Santé

Hypomagnésémie : causes, symptômes et traitements

Le rôle du magnésium est essentiel pour l’organisme humain. Il intervient notamment dans le métabolisme des protéines, ainsi que dans l’homéostasie des électrolytes. Sa carence est le signe annonciateur d’une pathologie d’origine rénale ou digestive. Connue sous le nom d’hypomagnésémie, cette carence est un motif fréquent de consultation et d’hospitalisation. Les complications qui pourraient résulter d’une découverte tardive d’une hypomagnésémie sont potentiellement graves. Il est donc important de connaître les causes, les symptômes et les options de traitements de cette pathologie.

Hypomagnésémie : qu’est-ce que c’est ?

L’hypomagnésémie est une pathologie qui se caractérise par une concentration plasmatique du magnésium inférieure à 0,65 mmol/L. Un tel déficit prive l’organisme du rôle primordial que joue le magnésium. En effet, le magnésium est un minéral qui stimule la production d’énergie dans le corps. Grâce à son omniprésence, il intervient également dans la régulation de plusieurs centaines de réactions cellulaires.

De plus, il favorise la décontraction et la stimulation des muscles. Les bénéfices du magnésium s’étendent également à la fonction cardiaque et à la formation osseuse. En outre, le magnésium (Mg) agit également comme le quatrième cation intracellulaire dans l’organisme après :

  • Le potassium ;
  • Le calcium ;
  • Le sodium.

Son contenu corporel s’évalue à au moins 25 g chez une personne pesant au moins 70 kg. La majorité du Mg (98%) est répartie dans les cellules intra osseuses et dans les muscles. La quantité restante est envoyée dans le foie et dans le système nerveux. Une infirme partie reste toutefois active dans le sang et s’évalue à environ 120 mg.

Par ailleurs, le magnésium intracellulaire ne jouit pas d’une grande liberté. Seule une minorité assure la régulation en fonction du type de cellule. La grande majorité quant à elle, est liée aux différents chélateurs que sont l’ADN, l’ATP, L’ADN, l’ARN et les protéines.

Hypomagnésémie :quel est l’apport de magnésium recommandé ?

Une étude publiée par le centre fédéral allemand pour la nutrition révèle qu’une personne sur cinq consomme moins de la moitié de l’apport journalier recommandé en magnésium. Ce constat est affligeant d’autant plus que le minéral est présent dans presque toutes les sources alimentaires. On le retrouve notamment dans les aliments tels que les graines de soja, les bananes, les amandes, le petit pois et le millet.

La présence du magnésium dans ces différents aliments traduit son accessibilité à toutes les couches sociales, pour un apport journalier complet. En effet, les autorités sanitaires recommandent une consommation minimale de magnésium suivant certaines conditions physiologiques, notamment en fonction des catégories d’âge. En premier lieu, il est recommandé de donner aux nourrissons ayant entre 1 mois et 12 mois, 60 mg de magnésium par jour.

En second lieu, l’apport en magnésium recommandé aux enfants ayant entre 1 an et 3 ans est de 80 mg. En troisième lieu, les enfants appartenant aux tranches d’âge de 3 à à 6 ans, et de 6 à 10 ans doivent bénéficier d’un apport journalier en magnésium de 120 mg et 170 mg.

En quatrième lieu, les recommandations sont spécifiques aux garçons et aux filles appartenant à la tranche d’âge de 10 à 18 ans. D’abord, les garçons ayant entre 10 et 14 ans doivent bénéficier d’un apport journalier en Mg de 270 mg. Quant à ceux ayant entre 14 et 18 ans, l’apport journalier recommandé est de 400 mg. Ensuite, l’apport journalier conseillé aux filles ayant entre 10 et 14 ans est de 280 mg, tandis que celui recommandé aux adolescentes ayant entre 14 et 18 ans est de 280 mg.

En dernier lieu, les recommandations visent la consommation journalière de magnésium chez les personnes adultes, les femmes enceintes et celles allaitantes. D’abord, les apports journaliers recommandés aux hommes et aux femmes adultes sont respectivement de 350 mg et de 280 mg. Ensuite, les femmes enceintes doivent avoir un apport journalier de 340 mg. Cet apport est également valable chez les nourrices. Le non-respect de ces recommandations est l’une des premières causes d’hypomagnésémie.

Hypomagnésémie : quelles sont les causes ?

La carence en magnésium est d’abord liée à plusieurs facteurs de risque. Au nombre de ces facteurs de risque, on peut citer une alimentation non équilibrée, une consommation excessive d’alcool et un excès d’excrétion. En dehors de ces facteurs, plusieurs causes sont directement liées au déficit de magnésium. Il s’agit en effet des troubles électrolytiques, des pathologies rénales ou intestinales et d’autres causes associées.

Les causes liées aux troubles électrolytiques

Les troubles électrolytiques résultent d’un déséquilibre entre les divers électrolytes tels que le sodium, le potassium, le chlore, le calcium, le phosphore et le magnésium lui-même. Chez les patients atteints d’hypomagnésémie, on retrouve principalement deux troubles. Il s’agit de l’hypocalcémie et de l’hypokaliémie.

D’abord, l’hypocalcémie est une anomalie biochimique caractérisée par un taux de calcium excessivement bas. Elle représente une concentration plasmatique du calcium inférieure à 2,20 mmol/L. En outre, cette baisse anormale du taux de calcium apparaît en dépit d’une concentration normale des protéines plasmatiques. L’hypocalcémie est causée par l’hypoparathyroïdie, la carence en vitamine D et certaines néphropathies.

Ensuite, l’hypokaliémie quant à elle, est le trouble électrolytique le plus fréquent. Elle correspond à la baisse de potassium dans le sang, et se manifeste par un taux de potassium inférieur à 3,5 mmol/L. Elle est principalement favorisée par la perte importante de potassium due à divers troubles digestifs comme la diarrhée et le vomissement par exemple.

Les causes liées aux pathologies rénales

L’hypomagnésémie est également causée par une perte rénale importante. La perte rénale consiste en une excrétion excessive par l’urine ou par les selles, ce qui entraîne une baisse du taux de magnésium. Par ailleurs, cette perte rénale apparaît dans le cas de certaines pathologies spécifiques telles que le diabète ou encore l’hyperthyroïdie. Les patients présentant une addiction à la l’alcool sont également exposés à cette anomalie rénale.

En outre, l’acidose métabolique, la malnutrition ainsi que la prise de certains médicaments sont également susceptibles d’entraîner une perte rénale. Au nombre de ces médicaments, on peut citer les diurétiques et les aminoglycosides. Le cisplatine est également susceptible de causer une perte rénale de magnésium, et d’altérer les fonctions rénales.

Les causes liées aux troubles digestifs

Les troubles digestifs favorisant une hypomagnésémie concernent d’abord la malabsorption, la diarrhée et la stéatorrhée. Ensuite, ils se rapportent à la pancréatite aigüe qui  est également une pathologie susceptible d’entraîner des pertes digestives de magnésium. Enfin, les patients suivant un traitement avec un inhibiteur de pompe à proton sont exposés à des pertes importantes de magnésium.

Hypomagnésémie : quels sont les symptômes ?

L’hypomagnésémie est une pathologie asymptomatique chez bon nombre de patients. Cependant, on note plusieurs signes cliniques chez les patients symptomatiques. Il s’agit principalement de l’anorexie, de la fatigue, du vomissement, et des signes neurologiques comme la tétanie. On note également des symptômes musculaires comme les tremblements et les fasciculations musculaires.

La tétanie est un ensemble de symptômes qui se compose notamment du signe de Trousseau et du signe de Chvostek. Le signe Trousseau est caractérisé par le déclenchement d’un spasme carpien. Quant au signe de Chvostek, il se manifeste par la contraction des muscles faciaux. La présence de ces deux signes est généralement associée aux troubles électrolytiques que sont l’hypocalcémie et l’hypokaliémie.

Chez certains patients, on note des symptômes plus rares comme la migraine, le manque de concentration et un engourdissement. D’un point de vue psychologique, l’hypomagnésémie peut causer une activité chez certains patients. L’hyperactivité peut être accompagnée ou non par d’autres symptômes dépressifs. Dans les sévères, la carence en magnésium peut induire une arythmie cardiaque. Il est donc essentiel de consulter au plus vite lorsque ces signes cliniques se manifestent.

Hypomagnésémie : comment se déroule le diagnostic ?

Le diagnostic de l’hypomagnésémie nécessite la mesure de la concentration sérique du magnésium. La valeur normale de la concentration en magnésium est de 0,65 mmol/L. Un patient présentant un taux inférieur sera donc diagnostiqué comme ayant une hypomagnésémie. La forme aigüe de cette carence est notée chez les patients ayant une magnésémie inférieure à 0,50 mmol/L.

Toutefois, il est important de préciser que la concentration normale sérique de magnésium n’exclut pas la présence d’une hypomagnésémie. La pathologie doit être soupçonnée chez les patients ayant une hypocalcémie ou des symptômes neurologiques inexpliqués.

Hypomagnésémie : quelles sont les options de traitements ?

En cas d’hypomagnésémie, deux principaux traitements sont possibles. D’abord, un traitement à base de sels de magnésium par voie orale. Il est particulièrement indiqué chez les patients ayant des symptômes, et chez ceux qui sont atteints de la forme aigüe de cette carence. Le dosage de ce traitement est essentiellement fonction de l’état des fonctions rénales du patient. Si elles sont conservées, il est conseillé de prendre une quantité correspondant au double du déficit en magnésium.

Ensuite, un traitement au sulfate de magnésium. Ce traitement est administré par voie intraveineuse. Il est réservé aux cas sévères d’hypomagnésémie, et aux patients qui ne tolèrent pas les traitements par voie orale. Ce traitement nécessite cependant, une surveillance accrue notamment en cas d’insuffisance rénale. Dans ces cas spécifiques, le traitement est administré de façon spécifique et n’est interrompu que lorsque le taux normal de magnésium est atteint dans le plasma.

Par ailleurs, les pathologies associées à l’hypomagnésémie doivent bénéficier d’une prise en charge spécifique, indépendamment du traitement de la pathologie principale. Il est tout de même important de faire particulièrement attention aux patients ayant une hypocalcémie ou une hyperkaliémie associée. Le traitement de l’hypomagnésémie par le sulfate de magnésium est susceptible de causer une complication chez ces derniers.

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