Le système immunitaire, chargé de protéger l’organisme contre les agents externes, peut parfois subir des dérèglements et se retourner contre celui-ci. Lorsque cela se produit, on parle de maladie auto-immune. Il existe un grand nombre de maladies auto-immunes avec des caractéristiques différentes, mais qui reposent toutes sur l’attaque des cellules de l’organisme par le système immunitaire lui-même. Comment définir les maladies auto–immunes ? Quelles sont les causes les plus fréquentes de ces maladies ? Quels sont les facteurs qui déclenchent les maladies auto-immunes ? Quels moyens de traitement pour en venir à bout ?
Les maladies auto-immunes : définition
Les maladies auto-immunes se définissent comme des pathologies durant lesquelles, le système immunitaire met en place des réactions pour agresser les cellules propres de l’organisme. Ces maladies reposent essentiellement sur un dérèglement de fonctionnement du système immunitaire.
Une dérégulation du système immunitaire peut rendre ce dernier anormalement plus sensible à d’autres agents extérieurs. Le système développe alors des allergies ou même des réactions inflammatoires contre ses propres cellules ou contre des substances qui lui sont normalement inoffensives.
Dans la catégorie des maladies auto-immunes, on retrouve un nombre important, mais surtout varié de maladies telles que la sclérose en plaques, la maladie de Crohn, le diabète de type 1 et la polyarthrite rhumatoïde. Aussi diverses qu’elles puissent être, ces maladies reposent toutes sur la perte de tolérance immunologique de l’organisme face à certains de ses propres constituants.
Selon des études récentes, les maladies auto-immunes affectent environ 5 millions de personnes en France. Il faut préciser que les femmes sont les cibles majeures de ces maladies. Cependant, des traitements ont été mis en place pour freiner leur évolution. Toujours est-il qu’elles restent inguérissables.
Par ailleurs, il faut préciser que certaines maladies auto-immunes rares sont létales et peuvent être à l’origine de graves complications. Lorsque le système immunitaire est affaibli, le patient est exposé à toutes sortes de maladies.
Le mécanisme d’établissement des maladies auto-immunes
Il peut arriver que le système immunitaire perde sa tolérance au soi et commence à développer des réactions agressives vis-à-vis de ses propres cellules : c’est en cela que repose fondamentalement le mécanisme de mise en place d’une maladie immunitaire. On assiste donc à des attaques perpétrées par certains globules blancs tels que les lymphocytes autoréactifs, de façon spécifique contre des tissus et des organes.
Les anticorps normalement produits par le système immunitaire et qui ont pour mission de détruire les antigènes, commencent donc à se fixer sur les éléments de l’organisme. Le système immunitaire considère ses propres constituants comme étrangers, et met tout en œuvre pour s’en débarrasser.
À titre illustratif, on peut évoquer le cas du diabète de type 1, dans lequel le système immunitaire produit des anticorps pour détruire les cellules du pancréas, qui produisent de l’insuline. Dans le cas d’une polyarthrite rhumatoïde, la cible des anticorps est la membrane qui entoure les articulations. Les réactions inflammatoires peuvent même atteindre les ligaments et les os.
Il faut préciser que dans certaines maladies auto–immunes, des auto-anticorps ne sont pas produits : on parle alors de maladies auto–inflammatoires. Dans ces cas, ce sont des cellules immunitaires de première défense, telles que les monocytes et les macrophages, qui mettent en place des inflammations chroniques. Ceci, pour détruire les tissus tels que la peau, les articulations, le tube digestif et parfois même le système nerveux central.
Les causes des maladies auto-immunes
Autant les maladies auto-immunes sont nombreuses, autant les facteurs qui peuvent les engendrer sont divers. Mais, dans la majorité des cas, les facteurs qui déclenchent ces maladies sont d’ordres génétique, psychologique, hormonal, infectieux, environnemental, endogène ou exogène.
La piste génétique est une des plus importantes, lorsqu’il est question de la cause des maladies auto-immunes. C’est la principale raison pour laquelle, la plupart de ces maladies ont un caractère familial. C’est l’exemple parfait du diabète de type 1, qu’on retrouve chez environ 5 % des personnes apparentées d’un diabétique.
Pour ce qui est des facteurs environnementaux, de nombreuses études ont démontré qu’ils ont un impact direct sur l’écosystème digestif qui entretient des liens étroits avec le système immunitaire. Leur rôle dans le déclenchement d’une maladie auto-immune n’est donc pas des moindres.
Quelques symptômes caractéristiques des maladies auto-immunes
Il est très difficile de déterminer de manière claire les symptômes des maladies auto-immunes. En effet, ces derniers se chevauchent régulièrement et peuvent apparaître dans des conditions qui n’ont rien à voir avec les maladies auto-immunes.
Par ailleurs, chaque maladie auto-immune présente des symptômes qui lui sont propres. Dans le cas du diabète de type 1, on peut remarquer une soif extrême, de l’asthénie et une perte de poids anormale.
Pour généraliser, les symptômes des maladies auto-immunes peuvent être digestifs, urinaires, neurologiques, dermatologiques, articulaires ou encore musculo–squelettiques. Il existe tout de même un certain nombre de symptômes courants et qui s’observent dans presque toutes les maladies auto-immunes. Il s’agit essentiellement :
- Des troubles du sommeil ou insomnie ;
- Des démangeaisons dans plusieurs parties de la peau ;
- De la myalgie : les muscles endoloris ;
- Des troubles de la mémoire ;
- De la dépression ;
- Des fatigues chroniques (asthénie) ;
- De la fièvre ou pyrexie ;
- De l’apparition de sang dans les selles ;
- Des engourdissements et des picotements au niveau des mains et des pieds ;
- Des difficultés de concentration ;
- De la diarrhée ;
- De l’anémie ;
- De l’intolérance à certains aliments.
La liste n’est bien évidemment pas exhaustive. On peut aussi évoquer la prise ou la perte de poids selon le cas.
Quelques maladies auto-immunes
Les maladies auto-immunes les plus courantes sont les suivantes :
- Le diabète de type 1
Cette maladie apparaît généralement durant l’enfance ou l’adolescence. La principale caractéristique des personnes qui souffrent de cette maladie, est qu’elles ne produisent presque pas d’insuline. Ceci, parce que leur système immunitaire met en place une réaction pour détruire les cellules du pancréas qui synthétisent l’insuline.
Les facteurs poussant le système immunitaire à développer ces réactions restent encore inconnus. La vision floue, la perte de poids, l’élimination abusive d’urine et la fatigue importante, sont les principaux symptômes du diabète de type 1 ;
- La sclérose en plaques
Il s’agit d’une maladie qui affecte principalement le système nerveux central (le cerveau, les nerfs optiques et la moelle épinière). Elle est provoquée par la destruction de la myéline par le système immunitaire. Cela altère fortement les capacités du système nerveux, dont les différentes parties n’arrivent plus à communiquer.
Les symptômes de la sclérose en plaques dépendent des parties du système immunitaire affectées. Les plus courants de ces symptômes sont les engourdissements, les tremblements, les pertes d’équilibre, les spasmes, les troubles de la vue, les douleurs brèves et des fourmillements. Il est à noter que la sclérose en plaques est une maladie incurable.
- La polyarthrite rhumatoïde
Cette maladie est la forme la plus régulière des arthrites chroniques. Ses principales caractéristiques sont : une inflammation et un gonflement de nombreuses articulations. Les mains, les poignets, les genoux, les épaules, les coudes, les hanches et les chevilles, sont les cibles préférentielles de la polyarthrite rhumatoïde.
En termes de symptômes, on peut évoquer les douleurs aux articulations atteintes, la fièvre, la raideur matinale des articulations, la fatigue et un manque d’appétit.
- La maladie de Crohn
Il s’agit d’une maladie inflammatoire, dont la principale cible est le système digestif. Dans la plupart des cas, c’est au niveau de la jonction de l’intestin grêle et du côlon que l’inflammation s’installe. Toutes les tranches d’âge sont concernées par cette maladie, surtout la tranche de 10 à 30 ans.
Environ 100 000 personnes en France souffrent de la maladie de Crohn. Les douleurs abdominales et la diarrhée sont les symptômes majeurs de cette maladie. On peut aussi évoquer la perte de poids, la fatigue et des douleurs au niveau des articulations. L’intensité des symptômes dépend du niveau de gravité de la maladie.
En dehors de ces maladies qui sont les plus fréquentes, on distingue le lupus érythémateux systémique, la spondylarthrite ankylosante, le psoriasis et la maladie cœliaque.
Quels sont les traitements pour les maladies auto-immunes ?
Pour chaque maladie auto-immune, le traitement est spécifique. Il est important de préciser que les traitements visent à atténuer les symptômes, car la guérison complète des maladies auto-immunes reste encore un problème à résoudre. C’est ce qui justifie l’utilisation des antalgiques contre la douleur, des anti-inflammatoires contre les gènes musculaires et des médicaments substitutifs contre les troubles endocriniens.
Dans le cadre du traitement des maladies auto–immunes, les médicaments utilisés servent essentiellement à contrôler l’auto-immunité et à limiter la progression des symptômes. La prise de ces médicaments doit alors se faire de façon chronique. Les médicaments immunosuppresseurs tels que les corticoïdes, le méthacrylate, la ciclosporine sont les plus utilisés. Ceci, parce qu’ils ont la capacité de créer une interaction avec les effecteurs centraux du système immunitaire, pour en limiter l’activité globale.
Par ailleurs, il existe aujourd’hui de nombreuses biothérapies qui permettent de maîtriser les symptômes des maladies auto–immunes. On y a notamment recours lorsque la maladie est à une forme sévère et ne répond plus aux immunosuppresseurs.
