Grossesse

HTA GRAVIDIQUE : causes, symptômes et traitements

L’hypertension artérielle se définit comme une élévation temporaire ou continue de la pression artérielle. Elle est dite gravidique, lorsqu’elle survient chez une femme, pendant la grossesse. Son diagnostic est très difficile et il faut la traiter aussitôt qu’elle est découverte pour limiter les complications du côté de la mère et du nouveau-né. Voyons dans la suite de cet article les principaux symptômes, les causes et les traitements de l’HTA gravidique.

Dans quelles situations parle-t-on d’HTA gravidique ?

Avant d’aborder la notion d’HTA gravidique, il est important de comprendre ce qu’est l’HTA. On parle d’HTA lorsque la pression sur la paroi des artères augmente pour une raison ou pour une autre. Cela peut survenir pendant un mouvement ou encore lorsque le sujet est au repos. On distingue essentiellement la pression artérielle systolique et celle diastolique à partir desquelles la pression artérielle générale est déterminée. Les variations de ces deux types de pression artérielle ont donc un effet sur les variations de la pression artérielle globale.

En ce qui concerne l’HTA gravidique, elle concerne les femmes enceintes qui en sont déjà à 20 semaines d’aménorrhée. L’HTA gravidique survient chez énormément de femmes enceintes. (entre 5 et 10 % des grossesses y sont exposées). Lorsqu’elle survient, l’HTA gravidique doit être rapidement prise en charge pour une préservation de la santé du futur bébé et de la maman. Le suivi de la femme pour le reste de la grossesse et même pendant l’accouchement change totalement.

On distingue généralement deux formes d’hypertension artérielle gravidique :

  • L’HTA gravidique modérée dont les caractéristiques sont une pression artérielle systolique comprise entre 140 et 159 mmHg, puis une pression artérielle diastolique comprise entre 90 et 109 mmHg ;
  • l’HTA gravidique sévère qui se traduit par une pression systolique supérieure à 160 mmHg et une pression diastolique supérieure ou égale à 110 mmHg.

Il faut préciser que la femme peut développer une HTA avant même de tomber enceinte. Mais, l’anomalie apparaît généralement durant le troisième trimestre de la grossesse.

Par ailleurs, les cas d’hypertension artérielle gravidique pendant la grossesse peuvent fortement varier d’une femme à une autre. Certaines femmes rencontrent ce problème pendant même qu’elles ne sont pas enceintes. Ces femmes restent très hypertendues pendant et après la grossesse et cela peut avoir des répercussions sur l’état maternel.

Chez d’autres femmes, l’HTA survient à toutes les grossesses, sans exception aucune. Après l’accouchement, la femme retrouve une tension normale. Les cas les plus fréquents sont évidemment ceux dans lesquels l’HTA survient à partir du 6e mois de la grossesse.

Les causes et les facteurs de risque de l’HTA gravidique

D’une femme à une autre, les origines de l’hypertension artérielle pendant la grossesse peuvent être diverses. Un âge maternel de plus de 40 ans est la cause la plus fréquente de l’HTA. Plus cet âge augmente, plus la femme a de chances de développer une HTA pendant la grossesse. Une femme enceinte en surpoids ou atteinte d’obésité présente aussi un important risque de souffrir d’une HTA gravidique.

D’autres causes essentielles de l’hypertension artérielle pendant la grossesse sont notamment : les problèmes d’hypertension avant la grossesse ainsi que les maladies telles que le diabète (aussi bien de type 1 que de type 2) et les maladies rénales. On peut aussi évoquer la thrombopathie, qui est un trouble de la coagulation du sang.

Les grossesses multiples (jumeaux, triplés ou plus) augmentent également le risque de développer une HTA gravidique.

Par ailleurs, les antécédents familiaux de prééclampsie peuvent être en cause, au même titre que les antécédents personnels de prééclampsie, de bébé de petit poids, d’hématome placentaire ou encore de mort fœtale pendant une grossesse antérieure.

Il faut préciser que ces causes tiennent en même temps lieu de facteurs de risque de l’hypertension artérielle pendant la grossesse. Il est aussi important de préciser que le risque d’HTA gravidique est très important chez les femmes ayant conçu leur bébé avec les méthodes de la procréation assistée.

Quelques symptômes de l’HTA gravidique

La majorité des femmes atteintes d’HTA gravidique ne présentent aucun symptôme apparent d’hypertension. C’est donc lors de la mesure de la pression artérielle, pendant un rendez-vous de suivi de grossesse, que le médecin détectera de façon fortuite l’anomalie. Cependant, il existe certains symptômes généraux à partir desquels on peut suspecter une hypertension artérielle pendant la grossesse. Au nombre de ceux-ci, on peut citer :

  • Les maux de tête sévères, douloureux et persistants ;
  • Les nausées et les vomissements très fréquents ;
  • Les douleurs dans la poitrine ;
  • Des douleurs intenses et fréquentes dans la portion supérieure du ventre ;
  • Quelques troubles de la vue qui se manifestent par une vision brouillée ou la perception de tâche à des endroits auxquels il n’y en a pas ;
  • Les douleurs abdominales ;
  • Les bourdonnements dans les oreilles, aussi connus sous le nom d’acouphène;
  • Les difficultés à respirer qui sont dues à l’accumulation de liquide dans les poumons ;
  • D’importantes enflures sur certaines parties du corps.

Ces symptômes n’apparaissent pas chez toutes les femmes enceintes hypertendues, mais l’apparition de l’un ou plusieurs d’entre eux doit conduire à la consultation d’un médecin le plus rapidement possible.

Par ailleurs, l’apparition de protéines dans l’urine (ou protéinuries) n’est pas une caractéristique de l’HTA gravidique. Les symptômes disparaissent généralement après l’accouchement, mais ils peuvent persister et devenir une affection chronique.

Les complications possibles de l’hypertension gravidique

Lorsqu’elle n’est pas prise en charge rapidement, l’HTA gravidique peut entraîner de nombreuses complications, autant pour le nouveau-né que pour la maman.

En ce qui concerne la maman, les principaux risques sont liés à la prééclampsie qui peut évoluer vers une éclampsie et mettre sérieusement en jeu son pronostic vital. Par ailleurs, un hématome rétroplacentaire peut se produire. Cet hématome se forme à proximité de la zone de fixation du placenta et peut conduire à un décollement plus ou moins important de ce dernier.

Quant au nouveau-né, l’HTA gravidique l’expose à plusieurs risques dont le plus fréquent est un retard de croissance intra-utérin. Une cassure dans la courbe de croissance du fœtus permet notamment de détecter ce retard. Généralement, c’est au deuxième trimestre de la grossesse qu’on remarque cette cassure.

Pour revenir à la prééclampsie qui se produit chez la mère, elle est à l’origine de nombreuses complications parmi lesquelles, un mauvais fonctionnement des nutriments à l’intérieur du placenta. Dans ses formes les plus graves, la prééclampsie peut conduire au déclenchement de pathologies affectant le foie et parfois des troubles de la coagulation sanguine. On peut aussi remarquer des convulsions ainsi que des hémorragies cérébrales.

C’est généralement lorsque la prééclampsie est sévère que les médecins décident de déclencher l’accouchement avant terme. Une césarienne est alors pratiquée pour sauver la vie du bébé, même si celui-ci est prématuré.

La prévention et le traitement de l’HTA gravidique

Il existe quelques précautions à prendre pour limiter les risques d’hypertension artérielle pendant la grossesse. Par exemple, il est important d’avoir une alimentation saine et équilibrée qui limite la prise de poids, et aussi pratiquer des exercices physiques. La femme enceinte doit également éviter de consommer de l’alcool ou du tabac. Si la femme présente un risque, même minime d’avoir une crise de prééclampsie, elle doit consulter son médecin afin que celui-ci lui prescrive de l’aspirine à prendre pendant la grossesse.

Concernant le traitement de l’HTA gravidique, il dépend du fait que la femme présente ou non des signes de prééclampsie.

Lorsque la femme atteinte d’hypertension artérielle gravidique ne présente pas des signes de prééclampsie, le médecin lui prescrira du repos et une réduction importante de ses activités. Il est aussi important qu’elle mesure de façon fréquente se pression artérielle et qu’elle soit attentive aux mouvements du bébé. Certains médicaments sont parfois prescrits pour une diminution de la pression artérielle. Aussi, la surveillance de la femme est plus étroite, surtout concernant l’évaluation du cœur du bébé, les échographies, les tests d’urine et de sang.

Dans le cas où l’HTA gravidique s’accompagne des signes de prééclampsie, un suivi plus serré de la grossesse est organisé pour éviter d’autres complications. La solution la plus utilisée consiste à provoquer l’accouchement. Pour cela, on administre à la femme des médicaments qui stimulent la maturation des poumons du bébé.

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