HomeSantéAutisme : symptômes, étiologie, diagnostic et traitement

Autisme : symptômes, étiologie, diagnostic et traitement

Publié le

spot_img

L’autisme est un trouble neu­ro­dé­ve­lop­pe­men­tal com­plexe qui se mani­feste le plus sou­vent pen­dant la petite enfance (dès l’âge de 3 ans). Dans la plu­part des cas, les pro­blèmes qu’il entraîne per­sistent pen­dant toute la vie.

Aujourd’hui, il désigne un ensemble de troubles du déve­lop­pe­ment sus­cep­tibles d’avoir des réper­cus­sions sur les com­pé­tences sociales et sur la com­mu­ni­ca­tion. Cet ensemble est connu sous l’appellation « trouble du spectre autis­tique ».

Bien qu’il n’existe pas de cause pro­fonde connue, l’autisme néces­site un diag­nos­tic pré­coce et un trai­te­ment adé­quat. Voi­ci alors tout ce qu’il fau­drait savoir sur ce trouble.

Autisme : définition

L’autisme est un trouble du déve­lop­pe­men­tal neu­ro­psy­chique per­ma­nent qui affecte prin­ci­pa­le­ment la façon dont les vic­times inter­agissent et com­mu­niquent avec les autres. Il existe plu­sieurs formes d’autisme, cha­cune avec ses carac­té­ris­tiques. Alors, les cher­cheurs ont trou­vé plus juste de par­ler de troubles du spectre de l’autisme (TSA).

La pre­mière uti­li­sa­tion du mot « autisme » remonte au début du XXe siècle. En 1912, le psy­chiatre Eugen Bleu­ler a uti­li­sé ce terme pour défi­nir les symp­tômes asso­ciés à la schizophrénie.

Vers la fin des années 90, une socio­logue aus­tra­lienne, Judy Sin­ger, atteinte du syn­drome d’Asperger (TSA) invente le terme « neu­ro­di­ver­si­té ». Elle défi­nit ain­si tous ces troubles qui entrent dans le cadre de ceux du spectre de l’autisme.

Pour expli­quer cette neu­ro­di­ver­si­té des expres­sions telles que « déve­lop­pe­ment neu­ro­lo­gique aty­pique » ou « neu­ro­pa­thie » sont nés.

Cepen­dant, que sont en réa­li­té les troubles neu­ro­dé­ve­lop­pe­men­taux ? Ils dési­gnent des affec­tions qui se mani­festent dès la petite enfance. Celles-ci se carac­té­risent géné­ra­le­ment par un retard dans le déve­lop­pe­ment sur le plan per­son­nel, social, sco­laire ou pro­fes­sion­nel.

Par ailleurs, en ce qui concerne la pré­va­lence de ce trouble, les études réa­li­sées ont per­mis de faire des esti­ma­tions. En France, envi­ron 8000 enfants atteints d’autisme naissent chaque année soit 1 per­sonne sur 100. Aus­si, il y aurait plus de gar­çons autistes que de filles autistes (quatre fois plus). Cepen­dant, quelques recherches récentes sug­gèrent que ces der­nières ne mani­festent pas l’autisme de la même manière que les garçons.

Autisme : symptômes

Les symp­tômes de l’autisme peuvent varier d’une per­sonne autiste à l’autre. Tou­te­fois, on peut dire que les vic­times ne com­mu­niquent, n’interagissent, ne se com­portent, ni n’apprennent de la même manière que les autres.

Signes avant-coureurs

Les signes avant-cou­reurs peuvent géné­ra­le­ment indi­quer un début d’autisme chez un enfant. Il est donc impor­tant que les parents y prêtent une grande atten­tion. En effet, une per­sonne autiste :

  • Ne peut répondre à son nom dès l’âge de 12 mois ;
  • Ne peut mon­trer d’objets pour expri­mer son inté­rêt pour quelque chose dès ses 14 mois (mon­trer un avion en plein vol) ;
  • Ne peut faire sem­blant lorsqu’elle joue dès ses 18 mois (nour­rir une pou­pée par exemple) ;
  • À du mal à com­prendre les sen­ti­ments des autres ou à leur parler ;
  • Répète sans cesse des mots ou des phrases ;
  • Se balance ou tourne sur elle-même ;
  • À des réac­tions inha­bi­tuelles face au goût ou aux odeurs (dans cer­tains cas aux regards des autres et aux sons).

Outre ces signes, les per­sonnes autistes s’attachent à tout ce à quoi elles portent un inté­rêt (obses­sion). De plus, elles se fâchent même pour des chan­ge­ments insignifiants.

Symptômes liés à la communication

Les per­sonnes atteintes de l’autisme ou du TSA ont des capa­ci­tés de com­mu­ni­ca­tion diverses. Cer­taines peuvent bien par­ler, d’autres non ou très peu. Néan­moins, la plu­part ont des retards dans le déve­lop­pe­ment de la parole et du lan­gage. Elles peuvent inver­ser les pro­noms, par exemple, elles disent « vous » au lieu de « je ». De plus, elles ne par­viennent pas à mon­trer un objet ou à regar­der celui qu’on leur montre.

Elles font peu de gestes ou très peu (faire un au revoir de la main). Les vic­times de l’autisme parlent sur un ton qui semble mono­tone et uni­forme. En effet, elles n’ont pas la capa­ci­té de l’adapter aux situa­tions qui se pré­sentent à elles. Elles ne peuvent pas répé­ter un ensemble de phrases ou de mots.

Par ailleurs, les per­sonnes autistes ont ten­dance à inter­pré­ter lit­té­ra­le­ment tout ce qu’elles entendent. Aus­si, elles ne peuvent recon­naître un dic­ton ou une phrase avec un ton sar­cas­tique ou humo­ris­tique. Elles com­mu­niquent éga­le­ment en mots simples plu­tôt qu’en des phrases.

En outre, elles pré­sentent un dés­in­té­res­se­ment géné­ral face aux câlins ou aux gestes de ten­dresse de leurs parents ou de leur entou­rage. Elles sont capables de répondre de façon agres­sive ou colé­rique sans rai­son par­ti­cu­lière. Outre cela, les vic­times pré­fèrent jouer seules et évitent le contact visuel.

Lors des évè­ne­ments heu­reux tels que les fêtes d’anniversaire, elles ne s’amusent pas comme les autres. Pour cette rai­son, elles n’ont presque pas d’amis et ne peuvent expri­mer leurs émo­tions ni recon­naître celles des autres.

Symptômes liés à l’interaction sociale

Les troubles sociaux sont par­mi les symp­tômes les plus cou­rants de l’autisme. Géné­ra­le­ment, les enfants nor­maux sont très inté­res­sés par le monde et les gens qui les entourent. Au pre­mier anni­ver­saire, ils inter­agissent avec les autres en regar­dant dans leurs yeux, en copiant des mots et des actions. Ils font éga­le­ment des gestes simples comme applau­dir et saluer. De plus, ils montrent un inté­rêt pour les jeux de socié­té.

En revanche, les jeunes enfants atteints de troubles du spectre autis­tique peuvent avoir des dif­fi­cul­tés à apprendre à inter­agir avec les autres. Cer­tains ne montrent aucun inté­rêt pour eux. D’autres peuvent sou­hai­ter avoir amis, mais ne savent pas com­ment tis­ser des liens.

De nom­breux enfants atteints d’autisme ont de grandes dif­fi­cul­tés à apprendre à par­ta­ger. Cela peut bien évi­dem­ment avoir des consé­quences sur les autres enfants qui les entourent.

Par ailleurs, les per­sonnes atteintes de TSA sont extrê­me­ment sen­sibles au contact phy­sique. Cer­taines per­sonnes déve­loppent éga­le­ment de l’anxiété et de la dépression.

Tous ces symp­tômes peuvent affec­ter leurs rela­tions avec les autres et cela devient plus dif­fi­cile à gérer.

Comportements et intérêts inhabituels

De nom­breuses per­sonnes atteintes d’autisme ont des inté­rêts ou des com­por­te­ments inha­bi­tuels. À titre illus­tra­tif, elles alignent des jouets et portent un inté­rêt par­ti­cu­lier à une par­tie de ces objets. Aus­si, elles peuvent pas­ser beau­coup de temps à agi­ter les bras de manière répé­tée ou à balan­cer leur corps d’un côté à l’autre. Elles peuvent allu­mer et éteindre une lumière à plu­sieurs reprises ou faire tour­ner les roues d’une petite voi­ture. Ces com­por­te­ments sont connus sous le nom « auto­sti­mu­la­tion ».

Les per­sonnes atteintes de TSA réus­sissent bien sou­vent dans la rou­tine. Néan­moins, on peut par­fois noter un chan­ge­ment, comme un arrêt inat­ten­du entre la mai­son et l’école. En plus, elles peuvent perdre le contrôle d’elles-mêmes et s’effondrer ou avoir une crise de colère, sur­tout dans un endroit étran­ger. Cela peut sem­bler gênant ou dif­fi­cile pour les autres. En effet, cer­tains autistes essaient de se mirer à tra­vers n’importe quelle sur­face de verre qu’ils ren­contrent. Ils peuvent tous aus­si regar­der la même vidéo encore et encore. Un obs­tacle à ce genre de rou­tine pour­rait pro­vo­quer une frus­tra­tion et une grande colère chez ces personnes.

Autres symptômes

Cer­taines vic­times atteintes d’autisme pré­sentent d’autres symp­tômes, tels que :

  • L’hyperactivité ;
  • L’impulsivité ;
  • Le com­por­te­ment agressif ;
  • L’automutilation ;
  • La capa­ci­té d’attention réduite ;
  • Les habi­tudes ali­men­taires et de som­meil atypique ;
  • Les réac­tions émo­tion­nelles inhabituelles.

Les vic­times d’autisme peuvent réagir exces­si­ve­ment ou trop peu à un bruit fort. Elles se limitent à cer­tains types d’aliments ou ingèrent des choses non comes­tibles, comme de la pous­sière ou des cailloux. Il peut en résul­ter des troubles tels que la consti­pa­tion ou la diar­rhée chro­nique.

Pour finir, les experts asso­cient l’autisme à des habi­tudes de som­meil étranges. De plus, les per­sonnes autistes peuvent ne pas mon­trer de peur dans des cir­cons­tances dan­ge­reuses. Par contre, elles sont très effrayées par des objets ou des évè­ne­ments inoffensifs.

Par ailleurs, par­mi ces per­sonnes, cer­taines ont un quo­tient intel­lec­tuel (QI) infé­rieur à la moyenne et de faibles capa­ci­tés d’apprentissage. D’autres en revanche ont une intel­li­gence nor­male et, par­fois, cer­taines com­pé­tences particulières.

Autisme : étiologie

Autisme

Jusqu’à ce jour, il n’existe pas de cause pro­fonde connue de l’autisme. Cepen­dant, des études réa­li­sées sur quelques enfants autistes ont sug­gé­ré qu’il y aurait une série de causes orga­niques asso­ciées à d’autres causes secon­daires psy­cho­lo­giques et envi­ron­ne­men­tales. Le trouble évo­lue dès les pre­miers mois de la vie, de manière dif­fé­rente en com­pa­rai­son avec un enfant normal.

Par ailleurs, les don­nées issues de la recherche neu­ro­bio­lo­gique sont diver­si­fiées et sug­gèrent qu’il existe des sous-groupes avec des lésions dif­fé­rentes. En dépit de tout cela, il n’existe pas de théo­rie par­ta­gée capable d’expliquer le spectre autis­tique. Des études expé­ri­men­tales récentes ont tou­te­fois per­mis de dis­tin­guer quelques causes et fac­teurs de risques à savoir :

  • Les fac­teurs génétiques ;
  • La bio­chi­mie ;
  • Les alté­ra­tions struc­tu­relles et fonc­tion­nelles du sys­tème ner­veux central ;
  • Les autres hypo­thèses sur les causes contri­bu­tives de l’autisme.

Les facteurs génétiques

Ce sont les fac­teurs consi­dé­rés comme les plus impli­qués dans l’étiologie de l’autisme. En réa­li­té, on retrouve ce trouble chez les frères et sœurs d’enfants autistes. Aus­si, les membres de la famille non affec­tés ont ten­dance à par­ta­ger des troubles cog­ni­tifs et lin­guis­tiques sous une forme moins grave.

L’incidence éle­vée notée chez le sexe mas­cu­lin pour­rait éga­le­ment être attri­buée à des ano­ma­lies de chro­mo­somes. On peut ren­for­cer cette théo­rie par le fait que la sévé­ri­té des mani­fes­ta­tions symp­to­ma­tiques est tou­jours liée au sexe.

Les alté­ra­tions géné­tiques peuvent être consi­dé­rées comme une com­po­sante impor­tante de l’étiologie mul­ti­fac­to­rielle de l’autisme.

Par ailleurs, d’autres recherches ont mon­tré que les gènes impli­qués jouent un rôle dans le déve­lop­pe­ment du cer­veau. Cer­tains pro­duisent des pro­téines qui agissent sur la pro­duc­tion, la crois­sance et l’organisation des neu­rones. D’autres, au contraire, pro­duisent des pro­téines impli­quées dans le déve­lop­pe­ment des synapses céré­brales. Tou­te­fois, le méca­nisme par lequel ils sont res­pon­sables de l’autisme demeure encore inconnu.

La biochimie

Cer­tains auteurs ont por­té leur atten­tion sur le sys­tème dopa­mi­ner­gique et sur celui des opioïdes endo­gènes. L’autisme serait asso­cié à une carence en dopa­mine, qui pour­rait être due, entre autres à :

  • une inca­pa­ci­té des cel­lules ner­veuses à pro­duire de la dopamine ;
  • une inca­pa­ci­té de la dopa­mine à rem­plir sa fonc­tion en rai­son d’inhibiteurs ;
  • un faible nombre de récep­teurs dopaminergiques.

Un fonc­tion­ne­ment inadé­quat du sys­tème dopa­mi­ner­gique pour­rait donc jus­ti­fier quelques prin­ci­paux symp­tômes de l’autisme. En effet, il exerce un contrôle sur les sys­tèmes de l’attention et des fonc­tions per­cep­tives, motrices, com­mu­ni­ca­tives, émo­tion­nelles et comportementales.

En outre, une série d’études émet l’hypothèse que des ano­ma­lies du sys­tème opioïde endo­gène entraînent quelques com­por­te­ments asso­ciés à l’autisme.

Les altérations de la structure et des fonctions du système nerveux central

À tra­vers de nom­breuses études, les cher­cheurs ont pu retrou­ver des ano­ma­lies du sys­tème ner­veux cen­tral chez quelques per­sonnes autistes. Celles qu’ils ont réa­li­sées avec la tomo­gra­phie axiale infor­ma­ti­sée (tomo­den­si­to­mé­trie) ont révé­lé diverses alté­ra­tions mor­pho­lo­giques non spé­ci­fiques. On peut notam­ment citer les dila­ta­tions uni­la­té­rales ou bila­té­rales des ven­tri­cules laté­raux et du qua­trième ven­tri­cule du cerveau.

Au cours des autres études, ces spé­cia­listes ont employé des tech­niques d’évaluation comme le PET scan et l’IRM. Ces recherches ont éga­le­ment mis en évi­dence des preuves directes de patho­lo­gie céré­brale chez de nom­breuses vic­times de l’autisme.

Les don­nées les plus impor­tantes concer­naient une aug­men­ta­tion du méta­bo­lisme céré­bral et cer­taines alté­ra­tions au niveau du sys­tème lim­bique et du cervelet.

Autres hypothèses

Pen­dant la gros­sesse, l’exposition de la mère au virus de la rubéole, à la tha­li­do­mide et à l’acide val­proïque est une cause connue d’autisme. Néan­moins, aucune étude n’a encore per­mis de confir­mer si ce trouble sur­vient après une expo­si­tion à ces agents pathogènes.

La recherche de nou­velles causes envi­ron­ne­men­tales de l’autisme secon­daire s’est prin­ci­pa­le­ment concen­trée sur les vac­ci­na­tions infan­tiles. Pour ce faire, les cher­cheurs ont étu­dié les vac­cins et le mer­cure pré­sent dans le thi­mé­ro­sal (exci­pient uti­li­sé comme conser­va­teur dans cer­taines vac­ci­na­tions de rou­tine). La conclu­sion était qu’il n’y aurait aucune preuve scien­ti­fique d’une rela­tion entre les vac­cins et l’autisme.

Autisme : diagnostic

Le diag­nos­tic de l’autisme néces­site l’observation du com­por­te­ment et du déve­lop­pe­ment de la vic­time. En règle géné­rale, le spé­cia­liste peut le poser en deux ans. Dans les cas sus­pects, le patient est sou­mis à des tests consis­tant en des jeux de simu­la­tion de cer­taines situa­tions. Cela per­met d’observer ses réactions.

Il convient de pré­ci­ser que le spé­cia­liste se sert des cri­tères indi­qués dans les deux prin­ci­paux manuels de référence :

  • Le Manuel diag­nos­tique sta­tis­tique des troubles men­taux (DSM), rédi­gé par l’American Psy­chia­tric Asso­cia­tion (Asso­cia­tion amé­ri­caine de la Psychiatrie) ;
  • La Clas­si­fi­ca­tion inter­na­tio­nale des mala­dies (CIM) rédi­gée par l’OMS.

Le pro­ces­sus de diag­nos­tic peut éga­le­ment inclure l’utilisation d’instruments tels que l’Autism Diag­nos­tic Obser­va­tion Sche­dule et l’Autism Diag­nos­tic Inter­view dans la ver­sion révi­sée. Ils sont utiles pour mettre en évi­dence tout symp­tôme de ce trouble au cours des étapes fon­da­men­tales de la croissance.

Le DSM et le CIM ont d’ailleurs per­mis de clas­ser les troubles du spectre de l’autisme.

Classification des troubles de l’autisme

D’après la 10e édi­tion de la CIM et la 4e du DSM, les troubles asso­ciés de l’autisme sont :

  • Le syn­drome de Rett ;
  • Le syn­drome d’Asperger ;
  • Trouble dés­in­té­gra­tif de l’enfance ;
  • Trouble enva­his­sant du déve­lop­pe­ment non spé­ci­fié (TED-NS).

Depuis la der­nière édi­tion du DSM (5e édi­tion), les pra­ti­ciens défi­nissent ces troubles comme des « troubles du spectre autis­tique ». Dans tous les cas, il s’agit de pro­blèmes dus au retard du déve­lop­pe­ment. On peut les asso­cier à des com­por­te­ments inha­bi­tuels. Tou­te­fois, il convient de pré­ci­ser que les cher­cheurs ont exclu le syn­drome de Rett de la catégorie.

Diagnostic chez les enfants

Le diag­nos­tic chez les plus jeunes enfants peut se dérou­ler en deux phases.

Phase 1

Pen­dant cette phase, le pédiatre contrôle régu­liè­re­ment la san­té de l’enfant. Les expé­riences et les pré­oc­cu­pa­tions des parents sont très impor­tantes dans le processus.

En réa­li­té, par­fois, le méde­cin enquê­te­ra sur les com­por­te­ments de l’enfant en posant des ques­tions aux parents. Par la suite, il pro­cède à une obser­va­tion directe. Lorsque la vic­time pré­sente des troubles de déve­lop­pe­ment au cours de ce pro­ces­sus, elle peut pas­ser à la deuxième étape.

Phase 2

Ici, il est néces­saire de faire une éva­lua­tion appro­fon­die réa­li­sée par une équipe de méde­cins et autres pro­fes­sion­nels spé­cia­li­sés dans le diag­nos­tic des TSA. Celle-ci peut com­prendre un pédiatre du déve­lop­pe­ment ; c’est-à-dire qu’un méde­cin spé­cia­li­sé en déve­lop­pe­ment de l’enfant. Aus­si, l’équipe se com­pose d’un psy­cho­logue ou d’un psy­chiatre pour enfants (spé­cia­listes du déve­lop­pe­ment du cer­veau et du com­por­te­ment). On peut éga­le­ment deman­der l’avis d’un patho­lo­giste du lan­gage, qui est un pro­fes­sion­nel spé­cia­liste des dif­fi­cul­tés de lan­gage.

D’une part, l’évaluation per­met d’observer la capa­ci­té de réflexion de l’enfant et les capa­ci­tés lin­guis­tiques. Elle aide éga­le­ment à mettre en évi­dence celles néces­saires pour mener de façon auto­nome les acti­vi­tés quo­ti­diennes (man­ger, s’habiller, se laver).

D’autre part, l’autisme est un trouble com­plexe qui sur­vient par­fois en conjonc­tion avec d’autres mala­dies ou troubles d’apprentissage. Par consé­quent, l’évaluation peut éga­le­ment inclure un test san­guin et un test de l’audition.

Diagnostic chez les adolescents et les enfants plus âgés

Chez les enfants plus âgés, l’équipe des édu­ca­teurs spé­cia­li­sés de l’école peut iden­ti­fier les symp­tômes de l’autisme et les éva­luer. Par la suite, ceux-ci orientent ces enfants vers des pro­fes­sion­nels de la santé.

Les parents peuvent alors par­ler des dif­fi­cul­tés sociales de leur enfant, y com­pris des pro­blèmes de com­mu­ni­ca­tion minimes au pédiatre. Ce der­nier peut recom­man­der un exa­men diag­nos­tique complémentaire.

Diagnostic chez l’adulte

Les adultes qui pré­sentent des signes et des symp­tômes d’autisme devraient par­ler à un méde­cin et deman­der une éva­lua­tion du trouble. Les méthodes de test sont encore en cours d’optimisation.

Le pra­ti­cien se ren­sei­gne­ra sur de nom­breux points à savoir :

  • Les pré­oc­cu­pa­tions rela­tives aux inter­ac­tions sociales et aux communications ;
  • Les troubles sensoriels ;
  • Les com­por­te­ments répé­ti­tifs (auto­sti­mu­la­tion) ;
  • Les inté­rêts inhabituels.

Les don­nées sur les anté­cé­dents de déve­lop­pe­ment peuvent aus­si aider à éta­blir un diag­nos­tic cor­rect. L’évaluation peut alors néces­si­ter des réunions avec les parents ou d’autres membres de la famille.

Autisme : options de traitement

Autisme

L’autisme est consi­dé­ré comme une neu­ro­di­ver­si­té per­ma­nente. Cela signi­fie qu’il n’existe aucun trai­te­ment défi­ni­tif. Il est plus cor­rect de par­ler ici de stra­té­gies et d’interventions de sou­tien (trai­te­ment non médi­ca­men­teux). Leur but est de réduire les dif­fi­cul­tés et d’améliorer les capa­ci­tés de la vic­time. Ain­si, elle sera en mesure d’intégrer réel­le­ment la socié­té à sa façon.

Un autre aspect qui influence le suc­cès des inter­ven­tions de sou­tien est la rapi­di­té avec laquelle on les met en œuvre. Autre­ment dit, plus c’est, meilleurs sont les résul­tats ! Il convient de men­tion­ner qu’il existe éga­le­ment des options de trai­te­ment médi­ca­men­teux.

Options non médicamenteuses

Ces stra­té­gies de sou­tien incluent plu­sieurs thérapies.

Thérapie cognitivo-comportementale

C’est une forme de psy­cho­thé­ra­pie qui vise à apprendre à la vic­time com­ment recon­naître et maî­tri­ser les com­por­te­ments inha­bi­tuels. Grâce à une thé­ra­pie cog­ni­ti­vo-com­por­te­men­tale, elle pour­rait réduire ses troubles de com­por­te­ment. Par exemple, elle peut désor­mais limi­ter ses gestes répé­ti­tifs. De plus, la vic­time peut acqué­rir de nou­velles capa­ci­tés de communication.

Orthophonie et analyse comportementale appliquée (ACA)

Ces options com­prennent une série d’interventions dont le but est d’améliorer les apti­tudes de com­mu­ni­ca­tion et les capa­ci­tés sociales de la vic­time. Elles per­mettent aus­si d’améliorer le com­por­te­ment dans divers cadres (école, tra­vail, maison).

Physiothérapie et ergothérapie

Ces deux thé­ra­pies sont effi­caces lorsque les per­sonnes autistes pré­sentent des troubles moteurs et des troubles de la coordination.

On peut tou­te­fois, employer d’autres stra­té­gies, telles que le Pro­gramme de déve­lop­pe­ment de Den­ver, l’intervention de déve­lop­pe­ment des rela­tions et le com­por­te­ment verbal.

Thérapie familiale

C’est une forme de psy­cho­thé­ra­pie qui touche toute la famille de la per­sonne autiste. De façon brève, elle repose sur le concept selon lequel ses proches jouent un rôle déter­mi­nant dans son accom­pa­gne­ment durant le pro­ces­sus. Pour obte­nir de bons résul­tats, il est bon que la famille apprenne tout ce qu’il fau­dra sur l’autisme.

Conseils pratiques pour les parents

Pour mieux gérer l’état de leurs enfants autistes, les parents doivent tou­jours s’adresser à eux en uti­li­sant leur nom. De plus, ils doivent leur par­ler dans un lan­gage dans très simple, len­te­ment en arti­cu­lant cor­rec­te­ment les mots. Aus­si, ils peuvent illus­trer leurs pro­pos par de simples gestes et doivent don­ner aux enfants le temps néces­saire d’assimiler.

Il pour­rait être utile d’inscrire la vic­time à un groupe de sou­tien pour les per­sonnes autistes. Le par­tage d’informations et d’expériences peut aider per­mettre d’avoir des ren­sei­gne­ments sur d’autres options, de prendre des déci­sions et de réduire le stress.

Options médicamenteuses

Les médi­ca­ments peuvent atté­nuer cer­tains des symp­tômes asso­ciés à l’autisme (irri­ta­bi­li­té, déta­che­ment social et com­por­te­ments obses­sion­nels). À ce jour, ceux approu­vés pour le trai­te­ment de l’autisme sont la ris­pé­ri­done (anti­psy­cho­tique) et le méthyl­phé­ni­date (sti­mu­lant).

Le méde­cin spé­cia­liste peut pres­crire ces médi­ca­ments lorsque les méthodes d’éducation s’avèrent inef­fi­caces. Les per­sonnes autistes doivent alors les prendre tout en fai­sant très atten­tion aux effets secon­daires. Par­mi ces der­niers figure la dys­ki­né­sie tar­dive qui est un ensemble de mou­ve­ments invo­lon­taires des lèvres et de la bouche. De plus, on peut noter l’aka­thi­sie qui se carac­té­rise par des sen­sa­tions d’agitation et une inca­pa­ci­té à res­ter en posi­tion assise.

Pour aller plus loin, dans plu­sieurs cas, les effets sou­hai­tés ne sont pas défi­ni­tifs. Alors, il fau­dra peut-être renou­ve­ler la poso­lo­gie sui­vant la recom­man­da­tion du spé­cia­liste. On rap­pelle que le trai­te­ment médi­ca­men­teux ne doit en aucun cas rem­pla­cer les thé­ra­pies com­por­te­men­tales. Il faut plu­tôt le consi­dé­rer comme une option com­plé­men­taire à celles-ci.

Derniers articles

Tourisme médical : le Maghreb, incontournable pour la chirurgie esthétique

Le tourisme médical est devenu une pratique de plus en plus répandue, offrant aux...

Mutuelle séniors : tout savoir pour bien choisir

En raison de l'avancement de l'âge, les seniors sont susceptibles de développer de nombreux...

Comment consommer du CBD ?

Le CBD ou le cannabidiol est l’un des principes actifs du cannabis. Contrairement au...

Sur un nuage : l’infusion bio de Palais des Thés à connaître absolument

Les infusions biologiques sont de véritables alliées santé dans le cadre d’un régime sain...

Pour aller plus loin

Tourisme médical : le Maghreb, incontournable pour la chirurgie esthétique

Le tourisme médical est devenu une pratique de plus en plus répandue, offrant aux...

Mutuelle séniors : tout savoir pour bien choisir

En raison de l'avancement de l'âge, les seniors sont susceptibles de développer de nombreux...

Comment consommer du CBD ?

Le CBD ou le cannabidiol est l’un des principes actifs du cannabis. Contrairement au...