Santé

Accident Ischémique Transitoire (AIT) : Causes, Symptômes, Diagnostic, Traitements

L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est une affection qui suscite la peur chez de nombreuses personnes en raison des déficits moteurs et du taux important de décès qu’elle provoque. Pourtant, il est possible d’éviter cette attaque. Avant de faire surface, cette dernière donne l’alerte, et ce, le plus souvent par l’intermédiaire de l’Accident Ischémique Cérébral (AIT). En effet, le risque d’avoir un AVC dans un délai de sept jours après la survenue d’un AIT est de 10 %. Malheureusement, cette pathologie qui cause 30 % des cas d’AVC, est peu connue. Il urge alors d’en savoir plus à son sujet.

Accident Ischémique Transitoire (AIT) : Présentation

L’Accident Ischémique Transitoire ou AIT est un déficit neurologique qui survient suite à l’insuffisance ou à l’arrêt de l’influx sanguin vers le cerveau. Il s’agit d’un mécanisme qui se produit de façon brusque, mais dont les signes cliniques disparaissent au bout d’une heure.

Généralement, en cinq ou trente minutes, la circulation sanguine est rétablie au niveau de cette partie du corps. Cela ne constitue pas pour autant une raison pour négliger l’AIT. Concrètement, une fois qu’une telle attaque cérébrale atteint un individu, il faut agir en urgence.

En effet, bien que cela soit peu fréquent, il est possible que la durée d’un accident ischémique transitoire dépasse le seuil des 60 minutes. Dans de tels cas, il est courant d’avoir un infarctus, car plus le cerveau est non approvisionné en sang, plus le risque que ses cellules se détériorent est élevé.

Outre cela, l’AIT est un mal récidiviste. Sa persistance n’est pas sans danger. Bien souvent, lorsque cette attaque refait surface, c’est sous la forme d’AVC. Avec une conséquence de ce rang, l’AIT ne constitue aucunement une pathologie à prendre à la légère.

Il peut toucher tout type d’individus et possède une dominance dans le rang des seniors de sexe masculin. Après 65 ans, le risque d’être en effet atteint de ce mal est de 75 %.

L’AIT : un accident différent de l’AVC

L’AIT et l’AVC possède les mêmes symptômes et causes. Par conséquent, ils prêtent à confusion. C’est bien d’ailleurs en raison de ces points de similarité que l’AIT est parfois qualifié de mini-AVC. Malgré leur ressemblance, ces deux types d’accidents cérébraux sont bien distincts.

En effet, contrairement à ce qui se produit dans le cas d’un AVC, la durée d’un AIT semble plus courte. Les signes cliniques que présente le sujet au niveau du premier type d’attaque dépassent généralement le délai d’une heure.

De plus, un AVC est souvent source de séquelles. En revanche, dans le contexte d’un accident ischémique transitoire, il n’existe pas de lésions au niveau du cerveau. L’imagerie cérébrale est donc normale.

Accident Ischémique Transitoire (AIT) : Causes

Si les artères ne parviennent pas à irriguer le cerveau en sang (phénomène qui conduit à l’AIT), c’est parce qu’il existe divers mécanismes à la base.

L’athérosclérose

Ce phénomène désigne le fait que des amas graisseux s’accumulent dans les vaisseaux sanguins. En s’épaississant, ces dépôts durcissent, forment des plaques ou athéromes qui finalement donnent naissance à des caillots de sang appelés thrombus. Ce sont ces derniers qui vont boucher les artères et empêcher ainsi le sang de migrer vers le cerveau. Il faut dire qu’en pratique, ces obstructions s’effectuent de plusieurs façons.

Formation des thrombus dans une artère cérébrale

L’athérosclérose peut être localisée, c’est-à-dire qu’elle est susceptible de se produire au sein même du cerveau. Pourtant, dans cette zone, les vaisseaux sont généralement de grande taille. La situation est cependant telle que les caillots qui se forment sont également de gros diamètres. Cela rétrécit les artères, bouchant ainsi le passage du sang ou diminuant le flux de celui-ci. Malgré leur grande taille, ces thrombus finissent naturellement par se dissoudre ou se libérer tout seuls. C’est particulièrement ce qui favorise la courte durée du mécanisme de l’accident ischémique transitoire.

Migration des caillots d’une artère vers une veine cérébrale

Bien que l’obstruction des veines se produise au sein du cerveau, il faut dire que les caillots entraînant cette obturation ne se forment pas toujours dans l’environnement de cet organe. Ces thrombus peuvent en effet provenir d’autres parois vasculaires, intégrer la circulation sanguine et se laisser diriger par le flux de sang.

Par mégarde, ce dernier peut les conduire vers le cerveau où ils bouchent un ou plusieurs de ses vaisseaux. Un tel phénomène d’athérosclérose est désigné d’embolie.

Déplacement des thrombus du cœur vers le cerveau

Ici également, c’est le mécanisme de l’embolie qui se produit. La particularité à ce niveau est que les thrombus se forment dans le cœur ou au sein des zones environnantes avant de se retrouver dans les vaisseaux du cerveau. Ces dernières sont le plus souvent les valves artificielles ou celles dégradées par une endocardite.

Le bas débit cérébral

Également qualifié de phénomène hémodynamique, le bas débit cérébral est un mécanisme qui survient au cours de certaines maladies comme l’insuffisance cardiaque.

En réalité, lors de ces affections, le flux sanguin migrant vers le système cérébral n’est pas suffisamment important pour bien irriguer celui-ci. Ce qui donne naissance à l’accident ischémique transitoire.

La thrombose veineuse cérébrale

Normalement, l’AIT est une affection qui touche majoritairement les personnes âgées. Ce mal cause également assez de dégâts dans le rang des jeunes, en particulier des femmes sous contraceptifs oraux.

En réalité, lorsque ces médicaments contiennent de grandes quantités d’œstrogènes, ces dernières peuvent former des thrombus, augmentant ainsi le risque d’avoir un AIT. Un tel mécanisme déclencheur de la maladie est appelé thrombose veineuse cérébrale.

Les facteurs de risque de l’AIT

En dehors des principales causes connues, un accident ischémique transitoire peut être aussi la conséquence de divers autres facteurs. Ces éléments se regroupent en deux catégories.

Les facteurs contrôlables

Dans cette famille se réunissent les facteurs susceptibles d’entraîner un accident ischémique transitoire, mais dont vous pouvez éviter les conséquences en menant par exemple un mode de vie sain. C’est le cas de :

  • La consommation excessive d’alcool ou d’opiacés ;
  • L’obésité ;
  • La coronaropathie ;
  • L’uvéite ;
  • La vascularite ;
  • La fibrillation atriale ou auriculaire ;
  • L’hypertension artérielle ;
  • La sédentarité ;
  • Le tabagisme.

Cette liste peut être complétée par le taux élevé de cholestérol, le stress mental ou les troubles de la coagulation.

Les facteurs non modifiables

Il existe de ces facteurs qui malgré le sujet peuvent provoquer chez lui un accident ischémique transitoire. C’est le cas des antécédents d’AVC ou d’AIT. Si le patient a déjà subi l’un ou l’autre de ces accidents ou si un membre de sa famille en a auparavant été atteint, le risque qu’il en souffre aussi est élevé.

L’âge et le sexe font également partie de cette catégorie de facteurs non modifiables. Dans le premier cas, il faut comprendre que plus un individu approche de l’âge de risque (65 ans), plus la probabilité qu’il subisse un AIT est élevée.

Le second cas de facteur se réfère au fait d’être une personne de sexe masculin. Pour rappel, l’accident cérébral en cause touche plus les hommes que les femmes. Avec ces dernières, le niveau de risque ne devient important qu’une fois que la ménopause est atteinte.

Accident Ischémique Transitoire (AIT) : Symptômes

Accident Ischémique Transitoire (AIT)

Tout comme pour la pathologie elle-même, les symptômes d’un accident ischémique transitoire sont de courte durée. Ceux-ci dépendent de la partie du corps que l’affection touche.

Les signes visuels

Bien que le mal cérébral soit né dans le cerveau, ses répercussions peuvent se constater au niveau des yeux. À ce niveau, les symptômes les plus courants désignent la perte de la capacité de vision au niveau d’un seul œil. Ce dysfonctionnement est temporaire et on parle alors de cécité monoculaire transitoire (CMT).

Dans certains, une partie du champ visuel du sujet peut se retrouver paralyser. Cette amputation peut être plus sévère et toucher les deux yeux. On parle alors d’hémianopsie latérale homonyme (HLH).

Les symptômes sensitifs et moteurs

Un accident ischémique transitoire peut également s’identifier par l’absence de sensibilité qu’il peut provoquer au niveau de n’importe quelle partie du corps. Les diverses failles susceptibles d’intervenir dans ce cadre sont qualifiées de symptômes sensitifs. Celles-ci peuvent cependant être de type moteur et concerner par exemple une :

  • Paralysie faciale isolée ;
  • Paralysie du visage et d’un membre supérieur ;
  • Hémiparésie ;
  • Monoparésie.

Il s’agit dans ce dernier cas d’un type de paralysie qui n’affecte qu’un seul membre.

Les signes relatifs au langage

Lorsqu’un accident ischémique transitoire survient, il peut affecter la capacité à parler du sujet en créant à ce niveau divers troubles. C’est par exemple le cas de la jargonaphasie et de la paraphasie. Au niveau du premier type de dysfonctionnement, le patient se retrouve incapable de s’exprimer intelligemment.

Dans le second cas, il a tendance à prononcer un mot à la place d’un autre. À ces troubles s’ajoute la complexité à s’exprimer qui se traduit particulièrement par des absences de mot dans les dires du sujet.

AIT : Quels sont les autres symptômes ?

Il existe certains de ces signes qui peuvent faire penser à un accident ischémique transitoire (AIT) tels que :

  • Les troubles de la déglutition ;
  • La vision double ;
  • Les maux de tête ;
  • La perte de l’équilibre pouvant conduire à des chutes ;
  • La confusion ;
  • Le vertige.

Ces divers symptômes sont rares. Par conséquent, lorsqu’ils surviennent de façon isolée, ils ne devraient pas aussitôt faire penser à un accident ischémique transitoire.

Accident Ischémique Transitoire (AIT) : Diagnostic

Face à un cas de suspicion d’AIT, le médecin traitant procède au diagnostic en se focalisant sur l’histoire de la maladie. Il s’agit d’une procédure qui est dans le jargon médical désigné de diagnostic positif.

Concrètement, le professionnel de santé va s’entretenir avec le patient en posant des questions à ce dernier afin d’avoir un aperçu plus détaillé des symptômes qu’il a présentés. Les propos des témoins de l’attaque sont également recevables.

Durant cette première étape du diagnostic, l’expert va également s’intéresser aux antécédents médicaux et familiaux afin d’évaluer les facteurs de risque de l’individu d’être sujet à cette maladie.

Le diagnostic différentiel

Sur la base des résultats du diagnostic positif, le médecin peut suspecter l’existence d’un AIT. Compte tenu du fait que les symptômes de ce déficit neurologique se confondent à ceux d’autres affections, l’expert doit procéder à un diagnostic différentiel. Le but est d’écarter la présence de ces maladies.

Les pathologies neurologiques

Certaines affections de type neurologique peuvent s’apparenter à l’AIT. Lors de son diagnostic, le médecin doit chercher à savoir si son patient ne serait peut-être pas atteint de l’une de ces pathologies. Ces dernières sont entre autres :

  • La paralysie périodique ;
  • Les tumeurs cérébrales ;
  • L’hémorragie cérébrale ;
  • La narcolepsie ;
  • Les malformations vasculaires cérébrales ;
  • La crise épileptique focale.

Il est également possible d’inclure dans cette catégorie de maladies la sclérose en plaques, l’hématome sous-dural, la migraine avec aura et la myasthénie.

Les troubles sensoriels

Les dysfonctionnements sensoriels à intégrer dans le diagnostic différentiel sont les acouphènes isolés, le scotome scintillant et l’incontinence sphinctérienne anale et/ou urinaire.

Les affections non neurologiques

Ici, les pathologiques auxquelles il faut s’intéresser sont :

  • L’hypertension intracrânienne ;
  • Le syndrome d’hyperventilation ;
  • Le décollement de rétine ;
  • La syncope ;
  • Les troubles métaboliques ;
  • Le glaucome aigu ;
  • Le vertige de cause ORL ;
  • Les troubles psychosomatiques.

Il est également possible de parler de névrite optique rétrobulbaire, d’hystérie et d’hypotension orthostatique.

Les examens de diagnostic

Dès que le médecin suspecte l’atteinte à un accident ischémique transitoire, il doit confirmer ses hypothèses. Pour cela, il doit procéder à divers examens à savoir :

  • Bilan sanguin ;
  • Artériographie carotidienne ;
  • Scanner cérébral ;
  • Echo-Doppler cervical ;
  • Electrocardiogramme.

Bien que tous ces tests paraissent fiables, il faut dire que c’est l’IRM qui est préférée par de nombreux professionnels de santé. Il semblerait qu’avec ce type d’examen, les données sont plus fiables. Par ailleurs, pour en savoir davantage sur l’accident cérébral, notamment sur son, origine, des examens supplémentaires peuvent être réalisés. Il y a :

  • Le bilan lipidique et glycémique ;
  • La transœsophagienne ;
  • L’examen du liquide cérébro-spinal.

À ces divers tests s’ajoutent l’Holter rythmique et l’angiographie par cathétérisme.

Accident Ischémique Transitoire (AIT) : Traitements

Une fois que l’attaque est passée et si le patient ne possède aucune contre-indication, il lui sera prescrit dans les plus brefs délais de l’aspirine. Le dosage journalier recommandé pour ce médicament varie entre 160 et 300 mg. Ce comprimé doit être pris jusqu’à ce que les résultats des examens effectués soient disponibles. Dès ce moment, le professionnel de santé peut recommander des traitements plus spécifiques. Ceux-ci reposent le plus souvent sur la prise d’anticoagulants et d’antiagrégants plaquettaires. Cependant, il est également possible de réaliser une intervention chirurgicale. Cette opération n’est généralement mise en place que lorsqu’une carotide se retrouve énormément bouchée.

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