Santé

Les complications du diabète : signes, diagnostic, traitement

Le diabète est une maladie chronique qui est directement liée à une sous-production ou une mauvaise utilisation de l’insuline par l’organisme. Cette hormone, sécrétée par le pancréas, n’est donc plus en mesure de remplir convenablement son rôle régulateur du glucose. Ce dernier s’accumule dans le sang et entraîne une hausse du taux de glycémie. Assez récurrente, cette maladie est la cause directe de près d’un million de décès en 2019. En France par exemple, plus de 5 % de la population suit un traitement pour cause de diabète. Si dans certains cas, cela suffit à endiguer le mal, dans d’autres, des complications surviennent. Quelles sont-elles, quelles sont leurs manifestations, comment les diagnostiquer, les prévenir ou les guérir ?

Les complications du diabète : La néphropathie

Le diabète est une maladie assez sournoise, dont les effets semblent, à priori, mineurs. Cette idée est d’autant plus ancrée dans les esprits que son traitement est simple, une fois qu’elle est détectée tôt. Pourtant, ses effets peuvent aller bien au-delà d’une augmentation du taux de glucose dans le sens. Elle peut avoir des répercussions sur plusieurs organes et fonctions de l’organisme, entraînant des maux encore plus graves. La néphropathie est une conséquence du diabète qui affecte les reins. Elle touche environ 50 % des personnes diabétiques ; ce qui en fait une des complications les plus récurrentes et la première cause de l’insuffisance rénale.

Causes

Afin de comprendre ce qui est à la base de la néphropathie, il est opportun de s’intéresser au rôle des reins. Ces organes ont une fonction d’élimination des déchets et autres éléments inutiles de l’organisme. Autrement dit, ils sont assimilables à un système de filtration intégré. Ils se débarrassent de toutes les substances en excès, dont le glucose.

Cependant, avec le diabète, il est présent en quantité astronomique dans le sang. De fait, les reins sont obligés de se surpasser à chaque instant afin de maintenir un taux de glycémie raisonnable. Ce fonctionnement à plein régime entraîne des lésions qu’il est possible d’observer sur les vaisseaux des tissus des reins. Les conséquences vont de l’insuffisance rénale à la maladie rénale irréversible.

Symptômes

Les complications du diabète liées aux reins (néphropathie) peuvent se manifester de diverses façons chez les personnes atteintes. Tout dépend du métabolisme et des habitudes de chacun. Si chez certains patients, elles sont sans manifestations pendant longtemps, chez d’autres certains symptômes sont clairement présents.

Il est possible d’expérimenter :

  • la fatigue extrême ;
  • la faiblesse musculaire ;
  • la perte d’appétit ou de poids ;
  • ou encore l’enflure des paupières.

Certains patients passent aussi par des phases d’alternance entre vomissements et nausées. Il n’est pas exclu qu’elles soient assez fréquentes ; ce qui renforce la sensation de fatigue et augmente l’inconfort. Dans des cas plus rares, il y a des démangeaisons généralisées sur tout le corps. Elles se manifestent lorsque des dépôts de phosphate de calcium se forment sous la peau. Assimilables à des cristaux d’une taille infinitésimale, ils causent des irritations de diverses intensités.

Diagnostic

Il est effectivement possible d’anticiper une néphropathie. Pour ce faire, il faut effectuer les bons tests aux bons moments. Dans le cas d’un diabète de type 1, le patient doit se faire dépister au plus tard la cinquième année après les premiers signes de la maladie. En ce qui concerne ceux qui sont atteints d’un diabète de type 2 ; les risques sont nettement plus élevés. Il est donc recommandé de procéder au dépistage de façon annuelle. Certaines personnes le font même tous les six mois par mesure de sécurité.

À cela s’ajoute une batterie de tests visant à jauger l’activité des reins et à s’assurer qu’ils remplissent toujours leur fonction. Des échantillons d’urine et de sang sont analysés afin de déterminer leur concentration en telle ou telle autre substance. Celle qui est la plus recherchée est l’albumine. Son taux est mesuré pour avoir une idée de la qualité du travail des reins.

Traitement

Le traitement de la néphropathie se fait sur deux fronts. D’une part, il consiste en un maintien de l’hémoglobine glycosylée en dessous du niveau 7. La glycémie est alors contrôlée de façon stricte et régulière pour s’en assurer. Cela a pour résultat une réduction radicale de la microalbuminurie et un retard de progression de la maladie.

D’autre part, le traitement s’axe sur le contrôle de la pression artérielle. Selon les experts, il est préférable qu’elle ne dépasse pas 130/80 mmHg. Dans le pire des cas, son niveau doit toujours rester inférieur à 140/90 mmHg. Afin que ce soit effectif, la première intention est l’inhibition de l’angiotensine qui a un effet antihypertenseur. Elle est associée à des diurétiques et des inhibiteurs calciques non dihydropyridines.

Par mesure de sécurité, les médecins font également des recommandations au niveau des habitudes alimentaires. L’alimentation doit notamment limiter les apports en protéines et aussi en certains minéraux. Leur présence dans le sang ne fera qu’augmenter l’ampleur de la tâche pour les reins. Par extension, cela rime avec un développement de la néphropathie.

Les complications du diabète : la rétinopathie

Même si cela est invraisemblable, un diabète mal contrôlé peut être la source de problèmes au niveau des yeux. La rétinopathie en est la preuve inéluctable. Cette affliction est le résultat des effets du diabète sur les yeux. Elle est particulièrement fréquente chez les patients qui ont un diabète de niveau 2. En France, la rétinopathie est l’une des principales causes de cécité après 65 ans.

Causes

Les causes de la rétinopathie sont, elles aussi, liées à la grande concentration de sucre dans le sang. N’étant pas pris en charge par l’insuline, ce dernier s’accumule dans les vaisseaux. Si dans certaines parties du corps, cette agglutination est anodine, dans les zones avec des vaisseaux très fins, elle peut être dangereuse. C’est le cas des yeux qui sont irrigués par des vaisseaux de très petite taille et d’une grande fragilité. Sous l’effet de l’excès de glucose, ils s’épaississent et durcissent progressivement. Avec ce changement d’état viennent divers problèmes.

Symptômes

De façon générale, les symptômes de la rétinopathie sont, bien évidemment, des troubles de la vision. Les personnes atteintes signalent fréquemment :

  • une vision floue ;
  • la présence de taches aveugles ;
  • des pertes subites et brèves de vision ;
  • ou encore une modification de la perception des couleurs.

Dans les cas les plus avancés, les yeux deviennent même douloureux. Cela est dû au fait que la rétinopathie touche plusieurs zones des yeux comme la rétine, l’iris et le cristallin.

Diagnostic

La rétinopathie est, dans la plupart des cas, asymptomatique avant un stade très avancé. La seule présence du risque doit donc pousser à un contrôle régulier et rigoureux des yeux. Autrement dit, il est judicieux que les patients atteints de diabète se fassent examiner par un ophtalmologiste pour écarter toute éventualité. Cela doit être fait tous les ans pour un meilleur suivi. Pour les diabétiques de type 1, les contrôles doivent commencer dès l’âge de 15 ans ou cinq ans après l’apparition du diabète.

Traitement

Il n’y a pas vraiment de traitement spécifique à la rétinopathie. La seule solution est la prise en charge des causes sous-jacentes de cette maladie. En d’autres mots, il faut veiller à un équilibre scrupuleux du taux de glucose dans le sang. Cette précaution doit être associée à une régulation de la pression artérielle pour de meilleurs résultats.

Les complications du diabète : la neuropathie

Les complications du diabète

La neuropathie fait, sans aucun doute, partie des complications du diabète les plus graves. Elle rassemble l’ensemble des affections qui touchent les nerfs. Il est possible de la détecter chez plus de 40 % des personnes atteintes de diabète, quel que soit son type.

Causes

Les causes de la neuropathie sont toutes des conséquences de la concentration anormale de glucose dans le sang. Avec le sucre qui s’accumule dans les vaisseaux sanguins, des obstructions de flux vers certaines parties du corps sont créées. Les nerfs en l’occurrence ne sont plus bien irrigués. Ils finissent alors par ne plus être approvisionnés convenablement en oxygène. Par ailleurs, la forte présence de glucose peut endommager leur structure.

Symptômes

Les manifestations de la neuropathie diabétique sont assez variables. Elles dépendent souvent des nerfs touchés et aussi des personnes atteintes. Au nombre de ceux qui sont recensés, certains se sont illustrés par leur récurrence. Il s’agit notamment :

  • de l’hypotension ;
  • de la constipation ;
  • des douleurs ;
  • ou encore d’engourdissements

Chez les patients en stade avancé, la perte de la sensibilité et des mouvements incontrôlés peuvent survenir. Ceux-ci résultent d’une contraction involontaire des nerfs.

Diagnostic

Pour tous les patients diabétiques, les séances de consultation chez le médecin doivent inclure des examens spécifiques. L’idée est d’écarter le risque en anticipant. Il faudra donc réaliser un examen neurologique suivi d’un test de sensibilité. Il est effectué sur les membres inférieurs pendant que le patient garde les yeux fermés. Ce dernier doit être en mesure d’identifier la partie exacte de son membre qui est en contact avec un fil de nylon par exemple. Cet exercice simple permet au médecin d’avoir une idée de la sensibilité du patient. Il la confirme avec un électromyogramme.

Traitement

Outre les mesures visant à réguler le taux de glycémie du patient, plusieurs autres solutions peuvent être adoptées en complément. Des traitements de la douleur des nerfs sont notamment recommandés pour les patients qui les ressentent. La technique de l’électro -neuro-stimulation transcutanée peut par exemple être employée. Elle consiste à envoyer directement dans les nerfs des micro-décharges électriques qui vont favoriser la libération de l’endorphine. Cette dernière aura pour effet de soulager les douleurs. Toujours dans cette optique, un traitement médicamenteux à base de molécules spécifiques agissant sur les douleurs d’origine nerveuse est envisageable.

 

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