Santé

Les sartans en néphroprotection : efficacité dans le traitement de l’hypertension

Le niveau de tolérance actuel du traitement médicamenteux de l’hypertension est le résultat de l’évolution des nombreuses recherches au cours des 50 dernières années. En effet, les scientifiques tirent profit des innovations technologiques en utilisant de nouvelles méthodes avant-gardistes. De ce fait, ils ont mis sur le marché plusieurs médicaments antihypertenseurs de différentes classes thérapeutiques.

Les plus éminents sont les antagonistes du calcium, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, et les diurétiques. À ceux-ci s’ajoutent les sartans qui font partie des nouveaux sur le marché. Comment évaluer leur efficacité au cours d’un traitement médicamenteux et dans quels cas il convient d’éviter leur utilisation ?

Les sartans en néphroprotection : Description

Les sartans sont des médicaments qui appartiennent à la catégorie des bloqueurs des récepteurs de l’angiotensine II. Ces produits sont également connus sous le nom d’ARA II et sont largement utiles dans le traitement de l’hypertension artérielle. Ils fonctionnent grâce à un mécanisme spécial qui leur permet de détendre les vaisseaux sanguins et de maintenir la pression dans une certaine fourchette.

En effet, ces composés constituent une famille de médicaments antihypertenseurs qui agissent en bloquant l’activation des récepteurs AT1 de l’angiotensine-2. Lorsque ces derniers sont actifs, les récepteurs AT1 induisent une vasoconstriction. De plus, ils provoquent la libération d’aldostérone et la réabsorption de sodium, qui sont tous des phénomènes hypertensifs.

En bloquant leur activation, il se produit un effet hypotenseur secondaire. Par conséquent, le patient obtient une régulation de la pression artérielle. Pour obtenir cet effet, le malade a le choix entre plusieurs types de ces substances. En effet, les médicaments sartans sont disponibles sous forme de comprimés, de sirop ou de sachets pour suspension orale.

Il s’agit de médicaments très puissants et spécifiques qui ne sont disponibles que sur ordonnance et uniquement pour les adultes. Dans certains cas, ils sont fournis directement par le système national de santé en tant que médicaments de classe A.

En plus d’être des médicaments antihypertenseurs, les professionnels de la santé peuvent prescrire ces produits pour le traitement de l’insuffisance cardiaque. En outre, il est possible d’utiliser ces produits pharmaceutiques pour soigner les muscles cardiaques qui s’épaississent. Les spécialistes recommandent leur emploi en cas d’insuffisance rénale chronique. Dans ces cas, ils agissent comme adjuvant pour réguler le manque de protéines dans les urines.

Les sartans en néphroprotection : les différents types

La prise des ARA II se fait souvent en association avec d’autres médicaments antihypertenseurs. Il s’agit notamment des diurétiques, des bêta-bloquants et les inhibiteurs de l’ECA. Par ailleurs, les ARA Il agissent de la même façon dans l’organisme que les inhibiteurs de l’ECA. Cependant, contrairement aux inhibiteurs de l’ECA, les ARA II n’augmentent pas l’activité de la bradykinine.

Ces inhibiteurs de l’ECA constituent une classe de substances qui comprend l’énalapril, le ramipril, le lisinopril, le captopril et d’autres. Toutefois, les molécules les plus courantes des sartans sont :

  • Losartan (Forzaar®, Lortaan®, Losaprex®, Losazid®)
  • Valsartan (Combisartan®, Cotareg®, Tareg®, Valpression®)
  • Candésartan (Blopress®, Atacand®)
  • Eprosartan (Tiartan®)
  • Irbesartan (Aprovel®, Coaprovel®, Karvea®, Karvezide®)
  • Olmesartan (Olpress®, Olprezide®)
  • Telmisartan (Micardis®, Pritor®)

En effet, toutes les molécules des ARA II ont en commun le suffixe « — sartan ». Par conséquent, avec le temps, cela a conduit à une large utilisation du terme « sartan » pour désigner l’ensemble de ces composés. Ils ont une demi-vie variable allant de 6 à 24 heures selon la molécule.

En outre, leur métabolisation s’effectue dans le foie et leur excrétion par les reins ou les voies biliaires. Dans tous les cas, tous ces médicaments fonctionnement de la même façon. En plus du fait que leurs effets indésirables soient presque pareils, ils ont le même taux d’efficacité.

Par conséquent, aucun médicament de la classe des sartans n’est significativement supérieur. Le choix du meilleur médicament dans cette catégorie est individuel et doit tenir compte de facteurs tels que le prix et la facilité d’administration.

Les sartans en néphroprotection : Indication

Les sartans sont disponibles en quantité de 25 mg, 50 mg et 100 mg. La dose initiale habituelle est de 50 mg une fois par jour, avec des ajustements toutes les 1 à 2 semaines jusqu’à ce que la pression artérielle soit normale. Dans le cas des personnes âgées ou les patients qui prennent des diurétiques, il faut commencer avec une dose de 12,5 mg. Ensuite, il est possible de l’augmenter pour atteindre une quantité de 25 mg. Toutefois, les changements de dose doivent s’effectuer chaque semaine ou quinzaine.

Toutefois, cela doit se faire en fonction de la réponse du patient. En effet, les spécialistes recommandent une dose journalière maximale de 100 mg. Son administration peut se faire une ou deux fois par jour. Toutefois, s’il s’agit d’une personne qui souffre d’insuffisance cardiaque, il est possible d’augmenter la dose à hauteur de 150 mg par jour. Attention, il convient de s’assurer que l’organisme du malade peut le tolérer.

Dans le cas de l’hypertension, l’action antihypertensive des sartans se produit parce qu’ils empêchent l’angiotensine II de se lier aux récepteurs AT1. Par conséquent, ils empêchent ainsi l’hormone de remplir ses fonctions. Les recherchent montrent que la valeur des angiotensines II chez soixante-quinze pour cent des personnes qui souffrent d’hypertensions est plus élevée que le taux requis pour avoir une pression artérielle adéquate. Ainsi, l’inhibition de son action par l’utilisation des sartans devient un moyen efficace d’abaisser la pression artérielle.

Chez les 25 % restants de patients qui n’ont pas d’angiotensine II, l’efficacité antihypertensive de ces médicaments est plus faible. Ce groupe comprend les personnes d’ethnie noire et les patients âgés. Ainsi, le sartan ne doit pas être le premier choix pour traiter l’hypertension chez ces patients. Par ailleurs, son utilisation doit se fait en combinaison avec une substance diurétique. Par exemple, il est possible d’administrer l’hydrochlorothiazide ou lachlorthalidone.

Les sartans en néphroprotection : Incompatibilité avec d’autres substances

Bien que les professionnels recommandent d’utiliser les sartans en adjuvant des diurétiques, il convient d’évaluer soigneusement l’utilisation de certains de ces derniers. En effet, il existe des diurétiques qui augmentent l’action hypotensive. Pour cela, les spécialistes conseillent d’utiliser des médicaments qui contiennent une combinaison de diurétiques et de sartans, comme le combisartan.

Par ailleurs, les professionnels de santé considèrent l’association des ARA II avec des diurétiques épargneurs de potassium comme étant dangereuse. En effet, un excès de potassium peut endommager le cœur, le système nerveux et, dans certains cas, être fatal. Il faut noter qu’en quantité suffisante, le potassium est essentiel au fonctionnement des cellules, à la régulation de la pression et à la transmission de l’influx nerveux. Il agit également pour réguler la digestion. En plus d’intervenir dans le processus du rythme cardiaque, il est utile en cas de contraction musculaire.

Par conséquent, en quantité inadaptée, il devient toxique. Par ailleurs, les recherches montrent que même dans le cadre d’un régime pauvre en sodium, l’effet hypotenseur s’accentue. Par ailleurs, les spécialistes déconseillent l’utilisation conjointe des sartans avec les médicaments suivants :

  • Aliskiren (Rasilez) : Cela peut provoquer l’hypotension ou l’hyperkaliémie.
  • Les anti-inflammatoires : Cette combinaison peut entrainer des lésions rénales, l’hypotension ou l’hyperkaliémie.
  • Inhibiteurs de l’ECA : Risque accru d’hyperkaliémie et d’hypotension.
  • Lithium : risque accru de toxicité du lithium.

De plus, il est important de faire preuve de prudence en cas de co-administration d’un sartan avec les médicaments suivants. En effet, le professionnel de santé doit étudier et prendre compte des risques avant de les prescrire. Il s’agit de :

  • Fluconazole : Diminue l’efficacité du sartan.
  • Rifampicine : Diminue l’efficacité du sartan.
  • Sulfaméthoxazole-triméthoprime (Bactrim) : augmentation du risque d’hyperkaliémie.
  • Spironolactone: augmentation du risque d’hyperkaliémie.
  • Cannabis : augmente le taux de THC dans le sang.

Il convient également de noter que les sartans ne compromettent pas l’efficacité des contraceptifs hormonaux.

Les sartans en néphroprotection : effets secondaires

Bien que ce soient des médicaments sûrs, certains effets secondaires des sartans sont relativement fréquents.

Hypotension

Comme avec tout médicament antihypertenseur, l’hypotension est un effet secondaire possible des sartans. Ce signe se remarque chez près de cinq pour cent des patients. Ses symptômes comprennent souvent des vertiges, une faiblesse et une perte instantanée de la vision. Ils surviennent généralement lorsque le patient se lève soudainement. Par ailleurs, cet effet est plus susceptible de se produire dans le cas où la quantité de départ de sartan est trop élevée. Il peut aussi se manifester quand les malades ont des caractéristiques ci-après :

  • Âgés de plus de 60 ans.
  • Souffrent de déshydratation.
  • Usage non contrôlé des diurétiques.
  • Prédisposition à l’insuffisance cardiaque.

Par conséquent, il est important de s’assurer que le patient ne présente pas l’un ou plusieurs de ces signes avant de lui administrer le traitement.

Hyperkaliémie

L’hyperkaliémie désigne le taux de potassium élevé dans le sang. Cet effet secondaire est relativement fréquent et dangereux, car il peut provoquer des arythmies cardiaques mortelles. Il se manifeste dans une proportion de quatre pour cent des cas et constitue l’un des motifs d’interruption du traitement. En effet, on note un risque élevé d’hyperkaliémie dans le cas des patients qui souffrent d’insuffisance rénale chronique. Il est de même chez les personnes âgées ou celles qui prennent des médicaments qui peuvent également augmenter le taux de potassium. Il s’agit des produits tels que les anti-inflammatoires, les inhibiteurs de l’ECA ou le diurétique spironolactone.

Chez de nombreux patients, il suffit de réduire la dose, d’optimiser les autres médicaments pour contrôler leur taux de potassium sanguin.

Il convient aussi de sensibiliser tous les patients à éviter les aliments riches en potassium. Toutefois, dans de nombreux cas, il convient d’arrêter l’utilisation de ces médicaments à cause de cet effet secondaire. En effet, même avec la dose réduite et les changements mentionnés ci-dessus, les quantités de potassium présente dans la circulation sanguine demeurent dans des plages à risque.

Aggravation de la fonction rénale

Bien que les ARA II soient largement utiles pour la protection des reins, ils peuvent être nocifs dans certaines circonstances. En effet, ces cas concernent les personnes souffrant de déshydratation, hypotendues ou qui consomment des substances anti-inflammatoires. Par ailleurs, ceux qui présentent une insuffisance cardiaque décompensée sont les plus exposés au risque. Ils peuvent présenter des modifications des fonctions rénales qui sont renforcées par le médicament.

Diarrhée et autres réactions

La consommation des sartans peut également provoquer la diarrhée chez environ 4 % des patients. De surcroît, l’incidence de la toux et des réactions allergiques est plus faible avec les ARA II qu’avec les IEC.

Les sartans en néphroprotection : Contre-indication

Les professionnels de santé déconseillent l’utilisation des sartans chez les personnes qui ont des précédents en matière de réaction allergique à un médicament ARA II. Ces composés ne doivent pas être prescrits aux personnes qui souffrent de sténoses bilatérales des artères rénales. C’est aussi le cas des patients qui ont un taux de potassium sanguin élevé ou limité.

Par ailleurs, les fabricants de ces substances déconseillent leur utilisation pendant des périodes d’aggravation aiguë de la fonction rénale. Il convient également de stopper à tout prix leur emploi pendant la grossesse. En effet, ils peuvent provoquer des dommages au fœtus pouvant même entraîner la mort dans certains cas.

Par exemple, ces produits pharmaceutiques peuvent provoquer des malformations fœtales et des complications obstétricales. De même, il convient d’éviter la prescription des Sartans durant l’allaitement. Par ailleurs, en cas de maladie du foie, l’utilisation de ces composés peut aggraver la situation en raison de son élimination difficile et lente de l’organisme.

Les sartans en néphroprotection : Facteurs importants à prendre en compte

En plus des éléments déjà mentionnés, avant de prescrire les sartans, le professionnel de santés doit tenir compte de certains facteurs.

Action des ECA

En cas d’un doute au moment du choix entre les sartans et les ECA, il faut tenir compte du SRA (système rénine-angiotensine). En effet, le rôle déterminant du SRA dans l’homéostasie circulatoire focalise l’attention des inhibiteurs sur leur éventuel contrôle pharmacologique.

Cela conduit au développement généralisé des inhibiteurs de l’ECA et plus récemment des antagonistes de l’angiotensine II. Les inhibiteurs de l’ECA agissent sur l’enzyme responsable de la transformation de l’angiotensine type I en angiotensine type II.

En outre, l’excès de bradykinine, issu de la dégradation de l’enzyme, augmente la libération de substances vasodilatatrices, dont l’oxyde nitrique (NO). Les inhibiteurs de l’ECA affaiblissent indirectement les récepteurs AT1 et AT2, tandis que les sartans agissent uniquement sur les récepteurs AT1, sans affecter l’action des récepteurs AT2.

Ces deux classes de médicaments, utilisées chez les patients ayant des antécédents d’insuffisance cardiaque, ne présentent pas de différences substantielles en termes de résultats. Cependant, les chercheurs estiment que la bradykinine est responsable de la toux sèche et de l’œdème de Quincke provoqués par les inhibiteurs de l’ECA.

En outre, comme les ARA II agissent indépendamment des inhibiteurs de l’ECA, les professionnels recommandent leur utilisation à la place des inhibiteurs de l’ECA en cas de complications.

La durée d’utilisation

Le traitement ne guérit pas la ou les causes de l’hypertension, mais réduit la pression jour après jour et devrait donc durer indéfiniment. Il s’agit donc de rechercher une thérapie qui donne le moins de gêne au patient, qui est en fait un individu traité pour un concept d’assurance. En effet, le traitement permet de réduire le risque chez le patient d’avoir quelque chose dans les années à venir.

Par conséquent, les bénéfices de ces médicaments sont beaucoup plus pour l’avenir. Pour cela, il ne faut pas les arrêter. En cas d’effets secondaires (ce qui arrive malheureusement), le patient peut arrêter de prendre le médicament. Cependant, sa tension artérielle augmente et son risque reste élevé. Dans ces conditions, l’avis d’un spécialiste cardiologue est nécessaire. Ce dernier peut trouver une autre solution plus tolérable pour l’organisme.

Toutefois, il faut noter que les médicaments qui existent sur le marché sont beaucoup plus tolérables par la grande majorité des patients. C’est le résultat des avancées, car il y a des décennies, les antihypertenseurs étaient des médicaments qui posaient de très sérieux problèmes d’intolérance. Néanmoins, aujourd’hui, il existe des classes de médicaments qui sont bien tolérés.

Il convient également de rappeler que le fait que les médicaments soient bien tolérables ne signifie pas qu’ils ne gênent aucun patient. Il y a un petit pourcentage de personnes qui peuvent avoir des problèmes avec l’un ou l’autre médicament. Néanmoins, lorsque le patient suit une bonne thérapie, il remarque une amélioration. Cela résulte de la régulation efficace de sa pression artérielle.

Utilisation chez les jeunes

Pour les jeunes, il y a des médicaments qui sont un peu moins envisageables, sauf dans les situations où ils ne peuvent pas être moins utiles. Il s’agit par exemple des bêta-bloquants  et également les diurétiques dans un certain sens. En effet, ces derniers peuvent provoquer des perturbations dans la sphère sexuelle. Par conséquent, les jeunes hommes doivent faire attention à cet aspect.

Effet antidiabétique

Un autre effet plutôt intéressant des sartans est qu’ils pourraient avoir un effet protecteur contre l’apparition du diabète. En revanche, l’un des inconvénients des diurétiques et des bêtabloquants est qu’ils augmentent pratiquement le nombre de nouveaux diabétiques. L’effet antidiabétique est donc un autre avantage des sartans. Un patient qui a une prédisposition au diabète, par exemple parce qu’il est en surpoids, doit éviter de prendre des diurétiques. Il doit aussi limiter les bêta-bloquants. Dans ces cas, il peut être préférable de commencer son propre traitement avec des sartans ou une solution personnalisée.

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