Santé

HTA – Trithérapie : quel est son mode de fonctionnement ?

Les cas d’hypertension artérielle (HTA) augmentent continuellement de nos jours. Malgré tout l’arsenal thérapeutique existant pour répondre à ce trouble, des récidives s’observent en permanence. Face à l’inefficacité des monothérapies et des bithérapies, la trithérapie s’impose aujourd’hui pour traiter l’hypertension artérielle. Dans quelles situations parle-t-on d’hypertension artérielle ? Quelles sont les stratégies thérapeutiques pour traiter l’HTA ? De quelle façon la trithérapie peut-elle permettre de résorber une hypertension artérielle ?

HTA : qu’est-ce que c’est ?

L’HTA (Hypertension Artérielle) est définie comme une augmentation anormale et surprenante de la pression artérielle. Si la pression artérielle, mesurée en consultation, garde cette valeur et persiste dans le temps, on peut conclure à une hypertension artérielle.

Le cœur fonctionne comme une pompe géante dont le principal rôle est de propulser du sang à travers tout l’organisme. C’est donc lorsque le sang arrive sur la paroi des artères avec une pression trop importante qu’on parle d’hypertension artérielle.

Par ailleurs, la mesure de la pression artérielle se fait à travers deux grandeurs importantes : la pression systolique qui est la pression exercée par le sang sur les parois des artères pendant les contractions du cœur et la pression diastolique qui est la pression exercée pendant que le cœur se relâche.

Une hypertension artérielle est essentiellement caractérisée par une pression systolique plus grande que 14 cmHg et une pression diastolique plus grande que 9 cmHg. Il faut préciser que ces valeurs doivent être détectées lors d’au moins trois consultations successives (entre 3 et 6), mois pour que l’hypothèse de l’hypertension artérielle soit plausible.

L’hypertension artérielle est, chez la plupart des sujets, asymptomatique.  L’anomalie est découverte de façon fortuite, pendant un examen général routinier. Toutefois, si l’hypertension artérielle perdure pendant une longue période, certains symptômes peuvent apparaître : maux de tête, vertiges, bourdonnements d’oreille, palpitations.

Les problèmes ou complications que peut causer l’hypertension artérielle sont généralement liés au système cardiovasculaire. En effet, une athérosclérose peut se produire si l’hypertension n’est pas rapidement prise en charge.

L’athérosclérose correspond au dépôt de plaques de lipides sur la paroi des artères et à la formation des caillots qui obstruent la lumière des vaisseaux sanguins. Aussi, l’hypertension artérielle peut conduire à un infarctus du myocarde, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou encore à une insuffisance cardiaque et rénale.

En ce qui concerne les causes de l’hypertension artérielle, elles sont assez inconnues. Cependant, certains facteurs de risque sont identifiés. Parmi ces derniers, on peut citer :

  • La sédentarité ;
  • La prise de poids ou l’obésité;
  • L’âge : le risque de développer cette pathologie devient plus important en vieillissant ;
  • Le sexe : les hommes seraient plus exposés que les femmes ;
  • Certains facteurs héréditaires ;
  • La consommation de tabac ou d’alcool ;
  • Le stress.

On peut également évoquer les cas de naissance prématurée ou de pré-éclampsie (anomalies dans le fonctionnement du placenta) chez la mère pendant la grossesse.

Les stratégies thérapeutiques contre l’hypertension artérielle

Il existe aujourd’hui de nombreux moyens pour contrôler de façon régulière la pression artérielle. Pourtant, de nombreuses personnes souffrent d’hypertension artérielle sans pour autant en être conscients, ou en subissent fréquemment des récidives. La faute revient bien sûr aux prescripteurs et aux praticiens qui font parfois preuve d’inertie thérapeutique, mais également aux patients qui n’appliquent pas toujours de façon scrupuleuse les traitements de leur médecin. Heureusement, les stratégies thérapeutiques ont connu, ces dernières années, une optimisation et permettent donc une prise en charge plus ou moins complète de l’hypertension artérielle.

Les mesures hygiéno-diététiques

Ces mesures constituent généralement la première prescription des médecins pour les cas d’hypertension artérielle. Ces mesures font partie intégrante de la prise en charge de l’HTA.

Une de ces mesures consiste en la pratique régulière d’une activité physique. Cette activité doit être adaptée aux possibilités du patient et ce dernier doit y aller à son rythme, sans rien forcer. Généralement, les spécialistes recommandent 30 minutes d’exercice par jour pendant trois semaines, pour l’endurance par exemple.

Une autre des mesures hygiénodiététiques consiste à réduire la surcharge pondérale. En effet, en perdant en moyenne 5 kilogrammes de poids, on peut faire chuter la pression artérielle systolique de 4,4 mmHG et la pression artérielle diastolique d’environ 3,6 mmHG. Le principal objectif en réduisant la surface pondérale est de garder une circonférence abdominale de 88 cm chez les femmes et de 102 cm chez les hommes.

Par ailleurs, la normalisation de l’apport sodé est également une mesure importante contre l’hypertension artérielle. La pression artérielle diminue considérablement quand on ne consomme pas trop de sel. Ce sont généralement pour les patients d’origine africaine atteints de diabète et de syndrome métabolique que ce facteur compte le plus.

Les mesures hygiéno-diététiques de prise en charge de la pression artérielle prennent également en compte la réduction, voire même la suppression de la consommation excessive d’alcool. En effet, il existe une relation purement linéaire entre la quantité d’alcool consommé et la pression artérielle. On estime alors comme facteur de risque d’hypertension, la consommation journalière de 3 verres chez l’homme et de deux verres chez la femme.

Pour finir, il est très important d’avoir une alimentation saine et équilibrée, incluant essentiellement des fruits et des légumes (entre 300 et 400 grammes chaque jour). Il peut également être bénéfique de consommer des aliments riches en graisses saturées et les poissons.

La thérapie médicamenteuse de l’hypertension artérielle

Généralement, le traitement d’une hypertension artérielle démarre avec une monothérapie en monoprise. Quatre classes médicamenteuses sont essentielles et doivent être privilégiées au début du traitement. Il s’agit :

  • Des diurétiques thiazidiques ;
  • Des inhibiteurs calciques ;
  • Des inhibiteurs de l’enzyme de conversion ;
  • Les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine.

En dehors de ces classes médicamenteuses, on peut aussi utiliser les bêtabloquants comme antihypertenseurs. Toutefois, ces derniers ne sont pas très efficaces pour préserver le patient des risques d’accident vasculaire cérébral.

Dans les cas où le traitement doit se poursuivre sur une longue durée, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion sont plus indiqués. Les inhibiteurs calciques eux sont moins efficaces au même titre que les diurétiques thiazidiques et les bêtabloquants.

Par ailleurs, au sein d’une même classe médicamenteuse, il peut exister, entre les médicaments, des différences pharmacologiques dont l’impact sur l’efficacité du traitement peut être variable. Il est alors recommandé de ne pas changer de marque de médicaments au cours du traitement pour éviter les risques d’erreur de prise de la part des patients.

En ce qui concerne les cas d’hypertension artérielle sévère, il ne faudra pas attendre les effets des mesures hygiéno-diététiques, mais instaurer rapidement un traitement pharmacologique.

Pour un choix judicieux des médicaments initiaux pour le traitement de l’hypertension artérielle, il est important de prendre en compte les comorbidités associées à chaque patient, même si la majorité n’entraîne aucune complication grave. Pour les patients hypertendus qui présentent une insuffisance rénale, une insuffisance cardiaque ou un syndrome néphrotique, il est possible de prescrire des diurétiques de l’anse. Lorsqu’on choisit l’option des inhibiteurs de l’enzyme de conversion, il faudra contrôler de façon régulière le sodium et le potassium plasmatiques entre une et quatre semaines après le début du traitement.

En terme d’objectif, le traitement médicamenteux de l’hypertension artérielle vise essentiellement à atteindre une valeur de la pression artérielle systolique comprise entre 130 et 139 cmHg puis une pression artérielle diastolique inférieure ou égale à 90 cmHg.

Quelles options en cas d’échec de la monothérapie ?

Un traitement médicamenteux n’est pas toujours efficace pour corriger une hypertension artérielle. En plus, certains patients peuvent présenter un effet controverse au traitement. Dans ce cas, trois options sont possibles pour améliorer le traitement.

Pour commencer, le médecin peut décider de passer de la monothérapie à la bithérapie. Il associe donc les médicaments déjà prescrits à d’autres hypertenseurs ayant les mêmes effets pour intensifier le traitement.

La deuxième option consiste à changer complètement la monothérapie : c’est la monothérapie séquentielle dans laquelle on remplace l’intégralité des médicaments prescrits pour une meilleure efficacité.

La toute dernière option est celle dans laquelle on augmente la posologie de la première monothérapie. Ici, il faut prendre en compte la capacité de l’organisme du patient à résister aux doses des médicaments prescrits.

Par ailleurs, le passage à la bithérapie est la solution la plus fréquemment utilisée puisqu’il offre des meilleures chances de réussite par aux deux autres options.

Il est possible que le passage de monothérapie à la bithérapie, et parfois même à la trithérapie ne permette pas de venir à bout des problèmes d’hypertension artérielle. Dans ce cas, la première chose à faire est d’envisager un contrôle de la tension en dehors du cadre médical. Généralement, ce contrôle se fait par automesure tensionnelle ou par mesure ambulatoire sur une période de 24 heures.

Ensuite, il faudra s’assurer que le traitement est bien optimal et qu’il contient bien les trois classes médicamenteuses ainsi qu’un bloqueur du système rénineangiotensinealdostérone. Dans la mesure de possible, il faudra aussi vérifier que le patient observe bien les prescriptions du médecin.

Très souvent, les médecins procèdent à des interrogatoires qui leur permettent de détecter les différents facteurs pouvant expliquer la résistance au traitement (consommation d’alcool, apport sodé excessif ou encore des interactions médicamenteuses inadaptées).

Si aucune de ces règles n’a été enfreint par le patient, mais que le traitement n’est toujours pas efficace, un avis spécialisé doit être demandé afin qu’une autre stratégie thérapeutique soit adoptée.

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