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ECTASY

Source : Le livre « Drogues : savoir plus, risquer moins » Editions du Seuil.
MILDT/CFES – janvier 2000

 

Pilules-performances, pilules-fêtes, potions magiques ?
De plus en plus répandue dans le monde, l’ecstasy pour certains ne serait même pas une drogue.

L’ecstasy fait partie d’une nouvelle série de substances apparues avec l’évolution de la chimie.
L’ecstasy désigne à l’origine une molécule chimique particulière, la MDMA (3,4 méthylènedioxyméthamphétamine), responsable des effets psychoactifs.
La composition d’un comprimé présenté comme étant de l’ecstasy est souvent incertaine ; la molécule MDMA n’est pas toujours présente et peut être mélangée à d’autres substances : amphétamines, analgésiques (substances qui atténuent ou suppriment la douleur), hallucinogènes, anabolisants.
L’ecstasy peut également être coupé avec de la caféine, de l’amidon, des détergents, du savon… !
À partir des années 1970 aux États-Unis et plus récemment en Europe, la MDMA est utilisée à des fins récréatives, lors de soirées et de « rave parties ».

Présentation
L’ecstasy se présente sous la forme de comprimés de couleurs et de formes variées ornés d’un motif. Lorsqu’ils avalent de l’ecstasy, les usagers disent qu’ils gobent.
L’apparition massive de l’ecstasy est notamment associée à l’émergence du mouvement musical techno et à l’organisation de « rave parties ». Aujourd’hui, ces produits sont consommés dans d’autres lieux festifs tels que les boîtes de nuit, les bars, etc.

Depuis une dizaine d’années, on assiste en Europe à un développement de la consommation d’ecstasy. En France, en 1996, 5% des jeunes hommes de 18 à 23 ans vus dans les centres de sélection du service national déclaraient avoir déjà pris de l’ecstasy.
En 1999, un peu plus de 5% des garçons scolarisés âgés de 18 ans avaient consommé de l’ecstasy, au moins une fois dans leur vie. Dans la tranche d’âge des jeunes scolarisés de 14 à 18 ans, 3,4% des garçons et 1,8% des filles avaient expérimenté ce produit.

Effets et dangers de l’ecstasy
Les usagers d’ecstasy recherchent la sensation d’énergie, de performance et la suppression de leurs inhibitions (les blocages, les défenses et les interdictions tombent). À l’effet de plaisir et d’excitation s’ajoute une sensation de liberté dans les relations avec les autres.

L’ecstasy provoque tout d’abord une légère anxiété, une augmentation de la tension artérielle, une accélération du rythme cardiaque et la contraction des muscles de la mâchoire ; la peau devient moite, la bouche sèche. Suit une légère euphorie, une sensation de bien-être et de plaisir. Elle s’accompagne d’une relaxation, d’une exacerbation des sens et d’une impression de comprendre et d’accepter les autres.

L’usage de l’ecstasy provoque une déshydratation de l’organisme, d’où la nécessité de maintenir une hydratation suffisante, surtout si le consommateur se trouve dans une ambiance surchauffée et fait un effort physique important.

Il arrive que l’usager ressente, trois ou quatre jours après la prise, des passages à vide qui peuvent provoquer des états d’anxiété ou de dépression nécessitant une consultation médicale.

Une consommation régulière et fréquente amène certains à maigrir et à s’affaiblir ; l’humeur devient instable, entraînant parfois des comportements agressifs. Cette consommation peut révéler ou entraîner des troubles psychiques sévères et durables.

En cas d’association avec d’autres substances, les risques sont accrus. Les risques de complication semblent augmenter avec la dose « gobée », la composition du produit et la vulnérabilité de l’usager. Les personnes qui suivent un traitement médical s’exposent à des effets dangereux, à cause des interactions médicamenteuses qui risquent de se produire, notamment avec l’aspirine, certains médicaments anti-VIH et certains antidépresseurs.

La consommation d’ecstasy est particulièrement dangereuse pour les personnes qui souffrent de troubles du rythme cardiaque, d’asthme, d’épilepsie, de problèmes rénaux, de diabète, d’asthénie (fatigue) et de problèmes psychologiques.

Les travaux scientifiques établissent une possible dégénérescence des cellules nerveuses dont on ne sait pas si elle est réversible et qui peut entraîner à terme des maladies dégénératives ou des troubles responsables d’une dépression.

Ecstasy et dépendance
Chez certains usagers, l’ecstasy peut provoquer une dépendance psychique. Pour ce qui concerne la dépendance physique, les appréciations varient selon les experts.

Pour en savoir plus :

  • Le site de la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie (MILDT) vous propose une information claire et toute l’actualité sur les drogues et la toxicomanie. http://www.drogues.gouv.fr/fr/index.html
  • Le site du Comité Français d’Education pour la Santé (CFES) propose un large dossier d’information reprenant notamment le texte des différentes campagnes d’information et de prévention contre la toxicomanie. http://www.cfes.sante.fr/

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