Santé

Infections invasives à pneumocoques : causes et traitements

Les pneumonies bactériennes sont de plus en plus fréquentes de nos jours, surtout en période hivernale. Tout comme la plupart des infections invasives à pneumocoques, elles sont causées par une bactérie : le pneumocoque. Il s’agit d’une bactérie extrêmement dangereuse qui se propage très vite. Le pneumocoque est la source de nombreuses infections qui peuvent conduire à la mort. D’ailleurs, ces infections engendrent un important taux de mortalité. Cette bactérie existe en plusieurs types dont certains plus virulents que d’autres. Quelles sont les infections les plus fréquentes causées par le pneumocoque ? Comment se manifestent-elles ? Que dire de la vaccination et des moyens de traitements des infections à pneumocoques ?

Qu’est-ce que le pneumocoque ?

Le pneumocoque est une bactérie de la catégorie des streptocoques, aussi connue sous le nom de streptococcus pneumoniae. Les dernières recherches dont cette bactérie a fait l’objet en ont identifié 90 différents types. Observé au microscope, le pneumocoque a la forme du chiffre 8.

Dans la majorité des cas, il peut être présent dans diverses parties du corps humain dont le nez, la bouche et le pharynx. Il peut rester inactif pendant très longtemps sans entraîner le moindre symptôme chez les personnes qui sont infectées.

Chez certains patients par contre, le pneumocoque trouve une certaine facilité à se déplacer dans le corps. Il induit alors des affections telles que la pneumonie (qui touche principalement le système pulmonaire), une otite moyenne aiguë (touchant les oreilles) et une sinusite. On peut aussi évoquer la septicémie et la péritonite.

L’endocardite (touchant le cœur) et la méningite qui affecte les enveloppes du cerveau sont également des conséquences potentielles d’une infection par le pneumocoque.

En France, les infections à pneumocoques sont l’une des causes de mortalité les plus récurrentes. Ces bactéries provoquent même plus de morts que les accidents de voiture.

La transmission des infections à pneumocoques

Il est important de préciser que les infections à pneumocoques sont très contagieuses. Autant les personnes malades que les porteurs sains peuvent les transmettre à leurs proches. Les contacts étroits et longs constituent les vecteurs de transmission de la bactérie. La bactérie peut se transmettre par la toux, les éternuements ou encore les baisers, mais aussi pendant les rapports sexuels. Pour limiter les transmissions, il est alors recommandé d’observer quelques règles. Il s’agit de se laver les mains le plus fréquemment possible, porter des masques et garder ses distances avec les personnes atteintes ou à risque.

Quelles sont les causes des infections pneumococciques ?

Le pneumocoque est bien évidemment la cause principale d’une infection pneumococcique. Cette bactérie est pourvue d’une capsule qui lui permet de pénétrer facilement l’organisme. Elle est décrite comme un complexe de polysaccharides qui conditionnent la virulence et la pathogénicité de l’infection.

Parmi les 91 types de pneumocoque, les plus dangereux et qui ont des effets néfastes sur l’organisme sont les types 4, 6, 9, 14, 18, 19, 23. En effet, ces types de la bactérie sont responsables de plus de 80% des infections chez les enfants et un peu plus de 50% chez les adultes.

Une fois dans l’organisme, le pneumocoque colonise en première position les voies respiratoires. Les infections se produisent fréquemment en hiver et au début du printemps. Lorsqu’on éternue, il se forme des aérosols qui favorisent la distribution de la bactérie.

Quelles sont les personnes à risque d’infections à pneumocoques ?

Les infections à pneumocoques peuvent affecter tout type de personnes. Même si elle reste inactive pendant de longues périodes, la bactérie responsable de ces infections peut toucher des organes vitaux et déclencher des maladies. Elle peut même conduire à la mort. Certaines personnes sont plus à risque que d’autres.

Les personnes dont l’organisme est fragile sont les plus exposées. On peut également évoquer :

  • Les personnes atteintes d’affections chroniques telles que le diabète, les maladies du foie et certaines pathologies cardio-respiratoires ;
  • Les fumeurs et les alcooliques ;
  • Les personnes à immunité réduite ainsi que celles suivant des traitements (qui ont des impacts négatifs sur le système immunitaire).

Particulièrement, les personnes âgées présentent un risque élevé de contracter une infection à pneumocoques, même si elles ne sont atteintes d’aucune pathologie sous-jacente. En effet, l’épithélium de ces personnes est très souvent endommagé en raison d’une bronchite chronique ou de la pénétration d’un virus respiratoire. Cela constitue alors un contexte idéal pour la pénétration du pneumocoque.

Les symptômes caractéristiques des infections à pneumocoques

Les manifestations d’une infection à pneumocoques ainsi que leur gravité peuvent fortement varier d’un patient à un autre en fonction de nombreux facteurs.  On distingue l’âge, le sexe et l’état de santé général du patient. Suivant le type d’infection, on distingue les symptômes suivants :

  • En cas de pneumonie : des essoufflements, la respiration sifflante, la toux, la fièvre, les frissons. Le patient peut aussi être victime de crachats colorées et épaisses, de fatigue chronique ou encore de maux de tête ;
  • En cas de méningite : des mouvements irréguliers de la tête qui peuvent conduire à une raideur au niveau de la nuque. Les fièvres, les maux de tête et les vomissements sont aussi très courants ;
  • En cas de sepsie : une diminution importante de la température, une augmentation très rapide du rythme cardiaque et de la fréquence respiratoire et des variations importantes du taux de globules blancs ;
  • Pour l’otite moyenne aiguë : des douleurs au niveau des oreilles, une rougeur et un bombement du tympan, une perte auditive, des nausées et des vomissements ;
  • Pour la sinusite : on observe une congestion nasale avec obstruction et un écoulement nasal de couleur jaune ou verte. Des pressions ou douleurs sur le visage, des maux de tête et une baisse conséquente de l’odorat peuvent aussi se manifester.

La majorité de ces symptômes apparaissent de façon assez brutale puisque la période d’incubation varie de quelques jours à quelques semaines.

Le diagnostic des infections à pneumocoques

Pour diagnostiquer une infection à pneumocoques, le processus peut varier selon le type d’infection.

En cas de méningite par exemple, c’est une ponction lombaire qui est réalisée : on se sert d’une aiguille fine pour prélever le liquide céphalo-rachidien entre deux vertèbres. Par ailleurs, les premières bases du traitement pourraient être jetées si le patient est rapidement hospitalisé.

En revanche, pour la pneumonie à pneumocoques, les médecins réalisent généralement des hémocultures pour déterminer une présence éventuelle de la bactérie dans le sang. Si le diagnostic n’est pas fiable, on peut réaliser une radiographie des poumons pour le confirmer.

Lorsque c’est une bactériémie qui est soupçonnée, une simple prise de sang suffira pour établir le diagnostic. L’échantillon de sang est mis en hémoculture afin de déterminer les éventuelles bactéries de pneumocoques.

Dans les cas où l’infection affecte les muscles et les articulations, des frottis directs sont efficaces pour le diagnostic.

La prévention et le traitement des infections à pneumocoques

En général, les antibiotiques sont efficaces pour traiter les infections à pneumocoques. Ces antibiotiques doivent être prescrits par un médecin afin que les doses soient respectées et les effets secondaires évités.

En termes de prévention, la fièvre est l’un des seuls symptômes qu’on peut prévenir dans une infection à pneumocoque. Pour cela, il est essentiel que le patient s’hydrate suffisamment avec de l’eau, du lait ou des bouillons. Quant aux boissons qui contiennent de la caféine (le thé, les boissons énergisantes et le café), elles sont à proscrire.

Il existe aussi des mesures pour soulager les douleurs et la fièvre induites par le pneumocoque notamment la prise de médicaments comme l’acétaminophène et l’ibuprofène. Le suivi strict de la posologie est essentiel pour la réussite du traitement.

La vaccination contre les infections à pneumocoques : que faut-il savoir ?

Le meilleur moyen de se mettre à l’abri du pneumocoque est de se faire vacciner. La vaccination devient même plus importante quand on vieillit, puisque le système immunitaire s’affaiblit de plus en plus. Les vaccins contre le pneumocoque confèrent jusqu’à 75% de protection aux adultes qui en ont reçu une dose. Le vaccin agit en stimulant le système immunitaire à sécréter des anticorps qui vont reconnaître et combattre les pneumocoques.

Toutefois, la vaccination peut entraîner des effets secondaires passagers qui disparaissent d’eux-mêmes au bout d’un certain temps. Au nombre de ces effets secondaires, on peut citer les maux de tête, la fatigue, les diarrhées et vomissements, les douleurs musculaires et les éruptions cutanées. Ces effets peuvent être différents d’un sujet à un autre. S’ils ne disparaissent pas au bout de trois ou quatre jours, il faudra en informer un médecin.

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