Santé

Blocs de branche — BBD — BBG — HBGA : Causes, Symptômes, Maladies associées et traitements

Pour que le cœur puisse se contracter et ainsi battre, le faisceau de His constitue l’ensemble des fibres qui se charge d’acheminer les impulsions électriques des oreillettes vers les ventricules. Au sein de ce faisceau, il est possible que la conduction des influx connaisse un dysfonctionnement. Dans ce cas, on parle de bloc de branche. Étant donné que le faisceau de His possède plusieurs compartiments, le nom de l’affection dépend de la région touchée. C’est alors ainsi qu’il est possible de se retrouver dans un cas de bloc de branche droit, gauche ou de hémibloc. Quelles sont les particularités de chacun de ces troubles et qu’en est-il de leur traitement ? Voici le point.

Blocs de branche : cas du bloc de branche droit (BBD)

Le faisceau atrioventriculaire ou de His se divise en deux parties. Chacune d’elles est associée ou reliée à un ventricule. Lorsque le blocage ou le ralentissement de la conduction des impulsions électriques cardiaques survient au sein de la région droite de ce faisceau, on parle de bloc de branche droit.

Une telle expression n’est cependant pas employée pour désigner une pathologie, mais plutôt une simple désynchronisation entre les ventricules. Le bloc de branche droit constitue le type de bloc de branche qui survient le plus fréquemment. C’est aussi la forme la moins sévère de l’affection.

Comme tout bloc de branche, le BBD peut se révéler chez des sujets sains. Sa prévalence semble plus élevée dans le rang des jeunes et des enfants. Il faut préciser qu’avec ces individus à risques, le bloc de branche droit n’est généralement pas associé à une pathologie sous-jacente.

Cela sous-entend donc que la survenue d’un tel trouble peut cacher des maladies. Dans de telles situations, le bloc de branche droit peut être soit la cause ou la conséquence d’une maladie. Quel que soit le cas, cette pathologie ne peut être que d’ordre pulmonaire ou cardiaque.

Les types de maladies relatives au bloc de branche droit

Les exemples d’affections sous-jacentes couramment associées au BBD sont :

  • La cardiopathie congénitale ;
  • L’embolie pulmonaire ;
  • La tension ventriculaire droite ;
  • Le syndrome de Brugada ;
  • L’hypertension pulmonaire ;
  • La myocardite.

L’hypertrophie, la cardiomyopathie et la cardiopathie rhumatismale constituent aussi des cas de maladies liées au bloc de branche droit. 

Les blocs de branche : cas du bloc de branche gauche (BBG)

Blocs de branche

Le bloc de branche gauche (BBG) désigne un type de trouble selon lequel la conduction des influx électriques cardiaques vers le ventricule gauche se retrouve bloquée ou interrompue dans la partie gauche du faisceau de His. Cette forme de bloc de branche est la plus rare, mais aussi la plus grave.

Elle peut également se développer chez des individus bien portants. Ce cas de figure est presqu’inexistant. La présence d’un bloc de branche gauche constitue donc plus souvent le signe de la présence d’une pathologie. Cette dernière semble plus d’ordre cardiaque. Les causes en rapport avec les affections pulmonaires sont donc à éviter.

Les pathologies relatives au bloc de branche gauche

Les maladies qui sont généralement associées au BBG sont :

  • L’hypertrophie ventriculaire gauche ;
  • Les cardiomyopathies ;
  • Les myocardites ;
  • Les valvulopathies ;
  • Les pathologies coronariennes ;
  • L’hypertension artérielle.

Il faut ajouter que le bloc de branche gauche peut provoquer une insuffisance cardiaque. Lorsque cette dernière est négligée de même que la maladie cardiovasculaire associée au trouble, cela peut provoquer à la longue une mort subite.

C’est pour cela que les cliniciens ont tendance à s’inquiéter lorsque ce dysfonctionnement de la conduction est détecté chez un individu. Il faut dire que ce taux de mortalité est généralement élevé dans le rang des seniors, car avec l’âge, ces derniers sont plus prédisposés aux affections cardiovasculaires et donc au BBG.

Blocs de branche : cas de l’hémi bloc gauche antérieur (HBGA)

Au niveau du faisceau de His, la branche gauche se retrouve sectionnée en deux régions portant la dénomination de fascicules. Lorsque le phénomène de conduction d’influx électrique cardiaque connaît un problème au sein de l’une de ces parties, on parle de hémibloc.

Quand ce trouble d’acheminement survient dans le fascicule antérieur gauche et non postérieur gauche du faisceau de His, il est question de HBGA. Ici également, l’hémibloc gauche antérieur (HBGA) peut se révéler chez des individus ayant un système cardiaque sain tout comme chez ceux atteints d’une affection.

Tout compte fait, si le trouble cache une pathologie, cette dernière ne peut être que d’ordre cardiaque et dans ce cas, le risque de mortalité paraît plus élevé. Lorsqu’il n’existe pas de maladie cardiaque, le patient n’a donc pas à s’affoler, car cela sous-entend que le dysfonctionnement est sans grandes conséquences.

Les affections liées au HBGA

Les pathologies généralement associées à une situation d’hémibloc antérieur gauche sont :

  • La sclérose de l’exosquelette cardiaque ;
  • L’apnée du sommeil ;
  • La maladie valvulaire aortique ;
  • La cardiomyopathie dilatée et hypertrophique ;
  • La maladie coronarienne ;
  • L’hypertension.

À cela, s’ajoutent certains types de malformations congénitales. Il semble également bien de préciser qu’entre l’hémibloc postérieur gauche et celui antérieur gauche, c’est le dernier qui se révèle le plus souvent chez la majorité des sujets.

Cette fréquence repose sur le fait que la division antérieure de la partie gauche du faisceau de His possède un aspect frêle. Compte tenu donc de son état fragile, cette section antérieure est plus sujette aux éventuelles lésions.

Blocs de branche — BBD — BBG — HBGA : Symptômes

Blocs de branche

Tous les cas de figure de blocs de branche sont normalement des troubles asymptomatiques. Il n’existe donc pas de signes cliniques permettant de suspecter la présence de tels dysfonctionnements. C’est pour cela que ceux-ci sont identifiés de manière fortuite.

S’il arrive qu’une personne diagnostiquée comme atteint d’un bloc de branche présente des symptômes, ces derniers ne pourraient être que les manifestations de la maladie associée au trouble.

Cependant, certaines recherches ont permis d’identifier des sujets porteurs d’un bloc de branche sans pathologie sous-jacente, mais qui pourtant présentent des signes alarmants. Il faut avouer qu’il n’est question que d’un seul symptôme et c’est la syncope.

Celle-ci est majoritairement détectée chez les personnes atteintes de bloc de branche gauche. De plus, ces études permettent d’affirmer que ces syncopes sont favorisées par des antécédents.

Blocs de branche — BBD — BBG — HBGA : Diagnostic

Pour rappel, les blocs de branche constituent des troubles de conduction asymptomatiques. Compte tenu de cela, ils ne sont diagnostiqués que de manière fortuite. C’est la lecture d’un électrocardiogramme qui permet de détecter leur présence.

Ainsi, durant un tel examen, les résultats du patient touché par l’affection doivent montrer sur l’écran un QRS élargi sans défauts de l’intervalle PR. Il faut par ailleurs préciser qu’un tel trouble peut être soit complet ou incomplet.

Dans le premier cas, la durée du QRS va au-delà de 0,12 s alors que dans le second cas, elle est située entre 0,09 et 0,12 s. Il est à noter que ces critères de diagnostic ne sont pas fixes. En effet, ces derniers varient selon le type de bloc de branche.

Critères d’ECG en cas de bloc de branche droit

Au niveau du bloc de branche droit, les critères électrocardiographiques dépendent du fait que le trouble soit de type complet ou incomplet.

En cas de dysfonctionnement complet

Lorsque le bloc de branche droit paraît complet, la lecture de l’électrocardiogramme révèle :

  • Sur les dérivations V6 et V5 une normale déflexion intrinsécoïde ;
  • Sur les dérivations V6 et D1 chez les adultes une onde S d’une durée supérieure à 40 ms ou dépassant celle de l’onde R ;
  • Sur les dérivations V1 ou V2 la présence de rsr’, rsR’ ou rSR’ ;
  • Chez les adultes, un complexe QRS dont la durée est supérieure ou égale à 120 ms.

Cependant, chez les enfants, notamment ceux âgés de moins de 4 ans, cette durée est supérieure à 90 ms. Quant à ceux qui sont âgés de 4 à 16 ans, ce temps est supérieur à 100 ms. Pour faire par ailleurs plus simple, la règle pour identifier la présence d’un bloc de branche droit est de constater un complexe QRS large et d’examiner les dérivations V6 et V1.

En présence de trouble incomplet

Lorsqu’un individu est atteint d’un bloc de branche droit incomplet, la lecture de son examen d’ECG doit montrer :

  • Dans les dérivations V1 ou V2 une présence des ondes rsr’, rsR’ ou rSR’ ;
  • Sur les dérivations V1 ou V2 des ondes R initiales et moins larges que les ondes r’ ou R’ ;
  • Une durée comprise entre 110 et 120 ms du complexe QRS.

Il faut dans ce dernier cas préciser que c’est ce qui s’observe chez les adultes. Avec les enfants, le résultat s’avère un peu plus différent. En réalité, lorsque ces derniers ont moins de 4 ans, la durée du complexe se situe entre 86 et 90 ms. Quand ils ont entre 4 et 16 ans, la durée du QRS va de 90 à 100 ms.

Résultats d’ECG en cas de bloc de branche gauche

Lorsqu’un individu est atteint d’un bloc de branche gauche et qu’il passe à l’électrocardiogramme, les résultats de son examen doivent afficher :

  • Sur les dérivations V6, V5 et D1 une absence des petites q ;
  • Une opposition de la direction de l’onde T puis du segment ST au sens du complexe QRS ;
  • Une petite onde r initiale normale sur les dérivations V3, V2 et V1 ;
  • Sur les dérivations V6 et V5, une déflexion intrinsécoïde qui est au-delà de 60 ms ;
  • Sur les dérivations V6, V5, aVL et D1 une onde R large avec la présence d’empâtements ou avec un aspect entaillé ;
  • Une durée supérieure ou égale à 120 ms du complexe

Il faut préciser qu’une telle durée s’observe uniquement chez les adultes. Par ailleurs, chacun de ces critères correspond au cas de bloc de branche gauche complet. Dans sa forme incomplète, ce trouble présente une durée du complexe QRS située entre 100 et 120 ms.

Révélations de l’ECG en cas de hémibloc gauche antérieur (HBGA)

La lecture de l’électrocardiogramme d’un sujet atteint d’un hémibloc gauche antérieur révèle généralement :

  • Une durée du QRS en dessous de 120 ms ;
  • Sur les dérivations aVF, D3 et D2 une morphologie de rS ;
  • Un axe moyen du QRS compris entre -30° et -90° ;
  • Sur les dérivations aVL et D1 la présence de qR.

Tous ces critères, qui doivent être observés, concernent uniquement les sujets adultes.

Blocs de branche — BBD — BBG — HBGA : Traitements

Blocs de branche

Les troubles de conduction de la catégorie des blocs de branche ne possèdent pas de traitement. Cette non-disponibilité de prise en charge médicale résulte tout simplement du fait que ces divers dysfonctionnements ne sont pas considérés comme des maladies.

Pour donc soulager un BBD, un BBG ou un HBGA, la solution généralement mise en œuvre est celle qui consiste à traiter la pathologie cardiaque ou pulmonaire ayant entraîné le trouble. Pour cela, il faut avoir diagnostiqué en amont cette dernière.

Toutefois, il faut notifier que lorsque l’individu atteint d’un type de bloc de branche présente régulièrement des signes de syncope, son médecin peut lui prescrire le port de pacemaker. L’usage de ce stimulateur cardiaque peut être également envisagé en cas de bloc cardiaque ou de syndrome de sinus malade.

La resynchronisation cardiaque

La seule prise en charge médicale qu’il est possible de qualifier de traitement dans le cadre d’un bloc de branche est celle qui consiste à faire une thérapie de resynchronisation cardiaque. Une telle intervention n’est envisageable que lorsque l’individu présente une insuffisance cardiaque associé au trouble de bloc de branche.

Ce dysfonctionnement ne peut cependant être que de type gauche, car la solution est fortement déconseillée en cas de bloc de branche droit.

En quoi consiste le traitement ?

Le traitement de resynchronisation cardiaque consiste à insérer dans le corps du sujet atteint du trouble de conduction un appareil portant le nom de stimulateur biventriculaire. Compte tenu du principe de fonctionnement de la thérapie, une intervention chirurgicale s’avère indispensable.

Celle-ci dure entre deux et cinq heures. Une fois que le patient aura ce petit dispositif dans son corps, celui-ci va veiller à la synchronisation des contractions des deux ventricules, et ce, durant une période de 6 à 8 ans.

Comment se passe l’intervention ?

Une opération consistant à introduire un stimulateur biventriculaire suit généralement le même processus que lorsqu’il est question de poser un pacemaker. Ici, il existe quelques points de différences, car le praticien médical a l’option entre deux techniques.

La technique endocardique

La particularité d’une opération de type endocardique, c’est qu’elle s’effectue sous anesthésie locale. Durant l’intervention, le chirurgien fera passer les trois électrodes du stimulateur à travers une veine de la poitrine et va placer chacune d’elles à un endroit précis.

Ainsi, une électrode est fixée sur le ventricule gauche, une autre sur le ventricule droit et la dernière au niveau de l’oreillette droite. Quant au générateur du dispositif, c’est dans une zone au-dessus de la poitrine qu’il sera logé.

La méthode épicardique

Contrairement à la technique endocardique, celle qualifiée d’épicardique s’effectue sous anesthésie générale. De plus, dans ce cas de figure, la durée de l’hospitalisation est de trois jours en moyenne au lieu de 24 heures.

En ce qui concerne le procédé de l’intervention, le chirurgien va insérer dans la zone inférieure de l’abdomen le générateur du stimulateur biventriculaire. Quant à ses électrodes, elles seront placées dans les cavités du cœur. C’est grâce à un appareil de fluoroscopie que ces tubes seront acheminés vers leur destination finale.

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