Parapharmacie

Cilostazol – Pletal : indications, effets secondaires, efficacité

La claudication intermittente est une affection qui se traduit par des sensations douloureuses dans les jambes lorsque l’on marche. Avec un bon mode de vie incluant notamment la pratique d’exercices réguliers et l’arrêt de la consommation du tabac, il est possible de soulager cette pathologie.

La claudication intermittente se guérit aussi avec des traitements médicamenteux comme le Cilostazol – Pletal. Comment agit ce produit et constituetil une solution fiable contre la claudication intermittente ? Toutes les réponses sont données ici.

Cilostazol – Pletal : Indications

La claudication intermittente est un trouble dû à une mauvaise circulation sanguine au niveau des jambes. Le sang s’agglutine dans cette partie du corps. Cela provoque des douleurs lors de la marche et empêche ainsi le malade de se déplacer sur une longue distance.

C’est justement au niveau de ce mécanisme thérapeutique que va intervenir le Cilostazol – Pletal afin d’offrir un mieux-être au patient. Concrètement, ce médicament agit en réduisant la coagulation à l’intérieur des vaisseaux jambiers. C’est en raison de cette action qu’il est qualifié d’antiagrégant plaquettaire.

Son rôle dans le traitement de la claudication intermittente consiste aussi à dilater les artères afin de permettre au sang de circuler de manière plus fluide. Cette propriété du médicament lui vaut le titre de vasodilatateur. Grâce à ce double effet du Cilostazol – Pletal, le malade est au bout de quelques semaines de traitement plus apte à se marcher sur une longue distance, et ce, sans douleur même au repos.

Par ailleurs, il est nécessaire de préciser que le Cilostazol – Pletal n’est pas une solution à adopter en première intention dans le cadre du traitement de la claudication intermittente. En effet, il n’est possible de prescrire ce produit pharmaceutique que lorsque les conseils de bon mode de vie recommandés au patient n’ont apporté aucun changement positif.

Cilostazol – Pletal : Indications posologiques

Le Cilostazol – Pletal est un médicament qui a bénéficié en février 2008 d’une autorisation de mise sur le marché européen. Il est donc commercialisé dans la plupart des pays d’Europe sous l’identité d’Ekistol et de Pletal. Ce produit est un comprimé qui s’identifie par l’inscription OG30 qu’il possède sur sa face, par son aspect plat et rond puis par sa couleur blanche.

Il est vendu sur ordonnance dans les officines en version 50 et 100 mg. Pour le traitement qui doit rigoureusement durer entre 16 et 24 semaines, il est conseillé d’utiliser la forme de 100 mg du comprimé. Ce dernier est à ingurgiter deux heures de temps après le repas du soir et celui du matin ou une trentaine de minutes avant la consommation des mets concernés.

Il y a donc deux prises par jour. Par ailleurs, pour les personnes âgées devant suivre un traitement à base de Cilostazol – Pletal, il ne s’avère pas nécessaire de modifier les doses.

Cilostazol – Pletal : Contreindications

Bien qu’il soit possible d’administrer le Cilostazol – Pletal à un patient atteint d’insuffisance hépatique, le médicament devient interdit à ce type de sujet lorsque sa pathologie est en phase modérée ou sévère. De même, il est possible de prescrire le traitement à un insuffisant rénal.

Lorsque sa maladie est de forme sévère, le Cilostazol – Pletal, le médicament lui est déconseillé. Cette proscription va également à l’endroit des individus atteints ou ayant des antécédents de :

  • Ectopie ventriculaire multifocale ;
  • Infarctus du myocarde ;
  • Fibrillation ventriculaire ;
  • Tachycardie ventriculaire ;
  • Angine de poitrine instable ;
  • Tachyarythmie grave.

L’usage du Cilostazol – Pletal est également contre-indiqué aux patients sous traitement d’anticoagulants, ayant subi une intervention coronarienne, possédant un allongement de l’intervalle QTc et prédisposés aux saignements. De même, le traitement ne peut être utilisé chez la femme enceinte.

Son efficacité chez l’enfant demeure inconnue ainsi que sa possibilité de passage dans le lait maternel. Tout compte fait, si le Cilostazol – Pletal doit être utilisé, il est recommandé d’arrêter son emploi si au bout de 6 mois de traitement la qualité de vie du patient ne s’est pas améliorée. Dans ce cas, le médecin devra prescrire une autre solution thérapeutique.

Cilostazol – Pletal : Effets secondaires

Cilostazol – Pletal

Comme la plupart des traitements médicamenteux, l’usage du Cilostazol – Pletal n’est pas sans effets nocifs sur l’organisme. La fréquence de survenue de ces derniers ne semble pas la même. Ainsi, de façon rare (chez 1 personne sur 1000), ce produit pharmaceutique peut être source de longs saignements, de pathologies rénales et d’augmentation des plaquettes sanguines.

En revanche, il provoque de façon très fréquente (chez plus d’une personne sur 10) la diarrhée, des selles anormales et des céphalées. Par contre, le médicament entraîne à une fréquence indéterminée :

  • Maladies hépatiques ;
  • Anorexie ;
  • Éruptions cutanées y compris l’eczéma ;
  • Modifications au niveau de la tension artérielle ;
  • Bouffées de chaleur ;
  • Fièvre ;
  • Acouphène ;
  • Changements au niveau de l’urine ;
  • Conjonctivite ;
  • Difficultés respiratoires.

Le patient peut également avoir de la complexité à se déplacer et présenter un sang pauvre en plaquettes, globules rouges et blancs.

Cilostazol – Pletal : Signes secondaires peu fréquents

Chez plus d’une personne sur 1000, c’est-à-dire de manière peu fréquente, le Cilostazol – Pletal peut provoquer :

  • Frissons ;
  • Douleurs ;
  • Diabète ;
  • Trouble du sommeil ;
  • Vertiges ;
  • Toux ;
  • Gastrite ;
  • Anxiété ;
  • Vertiges ;
  • Saignement ;
  • Faiblesse du sang en globules rouges ;
  • Troubles de l’irrigation sanguine du cœur ;
  • Évanouissement.

Le malade peut aussi avoir des sensations de souffle court et être atteint de toux.

Les effets nocifs fréquents du Cilostazol – Pletal

Sur 100 patients, le Cilostazol – Pletal peut entraîner chez plus d’un :

  • Troubles digestifs ;
  • Urticaire ;
  • Douleur dans la poitrine ;
  • Vomissements ou nausées ;
  • Fatigue générale ;
  • Modifications de l’apparence de la peau ;
  • Palpitations ;
  • Maux de gorge ;
  • Œdèmes.

La rhinite, l’accélération du rythme cardiaque, les flatulences et douleurs abdominales sont également incluses dans cette catégorie d’effets secondaires.

Cilostazol – Pletal : Efficacité révélée par un lot de 9 études

Suite à sa mise sur le marché, le Cilostazol – Pletal a fait l’objet de plusieurs critiques défavorables. C’est le cas par exemple de la Revue Prescrire qui dans son article numéro 302 a conclu que ce produit pharmaceutique n’était pas fiable dans le traitement de la claudication intermittente.

Des études ont bien évidemment été menées pour vérifier la véracité de ces propos et celle de tous les autres qui vont ou non dans ce sens. L’un de ces tests d’efficacité a porté sur les données issues de neuf études comparant le Cilostazol – Pletal à un placebo.

Méthodologie de l’expérience clinique

Toutes les études avaient pour méthodologie commune d’analyser l’efficacité du Cilostazol – Pletal chez des individus de plus de 40 ans souffrant de claudication intermittente depuis 24 semaines au moins. Durant 12 à 24 semaines, les patients concernés ont reçu deux fois par jour le médicament à une dose de 100 mg. Les critères de jugement étaient la :

  • Qualité de vie ;
  • Distance de marche sans douleur (DMI) évaluée sur tapis roulant ;
  • Distance de marche maximale (DMM) mesurée sur tapis également.

Le dernier critère est le principal et les deux autres sont secondaires.

Résultats suite aux comparaisons

La qualité de vie a été comparée dans six études sur les neuf recensées. De plus, ce critère a été évalué sur la base de diverses échelles à savoir :

  • Claudication Outcome Mesures (COM) qui analyse à la marche l’inconfort et la douleur ;
  • Walking Impairment Questionnaire (WIQ) qui étudie l’effet sur les vitesses de marche et les distances ;
  • SF36 qui s’est intéressé aux effets psychologiques et physiques.

Sur la base de cette échelle, il a été constaté au niveau de trois études sur les six se rapportant au critère de la qualité de vie que l’amélioration des patients sous Pletal était meilleure que celle des sujets ayant utilisé le placebo. Ce soulagement concerne particulièrement l’aspect physique.

Sur le plan psychologique, il n’y a pas eu de différence entre le groupe sous placebo et celui sous Cilostazol – Pletal. Considérant la première échelle de qualité de vie, le produit pharmaceutique a également eu de l’avance sur le comparateur. Le même résultat est constaté lorsque la deuxième échelle est prise en compte.

En se basant sur le DMI, il a été remarqué un accroissement de la distance qui est passée de 47,3 à 93,6 m. Dans le cas du DMM, l’augmentation est passée de 60,4 à 129,1 m. Suite au calcul de la moyenne des améliorations enregistrées chez tous les patients sur la base de ce critère de jugement, il s’est avéré que l’augmentation était de 42 m.

La même démarche a été adoptée au niveau des individus sous placebo. Il a en fin de compte été retenu que par rapport à ce comparateur, le Cilostazol – Pletal offre une amélioration à un taux de 100 %.

Cilostazol – Pletal : Un taux de morbidité plus réduit démontré par l’étude CASTLE

Cilostazol – Pletal

Certains des effets secondaires du Cilostazol – Pletal, notamment ceux relatifs à l’aspect cardiovasculaire peuvent conduire à la mort du patient en cas de traitement de longue durée. Une étude CASTLE a cherché à savoir si cette innocuité que possède le médicament sur le long terme est moindre ou supérieure à celle de solutions de traitement classiques.

Méthodologie et résultats de la métaanalyse

L’expérience clinique s’est spécifiquement reposée sur un total de 1435 individus de plus de 66 ans souffrant de claudication intermittente. Un groupe de 717 sujets ont reçu deux fois par jour du Cilostazol – Pletal à une dose de 100 mg. Les patients restants ont tous été mis sous placebo. Dans les deux groupes, le traitement s’est effectué sur une durée de 3 ans.

En ce qui concerne par ailleurs l’élément de jugement, il se rapporte à la mortalité du patient, et ce, quelle que soit l’origine. Il faut rappeler que certains des patients fumaient et suivaient des traitements à base d’antiinflammatoires non stéroïdiens (AINS). D’autres sont diabétiques ou hypertendus.

Les résultats de l’étude ont été recensés à la fin du traitement. Selon les données, il n’y avait pas de différence notable entre les décès enregistrés dans le groupe sous placebo et celui sous Cilostazol – Pletal. Il faut toutefois préciser que le nombre de décès intervenus dans le premier cas est de 52 alors que dans le second groupe, il était de 49.

La tolérance du Cilostazol – Pletal

Toujours dans le cadre de la même étude, les 1435 patients ont été à nouveau choisis pour tester la sécurité d’emploi du Cilostazol – Pletal. La méthodologie adoptée ici est identique à celle adoptée dans le cadre de l’évaluation de la morbidité du médicament. Il faut ajouter que l’état des individus sélectionnés n’a pas été modifié.

En ce qui concerne le critère de jugement, il repose sur la survenue des effets secondaires très fréquents et graves que provoque le Pletal. Parlant des résultats, ils révèlent que les effets nocifs du Cilostazol – Pletal sont intervenus chez 329 patients avec une répartition chez 126 dans le groupe sous placebo contre 203 au sein de la catégorie traitée avec le produit.

Cilostazol – Pletal : Une efficacité et sécurité clinique renforcée par la revue Cochrane

L’étude de la revue Cochrane porte sur les données de huit des neuf essais précédemment évoqués. Elle concerne un total de 2726 patients. En guise de rappel, il a été administré à ces derniers à une fréquence de deux fois par jour 100 mg de Cilostazol – Pletal. Les comparaisons sont faites par rapport à un placebo.

Particulièrement ici, les critères d’évaluation sont la :

  • Morbimortalité ;
  • DMI ;
  • DMM.

Sur la base du premier facteur d’étude, les analystes n’ont pas enregistré de différence entre le Cilostazol – Pletal et le placebo, notamment en ce qui concerne les effets indésirables cardiovasculaires et la morbidité cardiovasculaire.

Considérant le deuxième critère d’évaluation, les résultats font ressortir qu’il y a un dépassement de 31,1 m sous le médicament par rapport à l’amélioration offerte par le placebo. Au niveau du dernier facteur, cette augmentation est de l’ordre de 49,7 m.

Cilostazol – Pletal : Un médicament fiable et sans danger ?

Par rapport au placebo, l’efficacité du Cilostazol – Pletal est énorme. Il est donc possible de le prescrire pour le traitement de la claudication intermittente. Cependant, bien que ce médicament ne soit pas plus dangereux qu’un produit classique, il ne faut pas négliger le fait qu’il est à l’origine de divers effets secondaires.

Pour les patients destinés à utiliser ce produit, il est alors conseillé d’observer des mesures de précaution afin de minimiser les risques de toxicité du Cilostazol – Pletal.

 

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