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Les tremblements : Typologie, Causes, Diagnostic, Traitements

En période de fraîcheur, suite à une fièvre ou en situation émotionnelle, il est tout à fait normal d’avoir des tremblements. Dans ces contextes courants de la vie quotidienne, ces mouvements involontaires sont irréguliers et de courte durée. Cela signifie donc qu’il faut s’inquiéter lorsque les tremblements sont longs, deviennent fréquents et surtout apparaissent en dehors d’une situation de changement physiologique. Ces réactions pourraient en effet cacher une maladie. Pour prendre les dispositions requises, il faut pouvoir identifier ces tremblements anormaux. Les voici donc.

Les tremblements : Des mouvements musculaires oscillatoires et rythmiques

Dans un contexte médical, le terme tremblement désigne des mouvements de contractions et de relaxations des muscles. De tels gestes sont involontaires, répétitifs et s’effectuent par alternance plus ou moins rapide. Ils s’apparentent en réalité à une convulsion, à la différence qu’ils ne sont pas caractérisés par une perte de connaissance.

De plus, bien qu’il soit susceptible d’apparaître brutalement, un tremblement ne touche pas nécessairement l’ensemble du corps. Il affecte souvent qu’une partie du corps comme :

  • Les jambes ;
  • Le tronc ;
  • Les mains ;
  • La tête.

Comme évoqué plus haut, il existe des situations dans lesquelles le tremblement constitue une réaction normale. En présence de celles-ci, le trouble est désigné de physiologique. Cependant, dans certains cas de figure, un tremblement peut être lié à une maladie ou toute autre forme de désordre sanitaire (effet secondaire d’un médicament par exemple).

Dans une telle situation, la secousse est qualifiée de pathologique.

Les tremblements pathologiques : Une classification selon divers facteurs

Il existe une pluralité de tremblements pathologiques. Pour se retrouver entre ces diverses formes de troubles, il est procédé par classification. Cette dernière repose sur plusieurs facteurs que sont :

  • La gravité (dépendante de la gravité de l’affection sous-jacente) ;
  • L’intensité ;
  • L’amplitude (degré de distribution des secousses) : léger à grossier ;
  • Le rythme ;
  • La fréquence (constante ou intermittente) ;
  • L’acuité.

Ce dernier paramètre se rapporte à la vitesse d’apparition du tremblement. Sa survenue peut se faire de manière brutale ou progressive.

La circonstance de survenue : Le critère habituel de classification des tremblements

Généralement, c’est en fonction du contexte dans lequel interviennent les tremblements qu’ils sont classés. Sur la base de ce critère, il existe trois grandes familles de tremblements. Certains surviennent lorsque l’individu effectue un geste particulier, d’autres se manifestent lors du maintien d’une posture et quelques-uns apparaissent au repos.

Le tremblement de repos : Un symptôme de la maladie de Parkinson

Comme le laisse déjà si bien comprendre son qualificatif, un tremblement de repos survient lorsque l’individu n’effectue aucun mouvement. En raison de ce mode de fonctionnement, quand le sujet devient mobile ou réalise une action, la secousse disparaît. Ainsi, ce type de tremblement n’apparaît pas par exemple en cas de sommeil.

Il cache généralement une atteinte à la maladie de Parkinson, car il s’agit d’un symptôme caractéristique de cette affection. Des 36 % des cas, la présence de cette pathologie ne conduit pas à une secousse musculaire. Cette dernière peut être donc liée à d’autres événements comme la consommation de médicaments neurologiques.

Toutefois, il est à retenir que le tremblement de repos constitue un trouble :

  • Lent (4 à 6 Hz) ;
  • Unilatéral (affecter un seul côté) ou asymétrique (toucher les deux côtés) ;
  • Qui s’aggrave en cas d’émotions ou d’efforts intellectuels (effectuer un calcul mental par exemple).

Le tremblement de repos se distingue également des autres formes de secousses musculaires par sa capacité à ne souvent atteindre que les membres supérieurs. Ce trouble apparaît aussi fréquemment au niveau de la tête, mais il n’affecte pas cette partie du corps dans son ensemble.

Le tremblement d’attitude : La secousse observée durant le maintien d’une position

Lorsqu’un individu adopte volontairement une position comme étendre son bras et que celle-ci est maintenue fixe durant un long moment, cela peut provoquer une secousse au niveau du membre concerné. On parle alors de tremblement d’attitude.

Il s’agit d’un type de trouble qui affecte près de 400 000 personnes au sein de la population française. S’identifiant par son caractère rythmé, régulier et rapide, le tremblement d’attitude s’estompe en cas d’absence de mouvements du sujet. Il peut prendre trois aspects.

Le tremblement physiologique exagéré

Ici, ce sont les doigts qui se retrouvent atteints par l’affection. Dans les cas extrêmes, cette dernière peut toucher la main tout entière. Il s’agit d’un trouble qui apparaît voire s’aggrave suite à :

  • La consommation de caféine ;
  • L’arrêt de la consommation du tabac ou de l’alcool ;
  • L’atteinte d’une maladie hyperthyroïdienne ;
  • Un état d’anxiété.

Le traitement à base de certains médicaments comme les amphétamines, les antidépresseurs et corticoïdes favorisent aussi le tremblement physiologique exagéré.

Le tremblement essentiel : Une maladie neurologique

Parmi les divers mouvements anormaux, le tremblement essentiel est celui qui se manifeste le plus souvent. Susceptible de toucher aussi bien les femmes que les hommes, de même que les jeunes et les personnes âgées, ce trouble constitue en réalité une maladie neurologique. Il se traduit principalement par une secousse au niveau des mains.

Avec certains individus, cette pathologie affecte d’autres parties du corps. C’est notamment le cas :

  • Des membres inférieurs ;
  • Du cou ;
  • Des cordes vocales (chevrotement dans la voix) ;
  • De la tête (mouvement de type non-non).

Il est utile de préciser qu’au premier stade de survenue de cette maladie, les secousses touchent uniquement les extrémités des mains. Elles sont rapides et de faible amplitude. À un stade évolué, le tremblement devient plus ample et lent puis affecte progressivement les mains dans leur entièreté.

L’étiologie de cette pathologie n’est pas bien connue, mais il semblerait qu’elle soit liée à un facteur génétique. De plus, l’affection peut être déclenchée par certains traitements médicamenteux, la prise de stupéfiants ou le stress. La consommation d’alcool permet néanmoins de l’apaiser.

Par ailleurs, il faut comprendre que le tremblement essentiel diffère de la secousse qui intervient dans le cadre de l’atteinte à la maladie de Parkinson. Un individu peut cependant présenter ces deux formes de tremblements.

Le tremblement orthostatique primaire (TOP)

Le tremblement orthostatique primaire (TOP) est une maladie du sujet âgé, car il survient après la cinquantaine. Bien qu’elle soit possible d’affecter les hommes, ce sont les femmes que cette pathologie touche le plus souvent.

Le TOP est un type de tremblement assez particulier en ce sens qu’il n’apparaît principalement que lorsque le sujet est debout, droit et immobile. Cela sous-entend que quand l’individu est assis, en mouvement ou prend appui sur un objet, les secousses peuvent être moindres ou absentes.

C’est d’ailleurs pour cela que pour éviter l’inconfort que provoque le trouble, certains patients gardent leurs jambes écartées lorsqu’ils sont debout, car dans le cas contraire, ils ressentent une certaine instabilité. Par ailleurs, il faut ajouter que le tremblement orthostatique primaire est une secousse de faible amplitude et de nature rapide.

En raison de ces caractéristiques, il passe inaperçu lorsqu’il survient. Outre cela, ce sont le tronc et les membres inférieurs qui constituent les parties du corps qu’atteint cette affection.

Le tremblement d’action

Le tremblement d’action portant aussi le titre de tremblement intentionnel apparaît lorsque le sujet souhaite effectuer des actions précises et volontaires comme prendre un objet en main. Au début du mouvement, la secousse est généralement d’une forte intensité, mais lorsque ce dernier est enfin réalisé, elle s’estompe.

Il s’agit d’une forme de tremblement que l’on retrouve dans le cadre de l’atteinte à certaines maladies comme :

  • Une hyperthyroïdie ;
  • Un cancer ;
  • Un accident vasculaire cérébral ;
  • Une sclérose en plaques.

Le tremblement d’action constitue également un symptôme de la présence de la maladie du tremblement essentiel. Le tremblement postural représente aussi une caractéristique de cette pathologie. Les secousses à ce niveau surviennent lorsque le patient désire adopter une position.

Les tremblements : Plusieurs étiologies impliquées

La cause commune de tous les tremblements est la présence d’une anomalie ou d’un dysfonctionnement au niveau des structures nerveuses, en particulier le thalamus et le cervelet. Le premier élément possède un noyau qualifié de ventral intermédiaire avec un fonctionnement dépendant du cervelet.

En ce qui concerne ce second élément, il faut dire qu’il participe au maintien de la motricité. Il se situe à l’arrière du tronc cérébral. Toutefois, il est nécessaire de préciser que le facteur déclencheur d’une secousse musculaire involontaire varie d’une à une autre. Ces étiologies se réunissent en plusieurs catégories à savoir :

  • Cérébelleuses ;
  • Psychogènes ;
  • Secondaires (à la prise de médicaments ou à la naissance d’une affection).

Un tremblement peut aussi posséder une origine héréditaire comme dans le cas de la secousse de type essentiel.

Les tremblements : Un diagnostic essentiellement clinique

Les tremblements

Le médecin doit commencer le diagnostic des tremblements en faisant une anamnèse. Au cours de cette évaluation, le professionnel de santé doit retracer l’histoire du trouble en s’intéressant :

  • Aux parties du corps affectées ;
  • À l’âge de survenue ;
  • Aux facteurs déclencheurs, aggravants et soulageants ;
  • À son acuité (apparition brutale ou progressive) ;
  • À son contexte de naissance, sa fréquence et son amplitude.

Après cela, il doit effectuer ce que l’on appelle en médecine la revue des systèmes. Il va en effet s’agir pour le praticien d’identifier les symptômes des éventuelles pathologies ayant provoqué le tremblement. S’il existe des maladies associées aux secousses, il faudra rechercher les antécédents médicaux de ces dernières.

L’examen clinique

Certains examens sont indispensables pour diagnostiquer un tremblement. Les tests à faire se réunissent en trois grandes catégories. Il y a l’examen général qui repose sur :

  • La palpation de la thyroïde ;
  • La recherche de signes vitaux ;
  • L’expression faciale et la présence d’agitation psychomotrice.

L’examen neurologique doit être également effectué afin d’évaluer l’état des :

  • Fonctions cérébelleuses, motrices et sensitives ;
  • Réflexes d’étirement ;
  • Nerfs crâniens.

Pour vérifier par ailleurs le bon fonctionnement de ces éléments, le professionnel de santé peut faire subir au patient certains exercices comme l’épreuve du dessin, le test du verre d’eau, l’épreuve doigt-nez ou la manœuvre du bretteur. En ce qui concerne le dernier test, il est de type ciblé. Il se réalise lorsque l’individu :

  • Prend certaines postures ;
  • Est au repos ;
  • Effectue des mouvements comme la marche.

L’objectif est d’évaluer la fréquence et la distribution des tremblements. Le spécialiste doit également chercher à savoir si ces derniers changent lorsque le sujet modifie son mouvement.

Les examens d’approfondissement

Quand le professionnel de santé ne parvient pas à poser son diagnostic, il doit rechercher une hypoglycémie, une hypo (ou hyper) parathyroïdie ou une hyperthyroïdie en réalisant respectivement les examens suivants :

  • Mesure de glycémie ;
  • Mesure de l’hormone parathyroïdienne et du calcium ;
  • Mesure de la thyroxine et de la thyréostimuline.

Par ailleurs, lorsque suite à l’examen clinique, le médecin identifie un tremblement au début aigu, à l’évolution rapide ou l’existence de signes neurologiques, il doit réaliser une TDM ou une IRM au niveau du cerveau.

Les tremblements : Un traitement variable

Il n’existe pas un traitement unanime à tous les types de tremblements. La prise charge varie d’une forme de secousse musculaire à une autre. Dans certains tremblements comme celui de repos, il faut traiter l’élément communément en cause, c’est-à-dire la maladie de Parkinson.

Au niveau des tremblements provoqués par des facteurs psychologiques, il n’existe pas de soins médicaux. La solution de traitement repose sur la pratique d’exercices kinésithérapiques. De façon générale, le rétablissement d’un tremblement est rapide lorsque les facteurs qui l’aggravent sont évités.

Traitement du tremblement essentiel

Face à un cas de tremblement essentiel, il est courant d’entendre dire que la prise d’alcool favorise une certaine amélioration. Il s’agit d’un fait vérifié, mais malgré cela, cette option est déconseillée, car le patient pourrait devenir dépendant de l’alcool. Il est préférable de lui prescrire des bêta-bloqueurs.

Les plus choisis sont la primidone et le propranolol. Le premier médicament s’administre 3 fois par jour par voie orale à un dosage allant de 50 à 250 mg. Quant au second produit, il se consomme aussi oralement, mais 4 fois par jour. Le dosage varie entre 20 et 80 mg.

Si ces médicaments ne semblent pas efficaces ou sont insuffisants, il faut se tourner vers les benzodiazépines, la gabapentine et le topiramate.

Traitement du tremblement physiologique

Ici, lorsque le tremblement s’aggrave en cas d’anxiété ou suite à la prise de drogues, il faut consommer oralement, et ce quatre fois par jour du propranolol d’une quantité de 20 à 80 mg. Il est également possible de faire usage des benzodiazépines orales comme l’oxazépam, le lorazépam et le diazépam pour traiter le tremblement physiologique.

 

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