Santé

Autisme chez l’enfant :  causes, symptômes et traitements

L’autisme est l’un des troubles de neurodéveloppement les plus répandus au monde. Il commence généralement durant l’enfance et peut induire d’énormes conséquences sur la qualité de vie. Socialement, psychologiquement et en termes d’autonomie, la vie des victimes est affectée. Bien qu’il s’agisse d’un trouble qu’on ne peut pas guérir, un diagnostic réalisé le plus tôt possible offre de meilleures chances de prise en charge. Les causes de l’autisme peuvent être d’ordre génétique, psychologique ou encore environnemental. Quelles sont les causes et manifestations de l’autisme ? Quelles sont les dispositions à prendre pour offrir une qualité de vie optimale pour les autistes ?

Qu’est-ce que l’autisme infantile ?

L’autisme est un trouble du développement neurologique. Il consiste en un ensemble d’altérations du cerveau, qui touchent l’enfant avant sa naissance. Ces altérations peuvent être dans plusieurs domaines comme le langage, la motricité, la perception, les interactions sociales et bien d’autres. L’autisme infantile en particulier, a été qualifié comme tel pour la première fois par Leo Kanner. Ce pédopsychiatre est celui qui a réussi à distinguer que l’autisme chez l’enfant ne revêt pas les mêmes manifestations que l’autisme en général. L’autisme est une maladie qui peut prendre des formes très variées. Il existe en effet de nombreuses catégories différentes d’autisme.

Quels sont les différents types d’autisme ?

Il existe plusieurs types d’autisme, avec chacun ses caractéristiques.

Le syndrome d’Asperger

Ce syndrome est une forme d’autisme qui touche environ 350 000 à 600 000 personnes dans le monde. C’est un syndrome qui fait partie des maladies qui touchent les enfants dès la naissance ou avant. Cette pathologie est d’origine neurologique, mais aussi biochimique. Elle est aussi associée à des facteurs génétiques, en raison du nombre important de gènes qui interviennent dans son développement.

Cette variante de l’autisme a la particularité de conserver l’intelligence de la personne touchée, malgré les troubles endurés par son cerveau. Les personnes touchées par cette maladie ont très souvent des difficultés sociales et n’arrivent pas à interagir convenablement. Le syndrome d’Asperger est resté sans traitements efficaces jusqu’à ce jour, malgré les nombreux efforts consentis à cette fin.

Le syndrome de Rett

Ce syndrome est lui aussi une variante de l’autisme. Le syndrome de Rett consiste en un désordre neurologique aggravé. Ce désordre résulte en général d’une mutation qui affecte l’un des gènes situés sur le gonosome X. Ce qu’il faut savoir sur cette mutation, c’est qu’elle n’est pas héréditaire.

En effet, des parents totalement sains peuvent donner naissance à des enfants souffrant d’une pareille pathologie. Il est donc établi qu’elle résulte d’un simple hasard, survenu lors du brassage chromosomique. Ce syndrome s’attaque principalement aux filles. Cependant, il n’est pas rare de voir certains garçons en souffrir.

Le syndrome désintégratif de l’enfance

Il s’agit d’un trouble envahissant du développement qui est assez rare. Cette maladie, comme tous les autres types d’autisme, se manifestent généralement avant l’âge de 3 ans. La particularité de cette variante de l’autisme, c’est qu’elle n’affecte pas directement le comportement de l’enfant.

En effet, le syndrome désintégratif fait plutôt perdre à l’enfant les aptitudes que ce dernier a acquises au bout de deux années de développement normal. Les manifestations de la maladie sont nombreuses et assez variées. Elles peuvent aller d’une perte de la parole à un des problèmes d’interactions sociales ou encore d’incontinence. Les symptômes spécifiques à l’autisme en général, peuvent aussi se manifester chez les personnes souffrant de cette maladie.

L’autisme est une maladie englobante et particulièrement complexe, qui peut se subdiviser en plusieurs autres pathologies. Les variantes présentées ci-dessus constituent avec l’autisme infantile, les principales formes d’autisme qui existent. Cependant, on peut ajouter à cette liste l’autisme atypique. Elle est comme son nom l’indique, une forme anormale et très rare de l’autisme.

Les principales causes de l’autisme infantile

Les causes de l’autisme sont assez nombreuses, mais on peut en ressortir trois principales.

Les causes génétiques

De nombreuses études ont été menées dans l’optique de mieux cerner l’autisme infantile. Certaines de ces expériences ont porté sur des jumeaux monozygotes et dizygotes, afin de pouvoir identifier avec précision les gènes responsables de cette maladie. Ces études ont révélé que les jumeaux monozygotes sont beaucoup plus touchés par l’autisme que les jumeaux dizygotes.

De plus, il a été constaté que plusieurs autres pathologies partageaient les mêmes zones chromosomiques avec l’autisme. Une analyse croisée de ces deux résultats a permis aux chercheurs de confirmer que l’autisme a bel et bien une origine génétique. Cependant, ils sont encore incapables de désigner avec exactitude les gènes responsables de cette maladie.

Les causes biochimiques

De nombreuses études ont permis d’établir que les enfants atteints d’autisme sont enclins à plusieurs troubles biochimiques. Le trouble qui est revenu le plus souvent chez ces enfants est un dysfonctionnement des neurotransmetteurs. En effet, de nombreuses molécules et hormones sont présentes dans des proportions démesurées chez les enfants autistes. Il s’agit des molécules comme :

  • La sérotonine ;
  • Les béta endorphines ;
  • L’adrénaline ;
  • La noradrénaline ;
  • La dopamine.

La présence en excès de ces molécules dans l’organisme des enfants autistes, confirme leur implication dans le développement de la maladie. Cependant, parmi ces substances, il y en a une qui est particulièrement indexée comme étant responsable de l’autisme. Il s’agit du béta-endorphine.

En effet, cette dernière est présente en grande quantité dans le gluten et les produits laitiers. Les enfants qui consomment beaucoup de ces produits peuvent donc facilement développer une surproduction de béta-endorphine. Cela les rend plus enclins à l’autisme.

Les causes neurologiques de l’autisme

À travers une série de tests et une longue période d’observation, certains chercheurs ont pu déceler des troubles neurologiques chez les enfants autistiques. Le principal trouble observé chez ces enfants est la macrocéphalie. Il s’agit d’une pathologie neurologique qui se manifeste par une augmentation du volume de la boite crânienne. Cette augmentation affecte toutes les régions du cerveau, dont le cervelet.

Le dysfonctionnement de ce dernier entraine de lourdes conséquences sur le développement neurologique de l’enfant. Cela peut se justifier par le fait que le cervelet est responsable de nombreux rôles au sein de l’organisme. Le cervelet s’occupe en effet de tâches comme :

  • L’intégration des informations tactiles et de la sensibilité profonde ;
  • Le développement du sens de l’orientation dans l’espace ;
  • La régulation du tonus ;
  • La coordination et le renforcement des muscles.

En dehors du cervelet, des zones importantes du cerveau comme le système limbique, les zones corticales et le corps calleux sont aussi affectées. Les anomalies affectant ces parties du cerveau entraînent des troubles comportementaux et d’autres types de troubles chez l’enfant autiste.

Hormis les causes présentées ci-dessus, d’autres causes peuvent expliquer l’autisme chez l’enfant. Il y a notamment les causes d’origine cognitive.

Les symptômes de l’autisme chez l’enfant

Il existe de très nombreux symptômes qui caractérisent l’autisme chez l’enfant. Ces symptômes sont de différents ordres.

Les symptômes d’ordres gustatifs et olfactifs

Il a été constaté que les enfants souffrant d’autisme ont des rapports particuliers avec le goût et l’odorat. Les troubles olfactifs et gustatifs ne sont pas les principaux symptômes permettant de caractériser l’autisme chez l’enfant. Néanmoins, en y accordant un peu plus d’attention, on peut facilement constater que les enfants autistes se distinguent des enfants normaux.

Cette distinction s’opère sur la base selon laquelle, les enfants autistes ressentent le goût et l’odeur d’une manière beaucoup plus excessive. C’est ce qui explique le fait que ces enfants préfèrent les nourritures douces et ne supportent pas du tout les repas un peu trop épicés.

Les symptômes d’ordre visuel

Les enfants autistes se distinguent clairement des autres, par la présence chez eux de nombreuses pathologies affectant la vue comme :

  • La myopie ;
  • L’hypermétropie ;
  • Le strabisme ;
  • L’astigmatisme.

Toutefois, ce qui attire beaucoup plus l’attention chez les enfants autistes, ce sont plutôt les anomalies du regard. Il s’agit d’une difficulté située au niveau du contact et de la poursuite oculaire d’un objet qui est en mouvement.

En effet, les enfants souffrant d’autisme ont une grande difficulté à pouvoir regarder quelqu’un dans les yeux. Ils préfèrent donc avoir un regard périphérique. Cela affecte les comportements affectifs et relationnels de ces derniers, car ils sont incapables d’établir un quelconque contact visuel. Il résulte aussi de cette difficulté une altération de la poursuite oculaire chez l’enfant autiste. Ce qui signifie que ce dernier est incapable de suivre du regard un objet ou une personne.

Les enfants autistes sont donc plus aptes à suivre un mouvement lent, plutôt qu’un mouvement rapide. C’est d’ailleurs ce constat qui a permis de formuler l’hypothèse selon laquelle, ralentir le mouvement environnant permettrait à l’enfant autiste d’améliorer ses relations sociales.

De plus, les enfants autistes sont beaucoup attirés par les objets lumineux. La vue de ce type d’objet leur permet de se sentir en sécurité et de réduire ainsi leur comportement hypnotique et anxieux.

Les symptômes d’ordre auditif

Les enfants autistes, à l’inverse des autres enfants, ne se sentent pas du tout à l’aise dans les endroits bruyants. Ces derniers sont caractérisés par une hypersensibilité auditive. Ce qui fait qu’ils perçoivent les bruits et les sons d’une manière beaucoup plus forte, voire agressive. Il s’agit ainsi des troubles discriminatoires auditifs.

À titre d’illustration, un enfant autiste peut facilement distinguer le son émis par le klaxon d’un camion qui se trouve à des centaines de mètres. De plus, il est capable de réaliser cette prouesse tout en restant dans un milieu où il y a d’autres bruits plus ou moins forts.

Être en proie à ce type de discrimination auditive expose l’enfant autiste à un certain nombre de dangers. Il s’agit de dangers comme des crises de colère, l’automutilation, ou encore, un comportement social inadapté.

De nombreux parents ayant des enfants autistes souhaitent savoir pourquoi l’enfant perçoit certains sons au détriment d’autres. D’autres parents se demandent si leur enfant est sourd ou non. En effet, l’enfant autiste semble, pour la plupart du temps, souffrir de surdité. Cependant, ce constat s’explique plutôt par le fait que les enfants autistes sont très souvent stoïques à la plupart des sons.

Par ailleurs, il y a certains sons qui suscitent une réaction de leur part. Ces sons peuvent même être des sons familiers parfois. Des sons auxquels ils sont habitués en temps normal, mais qui peuvent parfois les faire sursauter, en les plongeant dans un état d’angoisse profonde.

Les symptômes d’ordre tactile

Le système tactile de l’enfant autiste diffère de celui des autres enfants en de nombreux points. Les enfants autistes ont un comportement tactile assez particulier vis-à-vis de certains objets ou de certaines matières en général.

Par exemple, l’enfant autiste peut avoir du mal à entrer en contact physiquement avec certaines matières. De plus, ces derniers ont une sensibilité anormale à certains endroits du corps. Ainsi, l’enfant autiste peut ressentir une douleur systématique, s’il est touché à tel ou tel endroit de son corps et ceci sans raison apparente. Ces enfants peuvent donc mal accepter certains gestes anodins, voire affectifs comme les câlins ou les étreintes.

Les symptômes d’ordre vestibulaire

En ce qui concerne le système vestibulaire des enfants autistes, il ne fait pas exception aux dysfonctionnements précédemment cités. Ce dernier est en effet atypique et différent de celui des enfants ordinaires.

En outre, un enfant autiste se sent particulièrement mal à l’aise dans une balançoire. Cela pourrait même lui donner des nausées. Il ressent un sentiment d’insécurité, lorsque son pied n’est plus en contact avec le sol.

La synesthésie

La synesthésie est un élément qui caractérise la plupart des enfants souffrant d’autisme. Il s’agit d’une anomalie sensorielle qui fait apparaître chez l’enfant autiste, une seconde perception sensorielle. Cette seconde zone de perception sensorielle se manifeste souvent à deux endroits.

Elle se manifeste soit à un endroit autre que la zone du corps excitée ou dans un domaine sensoriel qui diffère de celui auquel le stimulus est relié. Il existe plusieurs formes de synesthésie notamment : la synesthésie bimodale, la synesthésie multimodale et celle cognitive.

Les traitements de l’autisme infantile

À ce jour, il n’existe pas encore de traitement fiable pouvant guérir l’autisme. Cependant, il existe de nombreux procédés thérapeutiques utilisés pour atténuer les symptômes de la maladie, notamment les troubles sensoriels.

L’éducation cognitive

L’éducation cognitive est une méthode thérapeutique qui s’inspire de trois domaines différents à savoir : la psychologie cognitive, la neuropsychologie et la psychologie du développement infantile. L’objectif principal de cette méthode est sous deux angles.

D’une part, elle cherche avec précision les déficiences dont souffre le système cérébral de l’enfant malade. D’autre part, elle veut définir les barrières cognitives auxquelles l’enfant malade est limité. Il s’agit donc d’un traitement qui cherche à s’adapter le plus possible aux besoins cognitifs de l’enfant.

L’analyse comportementale appliquée

Il s’agit d’une approche comportementale. C’est une thérapie qui a été élaborée en s’inspirant de la théorie du conditionnement opérant de Skinner. L’analyse comportementale est une intervention qui doit se faire de façon précoce et intensive pour de meilleurs résultats.

À cet effet, elle est pratiquée sur les patients pendant une durée de 30 à 40 heures par semaine. Le traitement s’étend sur une durée de trois années au minimum. Elle est menée principalement sur des enfants en bas-âge.

La thérapie par le jeu interactif

Cette thérapie a pour but d’aider l’enfant à établir un contact visuel. Pour y arriver, un adulte ou toute personne en état de mener la thérapie doit se mettre dans une position où son regard est à la portée de l’enfant. Cette méthode a le mérite de tisser un lien affectif entre l’enfant et la personne qui la pratique sur lui.

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