Bien-êtreSciences

La femme terra incongnita : le clitoris nouveau est arrivé

En plein 21èmesiècle, tout porte à croire que plus aucun élément de la sexualité n’est inconnu. Plusieurs sites web, films, documents et documentaires décrivent puis représentent dans les détails les organes sexuels de l’homme et de la femme. Même certains ouvrages scolaires fournissent quelques données à ce sujet. Apparemment, il restait encore des choses à découvrir. En effet, le clitoris, cet organe féminin vient de livrer un nouveau secret à son sujet qui bouleverse plusieurs conceptions à propos de la sexualité de la femme. Voici donc les dernières nouvelles.

Le clitoris : Un organe méconnu

Tirant son écriture du mot grec kleitoris qui signifie flanc de couteau ou pente, le clitoris est un terme employé pour désigner un organe du système génital de la femme.

Même s’il existe des divergences à propos de l’auteur et de la période de découverte de cet organe, il faut avouer que la mention du mot clitoris a été faite pour la première fois au 16ème siècle dans la littérature médicale.

En effet, c’est Realdo Colombo, un enseignant de chirurgie dans une université italienne qui dans son œuvre dénommée De re anatomica publié en 1559 a employé le terme. Cet anatomiste vénitien a en réalité élevé dans son ouvrage le clitoris au rang d’organe extrêmement utile et joli. Mieux, il le qualifie comme étant le siège du plaisir.

Cette attribution du clitoris est d’ailleurs exacte, car son unique fonction est de procurer du plaisir à la femme. Cependant, nonobstant le fait que sa découverte date de plusieurs décennies, le clitoris demeure un organe inconnu de bien de femmes.

En effet, selon un rapport du Haut Conseil de l’égalité entre les hommes et les femmes datant de 2016, il s’est avéré que suite à un sondage effectué au sein de 3000 écoles privées et publiques, 83 % des filles ignoraient le rôle de cet organe. Pire, un quart des adolescentes de 15 ans ne savaient pas qu’elles possèdent un clitoris.

Le clitoris : Un organe longtemps diabolisé

Même si la méconnaissance du clitoris apparaît comme une situation choquante, il faut avouer que c’est un fait absolument normal. En effet, cet organe n’est pas au centre des cours de biologie. Il ne fait non plus pas l’objet des débats sexuels au sein des écoles.

De plus, rares sont les manuels de science qui illustrent le système génital de la femme en précisant le clitoris. Les quelques ouvrages qui font mention de cet organe le représentent par un gland voire un point. Ce manque d’attention dont fait l’objet le clitoris date de longtemps.

En effet, tout a débuté en 1751, année au cours de laquelle le médecin suisse Samuel Tissot a dans l’ouvrage L’Onanisme évoqué les maladies provoquées par la masturbation clitoridienne. Suite à cette dénonciation, divers événements de diabolisation du clitoris se sont succédé. Il s’agit notamment de :

  • La masturbation féminine réprouvée par le docteur Doussin-Dubreuil en 1828 ;
  • La pratique de l’excision entre 1830 et 1960 pour lutter contre la nymphomanie et les actes masturbatoires ;
  • Le traitement de l’épilepsie grâce à l’excision évoquée par le gynécologue Isaac Baker Brown en 1865 ;
  • L’évocation de l’inutilité du clitoris en 1875 suite au phénomène de fécondation entre les spermatozoïdes et l’ovule mis à nu par Édouard Van Beneden ;
  • L’interdiction de la masturbation clitoridienne jusqu’en 1968.

L’arrivée du courant « ovuliste » a davantage accentué la disparition du clitoris. Depuis l’avènement de ce mouvement jusqu’en 1998, il était effet proscrit de faire mention du clitoris dans les ouvrages d’anatomie.

L’année 1998 : La redécouverte du clitoris

À partir des années 1970 et suite à de nombreuses revendications féministes, le clitoris a commencé par obtenir peu à peu une bonne place. Cet organe a véritablement retrouvé ses lettres de noblesse en 1998 grâce à Helen O’Connell, une urologue australienne. Le clitoris avait déjà été découvert.

Cette chercheuse l’a en réalité redécouvert, car ses déclarations qui ont été faites dans l’article Anatomical relationship between uretha and clitoris révèlent que l’anatomie du clitoris qui jusque-là semble parfaite serait erronée.

À vrai dire, les motivations sur la recherche de la physiologie du clitoris de Helen O’Connell ont débuté lorsqu’elle était encore stagiaire en urologie. Concrètement, durant une opération d’ablation de la prostate, les chirurgiens menaient l’intervention de manière à ne pas abîmer les vaisseaux sanguins liés à la fonction sexuelle.

Mieux, ces praticiens ont montré à l’urologue les nerfs érecteurs masculins. Cette dernière s’est rendu compte qu’il n’y avait aucun de ce genre de nerfs chez la femme. Même les ouvrages qu’elle avait à sa disposition n’en faisaient pas de représentation. Surprise, Helen O’Connell décide de mener ses propres recherches.

Dans le cadre de ses investigations, elle aurait découvert des travaux effectués par le Docteur Georg Ludwig Kobelt où ce dernier avait présenté l’anatomie du clitoris de façon plus détaillée. C’est ainsi que Helen O’Connell a décidé de mener plus loin les travaux du docteur.

Elle a dû effectuer des disséquassions de cadavres de femmes et réaliser une imagerie de résonnance médicale. Ces actions ont aujourd’hui permis de mettre fin à toutes ces lacunes sur les connaissances du clitoris.

Le clitoris : Une vaste structure interne

Selon la croyance populaire, le clitoris se trouve au sommet des petites lèvres. Il possèderait l’aspect d’une perle, raison pour laquelle il est surnommé le bouton rose. Cette structure laisse penser que le clitoris n’est qu’un tout petit organe.

Avec la redécouverte de Helen O’Connell, il s’avère que le clitoris est bien plus grand. Ce que l’on voit à l’extérieur ne représente que 10 % de ce que constitue réellement cet organe. Le reste du clitoris est interne et va jusqu’en dessous de la vulve.

En réalité, le clitoris aurait une forme similaire à celle de la lettre V inversée. Du gland clitoridien (dont le diamètre maximal est de 1 cm) qui constitue la partie visible naît une tige d’où partent deux bras qui représentent les piliers de l’organe. Ces deux corps caverneux mesurent chacun 9 à 10 cm.

Ils s’étendent de part et d’autre du vagin faisant de ce dernier un organe qui repose entre eux. De plus, ces bras s’étendent de façon à entourer le vagin.

Le clitoris : Un organe homologue du pénis

le clitoris

Bien qu’ils possèdent des fonctions différentes, le clitoris et le pénis ont une structure interne qui se ressemble. Celle-ci tourne autour de quatre éléments à savoir :

  • Le gland ;
  • Le corps caverneux ;
  • Le prépuce ;
  • Le corps spongieux.

Cette similitude permet d’ailleurs de mieux comprendre l’anatomie du clitoris.

Le clitoris : Quelles ressemblances avec le pénis ?

Le clitoris, tout comme le pénis possède des terminaisons nerveuses. Celui de la femme en recense plus de 8000 alors que chez l’homme, il y en a que près de 6000. En réalité, lorsque le gland clitoridien est stimulé, ses nerfs se remplissent de sang et provoquent l’érection du clitoris.

C’est le même mécanisme qui se produit lorsque le pénis subit une stimulation. Outre cette ressemblance, il faut ajouter qu’en dehors des corps caverneux, le clitoris possède également des corps spongieux. Chacun d’eux mesure 4 à 5 cm.

Ils sont donc plus courts, mais se situent aussi de part et d’autre du vagin sans pour autant entourer entièrement ce dernier. C’est par le biais du plexus de Kobelt que ces deux bulbes se relient au reste du clitoris. Ces corps bulbeux, il est possible de les comparer aux testicules chez l’homme.

La dernière similitude que possède le clitoris d’avec le pénis se situe au niveau du gland. Tout comme chez l’homme, cette partie est protégée par une sorte d’enveloppe. Dans le premier cas, on parle de prépuce et dans le second de capuchon.

Chez certaines femmes (tout chez les hommes), cette sorte de chapeau couvre parfaitement le clitoris (le pénis chez les hommes) alors qu’avec d’autres, elle laisse découvrir l’organe.

La redécouverte du clitoris : Une nouvelle anatomie qui signe la fin de l’orgasme vaginal et du point G

Comme annoncé plus haut, les secrets livrés à propos du clitoris ont bouleversé certaines conceptions, notamment deux à propos de la sexualité féminine. L’une se rapporte à la dualité entre l’excitation clitoridienne et vaginale.

Dans le premier cas, la femme n’atteint l’orgasme que lorsque son gland clitoridien est stimulé. Dans le second, elle ne jouit que quand il y a une pénétration vaginale. Avec la découverte de l’urologue australienne, la distinction entre ces deux types d’orgasmes n’existera plus.

Désormais, la femme ne possède qu’un seul orgasme et il est clitoridien. Le terme « orgasme vaginal » ne mérite plus d’être employé. En réalité, il faut comprendre que le vagin sera dorénavant vu comme une voie qui passe à travers le clitoris, et plus précisément entre ses deux corps caverneux.

Ce qui forme donc la paroi vaginale, ce n’est que les piliers du clitoris. Par conséquent, stimuler cette paroi revient donc à stimuler les corps caverneux et par ricochet le clitoris. Avec cette redécouverte de 1998, il est plutôt question de stimulation interne (la paroi vaginale) et externe (le gland clitoridien) du clitoris.

Le point G : Mythe ou réalité ?

Le point G n’est pas un mythe. Il existe réellement. Cette région dont la stimulation est source de plaisir chez plusieurs femmes sert de connexion entre une partie du vagin et la surface immergée du clitoris. Cependant, c’est à tort que cet endroit est qualifié de point. Il mérite plutôt d’être désigné de zone G, car le clitoris est une vaste structure.

Le nouveau clitoris est arrivé : La possibilité de reconstruire le clitoris après une excision

La mutilation génitale féminine, plus connue sous le terme d’excision est une pratique qui consiste à effectuer l’ablation des organes génitaux de la femme. Ces derniers sont purement externes et il peut s’agir :

  • Des petites lèvres ;
  • Du gland clitoridien ;
  • Des grandes lèvres.

Le but de cette clitoridectomie est de priver la femme de son plaisir sexuel. Une fois qu’elle est intervenue, il semblerait que la femme ne soit plus capable d’obtenir une sensibilité. Avec l’arrivée du nouveau clitoris, un tel problème peut être corrigé.

En effet, le Docteur Pierre Foldes propose une chirurgie qui permet de reconstruire le clitoris en faisant ressortir sa partie interne. Une telle intervention ne dure qu’un maximum d’une heure et est remboursée par la Sécurité Sociale.

 

Articles Liés

Vérifiez également
Fermer
Bouton retour en haut de la page