Santé

Ischémie : Causes, Symptômes et Traitements

L’organisme humain est constitué de plusieurs organes. Chacun d’eux assure une fonction vitale, pour le bien-être de l’Homme. Toutefois, un faible apport sanguin au niveau de l’un de ces organes peut prédisposer l’Homme au développement d’une ischémie. Cette dernière représente l’une des principales causes de mortalité au monde. Elle se démarque comme étant une véritable urgence médicale. Qu’appelle-t-on ischémie ? Quels sont les facteurs qui expliquent l’origine de cette maladie et comment la prendre en charge ?

Définition de l’ischémie

On parle d’ischémie lorsqu’il y a insuffisance d’apport sanguin à un organe, suite à l’obstruction partielle ou totale d’une artère. En effet, l’obstruction de l’artère entraîne un déséquilibre entre les apports réels et les besoins en oxygène de l’organe. En absence de désobstruction, ce déséquilibre entraîne la mort de l’organe. Les cellules, ne recevant plus d’oxygène, finissent, elles aussi, par mourir. Toutefois, on distingue plusieurs types d’ischémie.

Types d’ischémie

Cette pathologie se décline en plusieurs catégories. Ainsi, on distingue :

  • L’ischémie myocardique ou infarctus du myocarde ;
  • L’ischémie cérébrale ou AVC ischémique ;
  • L’ischémie des membres ;
  • L’ischémie mésentérique.

Parmi ces types d’ischémie, l’ischémie cérébrale et celle myocardique sont les plus répandues, et les plus connues.

Ischémie cérébrale ou AVC ischémique

Principale cause des accidents vasculaires cérébraux (plus de 80 % des cas), l’AVC ischémique est perçu comme un épisode neurologique localisé, se manifestant brusquement. Il est à l’origine de troubles neurologiques, qui ne régressent pas.

En effet, lorsque l’occlusion de l’artère dure des minutes, le manque d’apport en oxygène, déclenche des lésions neurologiques, qui sont irréversibles : c’est le ramollissement cérébral. Les symptômes qui en découlent dépendent de plusieurs facteurs, notamment la localisation de l’ischémie cérébrale et le volume cérébral ischémié. Selon le cas, le patient peut présenter un coma, une amnésie, une aphasie ou une hémiplégie. Les séquelles issues de cette maladie peuvent être importantes ou légères.

Ischémie myocardique ou infarctus du myocarde

Elle correspond à la mort du myocarde (tissu musculaire du cœur). En effet, suite à l’anoxie (arrêt ou chute de distribution d’oxygène aux tissus via le sang), les cellules musculaires cardiaques de cette zone n’arrivent plus à se contracter et meurent quelques heures après.

Le myocarde est irrigué par de nombreuses artères coronaires. Lorsque ces dernières sont bouchées, le myocarde ne reçoit plus de sang, et par conséquent, manque d’oxygène.

La gravité de l’ischémie du myocarde est surtout liée à son étendue. En d’autres termes, plus l’artère bouchée irrigue un territoire important, plus l’ischémie du myocarde est grave. Lorsque l’étendue de la maladie est assez importante, on assiste à un dysfonctionnement de toute la pompe cardiaque. Ce dysfonctionnement entraîne de nombreuses complications, dont une insuffisance cardiaque aiguë ou encore des contractions anormales.

Ischémie des membres

Elle correspond à une insuffisance artérielle, laquelle est provoquée par l’obstruction d’une artère. L’ischémie des membres représente une urgence médico-chirurgicale absolue. En absence de traitement précoce et adéquat, elle peut être fatale pour le patient.

Ischémie mésentérique

Elle résulte d’une baisse du flux sanguin de l’artère mésentérique (artère qui irrigue le côlon et l’intestin grêle). L’ischémie mésentérique est la moins fréquente des ischémies. Néanmoins, son pronostic peut être très sombre.

Causes de l’ischémie

En général, cette maladie découle de la formation de plaque d’athérome (laquelle est constituée de mauvais cholestérol et de cellules sanguines), à l’intérieur de la paroi des artères. Cependant, selon le type d’ischémie, d’autres facteurs peuvent être pris en compte.

Ischémie myocardique

L’ischémie du myocarde est une complication de l’athérosclérose (accumulation de corps gras et de cholestérol, sur la paroi des artères) des artères coronaires. Hommes, femmes et jeunes sont susceptibles de développer cette maladie.

Plusieurs facteurs favorisent l’accumulation de cholestérol sur la paroi des artères coronaires. À titre illustratif, on peut parler du tabagisme, de l’obésité, du stress, du diabète, de l’hérédité, de l’hypothyroïdie, de l’hyperlipidémie ou encore de l’hypertension artérielle.

Par ailleurs, d’autres causes, plus rares, peuvent expliquer la survenue d’une ischémie du myocarde. On peut citer :

  • L’embolie pulmonaire ;
  • L’électrisation ;
  • L’excès d’hématies ou polyglobulie ;
  • La réalisation d’une activité physique violente.

En outre, on peut aussi parler de certaines pathologies coronariennes telles que la maladie de Kawasaki ou encore la périartérite noueuse.

Ischémie cérébrale

La survenue d’une ischémie cérébrale est liée à de nombreux facteurs. En premier lieu, on peut parler de la formation des plaques d’athérome sur les vaisseaux cervicocéphaliques. Il en découle un rétrécissement du diamètre des vaisseaux cervicocéphaliques. Ce rétrécissement peut être à l’origine d’un accident ischémique.

En second lieu, on peut parler des cardiopathies emboliques, lesquelles sont responsables d’une embolie cérébrale. Enfin, une dissection des artères cervicales et intracrâniennes peut aussi engendrer une ischémie cérébrale.

Ischémie des membres

Plusieurs mécanismes, dont une thrombose sur artère saine et sur artère pathologique, une embolie sur artère saine et sur artériopathie, peuvent occasionner le développement d’une ischémie des membres.

Ischémie mésentérique

Elle résulte principalement d’une obstruction des vaisseaux chargés d’approvisionner en oxygène le système digestif, et plus particulièrement l’intestin. Deux mécanismes peuvent expliquer cette obstruction. Premièrement, on peut parler de la formation des plaques d’athérome dans la paroi de l’artère mésentérique. Deuxièmement, il s’agit de la migration d’un caillot (provenant du cœur) vers les artères digestives.

Symptômes de l’ischémie

Chez plus de 50 % des patients, cette maladie est à l’origine de douleurs intenses.

L’ischémie myocardique se traduit par des sueurs, un essoufflement, des palpitations et l’apparition brusque d’une douleur intense et vive au niveau du côté gauche de la poitrine. Celle-ci peut se propager dans l’ensemble des deux bras ou dans l’un d’entre eux (bras gauche ou bras droit), puis dans la mâchoire.

Quant à l’ischémie mésentérique, elle se manifeste par une fièvre, de violentes douleurs abdominales, une diarrhée sanglante, des vomissements et une distension abdominale.

L’ischémie des membres se caractérise par d’importantes douleurs au niveau des membres affectés. Ces derniers se décolorent et deviennent froids.

Par ailleurs, dans certains cas, qui sont d’ailleurs rares, l’ischémie peut être silencieuse, autrement dit, presque indolore. Cela arrive, le plus souvent, aux patients diabétiques, car suite à une destruction des terminaisons nerveuses, ceux-ci souffrent de neuropathie.

Contrairement aux autres types d’ischémie, l’ischémie cérébrale n’est pas source de douleurs. Ses symptômes sont essentiellement neurologiques. Ainsi, on note :

  • Des troubles de l’élocution ;
  • Une paralysie faciale ;
  • Une perte de l’équilibre ;
  • L’apparition d’une cécité visuelle brutale.

En outre, on peut citer des acouphènes et un syndrome de Claude Bernard-Horner. En présence de ces divers symptômes, le patient doit immédiatement se faire consulter, pour bénéficier d’une prise en charge précoce.

Diagnostic de l’ischémie

Le médecin établit le diagnostic de la maladie, en fonction des symptômes que présente le patient.

Ischémie myocardique

Après avoir pris note des symptômes présentés par le patient, le médecin effectue une prise de la tension artérielle et une auscultation cardiaque, laquelle révèle que les bruits du cœur sont rapides et sourds.

Par la suite, pour confirmer le diagnostic de la maladie, il réalise des examens complémentaires, notamment un électrocardiogramme, une échographie cardiaque Doppler, un électrocardiogramme continu et une angioscintigraphie cardiaque.

L’électrocardiogramme permet de préciser l’étendue de l’ischémie, ainsi que sa localisation. Quant à l’échographie cardiaque Doppler, elle est réalisée pour évaluer l’impact de l’ischémie myocardique sur la fonction cardiaque et pour déterminer la taille du cœur. L’électrocardiogramme continu est pratiqué pour identifier un trouble du rythme cardiaque.

De plus, certains signes sanguins peuvent être significatifs dans l’établissement du diagnostic de l’ischémie myocardique. Il s’agit notamment de l’élévation du nombre de leucocytes, de l’augmentation de la vitesse de sédimentation, de la chute de la concentration sanguine de troponine, de la hausse du taux de transaminases et d’une augmentation du taux de lactico-déshydrogénase.

Ischémie des membres

Relativement facile à évoquer, le diagnostic de ce type d’ischémie repose, en grande partie, sur des examens cliniques. Pour confirmer le diagnostic et éviter de compromettre le pronostic du patient, une écho Doppler et un électrocardiogramme peuvent être effectués en complément.

Ischémie cérébrale

De nos jours, l’IRM est l’examen de référence pour établir le diagnostic d’une ischémie cérébrale. En complément, le médecin peut opter pour la réalisation d’un scanner cérébral, d’un bilan biologique, d’une artériographie carotidienne, d’un échoDoppler cervical ou d’un électrocardiogramme.

Ischémie mésentérique

Le médecin réalise un scanner abdominal, dans l’optique d’observer l’état des vaisseaux et l’intégrité des organes. Une coloscopie (pour visualiser l’intérieur d’un côlon) peut être effectuée en complément. Pour ce faire, le médecin utilise une sonde, que l’on nomme coloscope.

Traitement de l’ischémie

La prise en charge de l’ischémie se fera en fonction du type d’ischémie que présente le patient.

Traitement de l’ischémie myocardique

Une fois le diagnostic établi, le médecin doit procéder à l’administration d’antalgiques opiacés (morphine par exemple) et de dérivés nitrés à action rapide. Un sédatif et de l’oxygène peuvent être administrés en complément.

En présence d’un arrêt cardiaque, le patient doit bénéficier d’un massage cardiaque, en attendant l’arrivée du SAMU. L’utilisation d’un défibrillateur est également envisageable.

Durant le transport du patient vers l’hôpital, le médecin utilise diverses techniques pour obtenir le passage du sang, à travers l’artère coronaire obstruée. Ainsi, il peut opter pour une thrombolyse (administration de thrombolytiques dans la circulation sanguine, afin de dissoudre le caillot qui bouche l’artère coronaire) ou pour une angioplastie (introduction de sonde dans l’artère bouchée, pour la dilater, de façon mécanique).

Une fois à l’unité de soins, un traitement combinant oxygénothérapie, sédation, aspirine, thrombolytique et opiacés, est mis en place. Toutefois, la maladie peut être fatale si son étendue est jugée trop importante (plus de 40 % de la masse myocardique).

Traitement de l’ischémie des membres

Des analgésiques et des anticoagulants sont prescrits au patient, par le médecin. Une thrombolyse locale précoce est effectuée pour désagréger le caillot sanguin qui bouche la circulation sanguine. Une revascularisation, une endartériectomie et une embolectomie sont envisageables.

Toutefois, dans certains cas, l’amputation du membre affecté est inévitable.

Traitement de l’ischémie cérébrale

La prise en charge de la maladie doit se faire dans un centre spécialisé. Selon le choix de l’équipe médicale, une dissolution du caillot sanguin (thrombolyse) ou un retrait mécanique du caillot via un cathéter (thrombectomie), peut être réalisé. Cependant, la dernière option est la plus recommandée, car elle renforce le pronostic fonctionnel du patient.

Une rééducation prolongée peut être nécessaire, car la récupération du patient est habituellement longue.

Traitement de l’ischémie mésentérique

La prise en charge thérapeutique dépendra de l’origine de l’ischémie. L’objectif est de désobstruer l’artère bouchée, afin de faciliter la circulation sanguine. Un retrait de la partie nécrosée du côlon ou de l’intestin est souvent nécessaire.

Par ailleurs, pour prévenir l’ischémie, les médecins préconisent le respect de certaines mesures hygiénodiététiques. Elles se résument à l’adoption d’une alimentation saine et équilibrée (tout en privilégiant les légumes, fruits, graisses végétales, légumineuses et céréales complètes), la pratique d’une activité physique douce, la lutte contre la sédentarité et la consommation des substances nocives telles que le tabac et l’alcool.

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