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Le somnambulisme : comment traiter la maladie du sommeil ?

Il arrive que certaines personnes parlent, marchent ou écrivent durant leur sommeil : on parle de somnambulisme. Il s’agit d’un trouble du sommeil (appartenant à la catégorie des parasomnies) connu de tous. Jusqu’à nos jours, certains chercheurs et médecins éprouvent des difficultés à cerner cette anomalie. Le plus souvent bénin, le somnambulisme concerne, la plupart du temps, les enfants. Parfois, il arrive que l’enfant atteigne l’âge adulte avec cette anomalie. En dépit du caractère bénin de ce trouble, il est important de protéger l’enfant des risques encourus lors des crises de somnambulisme. Quelles sont les causes de ce trouble du sommeil ? Comment se manifeste-t-il ? Comment est-il traité ?

Définition du somnambulisme

Type de parasomnie, le somnambulisme peut être défini comme étant un ensemble de phénomènes sensoriels ou moteurs anormaux, survenant pendant le sommeil. Autrement dit, on parle de somnambulisme lorsqu’un individu se situe dans un état intermédiaire entre le sommeil et l’éveil, puis effectue des actes moteurs complexes, à savoir :

  • Marcher ;
  • Écrire ;
  • Parler .

Le somnambule est donc en mesure de réaliser des actes élaborés, mais tout en étant dans un état de confusion mentale. Cela peut d’ailleurs être à l’origine d’actes dangereux ou inappropriés pour l’individu, ainsi que son entourage.

Il est cependant difficile pour les scientifiques d’expliquer pourquoi certaines personnes sont somnambules et d’autres non. Ce trouble du sommeil touche en particulier les enfants. En effet, cela s’explique par le fait que près de 30 % des enfants ayant entre 5 ans et 12 ans ont déjà présenté, au moins une fois, une crise de somnambulisme. Dans la majorité des cas, les enfants qui présentent ce type de parasomnie ont des antécédents familiaux de somnambulisme. Chez d’autres, certains facteurs tels que le stress, ainsi que le manque de sommeil peuvent prédisposer au développement de ce trouble.

Bien que les enfants soient les plus vulnérables, la prévalence de ce trouble est plus élevée chez les garçons que chez les filles. Le plus souvent, le somnambulisme se limite à l’enfance, autrement dit, il disparaît durant l’enfance, et plus précisément au cours de la puberté.

Manifestations du somnambulisme

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le somnambulisme est loin d’être une maladie. Par conséquent, il ne doit pas être perçu comme étant un état pathologique.

Ce trouble du sommeil se traduit par des séries de déambulations nocturnes, durant lesquelles le somnambule est désorienté et inconscient. Habituellement, celui-ci ne déambule que dans sa chambre. Il présente un comportement, relativement organisé. Toutefois, le somnambule ne fait pas que déambuler. En effet, il peut parfois rester dans son lit et effectuer, avec répétition, certains mouvements.

Généralement, les épisodes de déambulations nocturnes s’accompagnent de troubles alimentaires nocturnes (durant lesquels le patient se rend à la cuisine pour manger ou boire) et de somniloquie (où le somnambule parle en marchant).

Une fois réveillé, le lendemain, le patient n’a aucune trace de souvenirs concernant les faits qui se sont déroulés la nuit précédente.

Le somnambulisme, en lui-même, n’est pas considéré comme étant dangereux. Toutefois, il peut avoir quelques effets indésirables, selon l’environnement du patient. Lorsque le patient déambule dans sa chambre, il peut heurter un mur ou un meuble, entraînant ainsi une blessure, plus ou moins grave. Dans certains cas, les plus rares, il peut se retrouver à l’extérieur de la maison, sur une route, où circulent les automobiles. Une telle situation peut engendrer un accident.

Près de la moitié des somnambules ont déjà été blessés, au moins une fois, au cours d’une crise de somnambulisme. Toutefois, il faut retenir que le somnambulisme n’a aucune conséquence émotionnelle sur l’enfant.

Diagnostic du somnambulisme

Le somnambulisme se caractérise par un état inconscient du patient. Ce dernier ne se plaint, en aucun cas, des crises de somnambulisme. Toutefois, un tel comportement est souvent inquiétant pour l’entourage du patient, en l’occurrence pour les parents. Dans la plupart des cas, le somnambulisme reste bénin. Cependant, lorsqu’il perdure des mois, des années ou jusqu’à l’âge adulte du patient, alors une consultation chez un spécialiste du sommeil s’impose.

À l’âge adulte, le somnambulisme peut être le reflet d’un trouble psychologique, d’une crise d’épilepsie ou d’une anxiété, nécessitant un traitement médical. La consultation médicale devient donc nécessaire à l’âge adulte (ce qui n’est pas forcément le cas chez les plus jeunes).

Différents examens sont effectués lors de la consultation médicale. Le médecin peut ainsi effectuer une polysomnographie, qui vise à enregistrer différentes variables physiologiques, afin d’identifier les troubles liés au sommeil. Pour ce faire, il dispose des électrodes sur le cuir chevelu (zone qui recouvre le crâne) du patient. L’examen dure en moyenne 24 heures. La réalisation d’un ECG est également une alternative. Dans certains cas, le médecin peut procéder à un enregistrement vidéo du patient, dans l’optique de déterminer l’origine du somnambulisme.

Traitement du somnambulisme

Étant donné que le somnambulisme n’est pas considéré comme une pathologie, aucune prise en charge médicale n’est nécessaire pour l’éradiquer. D’ailleurs, il disparaît, le plus souvent, spontanément durant l’enfance. Toutefois, lorsque le somnambulisme a des retombées sur la vie quotidienne du patient ou est associé à d’autres troubles du sommeil, une prise en charge s’avère nécessaire.

Chez les adultes, le traitement des pathologies associées au somnambulisme peut aider à éliminer le comportement somnambule de ceux-ci.

En dépit du fait que les causes exactes du somnambulisme restent inconnues, certains facteurs, notamment une insuffisance de sommeil, des activités physiques intenses sur plusieurs jours et un environnement bruyant, peuvent faciliter le développement d’un comportement somnambule chez l’enfant. À cet effet, il est recommandé d’instaurer un rituel du coucher avec ce dernier. À cela s’ajoutent une réduction du bruit et de l’effort physique, pour favoriser l’endormissement et le sommeil de l’enfant.

Pour obtenir ce même effet (meilleure qualité du sommeil et endormissement facile), certains médicaments comme la benzodiazépine ou encore les antidépresseurs peuvent être prescrits. Toutefois, il existe un risque de dépendance vis-à-vis de ces produits. C’est probablement la raison pour laquelle, la prescription et l’usage de médicaments sont assez rares, dans le cadre du somnambulisme.

Pour réduire et prévenir le risque de blessure, certaines précautions sont indispensables. En effet, les parents doivent sécuriser la chambre de l’enfant en déplaçant et en rangeant tout ce qui pourrait occasionner une blessure chez celui-ci. De plus, des barrières de protection doivent être installées, surtout au niveau des escaliers, pour limiter le risque de chute. En outre, les parents doivent verrouiller toutes les portes, puis ranger les clés la nuit. Ainsi, l’enfant ne pourra pas se retrouver à l’extérieur de la maison.

Conduite à tenir en cas de somnambulisme

La première chose à savoir est qu’il n’est pas recommandé de réveiller un sujet somnambule, sauf si ce dernier est en danger. En effet, réveiller un somnambule n’est pas dangereux, mais plutôt inutile. Celui-ci risque de se réveiller désorienté et confus. À défaut de le réveiller, il serait mieux de le raccompagner gentiment dans son lit. Ainsi, il pourra tranquillement finir la nuit.

Par ailleurs, il ne faut pas confondre le somnambulisme à la sexsomnie. Cette dernière est un trouble du sommeil à l’origine d’une activité sexuelle durant l’endormissement. Tout comme le somnambulisme, ce trouble se manifeste lorsque l’individu est dans un sommeil profond et inconscient. La différence notable entre ces deux troubles du sommeil est que la sexsomnie entraîne un comportement sexuel et le somnambulisme mène à une déambulation.

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