Parapharmacie

AMIODARONE-CORDARONE: Indications, Posologie, Contre-indications et Précautions d’usage

Commercialisé pour la première fois en 1962, l’amiodarone est un médicament créé dans le but de traiter les troubles du rythme cardiaque. Compte tenu de ses nombreux effets indésirables, sa mise sur le marché fut énormément critiquée. Certaines études d’alors ont néanmoins permis de révéler que les propriétés antiarythmiques du produit sont bien meilleures que celles d’autres traitements. C’est ainsi qu’en 1967, la vente de l’amiodarone fut relancée, mais sous le nom commercial de Cordarone. Même des décennies après, ce médicament reste toujours une référence dans son domaine. Qu’y a-t-il d’autre à apprendre sur l’Amiodarone — Cordarone ? Les détails ici !

AMIODARONE — CORDARONE : Indications

L’Amiodarone — Cordarone est un médicament vendu uniquement sur ordonnance. Il est disponible sous deux formes. L’une est une ampoule, plus précisément injectable d’une capacité de 3 ml. L’autre est une boîte de 30, 50 ou 100 comprimés sécables de 200 mg chacun.

Ce produit est prescrit pour prévenir et traiter les tachycardies. Il s’agit d’une affection qui se traduit principalement par un battement rapide du cœur, et ce, en absence de toute activité physique.

Le médicament soigne ce type de trouble cardiaque, et ce que ce dernier soit de forme supraventriculaire ou ventriculaire. Ainsi, il est possible d’utiliser l’amiodarone en cas de fibrillation ventriculaire, atriale et auriculaire.

De même, l’antiarythmique peut être recommandé aux patients atteints de flutter atrial commun, de tachycardies jonctionnelles et atriales focales. Il faut préciser que le cordarone ne peut être envisagé comme moyen de traitement de ces pathologies que lorsque pour une raison quelconque les produits thérapeutiques classiques se révèlent inefficaces ou inappropriés.

De plus, il faut ajouter que l’amiodarone est majoritairement consommé par les adultes. Il existe peu de ressources permettant d’identifier l’efficacité et la tolérance du produit chez les enfants. De ce fait, l’utilisation de ce médicament par les individus âgés de moins de 18 ans semble fortement déconseillée.

AMIODARONE — CORDARONE : Posologie

En fonction de la forme choisie, l’Amiodarone — Cordarone peut être administrée par :

  • Voie intraveineuse directe et seulement en cas d’arrêt cardiaque ;
  • Dilution dans du sérum glucosé à 5 % ;
  • Voie intraveineuse au pousse-seringue électrique.

Le médicament peut être aussi employé per os.

Comment prendre l’Amiodarone — Cordarone ?

L’Amiodarone — Cordarone est un produit pharmaceutique dont l’efficacité prend du temps avant d’apparaître. C’est pour cela que pour obtenir des résultats rapidement positifs, le cardiologue doit recommander un dosage élevé en début de traitement. On parle alors de traitement d’attaque ou de charge.

La posologie généralement conseillée dans ce cadre est de 3 à 5 comprimés au quotidien durant une période de 8 à 10 jours. De même, l’effet des agents actifs contenus dans l’Amiodarone est long à s’estomper. C’est la raison pour laquelle en fin de traitement, le médecin doit prescrire à son patient un dosage plus bas.

On parle alors de traitement d’entretien. Ici, la quantité habituellement recommandée est de 1 voire ½ comprimé par jour pendant une durée d’une semaine. Toutefois, si l’équilibre est bon avec le patient, le médecin peut lui conseiller 3 comprimés par semaine durant 1 mois.

Par ailleurs, il est possible de suivre le traitement durant ou en dehors des repas. Tout compte fait, si une méthode a été adoptée à l’entame des prises, elle ne devrait pas être modifiée au fil du temps.

AMIODARONE — CORDARONE : Mécanisme d’action

AMIODARONE-CORDARONE

Selon la classification de Vaughan Williams, l’Amiodarone — Cordarone est un antiarythmique de la classe III. Compte tenu de cette catégorie à laquelle il appartient, le médicament agit en réduisant la conduction du courant potassique et en allongeant la période réfractaire (la phase 3 de la capacité d’action de la fibre cardiaque).

Il réussit ces deux missions en inhibant les canaux potassiques du myocarde.

Les autres modes d’action du médicament

Bien qu’il fasse partie de la catégorie des traitements de troubles cardiaques de classe 3, l’Amiodarone — Cordarone possède également les propriétés reconnues aux arythmiques des autres catégories. C’est d’ailleurs ce qui fait de lui un produit pharmaceutique assez efficace.

Ainsi, à l’image des antiarythmiques de type I, le Cordarone agit en bloquant à un rythme de dissociation rapide l’action des canaux sodiques. Le médicament est également capable d’effectuer une activité sympatholytique. Il s’agit à ce niveau d’un mode d’action propre aux produits de classe II.

Comme les antiarythmiques de classe IV, l’Amiodarone possède sur les tissus nodaux une action chronotrope négative.

AMIODARONE — CORDARONE : Contre-indications

L’adoption de ce traitement arythmique est déconseillée lorsque le patient est allergique à l’amiodarone et à tous les autres excipients contenus dans le médicament. Ces derniers sont notamment l’iode, le magnésium stéarate, la silice colloïdale anhydre, l’amidon de maïs et le lactose.

Grossesse et allaitement

Le traitement à base d’Amiodarone — Cordarone est à éviter lorsque le patient est une nourrice, c’est-à-dire une femme qui allaite. Il en est de même lorsque l’individu porte un fœtus de plus de 3 mois. Le produit pourrait en effet agir sur le développement du futur bébé. Même si la grossesse n’a pas encore atteint cet âge, il est toujours conseillé d’informer son médecin avant de débuter la prise du médicament.

Interactions médicamenteuses à éviter

Il existe certains produits pharmaceutiques qui inhibent l’action de l’amiodarone. D’autres peuvent provoquer des affections lorsqu’ils sont utilisés de façon concomitante avec l’antiarythmique. Par conséquent, l’interaction de ce dernier avec les dits médicaments est déconseillée. Ces traitements sont notamment :

  • Les autres antiarythmiques de classe 3 tels que le dofétilide ou le sotasol ;
  • Les produits torsadogènes à l’exception de ceux de type neuroleptique et antiparasitaire ;
  • Le télaprévir ;
  • Les antibiotiques de la catégorie des fluoroquinolones ;
  • Les traitements susceptibles d’engendrer des torsades de pointes comme le prucalopride et le dompéridone ;
  • Les arsénieux ;
  • Les laxatifs stimulants ;
  • Les antiarythmiques de classe Ia comme l’hydroquinidine ;
  • La méthadone ;
  • La ciclosporine ;
  • Le cobicistat.

Cette liste n’est pas exhaustive, car il existe de nombreux autres médicaments avec lesquels l’amiodarone — Cordarone ne peut interagir. Si le patient est donc sous le traitement d’un quelconque produit, il doit obligatoirement en aviser son médecin afin que ce dernier s’assure que la concomitance des deux médicaments semble possible.

En cas de certaines affections

Un cardiologue ne peut pas prescrire un traitement à base d’amiodarone à son patient si ce dernier :

  • Possède des problèmes pulmonaires ;
  • Souffre d’une hépatite ou de la maladie du sinus non appareillée ;
  • Est atteint d’une affection thyroïdienne ;
  • A connu un choc cardiogénique ;
  • Est porteur d’un défibrillateur ou d’un stimulateur cardiaque ;
  • À une fréquence cardiaque assez basse.

L’administration du Cordarone est aussi interdite lorsque le patient possède une hypotension artérielle sévère, un bloc cardiaque de 3e ou 2e degré puis un bloc sino auriculaire.

AMIODARONE — CORDARONE : Effets secondaires

AMIODARONE-CORDARONE

Même pris à doses normales, l’Amiodarone – Cordarone peut provoquer des effets indésirables.

Très rarement

À un taux en dessous de 0,01 %, un traitement à base de l’amiodarone est susceptible d’entraîner :

  • Une hépatite chronique ;
  • Une desquamation et rougeur de la peau ;
  • La réduction du nombre de plaquettes dans le sang ;
  • Une ataxie, c’est-à-dire des mouvements désordonnés ;
  • Une baisse importante du rythme cardiaque ;
  • Une vision floue avec risque de perte complète de la vue ;
  • La vascularite, c’est-à-dire une inflammation des vaisseaux de petite taille ;
  • Des maux de tête ;
  • Dans la zone du testicule des sensations de gonflement et de douleurs ;

L’œdème cérébral, la chute capillaire, les difficultés respiratoires et l’augmentation de la quantité de créatinine dans le sang font aussi partie de ces rares effets secondaires du médicament.

Très fréquemment

Chez des patients utilisant le cordarone, il a été constaté chez plus de 10 % d’entre eux :

  • Une photosensibilisation ;
  • L’augmentation du nombre de transaminases (enzymes du foie) dans leur sang ;
  • D’infirmes dépôts dans la cornée ;
  • Une croissance du nombre de leurs hormones thyroïdiennes.

Les troubles digestifs tels que les vomissements et nausées constituent aussi quelques exemples de réactions nocives.

À fréquence indéterminée

Chez seulement quelques individus sous le traitement de l’Amiodarone — Cordarone, des cliniciens ont remarqué qu’ils présentaient :

  • Des sensations de brûlure et des démangeaisons ;
  • Une dermatite bulleuse ;
  • Une irrégularité du rythme cardiaque avec le risque de torsades de pointe ;
  • Une croissance du nombre de globules blancs dans le sang ;
  • Un pancréas gonflé et une sécheresse de la bouche ;
  • Une hémoptysie ;
  • Des hallucinations et constipations ;
  • Une diminution de l’appétit et de la libido.

À ces éléments, s’ajoutent la parosmie, l’angio-œdème, le syndrome lupique et des granulomes notamment au niveau de la moelle osseuse.

De manière fréquente

Fréquemment, c’est-à-dire à un taux compris entre 1 et 10 %, la consommation de cet arythmique de classe III peut engendrer :

  • Une neuropathie périphérique ;
  • Des troubles du sommeil ;
  • Une hépatite aiguë ;
  • Une coloration grise de la peau ;
  • Des symptômes extrapyramidaux ;
  • Certaines affections pulmonaires.

Le traitement est également susceptible de provoquer chez le patient le ralentissement de son rythme cardiaque et des maladies de type thyroïdien.

Par ailleurs, il faut ajouter que rarement, c’est-à-dire à un taux compris entre 0,01 et 0,1 %, la prise du médicament peut conduire à une réduction de la quantité de sodium dans le sang. De façon peu fréquente (entre 0,1 et 1 %), l’amiodarone peut entraîner une myopathie. 

AMIODARONE — CORDARONE : Précautions d’emploi

AMIODARONE-CORDARONE

En raison du fait que la consommation de l’amiodarone — Cordarone provoque des effets secondaires, certaines précautions doivent être prises afin d’éviter que ces derniers n’évoluent vers des affections plus sévères.

La réalisation de divers examens

Lorsque le patient constate un changement au niveau de sa vision, il doit aussitôt en informer son médecin. Même lorsque le praticien ne reçoit aucune plainte de ce genre, il doit faire subir des examens ophtalmologiques à son patient. Outre cela, le cardiologue doit prescrire des tests sanguins au sujet sous traitement.

Cette précaution reste indispensable pour surveiller l’état des différentes composantes du sang. De même, la réalisation d’un électrocardiogramme paraît nécessaire durant le traitement, et même avant l’entame de celui-ci.

En réalité, au cours de la période de consommation du comprimé, il doit normalement avoir un allongement du QT. L’examen sera alors réalisé pour vérifier si ce signe d’imprégnation thérapeutique existe avant le traitement ou est survenu après ce dernier.

Les bons gestes du quotidien

Pendant la prise de l’antiarythmique par le patient, la peau de ce dernier devient plus sensible aux rayons solaires. Pour éviter alors les effets que peut causer une telle situation, le médecin doit recommander au sujet d’utiliser un écran solaire chaque fois qu’il doit sortir par temps clair.

Ce produit doit posséder un SPF d’une valeur de 15 en moyenne. Toujours pour être à l’abri de la photosensibilisation, le port de vêtements protecteurs est conseillé. Par ailleurs, le patient doit durant toute la période de son traitement éviter de consommer du jus de pamplemousse.

Cette boisson contient en effet un agent actif susceptible d’augmenter dans le sang le taux d’amiodarone.

Les autres précautions d’usage de l’amiodarone — Cordarone

La consommation d’alcool, de nicotine ou de caféine est déconseillée durant un traitement à base d’amiodarone. Ces produits sont en effet susceptibles d’inhiber l’action des agents actifs du médicament.

Le sujet sous traitement de l’amiodarone — Cordarone doit aussi avertir son médecin lorsqu’il constate les éléments suivants :

  • Chute de la vue ;
  • Perte de poids ;
  • Difficultés respiratoires ;
  • Sensations d’essoufflement ;
  • Rythme cardiaque anormalement trop lent ou rapide ;
  • Diarrhée ;
  •  

Il doit également adopter ce même geste de précaution s’il suit un autre type de traitement ou qu’il vient de le terminer. Outre cela, si le sujet utilise l’amiodarone alors qu’il doit subir une intervention chirurgicale, l’anesthésiste doit être prévenu.

Par ailleurs, le cardiologue doit bien faire comprendre à son patient qu’il n’a pas le droit de modifier de son propre chef la posologie du traitement ou même de recommencer celui-ci à un proche.

De même, l’individu souffrant n’est pas en mesure d’arrêter la prise du médicament sans le consentement du clinicien, et ce, même lorsqu’il constate un retour à la normale.

AMIODARONE – CORDARONE : Conservation

L’antiarythmique Amiodarone doit être conservé dans un endroit hors de la vue des enfants. Son lieu d’entreposage ne doit pas être exposé à une température de plus de 30°. Ce dernier doit plutôt être sec et frais.

Outre cela, le comprimé ne peut être utilisé durant une période de plus de 3 ans. Une fois que sa date de péremption est passée, le patient doit au plus vite s’en débarrasser.

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