Santé

Le sevrage alcoolique ambulatoire : Mode de fonctionnement et contre-indications

Le sevrage alcoolique ambulatoire est l’un des grands alliés dans la lutte contre la dépendance à l’alcool. Ce mode de sevrage nécessite une assistance médicale et soignante. De ce fait, des experts formés spécifiquement à la prise en charge des malades accro de l’alcool doivent intervenir. Qu’est-ce qu’un sevrage alcoolique ambulatoire ? En tant que patient, que doit-on savoir avant d’opter pour un tel traitement ?

Sevrage alcoolique ambulatoire : qu’est-ce que c’est ?

Une consommation d’alcool cause d’énormes dommages sur tous les systèmes de l’organisme du consommateur. Lesdits dommages touchent sa santé mentale ainsi que sa santé physique. Quand arrive l’alcoolisme, le sujet devient totalement dépendant de l’alcool. Dans ce cas, le sevrage alcoolique est la seule alternative pour retrouver une santé saine.

Le sevrage alcoolique consiste à conduire les dépendants de l’alcool à se libérer de son emprise. C’est un moyen très efficace pour les alcooliques désireux de finir avec la consommation d’alcool. Il en existe plusieurs sortes. En effet, le sevrage alcoolique peut s’effectuer dans une institution hospitalière et dans ce cas, il est qualifié de sevrage alcoolique institutionnel. Il peut aussi être dit ambulatoire.

Parlant du sevrage ambulatoire, le patient n’est pas conduit dans un centre d’hospitalisation avec un statut de malade aux vues de la société. Il suit son traitement de sevrage dans le cocon familial, avec la possibilité même de continuer son activité professionnelle comme si de rien n’était.

Pourquoi choisir le mode de sevrage ambulatoire ?

Le gros plus du sevrage ambulatoire est qu’il met avant tout le patient au centre du projet thérapeutique. C’est un mode de sevrage qui consiste à arrêter la consommation d’alcool chez le patient, sans le conduire dans un centre hospitalier spécialisé. Ce type de traitement amène l’alcoolodépendant à entrer dans un processus d’abstention totale de l’alcool sur une durée considérable, tout en étant chez soi.  Il comporte plusieurs avantages :

Le confort.

Les conditions de confort sont indispensables à un traitement de sevrage. Parce que si en plus de souffrir du manque d’alcool le patient doit être dans l’inconfort, cela ne facilite pas les choses. À ce niveau, il faut dire que le sevrage ambulatoire garantit un confort optimal parce que celui qui suit le traitement se trouve dans son domicile. Ce qui à priori devrait beaucoup l’aider à assimiler la cure.

Un soutien et une présence familiale

Le soutien et la présence familiale sont deux avantages majeurs du sevrage alcoolique ambulatoire. En effet, il faut reconnaître qu’il est très difficile de renoncer à l’alcool lorsqu’on est alcoolodépendant. Mais si le patient a du soutien et sa famille présente autour de lui, cela est assez réconfortant. Mieux, il s’agit là d’une source de motivation inépuisable, qui incitera le patient à aller jusqu’au bout.

La liberté de continuer à exercer son activité professionnelle

Si le patient a un emploi, le sevrage ambulatoire contrairement au sevrage institutionnel, lui donne la possibilité de continuer à aller au boulot. Cet avantage permet à la personne de continuer à gagner de l’argent tout en suivant un traitement. Mieux, le patient peut s’occuper au travail et s’épanouir pendant sa cure.

Un statut de malade mitigé

Même si la cure se déroule à la maison, elle bénéficie d’une assistance médicalisée de la part des professionnels de santé spécialisés. Toutefois, le malade peut se soulager d’avoir un statut de malade mitigé de la part du voisinage et de la société en général.

Certains patients ont peur du regard des autres et du jugement de la société. Ils s’imaginent mille critiques s’ils franchissent le seuil d’un établissement hospitalier pour subir une cure. Ce qui retarde leur prise de décision. Le traitement alcoolique ambulatoire est donc très bénéfique pour ces derniers.

Il y a également un petit avantage au niveau du coût, car le sevrage ambulatoire n’implique pas beaucoup de logistiques, vu qu’il se déroule chez le patient.

Quelles sont les contre-indications du sevrage ambulatoire ?

Certes, le mode de sevrage ambulatoire est celui pour lequel le patient doit opter quand il ne souhaite pas être hospitalisé. Mais, il faut respecter certains points comme les contre-indications, pour atteindre son objectif.  Ainsi, le sevrage alcoolique ambulatoire ne doit pas être réalisé :

  • Sur les personnes souffrant de l’alcoologie, une dépendance physique sévère, des antécédents de délirium tremens. De même que, sur ceux qui connaissent aussi des crises convulsives ou ayant connu des échecs de sevrages ambulatoires antérieurs ;
  • Sur les personnes souffrant d’affections somatiques. Lesdites affections sont sévères et conduisent à une hospitalisation ;
  • Sur les personnes souffrant de maladies mentales ou d’autres pathologies psychiatriques sévères associées.

Il faut souligner aussi que le sevrage alcoolique ambulatoire associé à d’autres produits psychiques tel que le cannabis, n’est pas recommandé. Si cette pratique s’impose, alors il vaut mieux opter pour le sevrage institutionnel. D’après les études portées sur les caractéristiques des malades, 10 à 30% des patients ne sont pas impliqués dans le sevrage ambulatoire.

Quels sont les acteurs du sevrage ambulatoire ?

Bien que le sevrage ambulatoire ne demande pas une hospitalisation et qu’il soit différent du sevrage résidentiel, les soins sont donnés à domicile. Il nécessite à cet effet l’intervention de plusieurs personnes dont :

  • L’addictologue pour une prise en charge des addictions ;
  • Le psychologue pour travailler le psychisme du patient ;
  • Le médecin traitant ;
  • L’infirmier ou l’infirmière ;
  • Une délégation des membres du CSAPA, etc.

Ainsi donc, le patient se trouve au centre du projet thérapeutique. L’équipe des soignants doit venir assister le patient, en lui donnant des soins médico-psychiques sociaux adéquats.

Comment se fait le sevrage ambulatoire ?

Le processus de sevrage diffère chez les patients, selon qu’ils sont seulement alcooliques ou souffrants d’autres maladies. Mais, quel que soit le cas, un moyen de traitement efficace est envisagé.

Sevrage chez un alcoolique

Pour réussir le sevrage ambulatoire, il faut avant tout que le patient soit d’avis et prêt à suivre les démarches. Le protocole de traitement doit être aussi établi en sa présence. Celui-ci doit être clair et précis et fait en deux exemplaires. L’un sera mis à la disposition du centre hospitalier qui aura la charge du traitement et le second à la portée du médecin généraliste référent et/ou de l’équipe du CSAPA.

Aussi, faudra-t-il que le sujet demande un arrêt de travail à son poste pour une durée de 7 à 15 jours. Il est aussi possible d’effectuer le sevrage pendant les temps de congés. Cela dit, quels sont les éléments inclus dans le protocole de traitement ? On note :

  • La surveillance et l’administration des soins en tenant compte de l’ordonnance établie à la base ;
  • La vérification de pouls, de la fréquence respiratoire, de la tension artérielle, des recherches de sueurs, des agitations, des sensations neurologiques et des tremblements pour pouvoir établir le score de Cushman ;
  • Le contrôle de l’hydratation ;
  • L’ajustement si nécessaire de la posologie médicamenteuse, etc.

Ces éléments sont très importants pour un bon déroulement du sevrage alcoolique ambulatoire. Il faut aussi noter que l’infirmier (IDE) doit visiter à domicile le patient chaque jour ; matin et soir, durant les trois premiers jours du traitement. Les sept jours suivants, il peut changer le rythme des visites en effectuant le déplacement uniquement les matins. Ceci permet de prévenir l’apparition des accidents de sevrage, en particulier des crises convulsives. Si éventuellement des accidents surviennent, l’IDE aura pour rôle d’augmenter la posologie des benzodiazépines. Mais, il doit en amont aussi vérifier que le score de Cushman est modifié.

Sevrage chez un alcoolique souffrant d’autres maladies

Un patient souffrant d’alcoolisme associé à d’autres maladies ne subit pas les mêmes soins que celui qui abuse uniquement de la consommation d’alcool. Chez les personnes schizophrènes par exemple, le sevrage doit obligatoirement se faire dans un centre de psychiatrie. Parce que le domicile n’est pas équipé pour le traitement (équipement et matériel). Par contre, les usagers de drogues intraveineuses, de traitement de substitution par la méthadone peuvent bénéficier facilement d’un sevrage alcoolique.

Enfin, en dehors du sevrage alcoolique ambulatoire, il existe d’autres méthodes pour se passer complètement de l’emprise de l’alcool. Il s’agit par exemple du traitement de la cure de désintoxication.

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