Santé

Syndrome de Gianotti-Crosti : causes, symptômes, traitement 

Le syndrome de Gianotti-Crosti encore appelé « acrodermatite papuleuse infantile » est une maladie bénigne de la peau qui touche essentiellement les jeunes enfants (1 à 6 ans). Cette pathologie se manifeste par l’apparition de petits boutons roses sur la peau du malade. Ceux-ci ont généralement tendance à disparaitre d’eux-mêmes avec la maladie, sans l’apport d’un traitement particulier.  

Cependant, bien qu’étant bénigne, l’acrodermatite papuleuse infantile peut nécessiter de véritables soins afin de soulager les symptômes pénibles à vivre pour l’enfant. En outre, les manifestations de cette maladie laissent parfois entrevoir d’autres pathologies plus graves à traiter. Que faut-il savoir concrètement sur ce syndrome ? Voici quelques éléments de réponse.

Syndrome de Gianotti-Crosti : Causes

L’acrodermatite papuleuse infantile trouve habituellement son origine dans les atteintes virales, la cause précise du mal étant méconnue. Elle peut néanmoins apparaitre suite à une vaccination (très rares cas). Parmi les virus liés à sa survenance, on distingue :

  • Le virus d’Epstein-Barr de la mononucléose infectieuse (MNT)
  • Le virus de l’hépatite A
  • Le virus de l’hépatite B
  • L’adénovirus 1 et 2
  • Le cytomégalovirus
  • L’échovirus 8
  • Le virus Coxsackie A16
  • Le virus syncytial respiratoire

Le virus d’Epstein-Barr

Il s’agit de la cause la plus fréquente du Syndrome de Gianotti-Crosti. Le virus impliqué, encore connu sous le nom de « virus de l’herpès 4 » est à l’origine de plusieurs autres maladies, dont la mononucléose infectieuse (MNT) et le lymphome de Burkitt. Son mode d’action s’avère de cibler les lymphocytes B humains à travers leur récepteur CD21. Les porteurs du virus sont contagieux par la salive ou les relations sexuelles.

Le virus de l’hépatite A

Ici, la maladie est associée à une atteinte du foie. Cette cause n’est pas la plus fréquente ni la plus facile à traiter. Le virus de l’hépatite A (VHA) est justement le virus le plus résistant de la famille Picornaviridae. Des mesures spécifiques sont requises pour soigner cette forme de survenance du syndrome de Gianotti-Crosti.

Le virus de l’hépatite B

À l’instar du virus de l’hépatite A, cette cause aussi s’associe à une atteinte du foie. La transmission du VHB est cependant plus rapide qu’avec le VHA. Le mal se propage en effet par le sang et ses dérivés notamment la salive, le sperme, les sécrétions vaginales, etc. 

L’adénovirus 1 et 2

Les adénovirus constituent une famille de virus qui contient une centaine de variétés. Certains sérotypes, dont le 1 et le 2 sont à l’origine d’infections fréquentes chez les enfants. Leur transmission peut être directe (par voie aérienne) ou indirecte (conjonctivite des piscines).

Le cytomégalovirus

Il appartient à la famille des herpèsvirus qui comprend :

  • Le virus d’Epstein Barr
  • Le virus varicelle-zona
  • Le virus de l’herpès simplex

Le virus est à l’origine de pathologies bénignes qui passent généralement inaperçues. Il ne présente de véritable danger que pour les personnes immunodéprimées c’est-à-dire celles dont les défenses immunitaires sont affaiblies (traitées par immunosuppresseurs, atteintes de sida…).

L’échovirus 8

Les échovirus sont composés de plusieurs sérotypes. La plupart d’entre eux sont à l’origine d’éruptions cutanées. L’écho 8 en l’occurrence est une cause connue de l’acrodermatite papuleuse infantile. Plusieurs autres infections asymptomatiques associées à des poussées de fièvre sont recensées.

Le virus Coxsackie A16

Ce virus cause souvent des infections asymptomatiques c’est-à-dire des atteintes qui ne présentent pas toujours de signes. Il fait partie de la famille des Picornviridae comme le VHA. Il est responsable de la survenance d’une variété de pathologies (herpangine, syndrome bouche-main-pied, acrodermatite papuleuse infantile).

Le virus syncytial respiratoire

Il est très contagieux (voie respiratoire) et fréquent chez les jeunes enfants. Son implication dans la survenance du Syndrome de Gianotti-Crosti alerte généralement sur des possibilités de complications respiratoires chez l’enfant. Une prise en charge spécifique est nécessaire dans ce cadre.

Syndrome de Gianotti-Crosti : Symptômes

Dans un contexte général, l’acrodermatite papuleuse infantile se manifeste par l’apparition de boutons roses (tendant au rouge) sur la peau de l’enfant. Ils surviennent dans un intervalle de trois à quatre jours suivant l’infection et peuvent se développer sur tout le corps du malade. On constate toutefois que les boutons se propagent plus souvent sur les bras, les fesses et les cuisses.

Les éruptions débutent généralement au niveau des membres inférieurs avant de remonter vers le visage. Ces boutons de 5 à 10 mm de diamètre peuvent évoluer et engendrer des adénopathies discrètes avec le gonflement de l’abdomen et les ganglions lymphatiques. Ces symptômes peuvent durer entre deux et trois mois.

Aussi, on peut observer une coloration des papules en pourpre (notamment au niveau des jambes) à cause de la fuite de sang capillaire. Les démangeaisons constituent un signe évident lorsque les lésions sont prurigineuses.

Des symptômes spécifiques aux pathologies associées

En fonction de l’origine infectieuse identifiée, on peut recenser d’autres signes de la maladie. Ainsi, lorsque le syndrome de Gianotti-Crosti est causé par le VHB (virus de l’hépatite B), on pourra constater les signes d’une jaunisse (en l’occurrence la peau et les yeux présentent une couleur jaune) dans les 20 jours suivant les premiers symptômes.

Les autres symptômes associés à des pathologies sont entre autres :

  • Une augmentation du volume de la rate (splénomégalie)
  • Une anorexie passagère
  • Une asthénie (affaiblissement de l’organisme)
  • Une augmentation du volume du foie (hépatomégalie)
  • De la diarrhée, etc.

Avec une symptomatologie aussi élargie, il n’est pas toujours évident de diagnostiquer l’acrodermatite papuleuse infantile.

Syndrome de Gianotti-Crosti : Diagnostic

Le diagnostic de la maladie est à la base clinique. Il suffira d’observer l’apparition de papules rose pour évoquer le syndrome de Gianotti-Crosti. Toutefois, il existe plusieurs procédés complémentaires à travers lesquels, une confirmation du diagnostic pourra s’établir ainsi que la détermination du virus impliqué.

Le médecin pourra par exemple prescrire des analyses portant sur la fonction hépatique, un dépistage viral… Il faudra aussi éliminer la possibilité de survenance d’une forme rare de la maladie notamment : l’acrodermatite entéropathique par déficit de zinc. Cette pathologie requiert un apport de gluconate de zinc à vie. Pour la différencier, une analyse du taux de zinc chez l’enfant ainsi qu’une biopsie cutanée pourront se révéler nécessaires.

Syndrome de Gianotti-Crosti : Traitement

Le traitement du Syndrome de Gianotti-Crosti varie selon la cause virale associée. Habituellement, aucune prise en charge spéciale ne sera requise pour que les symptômes ainsi que la maladie disparaissent d’eux-mêmes. Dans ces cas, il s’agit de la forme banale de la maladie qui ne dure qu’au plus 6 semaines sans complication.

Lorsque la cause sous-jacente déterminée de la maladie nécessite un traitement particulier, le médecin indiquera la marche à suivre pour éviter toute séquelle. Avec le VHB par exemple, il faudra d’abord s’occuper de la guérison du foie avant d’observer la disparition des signes associés. Le traitement pourra alors s’étaler sur 6 mois à 1 an selon les besoins de l’organisme concerné.

Pour soulager d’éventuelles démangeaisons, le recours aux crèmes à base d’hydrocortisone est possible. Dans ce même cadre, les antihistaminiques seront utilisés pour les enfants souffrant d’allergies. Quel que soit le traitement adopté, aucune répercussion à long terme ne subsiste après la guérison de cette pathologie bénigne.  

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