Santé

Intoxication amnésiante par les fruits de mer (IAFM) : symptômes et traitements

L’intoxication amnésique par fruit de mer est une maladie due à une toxine marine récemment identifiée. Celle-ci a été signalée pour la première fois au Canada. Ensuite, elle a été identifiée comme un problème persistant dans les États de Washington et de l’Oregon. Après une gastro-entérite initiale accompagnée de symptômes neurologiques, certaines personnes atteintes de cette maladie développent des déficits neurologiques permanents et apparents. Que savoir de l’intoxication amnésique par les fruits de mer ?

Intoxication amnésiante par fruits de mer : qu’est-ce que c’est ?

L’intoxication amnésique par fruit de mer est une maladie caractérisée par des troubles neurologiques et intestinaux. Généralement connue sous le nom d’intoxication par l’acide domoïque, cette pathologie conduit à une gastro-entérite. Cette dernière se développe dans les 24 heures qui suivent la consommation des fruits de mer toxiques.

Les symptômes d’une intoxication amnésiante par fruits de mer sont nombreux. Dans les cas graves, ceux-ci apparaissent 48 heures après la consommation d’un quelconque produit provenant de la mer. Il peut s’agir des poissons, de coquillage, des crabes, etc.

Quels sont les symptômes d’une intoxication amnésiante par fruits de mer ?

En réalité, les symptômes d’une intoxication amnésiante dépendent du type de fruit de mer. Cela dit, les personnes souffrant de cette pathologie ressentent couramment plusieurs malaises. Mais principalement, il s’agit de fourmillements (sensation de picotements ou paresthésie) et d’engourdissement. Les symptômes sont visibles au niveau de la bouche (en général les lèvres), le visage, le cou et sur plusieurs autres parties du corps.

Les personnes atteintes souffrent également de vertige, des maux de tête, de vomissements et de nausées. Elles ressentent une faiblesse au niveau des jambes, des bras et même une paralysie dans certains cas. De plus, elles peuvent présenter une insuffisance respiratoire. Dans les cas graves, la mort peut même emporter ces personnes.

Il faut dire que ces symptômes commencent rapidement. Le temps médian entre l’ingestion et l’apparition des signes est de 1 heure (entre 30 minutes et 3 heures). Mais l’évolution et l’intensité des symptômes varient en fonction de la quantité de la toxine.

Quelles sont les causes d’une intoxication amnésiante par fruits de mer ?

L’intoxication amnésiante par fruits de mer est causée par l’ingestion de coquillages bivalves et de crustacés contaminés par des toxines. En effet, les efflorescences algales de dinoflagellés ont eu généralement lieu pendant les mois chauds de juin à octobre. La consommation de ces fruits de mer durant ces périodes entraîne une accumulation de toxines dans les organismes filtreurs. Outre les coquillages bivalves et les crustacés, plusieurs espèces de poissons font aussi partie des espèces les plus touchées. Au nombre de ces poissons, vous avez les :

  • Palourdes ;
  • Moules ;
  • Buccins ;
  • Coquilles de lune et les bigorneaux ;
  • Huîtres ;
  • Coquilles Saint-Jacques entières ;
  • Et les crabes

Vous avez aussi l’hépatopancréas de homard. Par ailleurs, la toxine responsable de l’intoxication amnésiante pas fruits de mer se bioaccumule dans des tissus spécifiques. Elle peut persister pendant de longues périodes. Cela dépend toutefois du type de fruit de mer (principalement des coquillages).

Lorsque cette toxine est présente dans les palourdes jaunes, elle peut y rester jusqu’à un an après une prolifération d’algues productrice de toxine. Celle-ci s’accumule dans les organes tels que le siphon, les branchies et le cou de ces fruits de mer. Pour éliminer ces toxines, il est recommandé d’enlever ces différentes parties et de les jeter tout simplement. Par la même occasion, il fortement déconseillé de donner ces organes à manger à vos animaux domestiques. Ils pourraient en mourir.

Que savoir des différents types d’intoxication amnésiante par fruits de mer ?

Les intoxications amnésiantes dues à l’ingestion de toxines marines constituent un risque méconnu par de nombreuses personnes. Elles le sont encore plus dans les régions tropicales et subtropicales. En fait, le risque augmente en raison du changement climatique et de la détérioration des récifs coralliens. Il varie aussi en fonction de la propagation des efflorescences algales toxiques.

Intoxication amnésiante par la ciguatera

Cette maladie est généralement causée par les poissons contaminés.

Présentation

L’intoxication amnésiante par la ciguatera provient de la consommation des poissons-récifs contaminés par des toxines (ciguatoxine ou la maitotoxine). Ces puissants poisons proviennent du Gambierdiscus toxicus (G. toxicus). Il s’agit d’un petit organisme marin (dinoflagellé) qui se développe sur et autour des récifs coralliens. En effet, les dinoflagellés sont ingérés par les poissons herbivores. Les toxines produites sont ensuite modifiées et concentrées lorsqu’elles remontent la chaîne alimentaire marine jusqu’aux humains.

Par ailleurs, le G. toxicus se prolifère sur les récifs coralliens morts que sur d’autres dinoflagellés. Dans ce cas, le risque d’intoxication par la ciguatera est susceptible d’augmenter dès que les récifs coralliens se détériorent. Cela est dû au changement climatique, à l’acidification des océans, aux constructions en mer et au ruissellement des nutriments.

Prévention et traitement

Pour réduire le risque d’intoxication par la ciguatera, vous devez prendre certaines précautions. Au nombre de celles-ci, vous devez éviter ou limiter la consommation de poissons-récifs. Évitez les poissons à haut risque (le barracuda ou la murène, ainsi que les parties du poisson qui contiennent plus la toxine de la ciguatera. Il s’agit du foie, des intestins, les œufs et la tête.

Notez que les toxines de la ciguatera n’affectent pas la texture, le goût ou l’odeur du poisson. Elles ne sont pas détruites par l’acide gastrique, la cuisson, le fumage, la congélation et la mise en conserve. En ce qui concerne le traitement, notez qu’il n’existe pas d’antidote spécifique pour les intoxications amnésiante par la ciguatoxine. Cependant, un traitement symptomatique peut inclure :

  • La gabapentine ;
  • La prégabaline (symptômes neuropathiques) ;
  • L’amitriptyline (paresthésies chroniques, dépression et prurit) ;
  • La fluoxétine (fatigue chronique) ;
  • Et la nifédipine ou l’acétaminophène (maux de tête).

Toutefois, après avoir traité l’intoxication amnésiante par la ciguatera, vous ne devez pas consommer le poisson, les noix et l’alcool. Évitez la caféine pendant au moins 6 mois. Sinon, vous provoquerez une rechute des symptômes.

Intoxication amnésiante par les coquillages

Cette intoxication est causée par de nombreuses espèces maritimes.

Présentation

L’intoxication amnésiante par les coquillages est causée par la consommation de cesdites espèces. Il s’agit  des moules, des huîtres, des palourdes, coquilles Saint-Jacques. Il y a aussi les coques, les ormeaux, les buccins et les escargots de mer. Il y a également le crabe dormeur, les crevettes et le homard. Les toxines qui proviennent de ces petits organismes marins (dinoflagellés ou diatomées) sont ingérées et sont concentrées par les coquillages.

Risque et présentation clinique

Les coquillages contaminés (toxiques) sont présents dans les eaux tempérées et tropicales. Ils sont généralement présents dans ces régions pendant ou après des efflorescences de phytoplancton, également appelées efflorescences algales nuisibles (HAB).

L’intoxication amnésiante par coquillage entraîne des maladies gastro-intestinales et neurologiques de gravité variable. Les symptômes apparaissent généralement 30 à 60 minutes après l’ingestion de la toxine. Cependant, ils peuvent être retardés de plusieurs heures. Le diagnostic à faire si vous avez récemment mangé des coquillages doit être un diagnostic d’exclusion.

Intoxication amnésiante par les mollusques

C’est l’une des maladies les plus connues.

Présentation

L’intoxication amnésique par les mollusques (ou ASP) est une forme rare de poison. Elle est causée par la consommation de mollusques contaminés par l’acide domoïque. Ce dernier est produit par la « diatomée Pseudonitzchia spp ». En effet, la majorité des épidémies d’ASP dans le monde sont causées les moules, les pétoncles. Elles proviennent également des couteaux et autres crustacés.

Les symptômes de ce type d’intoxication sont généralement des symptômes gastro-intestinaux. Parmi ceux-ci, vous avez la diarrhée, les vomissements et les douleurs abdominales. Ces signes apparaissent dans les 24 heures suivant l’ingestion de mollusques toxiques. Après cela, vous ressentirez les maux de tête, les pertes de mémoire et de troubles cognitifs. Dans les cas graves, il peut y avoir une hypotension, des arythmies, une ophtalmologie, un coma et la mort. Ceux qui survivent malgré ces symptômes peuvent présenter de graves déficits de mémoire antérograde à court terme.

Prévention et traitement

Pour éviter l’intoxication par les mollusques, vous ne devez pas consommer les fruits de mer contaminés. C’est une mesure que vous devez respecter si vous vivez dans une zone pendant ou peu après les proliférations d’algues. Ces dernières sont parfois appelées « marées rouges » ou « marées brunes ». En effet, les mollusques présentent un risque important d’infection (infections virales et bactériennes). Il s’agit entre autres :

  • Du virus de l’hépatite A ;
  • Des norovirus ;
  • Du Vibrio vulnificus ou Vibrio parahaemolyticus ;
  • Et plusieurs espèces de Salmonella et Shigella.

Pour éviter toutes ces maladies, vous ne devez pas consommer tous les mollusques. Certes, les toxines de ces espèces marines ne peuvent être détruites par la cuisson ou la congélation. Mais vous pouvez faite un traitement symptomatique. Les cas graves d’intoxication paralysante par les mollusques peuvent nécessiter une ventilation mécanique.

Intoxication amnésiante par scombroïde

Ce poison est aussi causé par plusieurs fruits de mer.

Présentation

Le scombroïde est présent dans le monde entier, tant dans les eaux tempérées que tropicales. C’est l’une des intoxications par le poisson les plus courantes. Elle survient après la consommation de poissons mal réfrigérés ou conservés contenant des niveaux élevés d’histamine. Elle ressemble souvent à une réaction allergique modérée à grave.

En effet, les poissons généralement associés au scombroïde ont des niveaux naturellement élevés d’histidine dans leur chair. Au nombre de ces poissons, vous avez le thon, le maquereau, le coryphène, la sardine, l’anchois et le hareng. Vous avez aussi le poisson bleu, la sériole et le marlin. L’histidine contenue dans ces fruits de mer est convertie en histamine. Cela se fait par une prolifération bactérienne dans les poissons mal stockés après leur capture. L’histamine et les autres scombrotoxines résistent à la cuisson, au fumage, à la mise en conserve ou à la congélation.

Symptômes de l’intoxication scombroïde

L’intoxication scombroïde ressemble à une réaction allergique aiguë. Cette dernière apparaît généralement 10 à 60 minutes après la consommation de poisson contaminé. Les symptômes comprennent un rougissement du visage et de la partie supérieure du corps (ressemblant à un coup de soleil). Il y a aussi de graves maux de tête, les palpitations, les démangeaisons, une vision trouble et les crampes abdominales.

Sans traitement, ces symptômes disparaissent généralement dans les 12 heures, mais peuvent durer jusqu’à 48 heures. Dans de rares cas, il peut y avoir une atteinte respiratoire, des arythmies malignes et une hypotension nécessitant une hospitalisation. Il n’y a pas de séquelles à long terme. Le diagnostic est généralement clinique. Le regroupement des cas graves permet d’exclure la possibilité d’une véritable allergie au poisson.

Prévention et traitement

Le poisson contaminé par l’histamine peut avoir un goût poivré, piquant ou salé, ou une sensation de « bulles ». Mais son aspect, son odeur et son goût sont généralement normaux. La clé de la prévention est de s’assurer que le poisson soit correctement réfrigéré à des températures <38 °F (3,3 °C). Assurez-vous que celui-ci soit immédiatement congelé après avoir été pêché. La cuisson, le fumage, la mise en conserve ou la congélation ne détruiront pas l’histamine dans le poisson contaminé.

Toutefois, l’intoxication par les scombridés répond généralement bien aux antihistaminiques (bloqueurs des récepteurs H1). Cela, malgré que les bloqueurs des récepteurs H2 puissent également apporter un certain bénéfice.

Comment prévenir une intoxication amnésiante par fruits de mer de façon générale ?

Il existe un programme de surveillance et de prévention de la saxitoxine dans certains pays. Il existe aussi certains dispositifs de surveillance pour les mollusques. Il s’agit de celles qui causent l’intoxication amnésique et diarrhéique. Au cours de ces contrôles, les niveaux de saxitoxine ne dépassent pas 80 microgrammes par 100 grammes de coquillages. Lorsque ce niveau est dépassé, les plages sont fermées à la récolte. De même, la vente au détail des coquillages est interdite.

Dans ces états, tous les mollusques sont inspectés par des usines de transformation des mollusques agréées par le gouvernement fédéral. C’est après cela que ceux-ci sont mis sur le marché commercial. De manière générale, vous devez prendre certaines dispositions pour prévenir les maladies causées par certains fruits de mer. Par exemple, lorsque vous récoltez des coquillages sur des plages ouvertes, vérifiez-les avant bien avant.

Quant aux mollusques achetés auprès de fournisseurs réputés, assurez-vous qu’ils soient étiquetés. Autrement dit, tous les mollusques doivent porter une étiquette attestant d’une inspection fédérale.

Que retenir ?

L’intoxication amnésique par les coquillages (ASP) est une maladie causée par la toxine acide domoïque. L’acide domoïque est produit par la diatomée pseudo-Nietzsche, une espèce d’algue. Les coquillages qui mangent cette algue bioaccumulent l’acide domoïque.

Aujourd’hui, l’océan et les producteurs commerciaux de coquillages font l’objet d’une surveillance stricte. Cela permet de réduire au minimum le risque d’intoxication amnésique par les fruits de mer. Cependant, la pêche récréative peut faire courir un risque aux consommateurs à une échelle bien moindre.

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