Santé

CA 125 et Détection du cancer de l’ovaire

Chez les femmes, notamment celles ménopausées, le risque de survenue d’un cancer de l’ovaire est très grand. Des analyses sont alors réalisées de manière fréquente pour éventuellement détecter ce cancer. Ces analyses passent par le dosage de quatre biomarqueurs qui sont en mesure de détecter précocement le cancer de l’ovaire. Le CA-125 est l’un de ces marqueurs. Comment définir le CA-125 ? Pour quelle raison doit-on réaliser un dosage de ce biomarqueur ? Comment interpréter les résultats de cette analyse ? De quelle manière le CA-125 permet de détecter un cancer de l’ovaire ?

Le CA-125 : qu’est-ce-que c’est ?

Encore appelé antigène tumoral 125, le CA-125 est une protéine provenant de nombreuses cellules dans l’organisme. Cette protéine provient majoritairement des cellules cancéreuses de l’ovaire.

On retrouve également du CA-125 dans le tissu qui entoure les poumons (plèvre), mais également dans le péricarde, le tissu qui entoure le cœur. Chez les adultes en bonne santé, on peut aussi retrouver le CA-125 dans le péritoine (le tissu qui entoure les principaux organes de l’abdomen).

Le test CA-125 est l’un des examens recommandés par les médecins lorsqu’on soupçonne un cancer de l’ovaire. Cette protéine constitue le meilleur marqueur du cancer de l’ovaire, en raison de sa présence significative chez les femmes souffrant du cancer de l’ovaire.

Sur 100 000 femmes, le cancer de l’ovaire en touche plus de 15. Cette maladie représente plus de 5 % de la mortalité féminine par cancer. Lors du premier diagnostic clinique de ce cancer, on remarque une forte élévation du taux de CA-125.

Pour quelles raisons réalise-t-on une analyse du CA-125 ?

Le principal objectif d’un dosage du CA-125 est de suivre les éventuelles réactions de l’organisme d’un patient après un traitement du cancer de l’ovaire. Cette analyse va alors permettre de déterminer si le traitement est efficace, ou d’identifier une éventuelle récidive.

Lorsqu’on traite le cancer de l’ovaire par chirurgie ou chimiothérapie, on soumet le patient à des analyses du CA-125 tous les deux ou quatre mois, pendant les deux années suivant le traitement. Durant la troisième année, le dosage du CA-125 est réalisé tous les six mois.

Si le CA-125 est utilisé pour suivre l’efficacité d’un traitement du cancer de l’ovaire, cette protéine n’est pas utilisée pour détecter ce cancer pour deux principales raisons. La première est que le taux de CA-125 dans l’organisme d’une femme atteinte de cancer de l’ovaire est sensiblement égal à la valeur normale. Secundo, le CA-125 n’est pas une protéine spécifique au cancer de l’ovaire. D’autres maladies bénignes ou des cancers autres que celui de l’ovaire peuvent être à l’origine d’une altération du taux de cette protéine. Il s’agit notamment des kystes de l’ovaire, du fibrome, de l’endométriose, des infections gynécologiques ou encore des épanchements pleuraux ou péritonéaux.

Le CA-125 est-il efficace pour dépister le cancer de l’ovaire ?

Certains laboratoires utilisent le CA-125 pour dépister le cancer de l’ovaire chez des femmes asymptomatiques à risque moyen. Cependant, il n’existe aucune preuve scientifique qui indique que cette manière de procéder soit bénéfique.

Par ailleurs, le dosage du CA-125 est beaucoup plus précis chez les femmes ménopausées, puisque ces dernières ont une bonne masse pelvienne. Lorsque la maladie est déjà à un stade avancé (environ 20 % des cas) ou même lorsqu’elle est à un stade précoce, il est possible que le taux de CA-125 ne soit pas élevé malgré la présence de cancer de l’ovaire.

Des situations telles que la grossesse, la diverticulite, la cirrhose du foie, peuvent faire augmenter le taux de cette protéine dans l’organisme. C’est donc à juste titre que certains laboratoires n’approuvent pas l’utilisation du CA-125 dans le dépistage du cancer de l’ovaire. Vu que le taux de cette protéine peut être modifié par d’autres maladies, elle n’est qu’un des nombreux outils utilisés dans le dépistage du cancer de l’ovaire.

Il est aussi important de préciser qu’aucun des outils ou méthodes actuels ne permette de dépister avec certitude le cancer de l’ovaire.

Quels sont les résultats d’une analyse du CA-125 ?

Le dosage du CA-125 consiste essentiellement en un prélèvement de sang par voie veineuse. Ce prélèvement est généralement réalisé au niveau du pli du coude. On utilise ensuite un anticorps anti-CA-125 qui a la capacité de reconnaître la protéine en question, dans le sérum du patient.

La concentration normale de CA-125 dans l’organisme est inférieure à 35 U/ml. Toutefois, ce seuil n’est pas universel et peut varier d’un laboratoire d’analyse à un autre.

Le traitement d’un cancer de l’ovaire est dit efficace, si le taux de CA-125 diminue. Dans le cas où le taux augmente, il peut y avoir plusieurs significations. Cela peut tout simplement signifier que le traitement n’a pas fonctionné et que le cancer continue d’évoluer. Dans certains cas, il peut s’agir d’une récidive : le traitement a bien fonctionné, mais le cancer est réapparu.

Il faut aussi notifier qu’une légère augmentation du taux de CA-125 n’est pas toujours le signe de la présence d’un cancer de l’ovaire. Le médecin pourra arriver à cette conclusion, si la concentration de cette protéine augmente continuellement dans le temps.

Comment est-alors diagnostiqué le cancer de l’ovaire ?

L’analyse du CA-125 et une échographie sont les premiers examens à partir desquels un médecin soupçonne le cancer de l’ovaire. Pour confirmer le diagnostic, on réalise souvent une intervention chirurgicale exploratoire, connue sous le nom de laparotomie.

La réalisation de la laparotomie nécessite généralement que certaines zones suspectes ou des kystes, soient extraits et biopsiés. On peut ensuite pratiquer une incision qui permettra au chirurgien d’évaluer le liquide ainsi que les cellules de la cavité abdominale.

Dans le cas où la lésion est cancéreuse, le chirurgien essaie de déterminer jusqu’à quel niveau le cancer s’est propagé : c’est la stadification chirurgicale.

Par ailleurs, d’autres méthodes peuvent être employées pour confirmer la présence d’un cancer de l’ovaire. Il s’agit notamment d’une laparoscopie ou d’une aspiration d’ascite suite à une lésion métastatique.

Le test ROCA pour détecter le risque de cancer de l’ovaire

Le test ROCA est un test qui a pour principale finalité de prédire le risque pour une femme d’avoir le cancer de l’ovaire. Ce test utilise l’évolution du taux de CA-125 durant le temps, qu’il combine à plusieurs autres facteurs tels que l’âge et l’état ménopausique.

Le test ROCA ne se réalise que sur prescription d’un médecin, même s’il est disponible en libre vente. Il faut aussi préciser que ce test présente ses limites, et ne garantit pas une détection du cancer de l’ovaire à temps.

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