Santé

Purpura : causes, symptômes, diagnostic, traitements et prévention

Le purpura est une hémopathie qui se caractérise par une éruption de tâches pourpres dans la peau en raison de mini hémorragies sous-cutanées. Le sang s’échappe de petits vaisseaux sanguins, puis reste sous la peau et la muqueuse, avec un aspect d’hématome ou de points rouges. Cette maladie peut être associée au vieillissement, aux effets secondaires médicamenteux, à un traumatisme ou un prélèvement sanguin.

Cependant, le purpura peut également indiquer la présence d’une maladie sous-jacente grave notamment la méningite. Dans ces cas, une prise en charge urgente du malade (enfant comme adulte) est requise. Comment reconnaitre les formes dangereuses de ce mal ? Que faire à chaque fois qu’il se déclare ? Voici les éléments de réponse.

Purpura : causes

Les causes d’apparition du purpura sont assez variées. En effet, la maladie peut survenir sous deux formes différentes associées chacune à une cause précise. Ainsi, on distingue :

  • Le purpura thrombopénique
  • Les purpuras vasculaires

Le purpura thrombopénique

Le purpura thrombopénique revêt généralement un aspect de petites tâches (lésions pétéchiales) ou de lésions hémorragiques linéaires aux contours mal délimités (lésions ecchymotiques). Le patient présente des saignements au niveau des muqueuses (bouche, gencives, fosses nasales…). Cette forme de la maladie est liée à une diminution du nombre de plaquettes dans le sang.

En réalité, les plaquettes sont de petits éléments (encore plus fins que les globules rouges) qui limitent les saignements. Elles jouent un rôle essentiel en cas de lésion d’un vaisseau en s’agglutinant pour empêcher l’hémorragie. Ainsi, dès qu’elles sont en faible nombre dans l’organisme, la moindre égratignure peut dégénérer en saignement important.

La baisse du nombre de plaquettes peut être liée à une diminution de leur production dans la moelle osseuse (thrombopénie centrale). Dans ces cas, le purpura résulte soit d’une pathologie médullaire (atteinte de la moelle osseuse), soit de la tuberculose ou encore de la leishamanose (une maladie parasitaire).

Lorsque la baisse du nombre de plaquettes survient alors qu’elles sont déjà formées dans la moelle osseuse, on distingue deux origines possibles du mal :

  • La destruction plaquettaire
  • Une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)

La destruction plaquettaire

Elle peut être liée à un virus (rubéole, oreillons, hépatites virales, hantavirus, etc.), à un parasite tel le cas du paludisme, à une augmentation de l’activité de la rate (hypersplénisme), ou encore à une maladie auto-immune. Dans ce dernier cas spécifiquement, on parle de purpura thrombopénique immunologique ou idiopathique (PTI). Les plaquettes sanguines sont ainsi détruites par les cellules immunitaires.

Évidemment, la destruction plaquettaire a d’autres étiologies possibles notamment l’immunodépression, la prise de certains médicaments, le syndrome hémolytique et urémique… Chez la femme enceinte, les plaquettes sanguines du fœtus peuvent connaitre une agression des anticorps maternels (pendant un conflit immunologique, materno-fœtal ou une thrombopénie maternelle auto-immune) provoquant leur destruction.

Une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)

Une CIVD est un syndrome au pronostic sévère duquel résultent des phénomènes hémorragiques voire des défaillances d’organes dues à un état d’hypercoagulabilité sanguine. Il se caractérise par le développement de petits thrombus à l’intérieur de tout le système vasculaire, provoquant un épuisement des plaquettes et de tous les facteurs de coagulation nécessaires au contrôle des saignements.

Le syndrome peut apparaitre subitement ou lentement. Dans tous les cas, une prise en charge urgente dès le constat des symptômes s’avère indispensable pour éviter des complications graves pouvant conduire au décès du patient.

Les purpuras vasculaires

Si dans le cas du purpura thrombopénique, c’est bien la diminution de plaquettes qui fonde l’hémorragie ; avec les purpuras vasculaires, les causes sont différentes. En réalité, ces purpuras naissent d’une atteinte inflammatoire ou infectieuse des petits vaisseaux. Les origines de ladite atteinte peuvent notamment être une réaction allergique des vaisseaux, un virus, une bactérie ou même un médicament. Les vaisseaux sanguins atteints deviennent ainsi moins étanches et laissent passer le sang sous la peau ou les muqueuses (lors des saignements).

Parmi les purpuras vasculaires, on distingue le purpura hypergammaglobulinémique et le purpura rhumatoïde (purpura de Henoch-Schönlein) qui sont essentiellement constatés respectivement chez la femme et chez l’enfant. Le purpura hypergammaglobulinémique est caractérisé par des éruptions répétées de petites lésions palpables sur les jambes. Il est généralement associé à une maladie immunologique.

Quant au purpura rhumatoïde, il révèle le plus souvent des atteintes vaisseaux de la peau, des reins ou des intestins. Il va sans dire que l’enfant touché se plaindra de douleurs abdominales et musculaires. En général, ce purpura guérit rapidement.

Purpura : Symptômes et complications

Purpura

Les symptômes mentionnés en cas de purpura (toutes formes confondues) sont entre autres :

  • Des taches rouge pourpre (petites ou grandes et virant au brunâtre par la suite)
  • Une peau qui marque facilement
  • Des saignements et hémorragies le plus souvent sans gravité au niveau des muqueuses (bouche, gencives, fosses nasales)
  • Des règles abondantes chez les femmes
  • Présence de sang dans les selles et dans les urines
  • Des blessures (hématomes et ecchymoses)

Lorsque le purpura est d’origine infectieuse, on note aussi :

  • Un état fébrile
  • Une raideur de la nuque
  • Une grande fatigue
  • Des courbatures et des douleurs musculaires
  • Des troubles neurologiques (céphalées, confusions, vertiges, malaises, nausées, état de choc) : ceux-ci laissent souvent présumer d’une origine méningée qui peut être une urgence vitale.

Lorsqu’il s’agit d’un purpura rhumatoïde, d’autres symptômes sont encore associés comme des douleurs abdominales (crises de coliques), des gonflements (œdèmes) souvent localisés sur les chevilles et les genoux, des troubles digestifs et rénaux, etc.

Purpura : complications

Les complications du purpura concernent :

  • L’atteinte des organes
  • Les nécroses

Parlant de l’atteinte des organes, les purpuras liés à des troubles immunologiques (comme le purpura rhumatoïde de l’enfant) peuvent provoquer des lésions ailleurs qu’au niveau de la peau. Le sang sortant des vaisseaux à l’intérieur du corps peut affecter les reins, l’appareil digestif, les articulations, etc. Plus rarement, les atteintes porteront sur les poumons, les testicules, le système nerveux et la vessie.

En ce qui concerne les nécroses, elle constitue une destruction du tissu où a lieu l’hémorragie. Cette mort anormale de cellules est souvent associée à de vives douleurs ainsi qu’à une forte fièvre. Une prise en charge précoce est recommandée.

Purpura : diagnostic

Le diagnostic du purpura repose sur l’observation des symptômes et la confirmation par quelques examens. Dans ce cadre, la présence de plaques ou taches rouges, pourpres ou brunâtres sur la peau est le signe évocateur. Elles ne disparaissent pas lors d’une pression sur la peau : c’est le test de vitropression. Si le médecin soupçonne une origine liée à la méningite, il commence le traitement en urgence sans attendre les résultats d’autres examens. Rappelons-le, cette situation s’avère d’un enjeu vital pour le patient.

Dans les autres cas, l’examen sanguin permettra de contrôler le taux de plaquettes dans le sang afin de dépister une éventuelle thrombopénie. On pourra également déceler un syndrome inflammatoire à l’aide de certains marqueurs comme la CPR (Protein C Reactiv). En présence de taux anormaux de globules rouges et blancs, le médecin peut prescrire des examens complémentaires (myélogramme) pour déterminer une pathologie de la moelle osseuse.

Par ailleurs, le taux de créatine permet de dépister une éventuelle maladie rénale sous-jacente. Des tests urinaires peuvent en outre être pratiqués pour vérifier le bon fonctionnement des reins surtout en cas de symptômes associés au purpura rhumatoïde.

Purpura : traitements

Purpura

Les traitements du purpura varient en fonction de la forme de la maladie. Ainsi, on distingue :

  • Un traitement d’urgence du purpura
  • Un traitement du purpura thrombopénique
  • Un traitement du purpura vasculaire et rhumatoïde

Traitement du cas urgent de purpura

Il s’agit du purpura lié à certaines bactéries, dont le méningocoque, le streptocoque ou le staphylocoque. Cette forme est une urgence vitale pour laquelle il est recommandé de contacter rapidement le SAMU. Le médecin traitant, face aux signes évocateurs, commencera la prise en charge sans attendre la confirmation du diagnostic. Le traitement consistera à l’administration par voie intraveineuse d’un antibiotique.

Traitement du purpura thrombopénique

Étant donné la pluralité des causes possibles de cette forme, le traitement dépendra du cas contingent. Ainsi,

  • En cas d’infection, il s’agira d’éliminer l’agent pathogène par des antibiotiques (bactéries) ou des antifongiques (parasites),
  • En cas de déficit plaquettaire d’origine auto-immune, on essayera d’augmenter le nombre de plaquettes dans le sang par la prise de corticoïdes ou d’injections immunoglobulines.

Pour les cas chroniques, l’ablation de la rate permettra de traiter définitivement le mal. Cette mesure devra se compléter par des biothérapies.

Traitement du purpura vasculaire et rhumatoïde

Selon les symptômes, le traitement pourra consister à prendre simplement du repos ou à utiliser des stéroïdes et immunosuppresseurs. Cette dernière mesure est controversée, même elle peut toujours s’envisager en cas d’atteintes rénales ou gastro-intestinales.

Purpura : Prévention

La prévention ne concernera pas les anticipations de la survenance de la maladie. En effet, il est difficile d’adopter une approche préventive par rapport à la fragilité des petits vaisseaux sanguins de la peau. Cependant, on peut prévenir les complications dès que le mal se déclare. Il faut dans cette dynamique éviter les traumatismes, même les plus minimes à l’instar de frottements ou de strictions (par les élastiques de vêtements par exemple).

En outre, il importe d’adopter et de conserver une bonne hygiène de vie afin de retarder le vieillissement des tissus. Enfin, lorsque le purpura présente des tâches d’un diamètre supérieur à 3 millimètres, une prise en charge d’urgence doit être sollicitée pour déclencher un traitement antibiotique contre la bactérie en cause.

 

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