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L’homéopathie : applications pratiques en gynécologie – obstétrique

L’homéopathie est une médecine douce et complémentaire qui fait de plus en plus d’adeptes, même si elle génère des polémiques. En France par exemple, environ 30 000 médecins et 10 millions de patients ont recours à cette thérapeutique. La thérapeutique de l’homéopathie est utilisée dans quasiment toutes les branches de la médecine y compris la gynécologie obstétrique.

En gynécologie obstétrique, les applications de l’homéopathie sont nombreuses. Elle intervient dans l’ensemble des traitements gynécologiques y compris les soins apportés pendant et après la grossesse. Les traitements par homéopathie sont très différents de l’allopathie et il convient que tout gynécologue obstétricien s’intéresse à connaitre les rouages de cette thérapeutique qui a actuellement le vent en poupe.

Pour ce faire, qu’est-ce que l’homéopathie ? Quels sont les cas dans lesquels l’homéopathie est indiquée en gynécologie ? Aussi, quels sont les médicaments et prescriptions homéopathiques en gynécologie obstétrique ? Ce sont autant de questions qui sont élucidées au travers de cet article.

L’homéopathie : qu’est-ce que c’est ?

Créée par le médecin allemand Samuel Hahnemann, l’homéopathie est une thérapie qui a pour but de traiter les maladies par les semblables. En d’autres termes, cela revient à soigner le mal par le mal. En effet, pour soigner un malade, l’homéopathie consiste à administrer à celui-ci une substance minérale, végétale ou animale qui créerait les mêmes symptômes que celui-ci chez une personne en parfait état de santé.

Par contre, il est nécessaire que ces substances soient infinitésimales. En effet, que celles-ci soient diluées jusqu’à la disparition de la toxicité présente en elles. Ainsi, on déduit des symptômes que présente le patient, le traitement adéquat.

En outre, l’homéopathie est une thérapie préventive et curative, qui intervient dans les cas de pathologies aigües et chroniques. Surtout, elle s’intéresse à l’individu dans son ensemble, en agissant sur les :

  • Symptômes physiques ;
  • Manifestations psychiques ;
  • Réactions émotionnelles et autres.

Afin de déterminer un traitement adéquat, on procède à l’individualisation du terrain patient. En effet, c’est la personne affectée qui est soignée et non l’affection elle-même. Aussi, l’homéopathie traite les autres parties du corps en plus des parties affectées par la pathologie en présence : c’est la globalisation.

Les principes du traitement homéopathique

De tout ce qui précède, il est capital de retenir que le traitement homéopathique fonctionne sur trois principaux principes à savoir :

  • En premier, le principe de similitude qui consiste à injecter au malade une faible dose de substance qui créerait les mêmes symptômes chez une personne en bonne santé ;
  • Deuxièmement, le caractère infinitésimal des remèdes qui renvoie à la dilution des doses des substances utilisées pour faire disparaitre la toxicité de celles-ci. Ensuite, entre chaque dilution, le remède à appliquer est secoué plusieurs fois afin de lui conférer des propriétés actives ;
  • Troisièmement, le principe d’individualisation des symptômes et la globalisation permettent à tout traitement homéopathique de prendre en considération à la fois le malade et la maladie. Essentiellement, il s’agit d’améliorer les symptômes, les troubles émotionnels qui y sont associés ainsi que le terrain patient.

En fait, l’homéopathie trouve sa place en gynécologie en raison des dilutions hormonales qu’elle propose comme remède. En effet, pour soigner les malades qui souffrent de certaines pathologies gynécologiques, il est administré aux patients des dilutions hormonales.

Celles-ci constituent des substances précieuses en gynécologie, où les troubles résultent grandement des perturbations hormonales. Que ce soit en gynécologie générale ou obstétrique, l’homéopathie est une thérapie indiquée dans de nombreux cas.

Homéopathie et gynécologie

Il faut noter que l’homéopathie est un traitement plus utilisé en gynécologie que dans tout autre secteur de la médecine. En gynécologie, l’homéopathie est indiquée dans les cas de troubles fonctionnels en lien avec un dérèglement hormonal, quelques dermatoses et des infections gynécologiques.

Des pathologies concernées

En gynécologie, l’homéopathie intervient dans le traitement des pathologies comme :

  • Syndrome prémenstruel et troubles du cycle menstruel: ils sont réceptifs à des thérapeutiques homéopathiques, telles que le FOLLICULINUM, un remède composé de dilutions hormonales. À ce traitement peuvent être ajoutés des traitements de terrain patient ;
  • Dysménorrhées, dont les traitements homéopathiques sont particuliers chez la jeune fille. En effet, l’administration d’une pilule œstroprogestative ou d’un traitement antalgique répété est obligatoirement discutée en raison de leur effet iatrogénique ;
  • Bouffées de chaleur qui peuvent être améliorées par des traitements symptomatiques en l’occurrence BELLADONNA et LACHESIS. Le traitement de terrain en cas de bouffées de chaleur repose sur des médicaments tels que SEPIA, LACHESIS, GRAPHITES, SULFUR et THUYA. Ces médicaments peuvent aussi améliorer les troubles du sommeil et de comportement ;
  • Période de périménopause, régulée par le FOLLICULINUM, LHRH et FSH, qui vont déclencher des règles et réduire les bouffées de chaleur. Ces médicaments vont surtout jouer sur les sécrétions ovariennes résiduelles ;
  • Mycoses soignées par des traitements de crise. En cas de récidive et de traitement de mycose à répétition, le traitement homéopathique est nettement supérieur à l’allopathie ;
  • Mastopathies fibrokystiques, améliorées par homéopathie, mais ce traitement nécessite au préalable un bilan complet qui doit annuler l’obligation d’une intervention chirurgicale en cas de suspicion de tumeur maligne ;
  • Herpès, peut-être aussi traité par homéopathie.

Cependant, les traitements homéopathiques peuvent être accompagnés de traitements allopathiques lourds. C’est le cas par exemple de la chimiothérapie qui sert à améliorer la tolérance des nausées.

Homéopathie et grossesse

En gynécologie obstétrique, l’homéopathie est appliquée à bien de cas, que ce soit pendant la grossesse ou pour préparer l’accouchement. Par exemple, des médicaments sont utilisés pour soigner les malaises de la grossesse, faciliter l’accouchement et éviter les risques de complications après un accouchement.

Voici les principales indications de la thérapeutique homéopathique chez une femme enceinte et après accouchement.

Les indications de l’homéopathie pendant la grossesse

L’homéopathie est indiquée en cas de grossesse dans deux cas majeurs. Premièrement, l’homéopathie intervient lorsqu’il n’existe aucun produit médicamenteux de type allopathique pour traiter un symptôme (nausées dues à la grossesse, douleurs ligamentaires, etc.). Deuxièmement, l’homéopathie est utilisée lorsque le médicament allopathique peut engendrer des effets secondaires nocifs sur le fœtus et la mère.

De ce fait, on retient que l’homéopathie peut être utilisée pendant la grossesse dans le traitement des cas suivants :

  • Nausées de grossesse ;
  • Désordre du sommeil ;
  • Troubles du comportement ;
  • Contractions, précisément en cas d’utérus tonique sans des modifications cervicales ;
  • Impatiences ;
  • Troubles veineux ;
  • Douleurs sciatiques ;
  • Douleurs du bassin ;
  • Prévention des infections urinaires répétées ;
  • Pathologies intercurrentes.

En plus de toutes ces indications, on pourrait ajouter l’aide au sevrage tabagique. Toutefois, le protocole d’utilisation de l’homéopathie pour aider une femme enceinte à se détacher du tabagisme est encore sous-évaluation.

Préparation à l’accouchement homéopathique

Plusieurs études ont permis de produire des médicaments pour préparer efficacement l’accouchement chez une femme. Les médicaments les plus utilisés pour préparer à l’accouchement sont entre autres :

  • ACTAEA RACEMOSA, pour la préparation du col ;
  • IGNATIA est prescrit à partir du neuvième mois lorsque l’angoisse de l’accouchement est importante ;
  • CAULOPHYLLUM, pour le faux travail et la dystocie de démarrage ;
  • ARNICA, prescrite au cours du dernier mois de grossesse ou après l’accouchement lorsque la parturiente souffre d’épisiotomie ou de déchirure prénatale.

Loin de ce qu’on pourrait imaginer, l’homéopathie ne remplace pas la prise en charge classique de l’accouchement. Elle ne diminue pas non plus la douleur de l’accouchement. Elle favorise plutôt la dilatation du col, réduit le temps de travail et évite les complications post-partum. En raison de tous ces avantages, bon nombre de patientes désirent aujourd’hui une préparation à l’accouchement par homéopathie.

Homéopathie en post-partum

Étant donné que les médicaments allopathiques sont déconseillés pendant l’allaitement, la période post-partum est un moment idéal pour faire usage de la thérapeutique homéopathique.

Les médicaments allopathiques sont défendus en cas d’allaitement, car ils sont agressifs. L’homéopathie est donc une alternative qui remplace l’allopathie en période post-partum. Ainsi, l’homéopathie est indiquée pour :

  • Soigner les douleurs périnéales ;
  • Traiter les douleurs de montée de lait (Apis et Bryonia) ;
  • Soulager les douleurs chez les patientes qui ne souhaitent pas allaiter (Apis et Bryonia) ;
  • Traiter les maux en lien avec les crevasses.

Cette médecine douce est également indiquée pour traiter :

  • Les tranchées ;
  • Fatigue du post-partum, généralement liée à la déperdition de liquide. Après l’accouchement, une anémie est observée sans qu’elle nécessite une transfusion sanguine, mais plutôt un traitement martial d’action lente (China, Rubia et Silicea) ;
  • Des baby-blues, grâce à une aide psychologique et une écoute favorable à l’identification d’un traitement ;
  • Des troubles circulatoires ;
  • Et des bosses sérosanguines du nourrisson à travers une dose d’ARNICA.

Tous les petits bobos suite à l’accouchement peuvent être donc évités, grâce à la médecine douce de l’homéopathie. Surtout, celle-ci est dépourvue d’effets négatifs sur la mère et l’enfant.

Par exemple, une étude réalisée dans les années 1994 à l’hôpital ÉDOUARD HERRIOT à Lyon a confirmé que le recours à l’homéopathie est bénéfique pour diminuer les risques de complications des suites de couches. L’homéopathie s’avère donc fiable pour soigner les petits bobos qui surviennent après un accouchement.

L’homéopathie en quelques lignes

homéopathie

L’homéopathie est un traitement en médecine dont les champs d’applications sont vastes tout comme l’allopathie. Cependant, les médicaments homéopathiques ainsi que leurs prescriptions sont totalement différents de ce que peut être un médicament allopathique.

C’est pour cette raison qu’une formation en homéopathie est primordiale pour tout médecin qui aspire à l’utilisation de la thérapeutique homéopathique pour soigner ses malades. Il s’agit aussi de s’intéresser de plus près aux rouages de cette technique de soin sanitaire.

En attendant, voici quelques notions en lien avec l’homéopathie à cerner :

Le médecin homéopathe

Tout d’abord, le médecin homéopathe reste un spécialiste de la médecine. En fait, il suit le cursus qui lui permet d’avoir les acquis nécessaires pour devenir un homéopathe. Le niveau d’apprentissage d’homéopathie est échelonné et tous les soignants peuvent recevoir cet apprentissage.

Il existe une formation de courte durée s’étalant sur quelques heures et une formation approfondie, qui couvre plusieurs années. Il revient à chaque médecin de choisir une durée de formation selon les connaissances qu’il souhaite obtenir et leur mise en application auprès des patients.

Tout comme les spécialistes des autres domaines, le médecin homéopathe est un soignant qui a naturellement l’obligation d’écouter son patient. Il identifie ses symptômes, les examine, pose des diagnostics et enfin procède au traitement. Il utilise tous les traitements qui peuvent être utiles au malade (les médicaments allopathiques et homéopathiques, une approche psychologique, etc.).

On peut en déduire que le médecin homéopathe est un professionnel de son domaine qui est en mesure d’utiliser les substances minérales, végétales ou animales dans des doses infinitésimales pour soigner des troubles liés aux perturbations hormonales chez les patients qui en souffrent.

Le médicament homéopathique

En France, depuis 1965, le médicament homéopathique a été autorisé. En vue de tester l’efficacité des produits homéopathiques, plusieurs essais ont été réalisés. Il ressort de ceux-ci que les médicaments homéopathiques sont efficaces dans une variété de domaines comme :

  • Hématologie ;
  • Rhumatologie ;
  • Gastro-entérologie
  • Et allergologie.

Plusieurs revues internationales, telles que Lancet ou Pediatrics, ont recensé les différents domaines dans les lesquels les médicaments homéopathiques ont été efficaces. Aujourd’hui encore, les médicaments homéopathiques sont d’actualité dans ces différents domaines. Ils sont utilisés pour atténuer les symptômes tels que la courbature ou les règles douloureuses, l’ORL, les bosses, la toux, le rhume, l’angine et les allergies.

Les médicaments homéopathiques existent sous forme de granulés à ingérer de façon sublinguale. En effet, ces granulés sont à mettre sous la langue et à laisser fondre. On en trouve également en solutés buvables, suppositoires, ovules vaginaux et pommade.

En outre, des médicaments homéopathiques associent en eux seuls plusieurs autres médicaments. Ceux-ci sont qualifiés de médicaments homéopathiques complexes.

La prescription homéopathique

Tout comme pour une prescription allopathique, la prescription des médicaments homéopathiques revient à indiquer le nombre de comprimés ou de gélules, les dosages ainsi que le rythme d’administration. En revanche, pour un médecin non homéopathe, cela est compliqué.

Prescription en homéopathie : principes de base

La prescription homéopathique repose essentiellement sur quelques principes. Avant tout, il faut connaitre les noms des types de dilutions souvent employées. Les dilutions basses sont les 4 CH ou 5 CH, celles moyennes sont appelées 15 CH et 30 CH :

  • Les dilutions basses sont prescrites lorsqu’un symptôme tel qu’une brulure légère, une rougeur ou un coup est localisé chez le patient ;
  • Celles moyennes sont à administrer lorsque les symptômes chez le patient sont d’ordre général. Les symptômes généraux peuvent être des crampes, spasmes, maux de tête, etc.;
  • Quant aux dilutions élevées, elles sont utilisées pour des symptômes comportementaux ou des cas de maladies chroniques, c’est le traitement terrain. Les dilutions élevées peuvent être aussi utilisées pour donner un signal plus insistant.

Les médicaments qui correspondent à ces dilutions hormonales sont souvent prescrits en granules à prendre une ou plusieurs fois par jour. Il existe aussi des doses de globules qui sont prescrites et à prendre une fois par semaine pour traiter le terrain ou donner un effet signal plus majeur. Par exemple, le médecin peut prescrire une dose d’ARNICA à administrer une fois par semaine après un accouchement.

Par ailleurs, la prescription en homéopathie n’est pas synonyme de dose dépendante. La prise à répétition des doses est importante seulement en cas de pathologies aigües, notamment lorsque le signal médicamenteux est répété. En cas de pathologies moins aigües, la prescription n’est répétée qu’une fois par jour.

Dans le cadre d’un traitement de terrain, le médecin peut prescrire un médicament 15 CH à raison d’une dose par semaine. Il a la possibilité de prescrire 5 granules par jour en dilution. Comme les prescriptions se font en allopathie, la durée du traitement homéopathique dépend de la pathologie et de l’évolution des symptômes associés.

Évaluation des traitements homéopathiques

Il est difficile d’évaluer les traitements homéopathiques du fait de l’individualisation de leur prescription en fonction du médecin praticien

. En effet, les traitements homéopathiques sont le plus souvent individualisés, ce qui fait qu’ils sont difficiles à reproduire pour d’éventuels essais cliniques. Il serait donc impossible d’apprécier l’efficacité des traitements homéopathiques en se basant sur des traitements subjectifs et à petite échelle.

Cependant, l’ouverture de la thérapeutique homéopathique à un grand nombre de services de maternité dans les hôpitaux permettrait de rendre possibles des études à grande échelle. Il est ainsi judicieux de former les sages-femmes en ces traitements homéopathiques. De même, il est important de mettre à la disposition des pharmacies des médicaments homéopathiques.

Une utilisation fréquente et des prises de notes des résultats issus des traitements permettraient alors d’observer l’état des patients et de disposer de données conséquentes pour prétendre à des études de grande envergure et sans biais. Ces études peuvent concerner par exemple :

  • Préparation à l’accouchement ;
  • Déroulement du travail pour l’accouchement à savoir le faux travail (la dystocie de démarrage, la dystocie cervicale, la dystocie dynamique, etc.) ;
  • Et le post-partum.

Néanmoins, il faut rappeler qu’en gynécologie il existe des recueils d’observations qui aideront à expliquer avec précision la place de l’homéopathie dans cette branche de la médecine. Actuellement, il existe des protocoles qui sont discutés quant à l’usage de l’homéopathie de façon fréquente en gynécologie.

Conclusion

Les remèdes homéopathiques en gynécologie sont des dilutions hormonales qui peuvent être administrées pendant la grossesse, pour préparer l’accouchement chez une femme, et en période post-partum. Selon le degré de dilution des substances hormonales disponibles, le médecin gynécologue et homéopathe peut prescrire un médicament (granules, solutés buvables, suppositoires, ovules vaginaux et pommade) en phase avec le degré de pathologie.

Des doses précises de dilutions doivent donc être données selon que la pathologie est légère, aigüe ou chronique. L’administration des doses de dilutions n’est répétée qu’en cas de pathologie aigüe. Et la durée de traitement dépend de l’évolution des symptômes pathologiques.

Par ailleurs, la thérapeutique homéopathique s’avère efficace et dépourvue d’effets secondaires. Aussi, bien de patientes sollicitent les traitements par homéopathie. Par rapport à cet état de choses, il est judicieux que tout gynécologue s’évertue à connaitre la thérapeutique homéopathique et l’intégrer à son arsenal thérapeutique.

Ainsi, il pourra soigner au mieux les patientes et leur prodiguer les conseils nécessaires. Cela contribuerait aussi à faire avancer les études portées sur le traitement homéopathique qui reste encore équivoque.

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