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Maladie de Waldenström : Causes, symptômes, diagnostic et traitement

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La mala­die de Wal­dens­tröm est une affec­tion héma­to­lo­gique rare de la moelle osseuse. Autre­ment dit, c’est une tumeur can­cé­reuse se déve­lop­pant dans les tis­sus osseux où sont fabri­quées toutes les cel­lules du sang. En géné­ral, cette patho­lo­gie touche davan­tage les hommes que les femmes à par­tir de 65 ans. Zoom sur les causes, symp­tômes, diag­nos­tic et les dif­fé­rents trai­te­ments de cette maladie.

Maladie de Waldenström : Causes et évolution

La mala­die de Wal­dens­tröm pro­vient de la mul­ti­pli­ca­tion des lym­pho­cytes B (cel­lules lym­phoïdes) dans la moelle osseuse, et très rare­ment au niveau des gan­glions et de la rate. Ces lym­pho­cytes jouent un rôle très impor­tant dans l’organisme en par­ti­cu­lier au niveau des défenses immu­ni­taires, car ils sont char­gés de la pro­duc­tion des anti­corps appe­lés immu­no­glo­bu­line (pro­téines aidant l’organisme à lut­ter contre les corps étrangers).

L’excès de ces glo­bules blancs dans l’organisme se trans­forme en plas­mo­cytes qui consti­tuent des clones (cel­lules avec des gènes iden­tiques). Ces plas­mo­cytes fabriquent paral­lè­le­ment une quan­ti­té impor­tante d’un type unique d’anticorps appe­lé immu­no­glo­bu­line M. Ces anti­corps sont dits mono­clo­naux, car ils sont pro­duits à par­tir d’un clone unique. La cir­cu­la­tion de ces immu­no­glo­bu­lines M (IgM) dans le sang est le prin­ci­pal déclen­cheur de la patho­lo­gie de Waldenström.

Causes de la pathologie

La cause de la pro­li­fé­ra­tion anor­male des lym­pho­cytes B dans la moelle osseuse n’est pas encore connue. Tou­te­fois, cer­taines hypo­thèses s’orientent vers des ori­gines héré­di­taires. Selon cer­tains spé­cia­listes, une pré­dis­po­si­tion géné­tique pour­rait expli­quer le déve­lop­pe­ment de cette affec­tion. En effet, ils ren­contrent sou­vent des cas de mala­dies de Wal­dens­tröm dans les familles au pre­mier degré.

Mal­heu­reu­se­ment, il n’existe pas encore de méca­nisme de dépis­tage pré­ven­tif, car un trai­te­ment anti­ci­pé ne pré­sente aucun béné­fice pour le sujet.

Évolution de la maladie

Affec­tant un sys­tème dis­sé­mi­né (sang, moelle osseuse, rate et gan­glions), la patho­lo­gie de Wal­dens­tröm est éga­le­ment une tumeur maligne dis­sé­mi­née. Cepen­dant, elle pro­gresse len­te­ment. Avec le temps, la mala­die peut prendre une forme plus agres­sive et résis­ter aux dif­fé­rents trai­te­ments admi­nis­trés, ce qui va conduire à un accrois­se­ment des infections.

Maladie de Waldenström : symptômes

Au départ, les per­sonnes atteintes de la mala­die de Wal­dens­tröm ne pré­sentent aucun symp­tôme. À la pro­gres­sion de la patho­lo­gie, cer­tains signes peuvent appa­raitre. Il s’agit :

  • De la fièvre et des frissons ;
  • De l’asthénie (fatigue générale) ;
  • Des gan­glions au niveau du cou, des ais­selles et de l’aine ;
  • Des lésions cuta­nées (ecchy­moses) ;
  • D’une splé­no­mé­ga­lie (une grosse rate) ;
  • De l’anémie ;
  • Des gênes respiratoires ;
  • Des dou­leurs et crampes au niveau des muscles ;
  • D’une réduc­tion de la sen­si­bi­li­té au niveau de la peau ;
  • Des four­mille­ments au niveau des mains et des pieds ;
  • D’une aug­men­ta­tion de la vis­co­si­té sanguine.

L’hyperviscosité san­guine est à la base des maux de tête, des acou­phènes (bour­don­ne­ment dans les oreilles) et des ver­tiges. Lorsque la mala­die atteint un stade avan­cé, ces mani­fes­ta­tions peuvent s’aggraver et conduire à une dégra­da­tion géné­rale de l’état du patient :

  • Un amai­gris­se­ment invo­lon­taire condui­sant à une anorexie ;
  • Une fatigue géné­rale sévère ;
  • Une hémor­ra­gie.

Par ailleurs, l’infiltration des plas­mo­cytes dans les tis­sus internes osseux peut pro­vo­quer une ostéo­po­rose (fra­gi­li­té des os), ce qui accroit les risques de fracture.

Maladie de Waldenström : Diagnostic

La mala­die de Wal­dens­tröm est diag­nos­ti­quée cli­ni­que­ment lorsque le pro­fes­sion­nel constate une ané­mie ou une élé­va­tion anor­male de la vitesse de sédi­men­ta­tion au cours d’un contrôle médical.

Afin de vali­der ou d’infirmer son diag­nos­tic, il pres­crit un ensemble d’examens notamment :

  • Une élec­tro­pho­rèse des pro­téines sériques (EPS) ;
  • Une immu­no­fixa­tion ;
  • Un médul­lo­gramme (un myélogramme).

Ces tests sont com­plé­men­taires et per­mettent de poser un diag­nos­tic fiable.

L’électrophorèse des protéines sériques (EPS)

L’EPS est un test de bio­lo­gie médi­cale qui a pour but la sépa­ra­tion des pro­téines pré­sentes dans le sang plus pré­ci­sé­ment au niveau du sérum (la par­tie liquide du sang). Grâce à cette sépa­ra­tion, le tech­ni­cien peut aisé­ment iden­ti­fier les dif­fé­rentes pro­téines pré­sentes dans le sang. La détec­tion d’un pic tra­duit la pré­sence d’une quan­ti­té exces­sive d’immunoglobuline mono­clo­nale. Lorsque la nature de l’immunoglobuline n’est pas éta­blie, une immu­ni­fixa­tion est pra­ti­quée.

L’immunofixation

L’immunofixation est effec­tuée pour iden­ti­fier le type d’immunoglobuline décou­vert pen­dant l’électrophorèse des pro­téines sériques. En d’autres termes, elle per­met d’avoir une idée exacte de l’origine de l’anomalie des anti­corps pré­sents dans l’organisme. La détec­tion de la cause exacte d’un phé­no­mène mono­clo­nal peut orien­ter le spé­cia­liste vers un lym­phome, un myé­lome ou un can­cer de la moelle osseuse. Pour avoir plus de pré­ci­sion, un myé­lo­gramme ou une biop­sie ostéo-médul­laire est réalisé.

Le myélogramme

Un myé­lo­gramme est un exa­men qui consiste à pré­le­ver une infime par­tie de la moelle osseuse afin de l’envoyer en ana­lyse dans un labo­ra­toire. Cet exa­men per­met de trou­ver la nature exacte de l’anomalie. La plu­part du temps, le liquide est pré­le­vé dans l’os situé au niveau des hanches (des ailes iliaques) ou du ster­num. Le spé­cia­liste uti­lise un ins­tru­ment par­ti­cu­lier appe­lé tro­cart. Étant très dou­lou­reux, le myé­lo­gramme est pra­ti­qué sous anes­thé­sie locale.

Cet exa­men four­nit plu­sieurs infor­ma­tions sur les cel­lules souches de la moelle osseuse à savoir :

  • Le taux de chaque cellule ;
  • L’apparence des cellules ;
  • La pré­sence d’anomalie.

D’autres affec­tions bio­lo­giques telles qu’une pro­téi­nu­rie (pré­sence des pro­téines dans l’urine) ou des troubles de la coa­gu­la­tion peuvent éga­le­ment être déter­mi­nant dans le diag­nos­tic de cette pathologie.

Maladie de Waldenström : traitement

En fonc­tion du stade de la mala­die, plu­sieurs trai­te­ments peuvent être administrés :

  • Les cor­ti­coïdes ;
  • L’immunothérapie ;
  • La chi­mio­thé­ra­pie ;
  • La plas­ma­phé­rèse ;
  • La splé­nec­to­mie et la radiothérapie.

Le méde­cin tient compte éga­le­ment de cer­tains para­mètres notam­ment les anté­cé­dents médi­caux du patient pour choi­sir le trai­te­ment appro­prié. Il faut noter que la prise sur une longue durée de ces trai­te­ments entraine sys­té­ma­ti­que­ment des effets secon­daires.

Les corticoïdes

Les cor­ti­coïdes sont des anti-inflam­ma­toires sté­roï­diens. Ils ont les mêmes pro­prié­tés que les cor­ti­sones (hor­mone sécré­tée par les glandes sur­ré­nales). En plus de leurs actions anti-inflam­ma­toires, ces hor­mones contrôlent le méta­bo­lisme du glu­cose, des glu­cides et des pro­tides. Ils peuvent être pris par voie orale, intra­vei­neuse, ou intra­mus­cu­laire. Ils sont éga­le­ment dis­po­nibles sous forme de crèmes ou col­lyres appli­cables sur la par­tie enflam­mée. Dans le cadre du trai­te­ment des affec­tions res­pi­ra­toires comme l’asthme, les cor­ti­coïdes sont pro­po­sés en sus­pen­sion pour inhalation.

La prise de cor­ti­coïdes entraine de nom­breux effets secon­daires qui appa­raissent pro­gres­si­ve­ment au cours du trai­te­ment. On peut citer :

  • Les insom­nies ;
  • L’hypertension et le dia­bète chez les per­sonnes prédisposées ;
  • La fra­gi­li­sa­tion des os ;
  • Les sautes d’humeur ;
  • Les troubles digestifs ;
  • La prise de poids due à une réten­tion d’eau ;
  • Le syn­drome de Cushing (visage enflé).

Pour mini­mi­ser ces signes, cer­taines pré­cau­tions sont recom­man­dées notam­ment la consom­ma­tion jour­na­lière d’une impor­tante quan­ti­té d’eau et l’adoption d’une ali­men­ta­tion sans sel afin d’éviter la réten­tion d’eau. Une sup­plé­men­ta­tion en potas­sium est éga­le­ment requise. En outre, un antiul­cé­reux doit être asso­cié au trai­te­ment pour pré­ve­nir les affec­tions gastriques.

Par ailleurs, le patient doit sur­veiller ces para­mètres notam­ment son poids, sa ten­sion arté­rielle, sa gly­cé­mie, sa kalié­mie et sa vision.

L’immunothérapie

L’immunothérapie consiste à prendre des médi­ca­ments sti­mu­lant le sys­tème immu­ni­taire des patients atteints de cer­taines patho­lo­gies comme la mala­die de Wal­dens­tröm. De ces trai­te­ments sont res­sor­tis des résul­tats concluants, en par­ti­cu­lier lorsqu’ils sont asso­ciés à la chi­mio­thé­ra­pie ou aux corticoïdes.

Pour ce faire, les spé­cia­listes pres­crivent le rituxi­mab, un anti­corps mono­clo­nal très effi­cace pour ralen­tir le déve­lop­pe­ment des plas­mo­cytes. Entre autres, on retrouve éga­le­ment le poma­li­do­mide, le léna­li­do­mide, le bor­té­zo­mib, l’ibrutinib, le zanu­bru­ti­nib, le car­fil­zo­mib, l’évérolimus, l’idélalisib et l’acalabrutinib.

La chimiothérapie

En géné­ral, la chi­mio­thé­ra­pie est à base de flu­da­ra­bine ou de chlo­ram­bu­cil. Ce trai­te­ment per­met de ralen­tir la mul­ti­pli­ca­tion des plas­mo­cytes. D’autres médi­ca­ments tels que le cyclo­phos­pha­mide, le mel­pha­lan, la ben­da­mus­tine sont sou­vent employés en sub­sti­tu­tion ou en com­plé­ment. Les mani­fes­ta­tions secon­daires les plus cou­rantes de la chi­mio­thé­ra­pie sont :

  • Une fatigue générale ;
  • Des troubles au niveau de la diges­tion (diar­rhée, vomis­se­ment, nausée) ;
  • Des affec­tions de la cavi­té buc­cale (inflam­ma­tion, aphte) ;
  • Une alo­pé­cie ;
  • Des affec­tions der­ma­to­lo­giques (séche­resse et érup­tion cutanée) ;
  • Des four­mille­ments dans les pieds et les mains ;
  • Des troubles du cycle mens­truel chez la femme ;
  • Des pro­blèmes de fécon­di­té chez les hommes ;
  • Des hémor­ra­gies ou infections.

Pour sou­la­ger le patient, le méde­cin pres­crit géné­ra­le­ment des anti­bio­tiques et des anti­émé­tiques.

La plasmaphérèse

La plas­ma­phé­rèse est réa­li­sée lorsque le sang du patient est hyper vis­queux. À tra­vers une cen­tri­fu­ga­tion ou une fil­tra­tion, le sang est épu­ré des agents patho­gènes res­pon­sables de l’anomalie. Très peu de per­sonnes atteintes de la mala­die de Wal­dens­tröm passent par ce trai­te­ment. En effet, uni­que­ment les patients ayant déve­lop­pé une macro­glo­bu­li­né­mie ont recours à ce pro­cé­dé et ceux de manière récurrente.

Bien qu’elles soient rares, cer­taines com­pli­ca­tions peuvent sur­ve­nir dans le cadre d’une plas­ma­phé­rèse. On peut citer :

  • Une infec­tion suite à une ponc­tion vei­neuse périphérique ;
  • Une hémor­ra­gie suite à l’inhibition d’un médi­ca­ment sur la coa­gu­la­tion sanguine ;
  • Des troubles cardiovasculaires ;
  • Des réac­tions d’hypersensibilités.

Dans ce cas d’espèce, le pro­fes­sion­nel inter­rompt les séances de plas­ma­phé­rèse et entame d’autres trai­te­ments afin d’éviter des réper­cus­sions lourdes sur la san­té du patient.

La splénectomie et la radiothérapie

La splé­nec­to­mie est une abla­tion de la rate. Dans le cas de la patho­lo­gie de Wal­dens­tröm, l’accumulation des glo­bules rouges au niveau de la rate peut en être la cause. Alors pour ralen­tir son évo­lu­tion, le méde­cin peut recom­man­der une splé­nec­to­mie sui­vie de quelques séances de radio­thé­ra­pie. La radio­thé­ra­pie a pour objec­tif de détruire via des radia­tions toutes les souches can­cé­reuses et blo­quer leurs croissances.

La mala­die de Wal­dens­tröm est pour l’instant incu­rable. À cet effet, l’espérance de vie du patient après le diag­nos­tic varie géné­ra­le­ment de 7 à 10 ans si elle n’est pas à un stade avancé.

 

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