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Hépatite E : causes, symptômes et traitements

De toutes les formes d’hépatite, l’hépatite E est une des moins connues. Elle correspond à une pathologie hépatique dont l’origine est essentiellement virale. Généralement, l’hépatite E est bénigne et peut conduire à de graves complications, surtout chez les personnes immunodéficientes et les femmes enceintes. Statistiquement, le nombre de personnes atteintes de l’hépatite E augmente d’année en année. Qu’est-ce que l’hépatite E ? Quelles sont les modes de transmission de cette maladie ? Quels sont les symptômes et les complications possibles ? Que dire des moyens de prévention et de traitement de l’hépatite E ?

Définition de l’hépatite E

L’hépatite E humaine est une maladie très courante causée par le virus VHE, qui a été découverte pour la première fois en 1983. Ce virus cible le foie et est principalement observé dans les pays où les conditions de vie sont insalubres. Ce type d’hépatite est le plus répandu en Europe. Par ailleurs, le virus VHE provoque des lésions inflammatoires dans les régions du foie et est à l’origine d’une altération dans le fonctionnement des cellules hépatiques.

Depuis quinze ans, on assiste à une augmentation du nombre de cas en France. Ainsi, de 2002 à 2016, le nombre d’individus infectés est passé de 209 à 76 000. Chaque année, l’hépatite E infecte 20 millions de personnes dans le monde, entraînant ainsi 70 000 décès ou parfois plus. Ces nombres ne sont purement qu’indicatifs, puisque tous les cas de la maladie ne sont pas déclarés.

Il existe trois grandes formes d’hépatite E. La première est l’hépatite E aiguë. Elle est essentiellement asymptomatique et concerne environ 70% des cas. Cette forme de la maladie peut conduire à une hépatite fulminante, si elle n’est pas prise en charge rapidement.

On distingue aussi l’hépatite E chronique qui touche généralement les personnes présentant une déficience du système immunitaire.

La dernière forme d’hépatite E est celle extra-hépatique qui est, dans la plupart des cas d’origine neurologique. Cette forme de la maladie se manifeste très souvent par des atteintes rénales.

Les formes les plus graves de la maladie sont le plus souvent identifiées chez les personnes immunodéprimées et chez les femmes enceintes qui avaient déjà une maladie hépatique chronique préexistante.

Les professionnels qui travaillent étroitement avec les animaux, comme les vétérinaires, les chasseurs, les cavaliers et ceux qui travaillent dans les abattoirs, sont parmi les plus fréquemment exposés à l’hépatite E.

Quelles sont les origines de l’hépatite E ?

Il existe de nombreux moyens de contracter le virus de l’hépatite E. Cela peut arriver lorsqu’on mange ou qu’on boit des aliments ou boissons déjà infectés par des matières fécales portant le virus.

L’alimentation est un des principaux vecteurs de transmission de l’hépatite E. Les aliments susceptibles de causer l’infection sont notamment l’eau, la glace contaminée ou encore les crustacés crus, pas très bien cuits et qui ont été pêchés dans des eaux contaminées par le virus de la maladie. Par ailleurs, les aliments ou les boissons préparées dans des conditions insalubres ou par une personne infectée, peuvent contaminer les personnes qui les consomment. Du côté des viandes, le porc, le cerf et le sanglier sont celles qui transmettent le plus le virus de l’hépatite E.

Le fait de ne pas bien se laver les mains après être allé à la toilette peut également être responsable de la contraction du virus. Notons qu’une fois que l’infection est mise en place, il faut en moyenne 30 jours pour que le porteur puisse la transmettre à une autre personne.

Parce que le virus est présent dans les selles de ceux qui ont été exposés, une rencontre buccoanale sexuellement intime peut également être à l’origine d’une transmission. Rarement, la contamination peut être liée à une transfusion sanguine.

Quels sont les symptômes de l’hépatite E ?

Dans plus de 90 % des cas d’hépatite E, il n’y a pas de symptômes apparents qui permettent d’identifier l’infection. Le virus évolue de façon complètement invisible. Les symptômes les plus fréquents de l’hépatite E sont notamment :

  • L’épuisement ;
  • Des douleurs arthritiques ;
  • Des douleurs musculaires ;
  • Une légère nervosité.

Un ictère (coloration jaune de la peau) apparaîtra occasionnellement dans les formes graves de la maladie. Ces symptômes, similaires à ceux de l’hépatite A, commencent à se manifester deux à huit semaines après l’incubation (quarante jours en moyenne). Dans 15 à 20 % des cas, il existe une atteinte neurologique qui est liée à l’infection. Des lésions rénales peuvent aussi apparaître. La maladie dure généralement plusieurs semaines.

Pour les sujets dont l’immunité est considérablement réduite (les personnes ayant subies des greffes ou qui prennent des médicaments immunodépresseurs), on peut remarquer une évolution exponentielle de l’hépatite E vers une forme chronique. La maladie est d’autant plus grave chez les femmes enceintes.

En dehors de ces principaux symptômes, on peut aussi évoquer d’autres manifestations de l’hépatite E dont les plus fréquentes sont :

  • La fièvre ;
  • Les maux de tête et des signes de grippe ;
  • Des douleurs abdominales, articulaires ou musculaires ;
  • Les nausées et les vomissements;
  • Une perte d’appétit;
  • Les urines foncées, concentrées et selles décolorées ;
  • Des éruptions cutanées.

Il faut préciser que d’autres symptômes particuliers peuvent apparaître en fonction de l’état de santé général du patient.

Comment faire le diagnostic de l’hépatite E ?

Ce n’est qu’en procédant à un examen clinique, qu’un médecin peut faire la différence entre l’hépatite E et les autres hépatites. Cependant, une consultation chez un médecin est recommandée, dès l’apparition des premiers symptômes de l’hépatite.

Typiquement, un échantillon de sang permettant de voir l’existence des anticorps anti-VHE du patient, confirme le diagnostic. Dans les régions où la maladie sévit, cet examen est suffisant.

Cependant, il existe d’autres tests disponibles, tels que la RT-PCR, qui peuvent être utilisés pour identifier le matériel génétique viral dans le sang et les fluides corporels du patient. Il s’agit d’un procédé très utilisé dans les pays où l’hépatite E est rare, ou encore dans les cas d’infection chronique.

Les divers examens pour diagnostiquer l’hépatite E sont généralement prescrits par un hépatologue ou un gastro-entérologue. Ces derniers peuvent également demander une biopsie ainsi qu’une échographie du foie, pour déceler de façon claire la présence ou non de l’infection.

Quelles sont les mesures de prévention contre le virus de l’hépatite E ?

Il existe un vaccin contre l’hépatite E. Il est utilisé seulement en Chine, puisqu’il n’a pas encore été adopté par l’Organisation Mondiale de la Santé.

On ne comprend toujours pas tout à fait comment le corps combat l’hépatite E. Toutefois, les personnes ayant déjà été infectées une fois par le virus en sont protégées pour une bonne période. Pour réduire le risque de contracter ce virus, il faut adopter certaines mesures.

Après les toilettes, le changement des couches d’un bébé et avant de faire la cuisine, il est très important de bien se laver les mains.

Ensuite, il faudra porter une attention particulière à l’eau et aux aliments lorsqu’on se rend dans un pays en voie de développement. Les eaux de source potable, celles embouteillées et gazéifiées sont celles qu’il faut privilégier. Quant aux aliments, il faut consommer seulement ceux qui sont suffisamment cuits.

Pour finir, une personne atteinte de l’hépatite E ne doit pas faire la cuisine pour d’autres personnes, au risque de transmettre le virus.

Quel traitement pour l’hépatite E ?

La variante aiguë de l’hépatite E ne nécessite généralement pas de traitement spécial, car elle s’améliore d’elle-même en quelques semaines. Entre 40 et 50 % des personnes atteintes de cette forme de la maladie n’ont pas besoin d’hospitalisation.

En ce qui concerne l’hépatite E chronique, le traitement le plus efficace est celui à base de Ribavirine. Ce médicament assure une guérison chez 80 % des cas en trois mois de traitement.

Par ailleurs, la maladie peut entraîner une greffe du foie dans quelques cas rares, et la mort dans 1 à 5% des cas.

En raison des risques de complications (cirrhose, hépatite fulminante, etc.), un suivi médical rigoureux est particulièrement conseillé aux personnes immunodéprimées et à celles ayant déjà une maladie chronique du foie, ainsi qu’aux femmes enceintes, pour qui les risques de complications sont particulièrement élevés. De plus, le virus peut se propager au fœtus chez les femmes enceintes.

Pour le moment, seule la Chine possède un vaccin qui a connu un succès commercial. Ce dernier fait toujours objet d’études et de recherches, au niveau de l‘OMS.

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