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Cervicarthrose : Causes, symptômes, diagnostic, traitement

La cervicarthrose ou arthrose cervicale est une forme d’atteinte articulaire (rhumatisme) logée au niveau du rachis cervical, constitué des vertèbres C1 à C7. Cette affection assez fréquente chez les plus de 40 ans est liée à la forte mobilisation de l’articulation concernée. En effet, les vertèbres de cette zone, empilées et attachées par des disques intervertébraux, soutiennent le poids de la tête.

Ainsi, les risques de survenance de la maladie augmentent avec l’âge, surtout à cause de l’usure du cartilage. L’arthrose cervicale provoque souvent des douleurs à la nuque qui se révèlent handicapantes. Heureusement, il est possible de prévenir son apparition ou tout au moins d’en soulager les symptômes. Que faut-il savoir concrètement sur cette pathologie ? On vous en parle.

Cervicarthrose : Causes

Les causes précises de l’arthrose cervicale apparaissent encore comme floues. Cependant, la survenance de la maladie est essentiellement associée à l’usure naturelle du cartilage ; une fragilisation qui vient avec le vieillissement. On impute également l’apparition de la pathologie à un phénomène particulier de dégénérescence et de régénérescence du cartilage. Il s’agit de sa destruction rapide et d’un renouvellement beaucoup trop lent pour compenser.

Si les causes de la cervicarthrose affichent encore une zone d’ombre, les facteurs de risques sont par contre nettement recensés. On distingue notamment :

  • Une malformation héréditaire, des anomalies anatomiques
  • Une trop grande sollicitation du cou (un horloger par exemple qui doit travailler tête baissée)
  • Une trop grande immobilité (pour les professions statiques à l’instar de gardien de musée…)
  • Un traumatisme suite à un accident par exemple (le coup du lapin en l’occurrence ; une blessure cervicale due à un mouvement brusque de la tête vers l’arrière, puis vers l’avant…)

L’âge avancé demeure néanmoins la première source d’apparition de la maladie. Justement, sur 90 % des radiographies de patients de plus de 80 ans, on retrouve l’arthrose cervicale.

Cervicarthrose : symptômes et complications

Les manifestations de l’arthrose cervicale concernent entre autres :

  • Des douleurs au niveau de la nuque ou cervicalgies aggravées par les mouvements
  • Des raideurs du cou, fixées ou non
  • Des irradiations douloureuses au niveau de de l’occiput, des membres supérieurs, de la région interscapulaire
  • Des vertiges et étourdissements
  • Un mauvais équilibre
  • Des douleurs rétro-orbitales ou temporales liées à l’atteinte des vertèbres C1 et C2
  • Un engourdissement, une diminution de la force musculaire dans les membres supérieurs, etc.

On constate rarement la syncope ou une « pseudo-angine ». La maladie peut en outre se compliquer ; devenant plus contraignante en termes de qualité de vie des patients.

Complications

Bien qu’il en existe plusieurs, les complications de l’arthrose cervicale sont généralement résumées à la névralgie cervico-brachiale. Il faut dire qu’il s’agit de la forme la plus fréquente parmi les aggravations possibles de la maladie. Cette névralgie correspond à la compression du nerf du cou qui se prolonge dans le bras. Elle se montre évidemment très douloureuse.

La névralgie cervico-brachiale présente généralement comme symptômes :

  • Des maux de tête
  • Des vertiges
  • Des fourmillements dans le bras concerné, etc.

Pour éviter cette atteinte plus handicapante que la cervicarthrose, le diagnostic de la maladie doit s’effectuer à temps pour une prise en charge adéquate.

Cervicarthrose : Diagnostic

Le diagnostic de l’arthrose cervicale se fonde essentiellement sur un examen clinique et des radiographies.

L’examen clinique

Les signes évocateurs au cours de cet examen sont la limitation des mouvements ainsi qu’une sensibilité mal localisée. Il n’y a pas de signes neurologiques sauf en cas de myélopathie ou radiculopathie. Ces pathologies pourront se distinguer par la vive sensibilité d’une vertèbre par exemple.

En cas de soupçon d’une complication comme la névralgie cervico-brachiale, il faudra vérifier si la douleur au niveau du cou irradie jusque dans le bras. Si ce contrôle conclut à la complication, il s’agira d’en rechercher la cause. En réalité, la névralgie cervico-brachiale peut être simplement due à l’arthrose par rapport à un étage précis du rachis qui appuie sur le nerf, ou provenir d’une hernie discale cervicale. Une radiographie permettra de mieux se situer.

Les radiographies

Les radiographies de face, de profil et de trois quarts servent à confirmer le diagnostic de l’arthrose et déterminer ses impacts précis dans l’organisme. Par exemple, lors de la constatation d’une névralgie cervico-brachiale, la radiographie doit montrer l’arthrose à l’étage attendu. Dans ce cas, le médecin pourra se montrer rassurant pour la suite (en ce qui concerne le traitement). Le repos, les antalgiques, des corticoïdes… la prise en charge sera moins intrigante.

Dans le cas contraire, une source supplémentaire doit être recherchée, notamment celle de la hernie. D’ailleurs, une imagerie par résonnance magnétique (IRM) peut être demandée lorsque la radiographie ne permet toujours pas de conclure à la source de la douleur cervicale. L’IRM du rachis cervical, plus précise, permettra d’éliminer d’autres pathologies telles les métastases osseuses, les infections, etc. Il faut dire qu’il existe plusieurs raisons qui justifient l’établissement d’un diagnostic différentiel.

Le diagnostic différentiel

Certains signes alarmants permettent d’évoquer d’autres pathologies qu’une arthrose banale. Il s’agit de :

  • Douleurs trop vives
  • Douleurs nocturnes résistantes à tout traitement
  • Douleurs qui s’aggravent
  • Fièvres et sueurs nocturnes
  • Vive sensibilité d’une vertèbre (myélopathie)
  • Anamnèse qui révèle une immunosuppression, une dépendance à des drogues, une histoire d’infection par HIV, de tumeur maligne, d’arthrite rhumatoïde, de chirurgie cervicale, d’ostéoporose sévère, etc.
  • Adénopathies cervicales
  • Amaigrissement inexpliqué
  • Anomalies de la démarche ou maladresse manuelle (ou encore les deux)
  • Déficit neurologique objectif c’est-à-dire des signes du neurone moteur supérieur aux membres inférieurs et du neurone moteur inférieur aux membres supérieurs.
  • Début soudain chez un jeune patient (hernie discale), etc.
  • Drop-attacks lors de mouvements du cou (vasculo-pathies)

Les pathologies à éliminer grâce au diagnostic différentiel

Les pathologies qui, par leurs manifestations similaires à la cervicarthrose, induisent le diagnostic différentiel sont :

  • Les fibromyalgies, les douleurs psychogènes
  • Les maladies métaboliques (pseudo-goutte, ostéoporose, maladie de Paget, goutte.)
  • Les infections (ostéomyélite, TBC)
  • Les pathologies malignes (métastases, tumeurs primaires, myélome)
  • Les pathologies inflammatoires (spondylite ankylosante, polymyalgie rhumatismale, arthrite rhumatoïde)
  • Les lésions mécaniques (hernie discale, hyperostose diffuse), etc.

D’autres causes non spécifiques peuvent être associées aux douleurs cervicales notamment une entorse, des douleurs posturales ou encore le « coup du lapin ». Lorsque l’une des origines mentionnées est suspectée, il faudra procéder, en outre de l’IRM, à un bilan neurologique portant sur les membres supérieurs et inférieurs.

Cervicarthrose : Traitement

Cervicarthrose

Il n’existe malheureusement aucun traitement à même de guérir l’arthrose cervicale. Cependant, il est possible de soulager la douleur et la gêne induite par sa survenance afin de maintenir une qualité de vie acceptable. Ainsi, du côté de la pharmacologie, on misera sur les antalgiques, les myorelaxants et les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) pour calmer les crises de cervicalgie. Ces produits sont très efficaces et ne s’utilisent pas cumulativement. Il s’agira de passer de l’un à l’autre selon les besoins observés par le médecin.

Aussi, l’utilisation d’un collier cervical semi-rigide peut se révéler indispensable pendant quelques semaines ; une solution d’immobilisation du rachis pour le soulager. D’autres options se trouvent encore disponibles comme :

  • Les remèdes naturels
  • La kinésithérapie ou l’ostéopathie
  • La chirurgie, etc.

Les remèdes naturels

Il existe une panoplie de remèdes naturels contre la douleur induite par l’arthrose cervicale. Ces solutions ont été étudiées dans les recherches scientifiques et leurs propriétés (antidouleur, anti-inflammatoire) ont été prouvées.

Dans la catégorie des solutions directement consomptibles, on distingue :

  • Le curcuma : outre ses effets d’antidouleur et d’antiinflammatoire, le curcuma par son agent actif (curcumine) semble protéger le cartilage. Il est recommandé d’en consommer jusqu’à 1000 mg par jour (en tant qu’épice dans les plats).
  • La capsaïcine (présente dans les piments), le résvératrol
  • Le gingembre (2 à 4 grammes d’extrait de gingembre par jour pourra soulager efficacement des douleurs provoquées par l’arthrose), etc.

Les massages aux huiles essentielles aussi constituent une option naturelle. On recommande généralement l’utilisation de l’huile essentielle de gaulthérie ou d’arnica. Néanmoins, les huiles de romarin, de menthe poivrée, de gingembre ou encore de lavande peuvent respectivement jouer le même rôle.

La kinésithérapie ou l’ostéopathie

Des séances chez le kinésithérapeute ou l’ostéopathe pourront aussi aider à soulager les douleurs. Ces spécialistes prescrivent aussi des exercices, utiles pour optimiser le quotidien (assouplissement des muscles, prévention de la fonte musculaire, diminution des douleurs). Les étirements seuls n’étant pas suffisants, seul le praticien pourra vous indiquer la bonne marche à suivre.

En dehors de cette mesure, la pratique quotidienne d’un sport cardio à intensité modérée (30 min au moins) est conseillée. Il peut s’agir de marche rapide, de vélo, natation, course à pied, cardio en salle, aquagym, etc. Il n’y a pas d’âge spécifique pour constater les bienfaits de cette option ; même les séniors de plus de 60 ans sont invités à s’y atteler.

La chirurgie

Le recours à la chirurgie face à la cervicarthrose est d’une grande rareté. En effet, la solution présente des risques significatifs qui font généralement procéder à l’infiltration de corticoïde. Le principal danger s’avère de blesser la moelle épinière (centre du système nerveux). En conséquence, ce traitement ne sera envisagé qu’en face de cas très sévères.

Cervicarthrose : prévention

S’il n’existe pas de traitement spécifique à l’arthrose cervicale, il est toutefois possible de prévenir son apparition ou tout au moins de la ralentir. Dans ce cadre, les recommandations oscillent autour de :

  • La pratique d’un sport régulier ainsi que des exercices de relaxation musculaire pour éviter d’accumuler du stress (principale source de tensions musculaire)
  • La suppression de certaines pratiques dangereuses à l’instar du port des charges lourdes de façon répétée (au besoin, répartir la charge entre les deux bras afin que le cou soit stable.)
  • L’adaptation de la position de son écran d’ordinateur ou de télévision afin d’avoir ses yeux et sa tête dans un axe horizontal

Il est en outre question de dormir avec un oreiller adapté qui soutient bien la nuque et qui ne maintient pas la tête trop haut, de s’exposer régulièrement au soleil (en dehors des heures chaudes) afin de synthétiser la vitamine D essentielle au squelette humain, d’éviter la sédentarisation, etc.

Pour finir, l’adoption d’une alimentation anti-inflammatoire comportant du calcium et riche en vitamine D se révèle très bénéfique comme moyen de prévention. Les aliments suivants sont recommandés à cet effet :

  • Les poissons gras tels que le saumon, les sardines, maquereaux… L’objectif est de se nourrir d’Oméga 3.
  • Les légumes et fruits frais (brocolis, ail, myrtilles, fruits rouges, asperges, choux) afin d’en tirer les fibres, les vitamines et les antioxydants
  • Les oléagineux, les huiles d’olive, d’avocat et de lin pour les « bonnes graisses »
  • Le gingembre, le curcuma (les épices aux propriétés anti-inflammatoires)
  • Les céréales complètes (riz complet, sarrasin, quinoa…) pour leur apport en fibres

Pour une bonne combinaison de tous ces produits, il est toujours possible de s’inspirer du régime méditerranéen, reconnu dans le monde entier pour sa contribution au maintien d’une bonne santé.

 

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