’adalate 10 », de « l’adalate 20 », de « l’adalate 30 » et de « l’adalate 60 ».
La composition de l’adalate est fixe, même si les quantités des différents ingrédients non médicinaux qui s’y trouvent varient d’un format du médicament à un autre. Ainsi, on retrouve dans un comprimé d’adalate :
- De l’acétate de cellulose ;
- Du chlorure du sodium ;
- Du dioxyde de titane ;
- De la gomme-laque pharmaceutique ;
- De l’hydroxypropylcellulose ;
- De l’hydroxypropylméthylcellulose 2910 ;
- De l’oxyde de fer rouge, de polyéthylène, et de fer synthétique.
Les ingrédients non médicinaux ainsi énumérés sont complétés par deux alcools qui sont le polyéthylèneglycol 3350 et le propylèneglycol. Par ailleurs, il est à noter que les comprimés d’adalate sont dépourvus de lactose et ne contiennent que des traces de stéarate de magnésium.
L’adalate constitue avec l’amlodipine, la barnidipine, la félodipine et la nitrendipine les inhibiteurs de calcium de deuxième classe les plus puissants. Ils sont aussi efficaces que le vérapamil qui est un inhibiteur calcique de classe I et qui a été longtemps utilisé contre la vasoconstriction.
Adalate : indications
Les indications de l’adalate sont multiples. Cependant, les plus importantes comprennent :
- L’hypertension artérielle ;
- La maladie de Raynaud ;
- Certains types d’angors ;
- Le spasme coronarien.
Plus rarement, l’adalate est utilisé en complément à d’autres médicaments pour la prise en charge d’une envenimation avec une contraction excessive des vaisseaux sanguins.
L’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle (ou HTA) est une maladie non transmissible caractérisée par une élévation de la pression artérielle au-delà des seuils définis. Il s’agit entre autres de 140 mmHg pour la pression artérielle systolique et de 90 mmHg pour la pression artérielle diastolique. L’âge est un facteur susceptible de provoquer une augmentation de la tension artérielle. Cependant, il n’a aucun impact sur les seuils précisés ci-dessus.
La prédisposition génétique, l’obésité, le stress, le tabagisme, l’alcoolisme et les apports alimentaires riches en sel constituent les causes prépondérantes de la survenue de l’hypertension artérielle. Elles sont secondées par la sédentarité et l’utilisation de certains médicaments. Par exemple, les antidépresseurs, les stéroïdes oraux et les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens).
En général, l’hypertension artérielle évolue de façon insidieuse. La sémiologie ne révèle donc presque aucun symptôme au début de la maladie. Au fil du temps, néanmoins, le patient peut ressentir des manifestations comme le mal de tête, l’essoufflement, les étourdissements répétés et les problèmes de vision. En absence de traitement, ces symptômes évoluent et donnent naissance à de nombreux problèmes cardiovasculaires. En effet, l’hypertension artérielle est la première cause de la survenue des maladies cardiovasculaires.
La prise en charge de l’hypertension artérielle repose sur une médication et quelques mesures hygiénodiététiques. Les médicaments utilisés pour le traitement de l’hypertension artérielle sont variés. Ils regroupent les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, les diurétiques, les bêtabloquants, les antihypertenseurs, les vasodilatateurs et les inhibiteurs calciques dont l’adalate. L’administration de l’adalate à un hypertendu est généralement faite par voie orale et les doses prescrites sont ajustées le long du traitement.
La maladie de Raynaud
La maladie de Raynaud (ou syndrome de Raynaud) est une pathologie chronique liée à la circulation sanguine. La principale cause de sa survenue est une hypersensibilité des récepteurs membranaires des vaisseaux sanguins à certains stimulus de l’environnement. Toutefois, elle est également associée à une perturbation de la sécrétion de quelques médiateurs chimiques et à une prédisposition génétique.
Le syndrome de Raynaud provoque périodiquement et dans des circonstances précises (le froid et le stress par exemple) une contraction excessive des artères cutanées. Par conséquent, le malade remarque un refroidissement et une insensibilité de certaines parties de son corps. Il s’agit principalement des doigts, des oreilles, des orteils et du nez. Ces manifestations de la maladie de Raynaud s’accompagnent parfois de la pâleur et d’un changement brusque de la couleur de la peau.
En général, les symptômes de la maladie de Raynaud disparaissent spontanément quand les circonstances favorables à sa survenue sont atténuées ou supprimées. Théoriquement, une médication n’est donc pas nécessaire. Cependant, dans les cas où les symptômes persistent, un médicament est administré au patient. Il s’agit souvent d’un antihypertenseur ou d’un inhibiteur calcique tel que l’adalate. L’administration de ce dernier dans ce contexte se fait également par voie orale, sauf si le médecin traitant juge que cela est inadéquat.
Les angors
L’adalate est indiqué pour le traitement de deux formes d’angors (angines de poitrine). Il s’agit de l’angine de Prinzmetal et de l’angine de poitrine stable.
L’angine de Prinzmetal
L’angine de Prinzmetal aussi appelée angor de Prinzmetal est une maladie qui résulte de la convulsion d’une artère coronaire épicardique. Elle se manifeste par des douleurs récurrentes à la poitrine qui sont ressenties principalement la nuit et au repos. Le diagnostic de l’angor de Prinzmetal est établi en milieu clinique par un électrocardiogramme (ECG) et des tests dits de provocation réalisés avec des substances telles que l’acétylcholine ou l’ergonovine.
Les étiologies précises de l’angine de Prinzmetal ne sont pas entièrement élucidées. Toutefois, cette maladie touche préférentiellement les personnes de sexes masculins, les personnes ayant des antécédents familiaux d’angine de Prinzmetal et ceux qui ont des maladies cardiovasculaires.
Pour la prise en charge d’une angine de Prinzmetal, l’adalate est indiqué en association avec la nitroglycérine sublinguale. D’autres médicaments peuvent également être prescrits au patient en fonction des symptômes qu’il présente.
L’angine de poitrine stable
L’angine de poitrine stable désigne un syndrome grave caractérisé principalement par une sensation d’inconfort au niveau de plusieurs parties du corps. Il s’agit essentiellement des mâchoires, de la poitrine, du dos, des bras ou des épaules. Cette pathologie est induite par l’effort et le stress et elle est fréquemment observée chez les personnes ayant des antécédents familiaux d’angine de poitrine.
L’angor stable provoque une obstruction ou un rétrécissement des artères qui irriguent la cavité cardiaque. Par conséquent, en plus de la sensation d’inconfort, le patient peut faire l’objet de troubles respiratoires bénins (respiration rapide, essoufflement). Ces derniers peuvent évoluer vers des problèmes plus graves si aucun traitement n’est administré.
En milieu clinique, la plupart du temps pour pallier l’angine de poitrine stable diverses classes de médicaments sont associées. Les plus importantes comprennent les antiangineux, les bêtabloquants, les antihypertenseurs, et les inhibiteurs calciques comme l’adalate. Un anticoagulant peut également être administré au patient quand une coagulation importante du sang est remarquée.
Le spasme coronarien
Le spasme coronarien est une sorte de crise cardiaque qui fait suite à une mauvaise irrigation du cœur en raison d’une constriction excessive des artères coronaires. Les causes précises à l’origine de sa survenue restent inconnues à ce jour. Toutefois, elle est favorisée par l’utilisation prolongée de drogues telles que le tabac et la cocaïne.
La symptomatologie du spasme coronarien montre des symptômes similaires à ceux de l’angor de Prinzmetal. Ainsi, le malade fait état d’une sensation de douleur thoracique dont l’intensité augmente la nuit ou au repos.
Le diagnostic du spasme coronarien est établi sur la base d’un électrocardiogramme et une coronarographie. Sa prise en charge consiste en l’absence de complications en une utilisation de l’adalate ou tout autre inhibiteur calcique durant des semaines ou des mois. En revanche, en présence de complications (athérosclérose par exemple), d’autres médicaments sont administrés en complément de l’adalate. Par exemple, les anticoagulants, les fibrates et les statines.
Adalate : contre-indications et mises en garde
L’adalate, comme tout produit pharmaceutique, est soumis à plusieurs contre-indications. De même, pour la sécurité des utilisateurs, de nombreuses mises en garde sont formulées.
Adalate : contre-indications
L’utilisation de l’adalate est proscrite en cas :
- D’allergie à la substance active de l’adalate (nifédipine) ou à l’un des ingrédients non médicinaux qui entre dans sa composition.
- D’une angine de la poitrine non stabilisée, c’est-à-dire une angine qui n’a pu être contrôlée par un traitement.
- D’un infarctus du myocarde (ou d’une crise cardiaque) datant de moins de trois semaines.
- D’une pathologie grave telle que le choc cardiovasculaire qui fragilise le cœur et les vaisseaux sanguins.
- D’utilisation d’un médicament comme le diltiaze pour soulager les troubles du rythme cardiaque.
- D’utilisation d’un antibiotique tel que la rifampicine pour le traitement d’une infection bactérienne ou virale.
L’administration de l’adalate dans l’un ou l’autre de ces cas, expose le patient à de graves complications et à l’exacerbation des symptômes ressentis. Pour minimiser les risques, un autre médicament procurant les effets escomptés est prescrit par le médecin traitant.
Adalate : mises en garde
Les mises en garde relatives à l’adalate sont définies pour les circonstances suivantes :
- La grossesse et l’allaitement ;
- La chirurgie ;
- Le diabète ;
- L’hypotension.
En dehors de ces circonstances, d’autres mises en garde plus spécifiques peuvent être formulées au patient en fonction des symptômes qu’il présente.
La grossesse et l’allaitement
L’utilisation de l’adalate durant la grossesse ou l’allaitement peut causer des lésions importantes au fœtus ou au nouveau-né. Pour cela, il n’est indiqué qu’en dernier recours et en de faibles doses aux femmes enceintes ou allaitantes. De plus, son utilisation prolongée dans ces circonstances est déconseillée.
La chirurgie
L’adalate peut ralentir les effets des substances anesthésiantes utilisées lors d’une intervention chirurgicale. Au vu de cela, un patient sous adalate sur le point de subir une chirurgie médicale a l’obligation de le signaler à son médecin. Autrement, il s’expose à de graves problèmes et à l’échec de l’intervention chirurgicale prévue.
Le diabète
L’adalate agit en cas de diabète sur la glycémie. Les patients diabétiques avant de s’adonner à son utilisation doivent donc discuter avec leur médecin traitant. Il pourra apprécier objectivement la présence d’un risque et proposer des solutions pour réajuster le traitement du malade.
L’hypotension
L’utilisation de l’adalate favorise une baisse des pressions artérielles diastoliques et systoliques. Cela dit, les patients sous adalate qui présentent déjà une hypotension doivent surveiller quotidiennement leur tension artérielle. Autrement, ils risquent de se retrouver avec des pressions artérielles excessivement basses. Cela peut entraîner sur le long terme beaucoup de problèmes de santé.
Adalate : effets secondaires
Les effets secondaires de l’adalate sont multiples. Ils peuvent être classifiés en quatre (4) groupes. Notamment, les effets secondaires courants, les effets secondaires peu courants, les effets secondaires rares et les effets secondaires très rares. Bien qu’ils ne soient pas observés systématiquement dans tous les cas, ils ne doivent nullement être banalisés.
Effets secondaires courants de l’adalate
Les effets secondaires courants de l’adalate comprennent :
- Une réduction brusque de la capacité sexuelle ;
- Des étourdissements ;
- Un mal de tête léger ;
- Une sécheresse buccale ;
- La nausée ;
- Une fatigue générale ;
- Une faiblesse physique inaccoutumée.
Un dérangement stomacal, une anxiété et des crampes musculaires localisées aux jambes sont aussi des effets secondaires courants qu’on associe à l’utilisation de l’adalate.
Effets secondaires peu courants de l’adalate
Les effets secondaires peu courants dont l’adalate peut être responsable sont :
- Les troubles du sommeil ;
- La nervosité ;
- Les vomissements ;
- Les ballonnements ;
- Les crampes abdominales ;
- L’enflure des pieds ou des jambes ;
- La perte d’appétit.
Comme les effets secondaires de la catégorie précédente, ils ne constituent pas une urgence médicale. Cependant, le patient a le devoir d’informer un professionnel de santé lorsqu’ils persistent.
Effets secondaires rares de l’adalate
Les effets secondaires rares de l’adalate regroupent :
- Une douleur à la poitrine ;
- Une difficulté à respirer ;
- Des battements cardiaques rapides ;
- Des picotements ;
- Des signes d’une dysfonction hépatique ;
- L’augmentation brusque du volume des seins.
Les effets secondaires rares de l’adalate ne constituent pas non plus une urgence médicale. Cependant, ils doivent être pris en charge le plus rapidement possible. Sinon, ils pourraient engendrer des problèmes de santé plus graves.
Effets secondaires très rares de l’adalate
Les effets secondaires très rares de l’adalate ne sont pas nombreux. Il s’agit des signes :
- D’une crise anaphylactique ;
- D’une crise cardiaque ;
- D’une obstruction intestinale ;
- D’une inflammation cutanée.
Ces effets secondaires constituent des urgences médicales. Ils sont susceptibles d’engager le pronostic vital du patient.
