Santé

L’insuffisance rénale chronique chez l’adulte : Les moyens thérapeutiques

Lorsque le débit de filtration glomérulaire (DFG) d’un adulte se situe entre 30 et 60 ml/min, c’est le signe qu’il souffre d’une insuffisance rénale chronique. Étant donné que cette maladie est silencieuse, elle peut évoluer vers le niveau terminal sans que le patient ne s’en rende compte. À ce stade final, le seul moyen de maintenir le malade en vie est de lui faire subir une transplantation rénale ou une dialyse. Avec les progrès de la médecine, il est possible d’éviter ce traitement de suppléance tout en maintenant le sujet en pleine santé. Voici de quelle manière.

L’insuffisance rénale chronique chez l’adulte : Les traitements antihypertenseurs

Pour freiner l’évolution de l’insuffisance rénale chronique chez un adulte, il faut contrôler sa tension artérielle et corriger si nécessaire cette dernière. Atteindre un tel objectif est possible grâce à l’usage des antihypertenseurs. En réalité, il faut noter que la valeur de ce facteur de progression doit être au maximum de 130/80 mmHg.

C’est ce seuil qui est exigé dans le cas général de même qu’en présence d’albuminurie persistante ou de diabète. Cependant, lorsque le patient ne possède pas d’albuminurie (valeur inférieure à 30 mg/24 h), sa pression artérielle (PA) ne doit pas dépasser le plafond de 130/80 mmHg. S’il est âgé, la limite à ne pas excéder est de 150 mmHg.

Par ailleurs, il s’avère nécessaire de savoir que pour une bonne mesure de la pression artérielle, certaines conditions devront être respectées. Il faut alors retenir que :

  • L’automesure tensionnelle constitue la référence ;
  • Pour déterminer le profil tensionnel sur 24 h, c’est la Mesure Ambulatoire de la Pression Artérielle (MAPA) qui doit être considérée ;
  • C’est le côté où la pression artérielle est élevée qu’il faut effectuer la mesure s’il s’agit d’un cas d’asymétrie tensionnelle ;
  • Il faut déterminer une hypotension orthostatique si la mesure doit se faire au cabinet.

À propos de ce dernier point, il faut retenir que les valeurs cibles de mesure au cabinet sont supérieures de 5 mmHg à celles en automesure. Par exemple, pour une pression artérielle de 130 mmHg déterminée au cabinet, la valeur en automesure sera de 125 mmHg.

L’usage des antihypertenseurs en première intention

Si suite à la mesure de la pression artérielle de l’adulte, il s’avère que les valeurs cibles sont dans les normes, ce dernier va uniquement bénéficier d’une surveillance biologique et clinique. Dans le cas contraire, il faudra comme énoncé plus haut corriger ce facteur de progression afin qu’il soit le plus bas possible.

Pour y arriver, il faut prescrire au patient pour le quotidien une restriction sodée de 100 mmol. Cela équivaut par jour à 6 g de NaCl. Dans l’optique d’obtenir des résultats plus satisfaisants, il est préférable d’administrer au malade des antihypertenseurs.

Il s’agit d’une classe thérapeutique de médicaments qui vont agir sur le système rénine-angiotensine (SRA) du sujet afin de favoriser la chute de sa tension artérielle. Dans ce contexte, il existe deux types de SRA que le médecin peut recommander.

Il y a d’une part l’Inhibiteur de l’Enzyme de Conversion (IEC), en particulier celui de grade B qui est adapté pour les diabétiques de type 1. Si le produit est de grade A, il semble plus convenable de le conseiller à un non-diabétique.

D’autre part, on retrouve l’Antagoniste des Récepteurs de l’Angiotensine II (ARA2). C’est un antihypertenseur fait pour les diabétiques de type 2, spécifiquement s’il est de grade A.

Les règles de prescription des antihypertenseurs

Qu’il s’agisse d’un ARA2 ou d’un IEC que l’adulte doit recevoir, la règle exige que le traitement doive débute par un dosage faible. Par paliers de 4 semaines en moyenne, la dose sera progressivement augmentée. Il faut procéder ainsi jusqu’à ce que le seuil exigé pour la pression artérielle soit atteint.

Avant de lancer le traitement proprement dit, la science recommande d’évaluer la kaliémie et la créatininémie du patient. Cette précaution devra être observée chaque fois que le dosage de l’hypertenseur doit être modifié et dans un délai de 7 à 15 jours après que sa première consommation ait été faite.

Une fois cette action effectuée, plusieurs situations sont possibles à savoir :

  • Kaliémie située entre 5 et 6 mmol/L ;
  • Créatininémie en hausse de plus de 30 % ;
  • Créatininémie augmentée de 10 à 20 % ;
  • Kaliémie au-delà de 6 mmol/L.

Dans le premier cas, deux actions doivent être entreprises. Soit il faut rechercher une résine susceptible d’entraver l’absorption du potassium ou identifier un écart diététique. Dans ce cas précis, un traitement diurétique hypokaliémiant doit être mis en place.

Quand c’est la deuxième situation qui est observée, il faut suspendre pour un temps la consommation des médicaments. Le traitement pourra être relancé une fois que la présence d’une sténose d’artère rénale sera écartée. Dans le troisième cas, le médecin n’a pas à réduire la posologie, car cette augmentation traduit une efficacité des produits.

En présence de la dernière situation, il faut arrêter pour un temps l’administration de l’ARA2 ou de l’IEC. Par ailleurs, lorsqu’il ne semble plus nécessaire d’augmenter les doses du traitement, il faut évaluer chez le patient sa :

  • Créatininémie ;
  • Protéinurie des 24 h ;
  • Kaliémie ;
  • Pression artérielle.

Cela doit se faire à la fin du premier mois.

La démarche thérapeutique selon l’atteinte ou non des valeurs de PA exigées

Si suite au contrôle à 1 mois, le praticien constate que la pression artérielle de 130/80 mmHg est obtenue, il doit continuer avec la surveillance et le traitement. Cette poursuite peut être faite avec un ARA2 s’il s’avère que l’usage de l’IEC provoque des effets secondaires.

Si le nouveau produit entraîne lui aussi des signes d’intolérance, le patient devra être mis sous traitement d’inhibiteurs calciques non dihydropyridiniques comme le vérapamil. Par ailleurs, si le contrôle révèle que la tension artérielle est toujours au-dessus de la valeur de référence, il faut effectuer quelques actions à savoir :

  • Associer l’usage de l’anse ou de diurétique thiazidique ;
  • S’assurer que le traitement est bien respecté ;
  • Augmenter si possible les doses de l’antihypertenseur ;
  • Vérifier si la restriction sodée a été effectuée.

Si malgré ces mesures, aucun changement n’est observé, il faut compléter le traitement avec l’usage d’un bêtabloquant ou d’un inhibiteur calcique non dihydropyridinique.

L’insuffisance rénale chronique chez l’adulte : Le régime restreint en protéines

Adopter une alimentation trop protéinée contraint les reins à travailler plus qu’il n’en faut. Pourtant, dans le cadre d’une atteinte de l’insuffisance rénale chronique, ces organes sont complètement détruits. Leur exiger de fonctionner normalement ne fera qu’aggraver la maladie.

Pour éviter donc que cette dernière n’évolue vers son stade terminal, il faut veiller à ce que la protéinurie se situe en dessous de 0,5 g/j. Deux actions semblent fiables pour arriver à cette fin. Il s’agit de limiter son apport quotidien en protéines.

La quantité de ce nutriment fourni par les repas en une journée doit être en effet située entre 0,8 et 1 g/kg. Outre cela, il faut réduire sa consommation en sel.

L’insuffisance rénale chronique chez l’adulte : Le traitement de l’obésité

Le surpoids favorise la survenue de nombreuses maladies et l’insuffisance rénale chronique en fait partie. Pour réduire alors la progression de cette affection, il est possible d’agir sur ce facteur. L’idéal est qu’un individu possède un indice de masse corporelle (IMC) en dessous de 25. Si ce n’est pas le cas, il faut penser à revenir vers ou obtenir un meilleur poids en :

  • Faisant des activités physiques ;
  • Évitant la consommation de produits sucrés ;
  • Réduisant son apport en matières grasses ;
  • Ayant 8 h de sommeil au cours de la nuit ;
  • Buvant beaucoup d’eau.

La quantité recommandée pour une journée est de 1,5 L.

L’insuffisance rénale chronique chez l’adulte : Le sevrage tabagique et le traitement de l’anémie

Deux autres éléments contribuent à la progression de l’insuffisance rénale chronique chez un adulte. Il s’agit d’un côté de la consommation du tabac. Le patient peut éviter le stade terminal de la maladie et dans le même temps recouvrer une meilleure santé en faisant un sevrage tabagique.

L’usage de patchs nicotiniques ou un suivi auprès d’un professionnel spécialisé permet de bénéficier d’une réelle satisfaction. De l’autre côté, il est question de l’anémie. Avec la destruction que connaissent les reins dans le cadre d’une atteinte à l’insuffisance rénale chronique, ces derniers se retrouvent dans l’incapacité de synthétiser l’érythropoïétine (EPO).

Il s’agit d’une hormone indispensable à la fabrication des globules rouges. Étant alors absente, le malade fait des crises d’anémies. Pour éviter que sa qualité de vie ne soit altérée en raison de ces événements, il faudra lui administrer l’EPO. L’hormone sera ici choisie dans sa version synthétique.

L’insuffisance rénale chronique chez l’adulte : Les autres mesures thérapeutiques

L’évolution d’une insuffisance rénale chronique vers le stade terminal peut être empêchée grâce à l’adoption de mesures hygiéno-diététiques basées sur :

  • Un apport de 30 à 35 kcal/kg/j en énergie ;
  • Le traitement d’une possible dyslipidémie ;
  • La lutte contre la sédentarité ;
  • Le contrôle métabolique du diabète.

Par ailleurs, il faut aussi débuter un traitement à base de calcimimétiques, de vitamine D et de calcium. Ces produits permettent de combattre la fragilité des os, augmenter son taux de calcium et réduire celui du phosphore ; trois situations provoquées par les troubles métaboliques.

Des chélateurs de phosphore peuvent être également utilisés si ces médicaments ne semblent pas efficaces.

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