Santé

Les MST chez les moins de 15 ans : Chlamydia, Gonococcie, Mycoplasmes

Un sondage effectué en France et datant de 1990 laissait comprendre que c’est en fin d’adolescence, soit autour de 17 ou 18 ans que les jeunes commençaient leur sexualité. Ces récentes années, la situation ne semble plus la même. En effet, le sexe est désormais découvert de manière plus précoce, notamment avant 15 ans. À un tel âge, les adolescents sont peu ou mal informés. Même si leur taux d’usage de préservatifs s’avère en hausse, ces mineurs ne savent pas toujours bien s’en servir. Ces différents facteurs les exposent à de nombreux risques comme les MST. Quelles sont ces maladies et comment les traiter ? Le point est fait ici.

Les MST chez le mineur de moins de 15 ans : Microbiologie taxonomique et morphologique

Les exigences auxquelles répondent les maladies sexuellement transmissibles (MST) chez l’enfant ne semblent pas différer de celles observées dans le rang des adultes. Les techniques de diagnostic et perspectives de traitement seraient en effet similaires.

La particularité ici est qu’en raison de l’âge mineur des sujets concernés, chaque étape menant à la prise en charge thérapeutique de l’affection doit faire l’objet d’une analyse davantage critique. Cette dernière doit être effectuée par rapport aux possibles conséquences médico-légales.

Une autre spécificité concerne les modes de transmission des MST et la répartition statistique des germes. Ces deux éléments sont en effet particuliers dans ce contexte. Toutefois, il faut noter que parmi les différentes MST susceptibles d’affecter un individu, quatre s’observent le plus souvent du côté des enfants de moins de 15 ans.

Dans la catégorie des IST virales, une seule a été identifiée et il s’agit de l’herpès. Au niveau des MST bactériennes, trois pathologies ont été détectées à savoir :

  • La gonococcie ;
  • Les mycoplasmes ;
  • La chlamydia.

Parlant des modes de transmission de ces diverses maladies, il faut retenir que les moyens classiques sont impliqués. Il s’agit plus précisément de la contamination par voie accidentelle, périnatale, intra-utérine et suite à un rapport sexuel consenti. Désormais, il faut ajouter une voie supplémentaire de transmission des MST chez l’enfant qui est celle de l’abus sexuel.

Les MST chez le mineur de moins de 15 ans : La gonococcie

Décrite en 1879, la gonococcie est une maladie sexuellement transmissible due à une bactérie appelée le Neisseria gonorrhoeae. Il s’agit d’une pathologie qui affecte un grand nombre d’adultes, mais elle est également très diagnostiquée du côté des adolescents de moins de 15 ans et des enfants.

Fréquence de la MST

Chez le nouveau-né, la prévalence de la gonococcie semble plus élevée dans les pays en voie de développement que dans ceux développés. Dans de nombreuses régions africaines par exemple, le taux d’atteinte de cette maladie va au-delà de 10 % alors qu’aux États-Unis, cette même valeur chute à moins de 5 %. Il faut noter que le risque de contamination s’accroît en présence :

  • D’un accouchement prématuré ;
  • D’une rupture retardée des membranes ;
  • D’une rupture prématurée des membranes.

Si la contamination s’est faite suite à un accouchement, le nouveau-né est exposé à une septicémie subaiguë et une ophtalmie purulente. Avec le traitement auquel sont soumises les femmes enceintes souffrantes de gonococcie et l’adoption du dépistage néonatal, ces deux complications associées à la MST sont de moins en moins observées chez le nouveau-né.

Chez l’enfant

Dans la catégorie des enfants, en particulier ceux âgés de 1 à 9 ans, il faut noter que c’est aux États-Unis que les taux les plus élevés concernant l’infection à gonocoque ont été rapportés. Ici, la contamination survient le plus souvent suite à un abus sexuel. Pour que la contamination puisse être effective dans ce contexte, trois éléments doivent être pris en compte. Il s’agit :

  • Du type de l’abus sexuel ;
  • De la durée de l’abus sexuel ;
  • De la prévalence de la maladie dans la population adulte.

Toutefois, il faut retenir que lorsqu’il est question d’infection à gonocoque chez les enfants, ce sont les filles qui semblent le plus touchées. Les signes de la maladie chez ces dernières s’observent généralement au niveau du rectum et du vagin.

Par ailleurs, les données disponibles ne permettent pas de faire le point sur l’épidémiologie de la gonococcie infantile dans les pays en voie de développement.

Chez l’adolescent

Au niveau des adolescents et pour rappel, ceux de moins de 15 ans, le taux de l’infection à gonocoque se situe entre 3 et 12 %. Cette valeur concerne les deux sexes d’individus et des adolescents sexuellement actifs. De plus, elle a été obtenue suite à une enquête réalisée en Amérique.

Dans les rapports élaborés sur cette dernière, il ressort que l’infection au C. Trachomatis est souvent associée à celle de la gonococcie.

Les voies de transmission de la gonococcie

Quatre modes semblent impliqués dans la contamination de la gonococcie chez le mineur de moins de 15 ans. Il s’agit de la voie :

  • Périnatale ;
  • Par abus sexuel ;
  • Du rapport sexuel consentant ;
  • De la contamination accidentelle.

Parlant de la voie périnatale, il faut noter qu’elle fait allusion à l’allaitement ou l’accouchement. Dans le cas de l’infection à gonocoque, c’est principalement lors de la naissance que l’enfant se retrouve contaminé.

L’atteinte de la maladie est particulièrement favorisée par une rupture prématurée des membranes. La contamination peut aussi survenir lorsque le nouveau-né ingurgite des sécrétions vaginales infectées.

L’abus sexuel

Lorsque l’enfant n’est pas un nouveau-né, la probabilité que son infection soit intervenue suite à un contact sexuel est très grande. Il est également fort possible que la contamination soit liée à un abus sexuel. Bien souvent, les enfants ont du mal à dévoiler cela.

C’est pour cette raison que le médecin doit soigneusement s’entretenir avec eux afin d’en apprendre plus sur la forme (consentie ou non) de pratique sexuelle ayant conduit à la MST. En ce qui concerne le type d’activité sexuelle, il est facile de l’identifier en se basant sur le site où apparaissent les symptômes de la maladie.

S’il s’agit par exemple du pharynx, il faut déduire que c’est un contact oro-génital qui a entraîné la pathologie.

Le rapport sexuel consentant

La présence de la gonococcie chez un mineur de moins de 15 ans ne demeure pas toujours l’œuvre d’un abus sexuel. L’enfant peut avoir personnellement donné son consentement. Cela ne s’observe souvent que chez les adolescents.

La contamination accidentelle

Cela peut sembler impossible qu’un enfant se retrouve avec une infection à gonocoque de façon accidentelle. Pourtant, il existe des événements assez convaincants qui en témoignent le contraire.

C’est le cas d’une épidémie survenue en 1927 où 67 enfants ayant visité le même hôpital durant la même période se sont retrouvés atteints de la gonococcie à cause de thermomètres infectés. Plusieurs autres épidémies de contamination accidentelle de ce genre sont intervenues. De ce fait, une transmission de la gonococcie par l’intermédiaire d’objets contaminés ne doit pas être négligée.

Le traitement de la MST

La prise en charge médicale de l’infection à gonocoque va dépendre du fait qu’elle soit généralisée ou se réfère à une vaginite simple. Dans le premier cas, il faut procéder à une injection sur 10 jours par voie intramusculaire de 50 mg de Rocephine. Cette dose du produit s’administre en deux fois par jour et varie selon le poids du sujet.

Pour la vaginite simple, le même médicament est à privilégier. Il s’utilise également par voie intramusculaire. Ici, la dose est unique et il faut par kilogramme, 5 mg de Rocephine.

Les MST chez le mineur de moins de 15 ans : Les mycoplasmes

En matière d’infection par un mycoplasme, trois bactéries sont généralement impliquées à savoir :

  • Mycoplasma hominis ;
  • Ureaplasma urealyticum ;
  • Mycoplasma genitalium.

Dans le contexte des MST chez le mineur de moins de 15 ans, seuls les deux premiers germes sont concernés, car il n’existerait pas de données sur l’action pathologique de la dernière bactérie dans le milieu pédiatrique.

Les voies de transmission

Chez un mineur de moins de 15 ans, la contamination des mycoplasmes peut survenir suite à un rapport sexuel consenti ou un abus sexuel. Il faut cependant noter que les cas les plus souvent diagnostiqués concernent le nouveau-né. Le taux de contamination se situe entre 18 et 55 %. Il a été enregistré aux États-Unis.

En raison de cette prévalence, il faut déduire que les mycoplasmes se transmettent plus fréquemment de la mère à l’enfant. Dans ce contexte, l’enfant peut être contaminé par les bactéries de la MST par voie hématogène transplacentaire. On parle alors de transmission anté-natale.

Cette dernière peut également prendre une forme per-natale. Dans ce cas, la contamination intervient par voie cuténéo-muqueuse ou respiratoire.

Le traitement des mycoplasmes chez l’enfant

Les soins à appliquer à un enfant ou un adolescent de moins de 15 ans diagnostiqué comme étant atteint d’une infection aux mycoplasmes vont dépendre de la bactérie en cause. S’il s’agit du Mycoplasma hominis, il faut retenir qu’il réagit bien à un traitement à base de la :

  • Lincomycine ;
  • Josamycine ;

L’érythromycine est déconseillée d’emploi, car son efficacité à l’égard de ce germe n’est pas avérée. Quand il s’agit cependant de l’Ureaplasma urealyticum, ce produit peut être utilisé. Le traitement peut être également constitué de la josamycine et de la vibramycine.

Cette bactérie semble résistante à la lincomycine. Prescrire donc un tel médicament à l’enfant ne garantit pas la disparition de la maladie sexuellement transmissible.

Les MST chez le mineur de moins de 15 ans : La chlamydia

Les MST chez le mineur de moins de 15 ans

Chez le nouveau-né, la chlamydia entraîne :

  • L’otite moyenne ;
  • La pneumonie ;
  • La pharyngite ;
  • La rhinite ;
  • La conjonctivite.

Chez le grand enfant, cette pathologie provoque en plus de l’otite moyenne :

  • Le croup ;
  • La myocardite ;
  • L’infection ano-génitale.

Du côté de l’adolescent, l’affection est à la base de l’épididymite et des uréthrites non gonococciques. Elle est source d’infertilité, d’endométrite, de la bartholinite et de la cervicite chez les adolescentes. Il s’agit d’une maladie sexuellement transmissible provoquée par une bactérie dénommée la Chlamydia Trachomatis.

Épidémiologie de la maladie

L’infection chlamydienne peut atteindre le nouveau-né. Dans ce cas, l’enfant reçoit la pathologie de sa mère qui a été infectée au cours de la grossesse. Le risque qu’une femme enceinte développe une telle maladie dépend de plusieurs facteurs dont la zone où elle est réside. Ainsi, dans la région africaine, le taux d’atteinte de cette MST se situe entre 1,3 et 29 %.

En Europe, il peut aller jusqu’à 33 % alors qu’aux États-Unis, il atteint la barre de 37 % avec un seuil minimal de 2 %. Chez le prépubère, la contamination à la bactérie de la chlamydia s’observe surtout dans la tranche des enfants de 2 à 9 ans. Le risque s’accroît avec l’âge et atteint son pic à 7 ans. De telles données sont obtenues suite à des enquêtes effectuées sur des enfants vivants aux États-Unis.

C’est du côté des adolescents que l’infection chlamydienne fait le plus de dégâts. Toujours en Amérique et plus précisément chez les garçons, le taux de diagnostic varie entre 9 et 35 %. Chez les filles, il est plus faible, soit situé entre 8 et 25 %.

Les voies de transmission de la chlamydia

Cinq voies sont impliquées dans la transmission de la chlamydia. Il s’agit notamment de la contamination :

  • Transplacentaire ;
  • Périnatale ;
  • Accidentelle ;
  • Par abus sexuel ;
  • Par rapports sexuels consentis.

Dans le cas où l’infection survient par voie sexuelle ou périnatale, elle peut prendre une forme persistante. Cela signifie que la maladie reste présente pendant plusieurs mois. Généralement, elle persiste durant 3 ans. Dans une telle situation, elle peut affecter de nombreux organes comme le pharynx, le rectum et le vagin.

Traitement

Le traitement de l’infection chlamydienne est fiable grâce à l’usage de trois produits à savoir :

  • La Pyostacine ;
  • Le Rulid ;
  • La Doxycycline.

Le premier médicament s’utilise durant 10 jours. Les doses se font en 3 prises à raison d’un dosage journalier de 50 mg/kg. Pour le deuxième médicament, la durée du traitement reste le même, sauf qu’il faut 2 prises. De plus, le dosage quotidien est de 8 mg/kg. Au niveau de la doxycycline, il faut également 10 jours de traitement.

Le médecin peut recommander par jour une ou deux prises. Toutefois, le dosage quotidien maximum ne doit pas excéder 200 mg. De plus, l’enfant doit prendre en fonction de son poids 4 mg du produit. Cet anti-MST ne se prend cependant que lorsque le consommateur a déjà atteint l’âge de 8 ans.

 

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