Parapharmacie

Oxycodone: Indications, Posologie, Effets, Précautions d’emploi

Pour traiter les douleurs en fonction de leur intensité, l’Organisation Mondiale de la Santé a réparti les antalgiques en trois paliers. Les opioïdes appartiennent à la dernière catégorie. Ils sont destinés à soulager les douleurs sévères ou chroniques. Dans cette famille d’antalgique, la morphine apparaît comme étant le seul produit, car il est le plus connu. En réalité, cette classe thérapeutique renferme d’autres antalgiques comme l’oxycodone. Quelles peuvent bien être les particularités de cet opioïde ? Le point est fait ici.

Oxycodone: Un traitement contre les douleurs sévères et modérées

Également appelé dihydro-oxycodéinone ou dihydrohydroxycodéinone, l’oxycodone désigne une molécule dont le rôle consiste principalement à calmer les douleurs. Ce médicament traite plus spécifiquement les algies modérées à sévères. De ce fait, il figure à l’instar de la codéine, du fentanyl et de la morphine au troisième palier des antalgiques.

Issue de la thébaïne, un alcaloïde polysynthétique de l’opium, cette substance possède dans sa forme naturelle l’aspect d’une poudre. Celle-ci est inodore et blanche cristalline.

Les différentes formes du médicament

Sur le marché, cet opioïde est disponible sous la forme de chlorhydrate d’oxycodone commercialisé en France sous quatre dénominations commerciales que sont :

  • Oxsynia ;
  • OxyNormORO ;
  • OxyNorm ;
  • OxyContin.

Le premier médicament existe en sept types de grammage et contient de la naloxone. En ce qui concerne le deuxième, on le trouve en trois grammages à savoir 5, 10 et 20. Il s’agit de comprimés à garder sous la langue et donc de type oro-disponible. Quant au troisième produit, il est proposé en deux versions.

L’une est une solution injectable de 50 et 10 mg/ml et l’autre des gélules qu’il faut prendre par voie orale. Ces dernières sont en version 5, 10 et 20 mg puis à libération immédiate. Leur durée d’action est de 4 à 6 h, mais leur effet apparaît au bout de 30à 60 min.

Le quatrième médicament en revanche est disponible en huit grammages allant de 5 à 120. Il est à libération prolongée. Son effet dure 12 h en moyenne, mais se fait remarquer au bout d’une heure environ suite à la prise.

Un opioïde de seconde intention

Quand il s’agit de soulager les douleurs, l’oxycodone possède diverses finalités. En effet, le médicament peut être employé dans le traitement des algies dorsales, lombaires ou postopératoires modérées. Il faut dire que ces différentes applications de la substance s’observent majoritairement en Amérique du Nord, et plus précisément aux États-Unis et au Canada.

Sur le sol français, cet opioïde était uniquement choisi pour apaiser les douleurs cancéreuses. Ce n’est qu’à partir de septembre 2012 que son intervention dans le cadre du traitement des douleurs non cancéreuses s’est avérée possible. Là encore, le choix de l’antalgique était autorisé que pour quelques cas particuliers d’algies.

Si la communauté médicale française effectue un emploi aussi limité de l’oxycodone, c’est parce que cet analgésique de niveau 3 a été source de nombreuses dérives dans les pays qui en font une large utilisation. De plus, il s’avère que le médicament est d’une extrême puissance.

Il est en effet deux fois plus fort que la morphine, car 10 mg de cette substance équivaut à 5 mg d’oxycodone. C’est pour cela qu’il s’utilise en deuxième intention. Ce n’est qu’après que la morphine ait été utilisée et que cette dernière s’est avérée inefficace que les médecins recourent à l’oxycodone.

Oxycodone: Une administration par voie orale

L’oxycodone s’administre par voie orale chez les individus âgés de 18 ans au moins. Les comprimés peuvent se prendre en dehors ou lors des repas, mais de préférence avec de l’eau. En ce qui concerne les doses à prescrire au patient, elles dépendent de :

  • Son état de santé ;
  • Son poids ;
  • Ses antécédents médicaux personnels ;
  • Son âge.

Le fait que le malade soit déjà sous le traitement d’autres produits thérapeutiques va également impacter la posologie. De manière générale, il faut retenir que cet opioïde se prend toutes les 12 h à un dosage initial de 10 mg.

La posologie initiale selon le cas clinique

Lorsque c’est pour la première fois que le patient doit recevoir un antalgique de palier 3, il est recommandé de commencer le traitement avec des doses faibles. Ainsi, le malade consommera toutes les 4 à 6 h, 5 à 10 mg du médicament. Au besoin, ce dosage peut être adapté jusqu’à ce que la douleur s’estompe sans entraîner de risques.

Quand la personne concernée avait auparavant déjà été traitée avec un opioïde, la dose à lui administrer sera déterminée en fonction de celle préconisée lors du traitement passé. Généralement dans ce type de cas, la nouvelle dose est plus importante que celle adoptée autrefois.

Tout compte fait, le dosage va dépendre de la situation clinique, mais il ne doit pas dépasser une quantité journalière de 40 mg. Dans le cas où l’oxycodone doit traiter les douleurs associées à un cancer, les dosages doivent être ici aussi plus importants. Le plus souvent, le traitement est lancé à une dose initiale comprise entre 80 et 120 mg.

Celle-ci peut dans certains cas aller jusqu’à 400 mg. En ce qui concerne les patients âgés puis ceux atteints d’insuffisance rénale ou hépatique sévère, un traitement spécifique doit également leur être appliqué. Avec ces types de sujets, l’antalgique doit être pris toutes les 4 à 6 heures à une dose initiale de 5 mg.

Oxycodone: Les signes d’intolérance

En raison de son caractère analgésique fort, un traitement à base d’oxycodone a tendance à provoquer des signes d’intolérance. Les effets secondaires les plus souvent signalés se rapportent :

  • Aux vomissements ;
  • À la démangeaison ;
  • Aux nausées ;
  • À la constipation ;
  • Aux céphalées ;
  • Aux vertiges ;
  • À la somnolence.

Bien qu’ils s’avèrent très fréquents, ces effets indésirables ne sont pas les seuls que provoque le médicament.

Les autres effets secondaires de l’oxycodone

Oxycodone

Chez un patient sur 10, l’administration de cet opioïde est responsable de :

  • Affections cutanées ;
  • Troubles urinaires ;
  • Troubles gastro-intestinaux ;
  • Sensation de faiblesse ;
  • Dyspnée ;
  • Modifications des performances cognitives et de l’activité ;
  • Changements d’humeur ;
  • Tremblements ;
  • Dépression respiratoire.

Chez un patient sur 1000, l’oxycodone entraîne :

  • Réactions allergiques ;
  • Accoutumance ;
  • Dépendance physique ;
  • Palpitations ;
  • Troubles de la coordination ;
  • Hypersensibilité ;
  • Troubles visuels, du langage et de la mémoire ;
  • Augmentation du rythme cardiaque ;
  • Acouphène ;
  • Hallucinations ;
  • Écoulement nasal ;

De manière rare, soit chez un malade sur 1000, le traitement est à la base de :

  • Cellulite ;
  • Saignement des gencives ;
  • Spasmes musculaires ;
  • Crises convulsives ;
  • Selles noires ;
  • Variations de la masse corporelle ;
  • Augmentation de l’appétit.

À une fréquence indéterminée, l’oxycodone provoque une aménorrhée, des caries dentaires, une agressivité et une réaction anaphylactique.

Oxycodone: Les précautions d’emploi

À vrai dire, si la France semble assez réservée en ce qui concerne l’usage de l’oxycodone, c’est parce que cette substance entraîne un trouble addictif, une addiction et une très forte dépendance. Cette situation peut se présenter même lorsque le patient n’avait auparavant pas été victime d’addiction.

C’est d’ailleurs à cause de ces conséquences qu’il est conseillé d’utiliser l’oxycodone sur une durée maximale de 28 jours. De plus, au moment d’arrêter le traitement, les doses doivent être réduites graduellement et non interrompues sur le coup. En procédant autrement, il existe une forte probabilité que le patient présente des signes de sevrage à savoir :

  • Diarrhée ;
  • Vomissements ;
  • Nausées ;
  • Insomnie ;
  • Crampes abdominales ;
  • Douleurs articulaires ;
  • Insomnie ;
  • Larmoiement ;
  • Frissons ;
  • Sudation ;
  • Bâillements.

Certains symptômes du syndrome de sevrage peuvent être plus importants comme par exemple les palpitations, l’augmentation de la fréquence respiratoire, la dilatation des pupilles, l’anorexie et l’agitation.

Allaitement et grossesse

L’opioïde passe dans le lait maternel. En raison des risques associés à cette substance, il est déconseillé d’en prendre lorsque le patient est une nourrice. Cette règle reste valable lorsque le patient est une femme enceinte.

À ce niveau, il existe certes peu de données en ce qui concerne les effets de l’oxycodone chez la femme enceinte elle-même. En ce qui concerne l’enfant qu’elle porte, des études ont permis de découvrir que le médicament intègre sa circulation sanguine en passant à travers le placenta.

Ce qui provoque chez le bébé une dépression respiratoire au moment de son accouchement. Une fois qu’il naît, la substance peut également entraîner chez lui des signes du syndrome de sevrage.

Contre-indications

Il est déconseillé de prescrire de l’oxycodone à un patient lorsque celui-ci y est allergique ou hypersensible. L’opioïde est également contre-indiqué en cas de :

  • Asthme bronchique sévère et aigu ;
  • Hypercapnie ;
  • Hypoxie ;
  • Insuffisance respiratoire sévère ;
  • Traumatisme crânien ;
  • Forte concentration sanguine en dioxyde de carbone ;
  • Système nerveux ralenti ;
  • Pancréatite ou appendicite ;
  • Problèmes du système digestif ou de troubles intestinaux ;
  • Abdomen aigu ;
  • Traitement actuel ou récent d’inhibiteurs de la MAO.

Un patient atteint d’alcoolisme aigu, de douleurs légères, d’iléus paralytique, de vidange gastrique ralentie ou de cor pulmonale ne doit également pas consommer de l’oxycodone.

Interactions médicamenteuses déconseillées

Certains médicaments inhibent l’action de l’oxycodone. Lorsqu’ils sont associés à cette substance, le risque pour le patient de présenter des effets indésirables devient plus important. Ces produits ne doivent donc pas être pris lors d’un traitement à base d’oxycodone. Il s’agit notamment des médicaments employés dans le cadre du soulagement :

  • Du rythme cardiaque trop rapide ;
  • Des infections de tout genre ;
  • Des convulsions ;
  • De la dépression ;
  • Des troubles mentaux ou psychiatriques ;
  • Du VIH ;
  • Des crises d’épilepsie et d’anxiété ;
  • De la relaxation musculaire ;
  • De la tuberculose ;
  • De l’indigestion.

Les hypnotiques, tranquillisants et médicaments à base du millepertuis ne doivent pas être utilisés concomitamment à l’oxycodone.

L’administration

Oxycodone

L’oxycodone ne doit pas être utilisé chez les patients de moins de 18 ans. Il ne doit non plus pas être adopté sans un avis médical, ni prescription (ordonnance) émanant d’un professionnel de la santé. En revanche, lorsque la situation d’usage de l’oxycodone est favorable, il est déconseillé de prendre la substance avec une boisson alcoolisée.

Cela accroît le risque de présenter les effets secondaires, en particulier :

  • La perte de conscience ;
  • La somnolence ;
  • L’arrêt respiratoire ;
  • La respiration superficielle.

Un jus peut être utilisé pour boire l’oxycodone. Cette boisson ne doit pas être du jus de pamplemousse. Par ailleurs, il faut noter que les formes à libération prolongée provoquent une absorption et une libération rapides d’une quantité d’oxycodone susceptible d’entraîner la mort lorsqu’elles sont écrasées, divisées ou mâchées au moment de l’administration.

De ce fait, ces configurations du médicament doivent prises sans être écrasées, divisées ou mâchées. En termes plus simples, elles doivent être bues en entier. S’il arrive d’oublier de prendre l’opioïde, il est possible de rattraper cette action si le moment normalement prévu pour la prise n’est pas passé depuis plus de 8 h.

Dans le cas contraire, il faut attendre l’intervalle suivant pour prendre la dose normale.

Adaptation des doses

Lorsqu’un patient atteint de douleurs sévères est sous le traitement de l’oxycodone à forme immédiate et que la situation l’exige, la forme à libération prolongée du médicament peut lui être administrée. Lors de ce changement, il n’y a pas de lieu de modifier les doses.

Cette démarche s’avère cependant possible lorsque les doses initiales n’offrent aucune satisfaction (même en absence de changement de forme thérapeutique) au patient. Dans ce cas précis, les dosages doivent être augmentés de l’ordre de 25 à 50 %.

En revanche, quand le malade ne manifeste aucune amélioration entre deux prises, il est conseillé d’augmenter les dosages à chacune des prises. Lorsque la douleur s’est estompée à la première prise, mais pas à la seconde, il est conseillé de réduire le temps de latence entre les prises.

Surdosage

Un surdosage d’oxycodone conduit dans la plupart des cas à la mort. Avant d’arriver à ce stade, le patient manifeste les signes ci-après :

  • Accumulation d’eau dans les poumons ;
  • Coma ;
  • Stupeur ;
  • Collapsus circulatoire ;
  • Chute de la fréquence cardiaque ;
  • Hypotension ;
  • Dépression respiratoire ;
  • Contraction des pupilles.

En raison du danger associé à la présence de ces symptômes, il est conseillé d’en informer au plus vite son médecin lorsqu’ils apparaissent. C’est d’ailleurs compte tenu de ce risque que les médecins exigent de tenir l’oxycodone loin des enfants et des animaux. Le médicament doit à ce propos être conservé dans un lieu où la température ne dépasse pas 25 °. Si la substance doit être réutilisée plus tard, il faut s’assurer que sa date de péremption n’est pas encore passée au risque de provoquer un désordre sanitaire.

 

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